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Dictionnaire de l'argot-Baille -
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C
… comme petit
c ou Grand C
C
(grand)
n.m.
1. Cérémonie (→ 3°
infra)
(auj. de fin d’année, → cit.
EàE
infra) (où les
fistots*,
moyennant quelques
initiations
pour parachever leur éducation, sont élevés à la dignité d’anciens*).
→ cale,
culation,
tradi.
Enc.
(Avant 1913) « le
C, littérairement [sic
pour littéralement !], c’était le mauvais élève, une
personnification de l’élève antiréglementaire (antiréglot, → réglot),
qui se caractérise, entre autres par une tenue débraillée, »
« J’étais débraillé … je l’avoue »,
CB : Vase du C,
st. 4 v 3.
Il porte une casquette sale sur des cheveux longs, laisse pousser
ses moustaches, arbore une cravate de couleur : son
gris*,
c’est-à-dire son
carton
(vêtement de treillis qui recouvrait le veston de laine), était
plein de taches où domine le goudron. Il détenait cinquante et un
sous, dans son gilet « Dans ma poche, j’ai toujours eu / 2 fr. 50,
et un sou d’ plus, / Une montre et une boîte d’allumettes » ,
CB :
Vase du C, st. 3 v. 1-3–
une montre, une fiole d’eau-de-vie (sextant*),
interdit par le règlement et du tabac, avec un roman pornographique.
On n’avait droit qu’à 2,50 francs (50 sous pour les non-initiés), la
montre était prohibée comme objet plus ou moins précieux, le tabac
devait rester aux
cachibis*,
aux casiers de la dunette, car on ne fumait que sur le pont. C’est
ainsi qu’on charge le mannequin qui représente le C, huit jours
avant sa fête, la fête du grand C. Pourquoi le C ? C’est le chiffre
algébrique correspondant au matricule le plus élevé de la promotion.
À l’arrivée, on divise par ce chiffre le nombre de jours que la
promo(tion) doit passer sur le
Borda,
et l’on obtient une constante : C.
Par exemple, les
élèves ayant 630 jours à passer à bord, et le matricule le plus
élevé étant 178, on divise 630 par 178, ce qui donne 3 au quotient,
avec un reste de 96, le calendrier(-baille) sera donc ainsi établi :
le temps de séjour à bord, soit T = 3 x 178 + 96 (ou 3C + 96).
On célèbrera la
fête du petit C après 96 jours, quand l’équation portée au tableau
noir de la batterie donne : T = 3C, et ce sera la fête du grand C
quand elle ne donnera plus que T = C, et qu’il ne reste donc que 178
jours à passer au Borda.
Le lendemain, au
tableau noir : T = C – 1 : le jour où T = C – 178, libérera la
promotion. »
(LEN, p. LVI)
→ équation.
Aussi : … le
(grand)
C
représente dans le ciel une constellation, la
Couronne boréale.
On donne ce nom
de
(grand) C
à celui des élèves qui possède le numéro le plus fort à l’École.
(CMS,
p. 12).
les élèves ont inventé la
fête du
(grand) C.
(op.
cit. 12)
… le jour
choisi pour la fête (du (grand) C). On (les élèves) fabrique(nt)
alors un mannequin orné de tous les engins et instruments
personnifiant un élève, et on lui fait subir le supplice de la cale.
(CMS,
p. 13)
Le Grand C,
l’apothéose, eut lieu le 13 janvier 1940. Auparavant, nous avions
été conviés – rappelle J…– à baiser le Père Antoine et à jurer (en
crachant) de respecter les Saintes Traditions. Pour cet ultime
beuglant, les Anciens avaient bien fait les choses… Les beuglants
aussi se succédaient. Il fallait bien nous apprendre, au même rythme
que notre instruction accélérée, les chansons Baille.
(EàE, p. 41).
AVERTISSEMENT : Tout court extrait ou citation de
dictionnaire de l’argot-Baille devra mentionner : «
Extrait du dictionnaire de l’argot-Baille, JeuMeu,
Naturalia publications 2017 p. ou pp. < xxx -
xxx >. [x = n° de page]
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