-
Officiers et anciens élèves -
Pierre ENGEL
(1880 - 1910)
![](celebres/offici2888.jpg)
Né le 23 août 1880 à BÂLE, SUISSE -
Décédé le 26 mai 1910 au large de CALAIS
Pierre Engel était le fils d'Alfred
Engel et d'Émilie Koechlin, une famille d'industriels alsaciens qui
avaient choisi de s'implanter au château du Chênois à Bavilliers
après l'annexion de l'Alsace par la Prusse.
Lien Mémorial
![](celebres/offici5588.jpg)
Entre dans la Marine en 1898, Aspirant le 5 octobre 1901; port
BREST. Aux 1er janvier 1902, 1903, port BREST.
Enseigne de vaisseau le
5 octobre 1903.
Aux 1er janvier 1904,
1906, port BREST.
Officier breveté
Torpilleur.
Aux 1er janvier 1908,
1909, sur le croiseur cuirassé "VICTOR-HUGO", Escadre de
Méditerranée (Cdt Louis DUFAURE de LAJARTE).
En mai 1909, cet
Officier est Second du sous-marin "PLUVIÔSE" (Cdt Maurice CALLOT).
Du 6 au 11 mai 1909, ce
bâtiment effectue avec le "VENTÔSE" une croisière de 1 000 milles
sans ravitaillement entre LORIENT et CHERBOURG via DUNKERQUE.
Le 26 mai 1910 à 13 H
51, alors qu'il fait surface le sous-marin est abordé par le
paquebot "PAS-DE-CALAIS" et sombre devant CALAIS, faisant 27
victimes dont Pierre ENGEL. Un incendie aurait été à l'origine de
l'accident.
![](celebres/offici2897.jpg)
![](celebres/offici2898.jpg)
Lien
Fiche Callot
Lien
Fiche Prat
![](celebres/offici2890.jpg)
Extrait Ouest-France /
27 mai 1910
Liste des victimes
officiers
![](celebres/offici2891.jpg)
Extrait Ouest-France /
28 mai 1910
![](celebres/offici2892.jpg)
Extrait Ouest-France / 4
juin 1910
![](celebres/offici2893.jpg)
Extrait Ouest-France / 7
juin 1910
![](celebres/offici2894.jpg)
Extrait Presse locale /
source web
Calais, 22 juin. Le
temps est triste et sombre, le ciel voilé de nuages que chasse un
vent froid un vrai temps de deuil. A peine réveillée, la ville
reprend les derniers préparatifs. L'animation croit d'instant en
instant, les rues venant de la gare regorgent de visiteurs membres
de sociétés, corps constitués des villes voisines, groupements
militaires, venant prendre part au cortège. On croise à chaque
instant des gens porteurs de magnifiques couronnes qu'on va déposer
sur les cercueils. Les rues que suivra le cortège ont été sablées,
les becs de gaz voilés de crêpe. Tous les ateliers et bureaux sont
fermés. Les commerçants baisseront leurs devantures à midi.
Hier soir, à dix heures, les 27 cercueils ont été transportés du
hangar aux sucres où avait été installée la chapelle ardente à la
mairie. Les bières ont été placées sur des fourgons funèbres
recouverts d'un drap noir et le cortège s'est dirigé par les rues de
Calais jusqu'à l'Hôtel de Ville. A une heure du matin, les corps
étaient installés sous leur nouvelle chapelle ardente de l'Hôtel de
Ville, installée dans le grand vestibule. L'ensemble de la chapelle
est très harmonieux. La mairie a reçu une décoration des plus
somptueuses. La façade a été tendue de draperies noires lamées
d'argent aux écussons tricolores. La chapelle ardente est splendide,
partout des couronnes, des palmes, des fleurs.
A dix heures et demie, une compagnie du 8e d'infanterie et un
escadron du 27e dragons prennent position sur la place de la Gare
Centrale. La pluie commence à tomber. A 11 h. 49 arrivent les
délégations, de la Chambre et du Sénat conduites par M. Hennion,
directeur de la Sûreté générale, le préfet du Pas-de-Calais et le
sous-préfet de Boulogne. On remarque tout particulièrement MM.
Ribot, Tournade, Etienne. Les présidents de la Chambre et du Sénat
sont absents. Sur la place de la gare, les troupes, sous les ordres
du général Kremer, rendent les honneurs. A midi 10 les canons
tonnent; le soleil commence à paraître tandis que la pluie cesse de
tomber. M. Fallières, qui a été reçu par les autorités, se dirige
vers sa Daumont dans laquelle il prend place, ayant à sa gauche M.
Briant, président du Conseil, et en face de lui M. Ramondou,
secrétaire général de la présidence, et M. Salembier, maire de
Calais.
Le cortège officiel se dirige, au trot des chevaux, vers la mairie,
où doit avoir lieu la levée des corps les lanternes des voitures
sont recouvertes de crêpe il en est de même des réverbères qui sont
allumés et des drapeaux qui sont disposés en faisceaux de dix mètres
en dix mètres. Le cortège présidentiel s'engage sur le quai du Rhin
puis parcourt les boulevards Jacquard et La Fayette; celui-ci
aboutit à la mairie.
Lorsque le cortège débouche sur la place de la Mairie, où ce trouve
l'église Saint-Pierre, le bourdon de l'église sonne le glas et ce
triste tintement, alternant avec les coups de canon de la citadelle,
jette sur la ville et la foule silencieuses un air d'impressionnante
et lugubre mélancolie. La foule est accourue de tous les points de
la ville; tout Calais est présent sur les voies du parcours:
ouvriers qui portent leur casquette à la main, matelots du port
endimanchés, femmes, enfants. La consternation est peinte sur tous
les visages. Il en est venu de toutes les villes et des campagnes
environnantes et jusque de Paris par des trains spéciaux organisés
dans une louable attention par la Compagnie du Nord. Toute cette
foule se presse derrière la haie unique de soldats et garde un
silence impressionnant.
Toutes les maisons sont ornées de drapeaux en berne - non seulement
sur les voies du parcours, mais encore dans les rues les plus
éloignées et les plus humbles. Les fenêtres sont noires de monde. On
remarque qu'un grand nombre d'habitants ont revêtu leur bras d'un
crêpe. Une pluie fine commence à tomber quand le cortège arrive à
l'Hôtel de Ville qui disparait sous des tentures noires lamées
d'argent. Le président de la République, suivi par le président du
Conseil, les ministres de la marine et de la guerre, leurs
sous-secrétaires d'Etat, tous les attachés navals en grand uniforme,
se découvre devant les cercueils tous recouverts du drapeau
tricolore. Le chef de l'Etat s'incline ensuite profondément devant
les membres des familles des victimes, qui se tiennent aux côtés de
chaque cercueil et dont plusieurs ne peuvent retenir leurs sanglots.
La levée des corps s'effectue. Les vingt-sept cercueils sont, un par
un, portés sur des prolonges d'artillerie par huit-artilleurs. L'un
des soldats montant la garde d'honneur dans la chapelle ardente est
pris d'une syncope. Il est aussitôt conduit dans une maison voisine
où il ne tarde pas à recouvrer ses sens. Il demande alors à
reprendre son poste avec tant d'insistance qu'on est obligé de lui
donner satisfaction.
Sur la place de l'Hôtel-de-Ville, bien qu'il y ait plus d'un millier
de personnes, il règne un silence religieux. On entend seulement le
bourdon de l'église contiguë, l'église Saint-Pierre qui sonne le
glas. Tous les-hommes sont tête nue, malgré la pluie qui recommence
à tomber. Beaucoup pleurent des femmes sanglotent. Un sentiment de
compassion et d'affliction étreint tous les assistants. Il est
impossible de traduire l'impression d'oppressante tristesse qui se
dégage de l'émouvante cérémonie.
II est une heure quand le cortège se met marche devant la mairie,
pour se rendre à la cathédrale. Une foule énorme est massée, tout
autour de l'immense place. Les prolonges d'artillerie sur lesquelles
reposent les cercueils des marins du Pluviôse viennent en tête.
Celles qui portent les dépouilles mortelles de l'enseigne de
vaisseau Engel, du commandant Callot et du commandant Prat, sont a
la fin du convoi; sur les trois derniers cercueils, on aperçoit les
uniformes des infortunés officiers du Pluviôse. En tête du-cortège
vient M. Fallières, la tête couverte. Sur le passage du cortège, les
officiers saluent, de leur épée. La foule observe la plus
respectueuse attitude.
Il est une heure quarante-cinq lorsque le cortège arrive à la Place
d'armes où la foule est encore plus dense. Toutes les fenêtres, les
balcons, sont noirs de monde. Sur la tour du guetteur même, il y a
des curieux. Le soleil se montre enfin. A deux heures exactement, la
tête du cortège arrive devant la cathédrale. Sur le seuil, Mgr
Williez, évêque d'Arras, entouré de son clergé, se tient tête nue.
Un à un, les affûts sont débarrassés de leurs précieuses dépouilles,
que recouvre Le pavillon aux trois couleurs, et pénètrent dans
l'église.
La cérémonie religieuse, très imposante, dure exactement trente-cinq
minutes. Il est deux heures quarante-cinq quand le cortège,
complètement désorganisé, se remet en marche pour se diriger vers le
hangar des sucres. La marche est trop précipitée ; elle étonne tous
les assistants. Enfin, à trois heures, on arrive au hangar où se
trouve la chapelle ardente, le soleil brille radieusement. Les
discours terminés, le Président de la République remet la croix de
la Légion d'honneur au docteur Savidan et au capitaine Lemonnier,
commandant la gabare la Girafe.
La cérémonie est terminée, il est trois heures et demie. Alors, un
spectacle émouvant se produit. Les troupes défilent sur le quai de
la Colonne devant l'épave du Pluviôse qui émerge à peine. M.
Fallières se dirige alors vers la gare et, à 3 h. 45, le train part
de Calais-Maritime. C'est fini, la foule s'écoule lentement.
Le Presse – 23 juin 1910
Obsèques de l'enseigne
de vaisseau Engel
![](celebres/engel_enterrement.jpg)
![](celebres/offici2895.jpg)
Extrait Ouest-France /
23 juin 1910
![](celebres/offici2896.jpg)
Extrait Ouest-France /
12 aout 1910
Mémorial Toulon
Tombe
![](celebres/offici9078.jpg)
![](celebres/offici9079.jpg)
Mémorial Toulon
![](celebres/offici9080.jpg)
Une rue porte son nom à
Bauvilliers
![](celebres/offici9081.jpg)
![](celebres/offici9082.jpg)
![](celebres/prat_cb2006.JPG)
Remerciements Dominique Duriez
Faire-part Décès
![](celebres/engel_deces2.JPG)
![](celebres/engel_deces.JPG)
2016
![](celebres/offici14714.jpg)
![](celebres/offici14715.jpg)
![](celebres/pluviose_2016.png)
Source web
12 juin 1910
![](celebres/offici30757.jpg)
![](celebres/offici2055.gif)
![](celebres/offici2056.gif)
Remerciements Thierry Le Breton
26 juin 1910
![](celebres/offici30756.jpg)
![](celebres/offici2053.gif)
![](celebres/offici2054.gif)
Remerciements Thierry Le Breton
3 juillet 1910
![](celebres/offici30755.jpg)
![](celebres/offici2052.gif)
Remerciements Thierry Le Breton
![](celebres/offici32141.jpg)
![](celebres/offici32142.jpg)
![](celebres/offici32143.jpg)
![](celebres/offici32144.jpg)
Remerciements Roland Biguenet /
Source web
![](celebres/offici32506.jpg)
![](celebres/offici32507.jpg)
![](celebres/offici32508.jpg)
![](celebres/offici32509.jpg)
![](celebres/offici32510.jpg)
![](celebres/offici32511.jpg)
![](celebres/offici32512.jpg)
Remerciements "Est républicain Belfort" - Roland Biguenet
Cérémonie d'hommage aux marins du Pluviôse le 26 mai 2022 à 11 h 00
devant le monument de Calais, organisée par l'AGASM des Hauts-
de-France et présidée par Mme BOUCHART, maire de Calais.
![](celebres/monumentpluviose.jpg)
Monument à Calais / Remerciements Roland Biguenet
![](celebres/monumentpluviose2.jpg)
Extrait revue L'Officier marinier n° 411 -Aout Sept 2023.
![](celebres/monumentpluviose3.jpg)
![](celebres/monumentpluviose4.jpg)
Extrait La Voix du Nord - 22 juin 2023
Cliquez sur l'image pour agrandir
Remerciements Bernard Dulou et Hubert Kauffmann
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
Retour Officiers
et anciens élèves
|