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Officiers et anciens élèves -
Nicolas Robert Marie VAUJOUR
(1968 - 20..)

Né le 30 avril 1968
Entre à l’Ecole Navale
le 1er septembre 1989.
A l’issue de sa
formation d’officier sur le porte-hélicoptères JEANNE D’ARC, il
rallie en 1992 la frégate de surveillance VENTOSE à Saint-Nazaire
pour la fin de son armement.
Il participe alors aux
premiers déploiements du bâtiment en mission CORYMBE au large de
l’Afrique puis dans l’arc des Caraïbes lors de l’embargo d’Haïti en
1994.
Il est affecté en 1995
sur la frégate DE GRASSE puis en 1996, il prend le commandement du
bâtiment école LION.
En 1998, il rallie la
frégate antiaérienne JEAN BART.
Promu capitaine de
corvette, il rejoint en 2001 la frégate antiaérienne CASSARD Comme
expert système de combat.
Durant ces quatre
années il participe à la protection du port de Djibouti et aux
déploiements du groupe aéronaval en Adriatique et en Océan Indien
(missions TRIDENT et HERACLES).
En 2002, il est affecté
à la division entraînement D’ALFAN comme responsable de la section «
lutte au-dessus de la surface».
En 2004 il prend le
commandement de l’aviso COMMANDANT BIROT et est déployé en Océan
Indien dans le cadre de la mission ENDURING FREEDOOM.
Il rejoint le Collège
interarmées de défense en 2006.
Le 13 août 2007, il
prend les responsabilités d’adjoint mer au chef de cabinet du chef
d’état-major des armées.
Il rallie la frégate de
défense aérienne FORBIN comme commandant en second le 27 juillet
2009 et est promu capitaine de vaisseau le 1er décembre 2009.
Il prend les fonctions
d’adjoint de l’amiral commandant la force d’action navale pour les
domaines transverses le 5 septembre 2011.
Il prend le
commandement de la frégate de défense aérienne CHEVALIER PAUL le 16
juillet 2012.
Début 2013, il est
déployé en Océan Indien et intègre un Carrier Strike Group américain
comme commandant la défense aérienne autour du porte-avions et de la
région du golfe arabo-persique.
En août 2013, il
participe aux opérations de connaissance et anticipation au large de
la Syrie.
En juillet 2015 il est
nommé officier de cohérence opérationnelle « engagement combat » à
l’état-major des armées.
Il est nommé en août
2017 adjoint au commandant de la Force aéromaritime de réaction
rapide française (DCOM FRMARFOR).
Promu contre-amiral le
1er avril 2018, il prend les responsabilités de sous-chef
d’état-major « opérations aéronavales ».




Extrait Cols Bleus /
Septembre 2018
Promu vice-amiral le
1er septembre 2020, il occupe les fonctions d’autorité de
coordination « relations internationales » de la marine jusqu’au 9
septembre 2021.

Extrait Le Marin / 25 août 2021
Il est nommé le 10
septembre 2021 chef d’état-major « opérations » de l’état-major des
armées, avec rang de vice-amiral d’escadre.
Chef d'Etat-major de la Marine à compter du 1er septembre 2023




Source Twitter / 31 août 2023


Extrait Var Matin / 1er septembre 2023




Source web

L’amiral Vaujour sur l’état de l’ordre international: «Partout, des
seuils de recours à la violence ont été franchis». Par Nicolas
Barotte
ENTRETIEN - Mer de Chine méridionale, mer rouge, Ukraine... Le chef
d’état-major de la Marine détaille au Figaro la nouvelle donne des
conflits maritimes.
LE FIGARO. - À la fin de l’été, le chef d’état-major des armées a
mis en garde contre «des temps très durs» à venir pour
l’Occident. Quelles en sont les conséquences pour la marine ?
Ce qu’a dit le général Burkhard est juste : nous sommes confrontés à
une dégradation de l’ordre international. Partout dans le monde, des
seuils de recours à la violence, que nous n’aurions pas imaginés il
y a dix ans, ont été franchis. Qui aurait cru que les houthistes
seraient capables de tirer des missiles balistiques contre des
navires de commerce en mer Rouge ? Le conflit ukrainien a aussi eu
des conséquences extrêmement importantes dans le domaine maritime.
Auparavant, la Russie a conservé toutes ses forces sous-marines
nucléaires. Lorsque des sous-marins russes opèrent en Atlantique ou
passent par la Manche, nous les suivons. En mer de Chine
méridionale, les Philippins sont confrontés aux Chinois, qui
revendiquent des îlots stratégiques. Pour la première fois, les
Américains, qui ont conclu un accord de défense avec Manille, ont
proposé d’escorter les navires philippins. Les Chinois regardent
jusqu’où les Américains sont prêts à aller face à ces montées de
tension… En ce qui concerne les fonds marins, les moyens de nuire
aux infrastructures sous-marines existent chez nos compétiteurs.
Toutes ces crises testent nos capacités et nos savoir-faire.
Vous faites souvent référence à la question stratégique des «points
d’accès» : les ports, les détroits… «L’espace de manœuvre» se
restreint-il ?
Nous ne pouvons plus compter sur le respect des règles
internationales pour garantir une liberté d’action. L’espace de
manœuvre est mis en question. Nous avons besoin d’avoir une
stratégie d’accès. C’est pourquoi il faut développer des
partenariats et des modes d’action qui permettent de contourner les
restrictions. J’ai, par exemple, personnellement rencontré le chef
d’état-major de la marine philippine. En mer Rouge, certains de nos
partenaires ont été obligés de sortir de la zone pour se ravitailler
en missiles ! On diversifie aussi nos options à ravitailler en
missiles complexes via notre nouveau bâtiment ravitailleur de force.
Grâce à nos sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Barracuda
équipés d’un mini-sous-marin pour les commandos, nous sommes en
mesure d’accéder à terre de manière extrêmement discrète. En ultime
recours, si l’accès à un territoire est empêché, le porte-avions
offre énormément d’options.
Depuis la fin de l’année dernière, une frégate est déployée en mer
Rouge pour sécuriser le trafic maritime. Depuis février, elle agit
dans le cadre de la mission Aspides. Quel est le niveau de menace ?
Les houthistes ont fait évoluer leurs modes d’action depuis le début
de la crise pour tester ce qui était efficace ou non. Ils ont
commencé avec des drones aériens. Nous en avons intercepté avec des
missiles puis au canon. Ensuite ils ont utilisé des missiles
antinavires, puis des missiles de croisière pour atteindre Israël.
Ils ont aussi tenté de frapper avec des missiles balistiques. Ils en
ont tiré seulement quelques-uns, contre des navires que nous
protégions… Intercepter ce type de menace du haut du spectre n’avait
jamais été fait en opération.
Mais les attaques des houthistes se poursuivent toujours…
Il y a un peu moins d’attaques, mais il y en a toujours. Il y a
quelques jours la frégate de défense aérienne a intercepté un drone
de surface qui se dirigeait vers un pétrolier grec, le Sounion. Les
houthistes avaient déclaré faire une distinction entre les navires.
Mais un bateau peut être ciblé parce qu’il porte des intérêts
israéliens ou alors parce qu’il a fait escale en Israël. Nous avons
développé des moyens spécifiques d’analyse du trafic maritime pour
identifier les cibles critiques et cerner les risques. Globalement,
une part importante du trafic en mer Rouge a été déroutée : 60 %
passent maintenant par le cap de Bonne-Espérance. Dans le cadre d’Aspides,
les Européens ont pu avoir de trois à cinq bateaux dans la zone.
Nous nous coordonnons aussi avec l’opération américaine. Au regard
de la rapidité des évolutions, il faut une grande agilité
d'acquisition pour bénéficier rapidement des innovations
Pour intercepter des drones houthistes, les frégates ont utilisé des
missiles Aster. Quelle alternative la marine développe-t-elle ?
Nous avons demandé à plusieurs industriels de nous présenter de
nouvelles capacités en fonction des menaces rencontrées en mer Rouge
et en mer Noire. Quelques semaines plus tard, un nouveau système
était testé en opération. Nous avons aussi développé des systèmes de
brouilleurs. Les boules optroniques de nouvelle génération
permettent de voir mieux et plus loin. Ces innovations seront
généralisées. Nous devons trouver le bon équilibre à bord de nos
bateaux entre armes d’usure, à faible coût, et armes de décision, de
supériorité technologique. Nous devons améliorer nos armes d’usure.
Les drones de surface ukrainiens ont permis de faire reculer la
Russie en mer Noire.
Quelles sont les conséquences de cette dronisation navale ?
L’Ukraine a développé des drones de surface après avoir constaté que
l’autodéfense des bâtiments russes était défaillante. Cette
stratégie de contournement de la puissance a touché le point faible
de l’adversaire. Dans une mer fermée comme la mer Noire, employer
des drones de surface est envisageable. Les distances sont
compatibles avec l’autonomie des systèmes. En plein milieu de
l’Atlantique, ce ne serait pas aussi facile.
Mais la marine n’aurait-elle pas besoin de ce type de drones ?
Un drone peut être utilisé comme moyen d’observation ou comme arme
d’agression. Nous travaillons sur toutes les options avec les
industriels. Il y a encore beaucoup de champs à explorer et nous
n’avons pas lancé de grands programmes. Au regard de la rapidité des
évolutions, il faut une grande agilité d’acquisition pour bénéficier
rapidement des innovations. Avec Slam-F, la marine a engagé un
programme de dronisation en ce qui concerne la guerre des mines. Les
premiers modules étaient attendus pour le printemps.
Quand cette capacité sera-t-elle opérationnelle ?
Avec Slam-F, toute une fonction opérationnelle, celle de la guerre
des mines, sera dronisée : de la détection à la neutralisation.
C’est une rupture. Elle n’est pas forcément simple à mettre en
place. Nous attendons la livraison des modules pour cet automne. Le
système devrait être opérationnel en 2025. Il nous permettra
d’assurer la sécurisation dans la rade de Brest, essentielle à notre
dissuasion. Dans un deuxième temps, il sera déployé pour protéger la
base de Toulon.
En termes d’expérimentation, on peut aussi évoquer les armes à
énergie dirigée testées par la marine. À quel horizon une capacité
pourrait-elle être opérationnelle ?
Nous avons testé des systèmes. Il y a différentes armes à énergie
dirigée : le brouilleur électromagnétique, le laser et les
micro-ondes. Chacune a ses caractéristiques. Le brouilleur
électromagnétique et le laser sont intéressants. Nous allons pouvoir
aller vers de l’industrialisation. Mais en mer, les distances
d’interception sont plus lointaines qu’à terre. Il faut un peu plus
de puissance. Dans l’année qui vient, nous devrions avoir des
résultats probants.
La marine est particulièrement sollicitée alors qu’elle est dans une
période de limites capacitaires…
La marine est en perpétuel renouvellement capacitaire. Nous avons
achevé le déploiement des frégates multimissions (Fremm) et nous
allons bientôt voir arriver les frégates de défense et
d’intervention (FDI). Le renouvellement des sous-marins d’attaque
est en cours avec les SNA de la classe Barracuda. Nous avons aussi
reçu le deuxième patrouilleur outremer, le Teriieroo a
Teriierooiterai. Les POM ne sont pas des frégates de combat, mais
ils seront capables d’aller loin, de tenir longtemps la mer et de
répondre à la plupart des missions. Évidemment, si la menace
augmentait, nous procéderions à une bascule d’efforts. Nous
renouvelons aussi les patrouilleurs de haute mer qui sont en fin de
vie. La tension est plus forte sur ce segment. Je suis contraint à
faire preuve d’agilité pendant la phase de biseau capacitaire. C’est
pourquoi une frégate La Fayette a récemment été envoyée de Toulon à
Brest.
La marine semble écartelée entre les théâtres d’opération…
Cette tension vient de la simultanéité des crises et des engagements
en Atlantique Nord, en Baltique, en Méditerranée, dans l’océan
Indien, en mer Rouge, dans le golfe de Guinée. Mais nous nous
appuyons sur nos alliances. Par exemple, nous participons à la
mission Irini en Méditerranée sans y avoir de bâtiment en
permanence. La marine ne peut pas répondre à toutes les crises du
monde. La question est celle des choix, pas des limites. Ce 5
septembre, nous commémorons la bataille de Chesapeake en 1781. La
marine française y avait soutenu les insurgés américains face aux
Britanniques pour faire tomber la garnison de Yorktown. Les marins
avaient appareillé sans que leurs bateaux n’aient été totalement
prêts pour prendre de vitesse les Britanniques. Ils avaient fait
preuve d’audace pour l’emporter. C’est cet esprit que nous voulons
encore cultiver aujourd’hui. Je vais ainsi récompenser quatre
unités, notamment celle qui a abattu un drone en mer Rouge à partir
d’un hélicoptère. L’esprit d’innovation n’est pas forcément
technique, il vient aussi de notre capacité d’adaptation.

12 octobre 2024 / Source X / Marine Nationale

Lien web
Commandeur de
l'ordre national du mérite (décret du 28 avril 2022)
Commandeur de la Légion
d'honneur le 5 juillet 2024
Source web
Remerciements Stéphane Giran
Remerciements Thierry Le Breton
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