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Officiers et anciens élèves -
Gustave LEJAY
(1862 - 1944)

Né le 26 mars 1862 à
CHARLEVILLE (Ardennes) - Décédé le 2 juin 1944 à PARIS (Seine))
Père de
Benoit et de
Michel
Obsèques en l'église
Notre Dame de Grâce de PASSY
Bachelier à 16 ans,
après une seule année de préparation, ayant fourni un effort
opiniâtre, Gustave LEJAY, entra, en 1879, à l’Ecole Navale,
installée en rade de Brest, sur “Le Borda”.
Deux ans d’école, puis
un voyage vers l’Atlantique sud et le Pacifique. Il partit ensuite
en Extrême Orient, participer à la conquête du Tonkin, à la guerre
qui en résulta contre la Chine, sous les ordres de l’amiral Courbet.
Après son retour, en
1885, pendant près de quinze ans, ses années de service furent
presque toutes des années d’embarquement, sur des navires des types
les plus variés, avec les missions les plus diverses : hydrographie,
surveillance des pêches d’Islande, campagnes du Dahomey et de Crête,
service en escadre, principalement en Méditerranée.
Après l’école de guerre navale - 1900 - il devint aide de camp de
l’amiral Fourrier, le grand chef de la marine.

Extrait Armée et Marine
/ 18 mai 1902
Option possible
Comme officier
supérieur, il alterna ensuite les embarquements et commandements à
la mer réglementaires ave des postes à Paris, professeur à l’école
de guerre navale, secrétaire du Conseil supérieur de la marine etc..
qui le mettaient à même de connaître les grandes questions
intéressant la marine, Commandant en 1914, une flottille de
torpilleurs de l’Armée navale, il participa à diverses opérations
dans l’Adriatique, puis devint chef de la mission navale française
auprès de la marine italienne.
Février à juin 1914,
commandant du "DIDEROT"

En 1917, promu
contre-amiral, il exerça jusqu’en 1921 divers commandements en
Méditerranée orientale, en Mer noire, en Crimée.

Extrait Ouest-France /
24 juillet 1917

Extrait Ouest-France /
10 mars 1922
Malgré la durée, la
continuité, la qualité des services qu’il avait rendus, ceux-ci ne
lui valurent pas la troisième étoile de vice-amiral. Il fut atteint
par la limite d’âge en 1922.
“Oncle Gustave ne voyage pas, il fait de la géographie”. Cette
réflexion d’un jeune neveu, ou d’une nièce, à une époque où, faute
de moyens de déplacement rapides et mis à la portée de tous, les
voyages n’avaient, pour presque tous, que des rayons d’action
limités, cette remarque rendait assez bien l’impression que faisait
aux plus jeunes ce qu’ils entendaient dire de cet oncle marin qui,
de l’Irlande aux extrémités sud de l’Amérique, de la Méditerranée à
l’Extrême- Orient, avait parcouru mers et océans, vu ou visité des
terres et des villes qui, sur nos atlas d’écoliers, n’étaient que
des points ou de vagues contours, coloriés ou non. Alors, c’était un
grand prestige qui l’enveloppait à chacun de ses passages en
famille. Et puis, les rubans, aux noms des bâtiments sur lesquels il
servait, dont il gratifiait généreusement ses neveux, tout fiers de
porter sur leurs têtes de vrais rubans de marins, noms qui
évoquaient tantôt la mythologie, Flore, Iphigénie, tantôt l’histoire
et la géographie, ou rappelaient des faits d’armes ou des serviteurs
du pays, Doudard de Lagrée, amiral Charner, Sarrasin, Manche, Tage,
Gloire. Puis, vers 1900, sous la pression de passions politiques,
noms de navigateurs moins fameux. Notre oncle commanda en second, le
Léon Gambetta. Encore celui-ci joua-t-il un rôle dans la défense
nationale. Mais, ensuite, une série de cuirassés fut baptisée, si
l’on peut ainsi dire, des titres d’une tétralogie des plus médiocres
romans de Zola : Liberté, Vérité, Justice, Démocratie et notre oncle
commanda la “Justice”. Puis la série
des cuirassés aux noms de philosophes du 18° siècle, et il commanda
le Diderot.
En surplus, oncle Gustave avait servi dans l’entourage de grands
chefs, à même de connaître bien des questions englobant, ou
dépassant même, l’ensemble de son métier. Il avait appris à juger
les choses par en haut et il était bien rare qu’en l’écoutant, les
jeunes n’apprissent pas quelque chose. Ses passages en famille
étaient fatalement irréguliers ou espacés, moins cependant qu’on
aurait pu le craindre. Très attaché au pays natal, il ne perdait
jamais une occasion de venir voir ses parents. Après quinze ou vingt
ans d’une vie errante, au hasard des embarquements ou des séjours
dans un port de guerre, Brest, Cherbourg et surtout Toulon après son
mariage, il finit par fixer à son foyer un point d’attache dans la
capitale, à Passy, où l’appelèrent divers emplois successifs, ainsi
que les besoins de l’éducation de ses enfants.
En 1895, il avait épousé Joséphine Maréchal, d’une vieille famille
cambrésienne. Il incombe à la plupart des femmes de marin, pendant
des périodes plus ou moins fréquentes, plus ou moins longues, de
remplacer le chef de famille le absent. Elle sut supérieurement
assumer cette charge, pendant cette période de douze à quinze ans,
où les besoins de l’éducation des enfants la maintenaient à Paris,
tandis que la succession des commandements à Toulon, à la mer ou à
la guerre, la séparaient fréquemment de son mari.
A partir de 1922, la retraite fut d’abord le retour à une vie
familiale plus intime, au milieu de fils achevant leurs études ou se
créant des situations à Paris. Gustave sut également se créer de
nouvelles activités dans des œuvres parisiennes, religieuses ou
autres, continuant, en outre, à s’intéresser à la marine, où deux
fils la continuaient. Sa femme, auprès des Petites soeurs de
l’Assomption, donnait au service des pauvres le temps, que sa vie de
famille pouvait lui laisser. Pendant près de quinze ans encore, ils
vécurent, accueillant les jeunes foyers qui se fondaient, les petits
enfants qui survenaient. Puis, notre tante, que l’on ne se rappelait
pas avoir vue malade, fut, comme ses beau-frère et belle-soeur
Etienne et Marie André, frappée d’un mal sans rémission. Après des
mois de lutte, elle s’éteignit, au début de l’automne 1936, en la
vieille maison d’Aiglemont, où son troisième fils, Jacques, était
venu au monde en 1899.
Installé ensuite à Passy, au foyer de son fils Jean oncle Gustave
connut, en 1940, jusqu’en Bretagne et dans le Sud-ouest l’exode
rendu plus pénible par son âge. Après son retour à Passy, une
cruelle épreuve vint le frapper : en juin 1941, le sous-marin
Souffleur, commandé par son dernier fils, Benoît, disparaissait, au
large des côtes du Liban, torpillé par un sous-marin anglais.
En juin 1944, peu de jours avant les débarquements alliés en
Normandie, peu de semaines avant la Libération, s’acheva cette vie
si bien remplie, au service du pays. Avant de se rejoindre tous deux
dans l’au-delà., ils ont eu la satisfaction de voir leurs fils bien
faire leur vie.
Des deux marins, qui ont suivi l’exemple de leur père, celui qui
repose avec son bâtiment, dans les eaux libanaises, a maintenant un
fils qui a assuré la relève.
Trois générations de
marins, de cette carrière qui avait tant étonné chez l’aïeul, voici
trois quarts de siècle.

Tombe Famille Demaison -
Lejay / Source
web
Cimetière
de Charleville

États de Services de Gustave LEJAY :
Entré à l’Ecole navale : octobre 1879
Aspirant : 1er octobre 1882
Enseigne de vaisseau :
5 octobre 1884
Lieutenant de vaisseau :
24 avril 1889
Ecole supérieure de Marine : 1900
Capitaine de frégate :
28 février 1903
Capitaine de vaisseau :
29 novembre 1909
Contre amiral : 13 juillet 1917
Cadre de réserve : mars 1922
Chevalier de la Légion d’honneur : 29décembre 1893
Officier de la Légion d’honneur : 11 juillet 1912
Commandeur de la Légion d’honneur : 5 mai 1919
Grand-officier : 10 juillet 1921

Citations :
23 juillet 1915 : comme
capitaine de vaisseau : “A organisé de nombreuses opérations
offensives et y a coopéré personnellement avec son bâtiment, se
distinguant toujours par son activité et son énergie remarquables.”
14 décembre 1920 :
comme contre amiral “Après s’être distingué en Adriatique comme chef
de division des flottilles, a dirigé brillamment les opérations
navales pour soutenir la garnison de Kherson et en assurer le salut.
A fait preuve, dans ces circonstances très difficiles des plus
belles qualités de jugement, de méthode et de sang-froid. “
27 novembre 1919 :
comme commandant de la 2e division de la 2e escadre de ligne de la
marine française - Ordre de l’armée hellénique. “Le contre-amiral
LEJAY, arrivé à Odessa sur la Justice, y a rempli les fonctions de
commandant supérieur des navires alliés appuyant leurs armées en
Russie. Il a dirigé l’évacuation de Kherson, et a quitté cette ville
avec le dernier bâtiment l’Aldébaran. Il a appuyé par la flotte les
opérations d’Odessa et couvert ensuite le repli de Sébastopol des
troupes françaises et helléniques. A toujours montré pour l’armée
hellénique en Russie un grand intérêt, lui prêtant toujours un
concours empressé.”
Source : Biographie de la famille Lejay, publié en 1956, par Maurice
LEJAY (+ 1977)
Dossier Légion d'Honneur
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