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Officiers et anciens élèves -
Louis François Gaston Marie Auguste de ROQUEMAUREL
(1804 - 1878)
Né le 27 septembre 1804 à TOULOUSE (Haute-Garonne) - Décédé le 1er
avril 1878 à TOULOUSE (Haute-Garonne)
Élève de l'École
polytechnique promotion 1823, opte pour la Marine.
Élève de 1ère classe le
12 novembre 1825, Rocquemaurel sert sur l’Echo, puis la Junon au
Levant avec l’escadre de l’amiral de Rigny.
Enseigne de vaisseau 10
février 1828
Sur les bricks le
Lancier, le Zèbre, le Ducouëdic et le Grenadier, il participe au
blocus puis à l’expédition d’Alger (1830).
Lieutenant de vaisseau
6 janvier 1834
Il effectue une
campagne sur la frégate l’Iphigénie en compagnie du prince de
Joinville (1835-1837) avant de servir comme second de Dumont
d’Urville sur l’Astrolabe (1837-1840).
Capitaine de Frégate le
21 décembre 1840, il embarque sur les vaisseaux Ville-de-Marseille
et Souverain et commande le brick Cassard au Maroc et aux Antilles
(1843-1847).
Capitaine de vaiseau le
22 juillet 1848, il commande la corvette la Capricieuse (1850-1854)
et la frégate à vapeur le Vauban (1855-1856).
Il quitte le service en
1862 et devient député de la Haute-Garonne.
Complément :
Louis-François de Roquemaurel est l'officier de marine type.
Travailleur, sérieux, consciencieux, discret, il n'est intéressé que
par la possibilité de naviguer.
Ses deux passions
techniques sont l’artillerie, il a même conçu et proposé un nouvel
affût de marine et la manœuvre.
Si l'on en croit Pradel
de Lamase, son biographe dont l'objectivité est très sujette à
caution, il est issu d'une famille de longue tradition maritime.
Aux XVIe et XVIIe
siècles déjà, des Roquemaurel s'illustraient dans les combats
navals, dont plusieurs dans les rangs des chevaliers de l'ordre de
Malte.
De Roquemaurel est,
comme Dumont d'Urville, passionné par l'histoire des explorateurs et
des découvertes maritimes.
Aussi, dès qu'il sort
de l'Ecole Polytechnique, dont il a suivi les cours après ceux des
compagnies d'élèves-officiers, fait-il une demande pour participer à
l'expédition que Dumont d'Urville prépare avec la Coquille,
rebaptisée 1'Astrolabe.
Cette lettre, écrite
par son oncle le baron de Puymaurin, député, reste sans réponse.
De Roquemaurel s'ennuie
à Toulon et le fait savoir à celui-ci, ancien ami de Lapérouse, qui,
le 2 juillet 1829, demande pour lui un embarquement pour les mers du
sud. A défaut d'embarquement pour les mers du sud, c’est sur le
brick Ducouedic qu'il est embarqué. Il y est enseigne de vaisseau,
comme Thanaron qui sera deuxième lieutenant sur la Zélée en 1837, et
espère s'illustrer en Algérie où son navire est envoyé en
protection. Là, Pradel de Lamasse écrit : "Après s'être couvert de
gloire au siège d'Alger où il commandait le brick le Ducouedic, le
jeune officier, promu lieutenant de vaisseau..."(1); cela est
totalement erroné puisque dans une lettre figurant à son dossier, le
jeune enseigne de vaisseau se plaint auprès de son oncle de n'avoir
pu se battre à Navarin, ni à Alger.
Par ailleurs, le
Ducouedic est commandé à cette époque par le capitaine de frégate
Bouley. Celui-ci écrit sa satisfaction au sujet de Roquemaurel:
"Elève de l'Ecole Polytechnique... s'occupant beaucoup de manœuvre
et surtout de canonnage... officier à avancer le plus tôt
possible.".
En 1832, il part pour
18 mois à Tunis avec le brick Grenadier. Il poursuit ce séjour loin
de la France par une croisière de six mois au Levant, sur la
corvette la Fortune.
En 1834 il est promu
lieutenant de vaisseau. A ce titre, nous dit Pradel de Lamase, ...
en mars 1837... il apprit qu'il était question "d'envoyer la frégate
l'Artémise entreprendre un voyage autour du monde. C'était là tout
son rêve. Le commandant Laplace l'eût "volontiers réalisé, mais
l'état-major venait d'être complété et, à son grand regret, il dut
renoncer à faire partie du voyage.
Dans ces affirmations
sans preuve, nous devons faire confiance sur parole à l'auteur qui
possède sans doute des sources inédites. Nulle part, ni dans le
dossier personnel de Roquemaurel, ni dans celui de Laplace, ni dans
l'épais dossier du voyage de circumnavigation de l'Artémise, il y a
trace d'une telle correspondance. (2)
(1)Pradel de Lamase (Martial) : Avec Dumont d'Urville, souvenirs du
commandant de Roquemaurel, in Revue maritime, 1924» T. 1, P. 204.
(2)Archives nationales.
Sous-série Marine BB U : Campagnes. Articles BB i 1008 : Deuxième
voyage de circumnavigation du capitaine de vaisseau Laplace...
C'est sur recommandation de Jacquinot, qui l'avait connu au port de
Toulon, que Dumont d'Urville le prend comme second.
Pradel de Lamase,
toujours lui, affirme que la mésentente s'installa rapidement entre
les deux hommes. Il laisse entendre que de Roquemaurel reprochait à
son chef d'avoir conduit Charles X en exil, après avoir été comblé
de bienfaits par les Bourbons. Affirmations doublement malheureuses
quand on sait que Dumont d'Urville n'a jamais caché son hostilité à
la Monarchie et que, par ailleurs le seul bienfait dont il ait
bénéficié, comme un certain nombre d'autres, a été la possibilité
d'organiser deux expéditions scientifiques.
D'autre part ce serait
faire injure à l'honnêteté et à l'intelligence de Roquemaurel que de
le croire capable de se fâcher avec son commandant pour une aussi
bénigne divergence d'opinions. On notera également ce commentaire,
en date du 28 septembre 1838, que Dumont d'Urville adresse au
Ministre à propos de son second : "Second sur 1'Astrolabe, j'ai déjà
eu l'occasion de citer les excellents services de cet officier.
Instruction, zèle, conduite, caractère et dévouement, tout milite en
sa faveur, et chaque jour je m'applaudis du choix que j'en ai fait
pour me "seconder sur 1'Astrolabe. Je réclame instamment, pour lui
la décoration de la Légion d'Honneur.". Sont-ce là des propos que
tiendrait un commandant en mésintelligence avec son second ?
Plus tard, le 15
décembre 1839, Dumont d'Urville vente à nouveau le dynamisme de son
second lors de la préparation de la deuxième expédition polaire.
Connaissant l'homme,
nous savons qu'il ne l'aurait pas fait s'il ne l'avait pensé. En
réalité, le dissentiment entre les deux hommes est assez tardif. Il
date de novembre 1839 lorsque, après qu'une épidémie de dysenterie
eût tué seize hommes, Dumont d'Urville souffrant d'une crise aiguë
de goutte, rédigea, sur les conseils des médecins, son testament
(1). Dans ce testament il donnait à Jacquinot le commandement de
l'expédition, après sa mort, et à Du Bouzet, second de la Zélée, le
commandement de l'Astrolabe. Il est vraisemblable que De Roquemaurel
vit dans cette décision une marque de défiance à son endroit. Il
ressentit cela comme une trahison.
Pourtant, ce faux-pas,
exploité par Le Guillou, chirurgien de la Zélée et ennemi déclaré de
Dumont d'Urville, et plus tard par l'inévitable Arago, n'est en fait
qu'une application stricte des règlements. Jacquinot devenu chef de
l'expédition, il est normal qu'il soit secondé comme commandant de
l'autre navire, l'Astrolabe, par l'officier le plus ancien dans le
grade le plus élevé.
Or des sept lieutenants
de vaisseau qu'il a sous ses ordres, de Roquemaurel a obtenu ce
grade le 6 janvier 1834 Barlatier-Demas en 1836, Thanaron le 10
avril 1837, Duroch, Tardy de Montravel et Marescot-Duthilleul en
août 1839 et Du Bouzet le 26 avril 1831. Avec trois ans de grade de
plus, il était normal que Du Bouzet fût choisi comme second de
l'expédition, donc commandant de l'Astrolabe. Dans le même ordre
d'idées, c'est Barlatier-Demas, premier lieutenant de l'Astrolabe,
qui serait devenu second de la Zélée, au privilège de l'ancienneté,
et non Thanaron premier lieutenant de ce navire.
Par la suite, dans son
article, Pradel de Lamase dit bien du mal de Dumont d'Urville. Il
laisse entendre qu'il extrait cela de la correspondance de
Roquemaurel, mais se garde bien de n'en citer aucun passage. En
réalité toutes les assertions blessantes qu'il fait porter par
Roquemaurel à l'encontre du chef de l'expédition; sont extraites des
mémoires de Le Guillou, qui ne trouva jamais personne pour les
corroborer
Il est vrai qu'à
l'arrivée à Toulon, Dumont d'Urville aurait pu proposer de
Roquemaurel pour le grade supérieur au lieu de lui faire attribuer
la Légion d'Honneur et un commandement.
En fait il fut quand
même promu au grade de capitaine de corvette, en même temps que ceux
pour qui Dumont d'Urville avait demandé un avancement, le 21
décembre 1840. La mesquinerie était à moitié réparée.
(1) Archives de la
Marine de Toulon. Microfilm M 13 : Testament et codicille de Dumont
d'Urville. (1) (2).
A son arrivée à Toulon,
en 1841 de Roquemaurel est très faible. Depuis plusieurs années il
souffre d'asthme et les fatigues de la campagne ajoutées à une
attaque de dysenterie, 1'obligent à solliciter un congé de six mois
pour se rétablir.
En 1843 il obtient son
premier commandement sur le brick Cassard et participe à
l'expédition du Maroc avant de faire campagne aux Antilles et à
Haïti, jusqu'en 1847.
Ce commandement est une
maigre compensation au refus du ministère d'organiser la campagne
hydrographique qu'il proposait aux Samoa, aux îles Viti, aux Salomon
et en Louisiade.
En 1848, il est fait
capitaine de vaisseau et, lorsque la République est proclamée, le
nouveau ministre de la Marine, Arago, dont il est devenu l'ami après
(ou à cause de !...) ses démêlés avec Dumont d'Urville, le fait
nommer chef du personnel du ministère.
En 1850, cependant,
préférant le grand large aux intrigues politiciennes et
administratives, il prend le commandement de la Capricieuse, le
stationnaire en Extrême-Orient, avec, comme second, le lieutenant de
vaisseau Duroch, son ancien adjoint de l'Astrolabe.
En 1854, l'asthme dont
il souffre depuis 25 ans est amplifié par la fatigue et lui crée des
troubles circulatoires.
Il rentre en France et
attendra vainement, entre deux congés de maladie, sa promotion de
contre-amiral.
Fatigué et malade, il
prend sa retraite de capitaine de vaisseau, le 6 août 1862, après
avoir attendu son grade de contre-amiral durant quatorze ans.
(1) Le Guillou
(Elie-Jean-François) : Voyage autour du monde de l'Astrolabe et de
la Zélée, sous les ordres du contre-amiral Dumont d'Urville pendant
les années 1837, 38, 39 et 1840» Paris, Berquet et Petion 1842, 2
tomes en Ivolume, 383 P.
(2)Nous n'avons, pour
notre part, jamais trouvé la moindre critique ou allusion
désobligeante envers son chef, aussi bien dans le journal personnel
de Roquemaurel que dans les divers documents auxquels nous avons eu
accès.
Source Université de Provence / Doctorat d'Histoire présenté par
Christian COUTURAUD sous la direction de M le Professeur MIEGE / "Le
Troisieme Voyage de Circumnavigation de J.S.C. Dumont d'Urville 1837
- 1840" / Avril 1986.
Complément :
Né le 22 septembre 1804
à Toulouse où ses parents habitaient rue Sainte-Carbes,il fut pris
en charge en 1816, à l’âge de douze ans, par son oncle le baron de
Puymaurin. Celui-ci, qui avait épousé la sœur de sa mère était fort
bien en cour et apprécié du roi Louis XVIII. C’était un homme d’une
vaste érudition et de beaucoup d’esprit.
Il entra à l’Ecole Polytechnique en 1823, à sa sortie de cette école
il entra dans la marine. Il participa en tant qu’élève de marine aux
campagnes du Levant de 1825 à 1827 et fut présent à la prise d’Alger
en 1830 en tant qu’enseigne de vaisseau.
Il fut le second du commandant Dumont d’Urville, à bord de la
corvette l’Astrolabe, dans son expédition dans l’Antarctique puis
autour du monde, qui dura du 7 septembre 1837 au 6 novembre 1840.
Lire la suite sur le site Roquemaurel
L'Académie des Jeux Floraux
« L’Académie des Jeux floraux le mit en possession, le 22 janvier
1865, du fauteuil auquel elle l’avait élu le 8 janvier de l’année
précédente ; il la remercia par une étude sur le Beau dans les
Lettres et dans les Arts.
Son discours de réception, ses souvenirs de voyage dans la
Nouvelle-Zélande et son étude sur la Mission française aux îles
Gambier, en Polynésie, sont insérés aux volumes de 1865, 1869 et
1872.
Par dispositions testamentaires, le commandant de Roquemaurel, légua
à l’Académie une somme de 12.000 francs pour en affecter le revenu à
la fondation d’un nouveau concours d’Epîtres ou de Poèmes de cent
cinquante à deux cents vers, en français ou en patois de la langue
de Goudelin ou de Jasmin, sur un sujet fixé par l’Académie.
Ce concours de poésie française qui porte le nom de prix Roquemaurel
devait avoir lieu tous les trois ans depuis 1880, et le vainqueur
devait recevoir une Violette d’or; ce prix a été décerné quatre
fois, deux à la fin du 19ème siècle, une fois en 1916 et une autre
en 1956, le thème imposé constituant une difficulté d’attribution.
L’Académie a placé dans la salle de ses séances le portrait de ce
mainteneur, peint par notre concitoyen de Lacger. »
Gaston de Roquemaurel, par son testament, dotait également le
village de Colomiers d’une rosière.
Il mourut à Toulouse, 8 rue des Paradoux, sans alliance, le 1er
avril 1878. Il avait institué pour exécuteur testamentaire Joseph
Casimir Marcassus, baron de Puymaurin. Avec lui s’éteignit la
branche de Grenade.
Il fut inhumé le 2 avril 1878 à Terre Gabade, dans la tombe 3-4, la
dépouille est actuellement dans le caveau Puymaurin 4-4.
Une rue de Grenade, anciennement rue de Toulouse, dans laquelle
Marie Marguerite Victoire de Bonne possédait une maison porte le nom
de Roquemaurel en l’honneur de Gaston de Roquemaurel.
En 1947 la ville de Toulouse remplaça le nom de l’ancien chemin de
Tournefeuille, du quartier Saint-Cyprien, par rue Roquemaurel pour
rappeler Gaston de Roquemaurel. L’impasse Roquemaurel en 1987, puis
en 1996, le passage Roquemaurel lui furent annexés.
Biographie / Complément
PDF / Lien web
Remerciements
Jean-Philippe Zanco
Remerciements JGL
Remerciements Georges
Gadioux
Remerciements Bernard
Dulou
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
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