-
Officiers et anciens élèves -
Ange René Armand de Mackau
(1788 - 1855)

Le baron Ange René
Armand de Mackau est un marin et homme politique français né à Paris
le 17 février 1788 et mort dans la même ville le 13 mai 1855.
Issue d'une ancienne famille irlandaise qui suivit en France le roi
Jacques II, petit-fils de la sous-gouvernante des sœurs de Louis
XVI, il fut élevé dans la même institution que Jérôme Bonaparte et
entra à seize ans dans la marine comme novice. Sous les ordres de
Jérôme Bonaparte, il s'embarqua sur le vaisseau le Vétéran. Au
retour de cette campagne dans l'Atlantique et la mer des Antilles,
sa conduite et ses connaissances acquises lui valurent le grade
d'aspirant de 1re classe, après un brillant examen à Rochefort
(1808). Il fut alors appelé au commandement d'une station de
gardes-côtes qui eut d'honorables engagements avec la croisière
britannique.
Il fit ensuite une longue croisière sur la frégate l'Hortense
commandée par le commandant Baudin qui, ayant été promu au grade de
contre-amiral, s'attacha Ange de Mackau comme sous-adjudant et le
garda près de lui au sein de l'escadre de la Méditerranée jusqu'en
1810.
À cette époque, Mackau passa comme second sur le brick l'Abeille. Le
26 mai 1811, au retour d'une mission en Corse, l'Abeille rencontra
l'Alacrity, brick britannique de dimensions et de force supérieures,
et n'hésita pas à l'attaquer. Après avoir vu tous ses officiers mis
hors de combat, quinze hommes de son équipage tués et vingt autres
blessés, l'Alacrity se rendit et elle fut traînée en triomphe à
Bastia. En récompense de ce succès, Mackau fut promu lieutenant de
vaisseau, fait chevalier de la Légion d'honneur, et reçut le
commandement du bâtiment capturé.
Après plusieurs autres combats et la prise de plusieurs navires
marchands, Mackau fut nommé, en 1812, capitaine de frégate ; il
avait vingt-quatre ans. Il reçut le commandement de l'escadre
française chargée de protéger les côtes de Toscane. En cette
qualité, il participa, en décembre 1812, à la défense de Livourne et
put, en 1813, ramener à Toulon tous les vaisseaux de son escadre et
une grande quantité d'approvisionnements tirés de Livourne et de
Gênes.
Sous la Restauration
Sous la Restauration,
qui lui conserva son grade, il sollicita et obtint des missions
importantes à l'île Bourbon et à Madagascar, sur laquelle il obtint
et donna des informations utiles. En 1816, il fut nommé second à
bord de la frégate l'Eurydice et, en 1818, il reçut le commandement
du Golo et fit campagne dans presque toutes les mers du globe en
même temps qu'il participa à d'importants travaux hydrographiques.
Nommé capitaine de vaisseau le 1er septembre 1819, il fut envoyé au
Sénégal où le gouvernement envisageait de fonder de vastes
établissements. Après enquête, il conclut à l'abandon de ce projet
et au seul maintien du comptoir existant. Selon lui, le Sénégal ne
pouvait être qu'une colonie d'échanges et non d'exploitation
agricole. À l'occasion de cette mission, il recueillit également des
informations sur la traite des noirs.
À son retour en France, il fut nommé gentilhomme de la chambre du
roi Louis XVIII et reçut, en juin 1821, le commandement de la
Clorinde, frégate de 58 canons, sur laquelle il parcourut l'Océan
Pacifique, et alla conduire des négociations avec les nouveaux États
de l'Amérique du Sud, le Chili et le Pérou. En 1825, il fut envoyé
devant Haïti pour y faire accepter l'ordonnance d'affranchissement
du 17 avril 1825, qui reconnaissait l'indépendance de l'île tout en
prévoyant, en contrepartie, certains avantages pour la France. Après
d'assez longs pourparlers, il obtint que l'ordonnance fût entérinée.
Nommé contre-amiral le 1er septembre 1825, membre du conseil
d'amirauté en 1828, directeur du personnel de la marine le 17
septembre 1829, il participa à la préparation de l'expédition
d'Alger, et y montra une fermeté de volonté et une puissance
d'application remarquées.
Sous la monarchie de Juillet
Président du collège
électoral de Lorient, l'amiral de Mackau fut élu député par le 2e
arrondissement électoral du Morbihan (Lorient) le 23 juin 1830.
Il prêta serment à la monarchie de Juillet, renonça à la direction
du personnel, et fut nommé, en 1831, commandant de l'« escadre des
Dunes » réunie au moment où la guerre entre la Belgique et la
Hollande menaçait la politique européenne des plus graves
complications. Cette escadre transporta la garnison d'Anvers de
Dunkerque à Flessingue et fut chargée du blocus des ports
hollandais.
Rentré à Cherbourg, l'amiral de Mackau fut nommé au commandement de
la station des Antilles. C'était au moment de l'insulte dont le
consul de France, Adolphe Barrot, venait d'être l'objet en étant
brutalement jeté en prison. Après avoir fait connaître au
gouvernement de la Nouvelle-Grenade les réparations qu'exigeait le
gouvernement français, et en avoir éprouvé un premier refus, M. de
Mackau prépara ses moyens d'action en attendant les dernières
instructions de Paris ; près d'une année s'écoula. Enfin les ordres
reçus lui ayant accordé la plus grande latitude, il partit de la
Martinique avec cinq bâtiments de la station et le consul outragé,
arriva à l'improviste sous Carthagène, força la passe de Boca-Chica,
et se plaça de manière à pouvoir prendre à revers les forts de la
seule entrée de ce port, puis il renoua les négociations et obtint
les plus complètes réparations.
Après avoir rendu à la marine d'autres services importants, l'amiral
fut chargé d'aller inspecter les établissements de pêche français à
Saint-Pierre-et-Miquelon, et sur l'île de Terre-Neuve. Il était à
peine de retour en France lorsque la rupture avec les États-Unis
devint imminente. Il fallait prendre des mesures pour couvrir les
établissements et le commerce français aux Antilles et dans
l'Atlantique : l'amiral de Mackau fut nommé en 1836 commandant en
chef des forces navales aux Antilles et gouverneur de la Martinique
; mais la guerre fut évitée. Dans ses fonctions, Mackau eut à se
préoccuper du mouvement anti-esclavagiste qui naissait alors et
s'efforça d'améliorer le sort des noirs.
Mackau quitta son gouvernement de la Martinique. Sur la route, la
frégate la Terpsichore, sur laquelle il se trouvait avec toute sa
famille, fut assaillie par une terrible tempête, et resta plusieurs
jours en perdition sur les côtes de l'Irlande. Dans ces graves
circonstances, il prit le commandement supérieur de la frégate, et,
secondé par le commandant, l'état-major et l'équipage, il parvint à
conduire la Terpsichore dans le port de Cork en Irlande.
Vice-amiral le 30 mai 1837 et de nouveau membre du conseil
d'amirauté, Mackau alla, en 1840, à la tête de 43 vaisseaux de
guerre, faire d'énergiques démonstrations devant Río de la Plata à
la suite desquelles il conclut une convention avec Rosas, dictateur
de la République Argentine (29 octobre 1840).
Pair de France le 20 juillet 1842, il commandait l'escadre de la
Méditerranée lorsqu'il fut appelé au ministère de la Marine et des
Colonies le 24 juillet 1843 en remplacement de l'amiral Roussin.
Durant son administration, il réorganisa le service du contrôle et
de la comptabilité, proposa les lois des 18 et 19 juillet 1845,
dites lois Mackau, qui préparaient l'abolition de l'esclavage, mais
aussi celle du 3 juillet 1846 ouvrant un crédit de 93 millions pour
l'achèvement de la flotte de guerre française. Plusieurs procès
vinrent appeler l'attention publique sur les abus et le désordre qui
régnaient dans l'administration de la marine. Mackau s'efforça en
vain d'y remédier et accepta l'enquête demandée par la Chambre des
députés. Par ailleurs, le Parlement jugeait insuffisantes les
mesures prises contre l'esclavage et les députés votèrent la
proposition de Ledru-Rollin sur ce sujet. Mis en échec sur une
question dont le cabinet refusa de se déclarer solidaire, Mackau
donna sa démission le 8 mai 1847. Grand-croix de la Légion d'honneur
du 29 octobre 1845, il fut promu amiral le 23 décembre 1847.
Il resta à l'écart sous la Deuxième République et entra de droit au
Sénat du Second Empire en qualité d'amiral le 26 janvier 1852. Il
mourut trois ans plus tard après avoir vainement demandé, lors de la
guerre d'Orient, un commandement que l'état de sa santé ne lui eût
sans doute pas permis d'exercer.
Il était le père d'Armand de Mackau (1832-1918), député sous la
Troisième République.

Extrait L'Ibépendant de
la Charente Inférieure / 19 mai 1855

Extrait Le Siècle / 27
mai 1855
Source Web
Extrait livre sur
l'Amiral De MACKAU

Lecture intégrale /
Lien web



Grand-croix de la
Légion d'honneur (1845)
Décoration du Lys
(1814)
Chevalier de l'Ordre
royal et militaire de Saint-Louis (7 octobre 1814)
Commandeur grand-croix
de l’ordre de l’Épée (2 février 1846)
Grand-croix de l'ordre
du Sauveur (13 novembre 1846)
Décoration du Nichan
Iftikhar (7 décembre 1846)
Travaux BNF
Compte rendu au Roi de
l'emploi des fonds alloués, depuis 1839, pour l'enseignement
religieux et élémentaire des Noirs...
"Voyage en Abyssinie
exécuté pendant les années 1839, 1841, 1842, 1843 par une commission
scientifique composée de MM. Théophile Lefebvre,... A. Petit,... et
Quartin-Dillon,... Vignaud,... Troisième partie" (19..) d’Achille
Richard avec Ange-René-Armand de Mackau (1788-1855) comme Éditeur
scientifique
Chambre des Pairs.
Séance du 30 juillet 1847. Rapport fait à la Chambre, par M. le
vice-amiral baron de Mackau, au nom d'une commission spéciale
chargée de l'examen du projet de loi qui accorde, à titre de
récompense nationale, une pension annuelle de 12.000 fr. à la veuve
de M. l'amiral baron Duperré (1847)
"Projet de loi relatif
à l'armement de trois bâtiments à vapeur affectés au remorquage des
navires et au commerce..." (1847) avec Ange-René-Armand de Mackau
(1788-1855) comme Autre
Chambre des députés.
Session 1846. Pièce déposée par M. le ministre de la Marine. Le
ministre de la marine et des colonies à M. Romain Desfossés,
capitaine de vaisseau, commandant la station navale de Bourbon et
dépendances (1846)
"Projet de loi relatif
à l'ouverture de crédits extraordinaires pour constructions navales
et approvisionnements..." (1846) avec Ange-René-Armand de Mackau
(1788-1855) comme Autre
"Projet de loi relatif
à l'ouverture de crédits extraordinaires..." (1845) avec
Ange-René-Armand de Mackau (1788-1855) comme Autre
Chambre des Pairs.
Discussion du projet de loi relatif au régime législatif des
colonies. Discours prononcé par M. le baron de Mackau,... dans la
séance du jeudi 3 avril (1845)
Projet de loi relatif à
l'ouverture d'un crédit [de 13 millions] pour l'amélioration de la
rade de Toulon et du pont de Port
Projet de loi relatif à
l'ouverture d'un crédit [de 930 000 francs] pour subvenir à
l'introduction de cultivateurs européens dans les colonies et à la
formation d'établissements agricoles (1845)
Chambre des pairs.
Séance du 18 juillet 1844. Projet de loi tendant à accorder au
département de la marine, sur l'exercice 1844, un crédit
extraordinaire de 8087800 francs ; avec l'exposé des motifs par le
ministre de la Marine... (1844)
Chambre des pairs.
Séance du 14 mai 1844. Projet de loi tendant à modifier les articles
2 et 3 de la loi du 24 avril 1833, sur le régime législatif des
colonies ; avec l'exposé des motifs par le ministre de la marine...
(1844)
Chambre des Pairs.
Séance du 3 juin 1842. Rapport fait à la Chambre par M. le
vice-amiral baron de Mackau, au nom d'une commission spéciale
chargée de l'examen du projet de loi tendant à accorder au
département de la Marine et des colonies, sur l'exercice 1842, des
crédits supplémentaires et extraordinaires (1842)
"Chambre des Pairs.
Discussion du projet de loi relatif au régime législatif des
colonies. Discours prononcé par M. le baron Mackau, ministre de la
marine et des colonies, dans la séance du jeudi 3 avril" avec
Ange-René-Armand de Mackau (1788-1855) comme Autre
Projet de loi relatif à
l'ouverture d'un crédit [de 13 millions] pour l'amélioration de la
rade de Toulon et du pont de Port-Vendres (1845)Auteur du texte :
Ange-René-Armand de Mackau (1788-1855)
Projet de loi relatif à
l'ouverture d'un crédit [de 930 000 francs] pour subvenir à
l'introduction de cultivateurs européens dans les colonies et à la
formation d'établissements agricoles (1845)
Chambre des pairs.
Séance du 18 juillet 1844. Projet de loi tendant à accorder au
département de la marine, sur l'exercice 1844, un crédit
extraordinaire de 8087800 francs ; avec l'exposé des motifs par le
ministre de la Marine... (1844)
Chambre des pairs.
Séance du 14 mai 1844. Projet de loi tendant à modifier les articles
2 et 3 de la loi du 24 avril 1833, sur le régime législatif des
colonies ; avec l'exposé des motifs par le ministre de la marine...
(1844)
Chambre des Pairs.
Séance du 3 juin 1842. Rapport fait à la Chambre par M. le
vice-amiral baron de Mackau, au nom d'une commission spéciale
chargée de l'examen du projet de loi tendant à accorder au
département de la Marine et des colonies, sur l'exercice 1842, des
crédits supplémentaires et extraordinaires (1842)
Haïti-France, les
chaînes de la dette
"Chambre des Pairs.
Discussion du projet de loi relatif au régime législatif des
colonies. Discours prononcé par M. le baron Mackau, ministre de la
marine et des colonies, dans la séance du jeudi 3 avril" avec
Ange-René-Armand de Mackau (1788-1855) comme Autre
Œuvres cartographiques
"Neptune du Cattegat et
de la mer Baltique" (1809) de Charles-Pierre Claret de Fleurieu avec
Ange-René-Armand de Mackau (1788-1855) comme Donateur



Remerciements Bernard
Dulou
Retour Officiers
et anciens élèves
|