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- Biographies / Fusiliers marins et Commandos  -

 


 

Hubert Marie Félix de CARPENTIER

(1919 - 1945)

 

Remerciements photo - Christine De Pas

 


Né le 18 février 1919 à VILLERS sur MER (Calvados) - Décédé le 14 avril 1945 à L'ESCARENE (Alpes Maritimes)

Fils de Marie Félix Laurent Fernand Maurice EN 1899 et de Marie Clotilde Adélaïde Anne LE BOUCHER d'HEROUVILLE

Frère de Raoul Marie Jean de CARPENTIER, promotion EN 1937

 

Engagement dans la France Libre en ?

Matricule : ?

 

Capitaine

 

1er RFM

 

Complément

ESM Saint Cyr Amitié franco-britannique 1939-40.

Mort pour la France sur la DEA (plateau de l'Authion au nord de Nice).

Chef de groupe de chars du 1er régiment de fusiliers marins chargé de missions en France pendant l'occupation allemande, n'a pas voulu cesser le combat après la libération.

A rejoint en avril 1945 le 1er régiment de fusiliers marins.

Tué au cours de l'avance sur la DEA le 14 avril 1945, après avoir fait preuve de courage et d'un sang-froid remarquables.

Croix de guerre 1939-1945 avec palme et étoile d'argent.

 

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Extrait des Mémoires de Jacques de Dreuzy, lieutenant de vaisseau et fusilier marin, commandant le peloton de chars de la 1ère DFL dans le massif de l'Authion. Blessé le 12 avril 1945

 

De nombreux officiers de l'État-major de la Brigade sont là; des unités d'infanterie de la Légion arrivent sans cesse et vont prendre leurs positions de départ dans la montagne, de chaque côté de la route de la Déa. Nous sommes placés au début de ce chemin et nous y attendons la minute du départ. Barberot arrive de fort bonne humeur, appareil de photographie en bandoulière; c'est du grand tourisme. Un journaliste de Paris, Jean Bernard Derosne, rédacteur en chef de l'Époque, l'accompagne. C'est un ami qui fera sur nous de fulgurants articles et, plus tard même, un livre ardent. (NDLR: Les Forbans magnifiques : histoire fantastique du 1er régiment de fusiliers marins, juin 1940-juin 1945, Éditions des Deux sirènes, 1947 )

Les blindés de remplacement, que je m'étais employé, les jours précédents, à faire monter de Nice, doivent nous suivre, derrière les premières lignes.

Parmi eux, se trouve une automitrailleuse dans laquelle se tient, en réserve, mon ami Hubert de Carpentier, fils de l'amiral et frère de mon fistot de l'École Navale. Il est lieutenant de cavalerie sorti de Saint-Cyr. Ne pouvant, assez vite à son gré, trouver une place de combattant dans une unité de son arme, il m'avait demandé de le faire entrer d'urgence au Régiment. Je l'avais immédiatement présenté à Barberot quand nous étions à Paris, entre les combats d'Alsace et ceux de l'Authion.

Grand, blond, aux larges épaules, deux yeux bleus francs tantôt effrontés et tantôt rêveurs éclairant une belle figure recuite, il avait tout de suite plu à notre Capitaine Conan qui l'avait engagé sur le champ. Sa présence au Régiment n'avait rien de légal; aucun ordre d'aucune autorité militaire ne la justifiait. C'était une des nombreuses situations irrégulières de notre unité à cette époque troublée où l'armée ralliait sur son passage toutes les bonnes volontés tapies dans l'ombre des maquis, dans la jungle des évadés, des "réfractaires" et de tous les errants qui, sous l'occupation allemande, avaient l'habitude de vivre d'aventures dangereuses et cachées en changeant périodiquement d'identité et de résidence.

Hubert de Carpentier venait de 1'Armée Secrète qui n'avait cessé de travailler dangereusement et efficacement contre l'occupant. Il y était avec mon frère Jean qui me l'avait présenté à Paris. Il était courageux et entreprenant et avait accepté de m'aider dans mes tentatives pour arracher mon père aux utopistes du Comité de Libération d'Orléans. Cet organisme, actionné par les communistes, employait les fausses déclarations de délateurs stipendiés afin d'accuser de collaboration avec l'ennemi et faire condamner au maximum tous les ennemis de Moscou et, particulièrement tous les propriétaires de la région. C'était le début du "grand soir".

J'avais mis à profit ma courte permission de convalescence pour tenter d'arracher aux prisons françaises mon père tout juste sorti des geôles allemandes. Venu tout droit du front d'Alsace, le bras en écharpe, j'avais vu le ministre de la marine, M. Jacquinot qui, apeuré, n'avait su me donner que de bonnes paroles. J'avais tenté de lui expliquer que je ne pouvais me battre pendant que mon père était menacé par des "embusqués". Il compatit et me dit qu'il ne pouvait rien y faire. J'avais été éconduit également par le ministre de la justice, en compagnie d'Hubert. Toujours en compagnie de ce dernier, je m'étais alors transporté à Orléans où, au prix de longues et pénibles discussions avec le nouveau préfet socialiste, j'avais pu faire rapporter l'ordre inique de l'emprisonnement préventif et injustifié contre une personne non condamnée.

Nous avions, tous deux, profité de l'occasion pour terroriser avec délices les principaux membres du Comite de Libération et, en particulier, M. Plontz, faux honnête homme d'Orléans, ainsi que le venimeux et scandaleux curé d'Ardon. Hubert était devenu, avant l'heure, mon camarade de combat. Son père, l'Amiral, l'ancien de mon père à l'École Navale, avait caché mon frère Jean pendant des mois alors que celui-ci, condamné à mort, par les Allemands, leur avait échappé en gare de Bordeaux, en profitant de l'attaque de ses geôliers par des combattants de la Résistance. La famille d'Hubert était, en vérité, très proche de la nôtre.

Mais tout ceci est du passé, déjà. Hubert est là, à quelque distance derrière moi. Il a ce qu'il désirait, il est sur le point d'être engagé à son tour. Je sais même qu'il le sera s'il m'arrive quelque chose; il est, en réalité, mon remplaçant. Au cours de ces opérations de l'Authion, aucun de nos chefs de peloton n'a duré plus de trois jours; Coelembier mis à part, ils ont été blessés ou tués au bout de ce court laps de temps. Hubert est mon successeur (*), je le comprends bien.


(*) Hubert de Carpentier remplacera Jacques de Dreuzy, blessé le 12 avril 1944. Il sera tué au combat le 14 avril 1944

Remerciements Ghislain de Dreuzy

 

 

 

 

 

 

Extrait des Mémoires de l'une des soeurs d'Hubert / Remerciements envoi - Christine De Pas

 

 

Remerciements Stéphane Giran

Remerciements Bernard Dulou

 

Mise à jour / 5 juillet 2019

 

 

 

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