- Biographie de Fusiliers marins et Commandos -
Jacques Pierre Antoine SENEE

Badge N° 140
Jacques Sénée naît à Antony (Hauts de Seine), dans la région parisienne, le 26 novembre
1919.
Entré à l’Ecole militaire d’administration, il en sort en avril
1940 avec le grade d’aspirant, à quelques semaines de l’offensive
allemande… et de la défaite.
Dès sa démobilisation, il se jette corps et
âme dans la Résistance à Troyes, où il réside avec sa jeune épouse,
originaire d’une famille haut marnaise.
D’ailleurs, le couple, qui aura
quatre enfants, connaît bien le département pour y rendre visite à sa
famille, à Champcourt.

Membre d’un mouvement de Résistance français, « Ceux de la Libération
Vengeance », et d’un réseau britannique, Jacques Sénée fait la
connaissance du major Cowburn. « En mai 1943, racontera le résistant
dans des souvenirs inédits confiés par son épouse en 2003, « Germain »
s’était présenté au Dr Mahée, notre nouveau chef du réseau CLV, agent de
Buckmaster : il déclarait vouloir s’attaquer au dépôt de Troyes, faute
de quoi la RAF interviendrait. Aucune hésitation n’était possible, le
dépôt étant bordé de maisons, notre action sauverait probablement la vie
à quelques Français qui n’auraient pu échapper aux bombes… « Germain »
demandait seulement quelques hommes pour exécuter sa mission. Le docteur
me chargea de les lui fournir… Ce fut un jeu d’enfant pour moi de
trouver quatre hommes… »
Et sur proposition d’un ingénieur de la SNCF né à Chaumont, Gabriel
Thierry (futur Compagnon de la Libération), c’est « le dernier samedi de
juin » (Note : la plupart des récits consacrés à cette action la situent
plutôt au 4 juillet 1943) que l’opération contre le dépôt de
Troyes-Preize est projetée. Jacques Sénée a appris que l’occupant avait
eu vent de ses activités clandestines, mais l’opération est maintenue.
Avec « Germain » et les quatre patriotes, dans la nuit, le jeune homme
dispose les charges explosives sur les locomotives, à la barbe des
cheminots et soldats allemands. « Après avoir posé la dernière charge,
nous partons tranquillement sans user des précautions prises à
l’arrivée. Vraiment ce sabotage avait été ridiculement aisé », écrira
Jacques Sénée, précisant que « sur 20 locomotives attaquées, treize
avait été stoppées pour longtemps et deux endommagées légèrement ».
Dès ce joli coup réalisé, le jeune patriote quitte Troyes : à l’aube, il
prend le train pour Paris, gagne Tours, d’où il s’envole pour la
Grande-Bretagne en compagnie de trois résistants, grâce à deux avions
Lysander. Outre-Manche, Jacques Sénée est déterminé à rejoindre le
Bureau central de renseignement et d’action (BCRA) pour accomplir de
nouvelles missions en France occupée. Mais sa situation de résistant «
brûlé » dans son pays interdit cette perspective. « Jamais nouvelle ne
m’a plus abasourdi », confiera-t-il dans ses notes.

Affecté à
l’état-major à Londres, ce qui ne lui convient pas, il décide de
rejoindre les Commandos de la France libre. Ce qu’il obtient le 1er
novembre 1943, date de son engagement officiel dans la marine.


Guy de Montlaur, Guy Vourc'h et Jacques Senée
Pour
l’anecdote, il perd son grade d’aspirant pour celui de second-maître
(c’est-à-dire sergent). L’entraînement commando est rude, mais son
abnégation est récompensée en mars 1944 : il reçoit son fameux béret
vert et l’insigne de commando.
Mai 1944

Sénée est chef de demi-section au sein de la troop 8 du 1er bataillon de
fusiliers-marins commandos, que commande le lieutenant de vaisseau
Kieffer et qui compte dans ses rangs un Haut-Marnais, François Andriot
(soldat dans la section K-Guns).
Citation

Après la campagne de Normandie, Jacques Sénée revient en
Grande-Bretagne, et c’est désormais en qualité de lieutenant (enseigne
de vaisseau) qu’il participe à la difficile et méconnue conquête de
l’île de Walcheren, en Hollande, où il débarque le 1er novembre 1944.

Photo prise par Guy Vourc'h à Flessingue le 2 ou 3 novembre 1944
Fonds Guy Vourc'h au Musée de l'Ordre de la Libération"
Remerciement Jean-Guy Vourc'h
Attestation de
Lofi


Remerciements Thierry Le Breton
Durant ses opérations, et jusqu’à la Libération, son épouse, également
impliquée dans la Résistance, vit à Champcourt.
Citations



Les combats terminés en Europe, on retrouve Jacques Sénée en Afrique du
nord, toujours sous l’uniforme de fusilier-marin : il est de ceux qui,
en 1946, créent à Cap Matifou, en Algérie, l’Ecole des fusiliers-marins
commandos.

Avec les instructeurs en 1946

Photos exceptionnelles / Démonstrations techniques commando de l'époque
Instructeur au centre Sirocco





*

Copyright et source / Musée des fusiliers marins
Trois ans plus tard, il demande une affectation dans l’armée
de terre.
Lieutenant à la 1ère Demi-brigade de commandos parachutistes
puis au 6e bataillon colonial de commandos parachutistes, il sert en
Indochine à partir de l’été 1949, à la tête du 3e bureau de cette unité.

Le 10 janvier
1950, il trouve la mort à Yem Neu Naï, en Annam, à l’âge de 30 ans.

Son nom sera
donné à un commando de la Marine ayant servi en Indochine.
Titulaire de nombreuses décorations (dont la Légion d’honneur et la
médaille militaire)




Jacques Sénée, inhumé à Antony, repose depuis le 13
mai 1993 dans le cimetière de Champcourt (près de Colombey les Deux
Eglises), où l’a rejoint sa veuve
Remerciements
et
source web
Autres photos
En Angleterre


Autres lieux


Remise de la Légion d'honneur à Strasbourg par le Général de Montsabert





Journal Impromptu D’un des 177 Commandos Du 6 Juin 1944 – Jacques Sénée
1ère partie :
http://armoriademortain.unblog.fr/2015/06/28/journal-impromptu-dun-des-177-commandos-du-6-juin-1944-jacques-senee
Biographie /
Lien PDF






Un cours BE de l'Ecole des fusiliers marins portera son nom en 2000

Photos familiales










Remerciements / Famille de Jacques Sénée
Remerciements Bernard Dulou
Modifiée le 6 avril 2024
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