- Biographie de Fusiliers marins et Commandos -
Armand Jean Hyacinthe Henri JUNG
Badge N° 100
Né le 17 décembre 1921 à MONTIGNY les METZ (Moselle)
Décédé le 29 décembre 1984 à SARRALBE (Moselle)
Marié en Angleterre avec Régine FISCHER
Acte de mariage
Cliquez sur l'acte pour agrandir
On peut noter la signature d'un témoin, Lucien Fourrer, badge 99, tué à
Amfreville le 10 juin 1944
Remerciements Alain Jung
Matricule N° 14506FN43
S’engage dans la France Libre en Février 1943.
Beyrouth ou Alexandrie, avec Fourer
Remerciements photo / Alain Jung
Volontaire pour les Commandos.
Bexhill mai 1944, section Bagot, de droite à gauche;
Roeland, Logeais, x, Bagot, Croiser, Rouxel, Gautier,
Dupont, Fourer, Jung, Le Reste, Messanot, Gannat
Le 6 Juin 1944, prend part au débarquement sur la plage de
Colleville-sur-Orne (Colleville-Montgomery) (14)
Blessé, continue les combats en libérant Ouistreham, le passage de
l’Orne (Pégasus Bridge) et Amfreville.
De nouveau blessé et évacué le 10 Juin 1944.
Le 1er Novembre 1944, débarque à Flessingue, sur l’ile de Walcheren (PB)
En Hollande
1 Folliot - 2 Caillé - 3 Bascoulergue - 4 Le Bris - 5 Boulanger -
6 Klopfenstein - 7 Rossey - 8 Jung - 9 ? - 10 Nicot -11 Andriot -
12 Amaury - 13 Bouchard - 14 Grispin - 15 Yves Vourc'h - 16 Laffont - 17
Fougère - 18 Le Rigoleur -
19 Messanot - 20 Ballaro
Remerciements légende / JP Hélias et photo / Galea
Rentre en France le 20 septembre 1945
Après son retour dans sa famille, il eut une chienne qu'il appela
"Diane" (nom de la mascotte du commando Kieffer en Angleterre)
Au centre / Source familiale
C'est à cet endroit près d'Amfreville que
Robert Croizer a perdu la vie
Année ?
Vers 1980
Complément biographique
Armand Jung, une figure populaire de Sarralbe, sympathiquement connue,
nous quitte dans sa 64e année, au soir du 29 décembre 1984.
Il avait été, lui ce retraité paisible et souriant, l'un de ces
intrépides commandos français qui, les premiers,débarquèrent en
Normandie, le 6 juin 1944, il y a quarante ans.
A vrai dire, peu de ses concitoyens connaissent le rôle de patriote que
cet homme modeste joua durant la dernière guerre et dès les premiers
mois de l'occupation de la France.
Il était né le 17 décembre 1921 à Montigny-lès-Metz, où son père
travaillait comme serrurier aux ateliers du chemin de fer.
Sa mère, née Marie Lamm, devenue veuve en1928, décide alors de retourner
avec son fils et sa fille Marguerite à Sarralbe, sa ville d'origine.
Elle s'y remarie avec Oscar Bellomé, éclusier,dont elle a quatre autres
enfants.
Armand Jung passe ainsi la plus grande partie de sa jeunesse à Sarralbe,
où il fréquenta l'école primaire.
Il travaille d'abord aux faïenceries de Sarreguemines, puis s’engage en
février 1939, à l'âge de 17 ans, dans la Marine Nationale, pour une
durée de cinq années.
Après l'armistice de juin 1940, il se trouve en Méditerranée, sur le
croiseur "Duguay Trouin" qui navigue vers l'Egypte. C'est là, à
Alexandrie, qu'il décide de rejoindre les Forces Navales Françaises
Libres. Jusqu'en février 1943, il est embarqué sur le croiseur"
Suffren".
Le 14 mars 1943, il arrive en Angleterre, où il est retenu comme
volontaire pour un stage de trois mois à l'école de commandos de l'armée
britannique à Achnacarry, en Écosse.
Préparant à des missions particulièrement audacieuses, un bon équilibre
moral y est exigé et l'entraînement y atteint les limites de l'endurance
physique.
A l'issue du stage, Armand Jung acquiert le droit de porter le fameux"
béret vert ", orgueil de ces corsaires modernes que sont les commandos.
Il est affecté au Il Ier bataillon de fusiliers-marins commandos ",
unité française commandée par le lieutenant de vaisseau Philippe
Kieffer, et qui aura l'honneur de défiler à Londres pour le 14 juillet
1943.
Le 5 juin, au soir, ils seront 177 commandos français à être embarqués
pour " le jour le plus long ".
Parmi eux, deux Lorrains: l'officier des équipages Alex Lofi, de Carling
et le matelot breveté fusilier Armand Jung, de Sarralbe.
Le jour du débarquement, les Français forment trois sections, intégrées
au 4e Commando franco-britannique, lequel comprend en tout sept
sections, au total 600 hommes, sous les ordres du lieutenant-colonel
anglais Dawson.
Cette unité, elle-même appartient à la"First Special Service Brigade Il
du Général Dempsey. Seules parmi les troupes à débarquer, les Français
seront autorisés à porter le " béret vert ". Ils auront aussi la faveur
de toucher le sol français, avec leurs barges de débarquement quelques
instants avant celles de leurs camarades anglais.
Le 4e Commando débarque parmi les premières unités, à l'extrême droite
de la Côte du Calvados, sur la plage de Riva-Bella,à l'embouchure de
l'Orne, formant ainsi l'aile est de l'opération" Neptune".
Leur mission, les commandos la connaissent bien:
1°/ Neutraliser l'important système défensif du littoral, enlever
Ouistreham et opérer la jonction, à 5 km au sud, avec les parachutistes
de la 6° Division Aéroportée Britannique, largués dans la nuit du5 au 6
juin afin de s'emparer du pont, entre Bénouville et Longueville, sur
l'Orne et le canal de Caen à la mer.
2°/ Établir une solide ligne défensive devant barrer à l'ennemi le
passage au nord de Caen pour assurer, sur leur flanc gauche, la
protection du plus gros des débarquements alliés.
Le 6 juin, à midi, la première phase de leur mission est accomplie.
Les pertes françaises s'élèvent déjà à 10 tués et à 56 blessés. Il
restait à progresser vers l'est. Au soir de ce premier jouren terre
française, les commandos sont à une douzaine de kilomètres du point de
débarquement.
L'on compte alors 21 tués et 93 blessés sur les 177 commandos français.
La liste des victimes va s'allonger au fil des jours et seuls 24
Français termineront la campagne de Normandie sans avoir été blessés.
Dans les jours suivants la ligne défensive se stabilise à l'est d'Amfréville,
et peu à peu ce sera une guerre de position, dans ce secteur devenu la
véritable charnière du front de Normandie.
Pour Armand Jung, le combat s'arrête le 10 juin, à proximité
d'Amfréville. Il y est gravement blessé par des éclats d'obus, alors
qu'il est tapi dans un entonnoir de bombe avec trois de ses camarades,
dont deux sont tués à côté de lui. Tandis que son chef le croit disparu,
il est heureusement secouru et ramené en Angleterre, où il devra aller
d'hôpital en hôpital, avant de pouvoir être enfin opéré le 20 juin.
Après quelques mois de convalescence et de repos, Armand Jung est à
nouveau engagé dans de durs combats dans l'île de Walcheren,en Hollande,
pour la prise de Flessingue le Ier novembre 1944. Là, se distingue une
nouvelle fois le 4e Commando, alors rattaché à la 4e Brigade de
Commandos du Général Leicester.
Armand Jung s'était marié à Londres le 13octobre 1943 avec Régine
Fischer. Il avait connu sa femme en Angleterre où,comme lui, elle
s'était réfugiée pour fuir le régime nazi, venant d'Autriche qu'elle
avait pu quitter en 1939 avec sa sœur jumelle.
En septembre 1945, Armand Jung revient à Sarralbe où il s'installe avec
sa famille.
Démobilisé au début de l'année 1946, il est engagé, le 1er avril 1946,
dans la police municipale de Sarralbe.
Le Ier avril 1974, il prend sa retraite d'employé communal pour vivre
paisiblement le reste de ses jours dans la maison qu'il s'était fait
construire à Sarralbe, près du Canal.
Texte par Hubert Sonntag. Merci à lui..
Article presse / Ouest-France - 1972
Extrait exposition "Alexandre Lofi un héros mosellan du Jour J"
au Musée de la Guerre de 1870 et de l'Annexion à Gravelotte.
Remerciements Philippe Keuer
Remerciements photos, article de presse et complément / Alain Jung
Remerciements
complément / Jean-Pierre Hélias
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