- Biographie de Fusiliers marins et Commandos -
Roger Jean DUCASSE
Badge N° 106 - N° 232
Né le 27 août 1919 à ILLATS (Gironde) -
Décédé le 15 décembre 1979 à BRUGES (Gironde)
Fils d'Armand DUCASSE et de Jeanne BEVOURET
Marié le 15 novembre 1947 à NANTES (Loire Atlantique) avec Yolande
Augusta Marie NEVEU, divorse le 8 juillet 1959
Inhumé au cimetière d'Illats, lieu dit St Roch
Second maître
fusilier
14 juillet
1943 à Achnacarry
Remerciements identification JP Hélias / Archives Calvados
Bexhill, peut-être en mars 1944
Version colorisée / Remerciements Benjamin Massieu
Témoignage /
Veille du débarquement
Le 6 Juin
1944, prend part au débarquement sur la plage de Colleville-sur-Orne
(Colleville-Montgomery) (14)
Archives du Calvados - Fonds Lofi -
F/10059
Documents
91 et suivants /
Lien web
Le 1er Novembre 1944, débarque à Flessingue, sur l’ile de Walcheren
(PB).
Hollande :
1-Plancher, 2-Ducasse, 3-Godard, 4-Moguerrou, 5-Briand, 6-Chouteau,
7-Saerens, 8-Moal, 9-Coppin, 10-Guezennec, 11-Amaury, 12-Guilcher,
13-Guidicelli, 14-Roelandt, 15-Legrand, 16-Lesca, 17-Wallen, 18-Maler,
19-Naud, 20-Archieri, 21-Messanot
Photo de
groupe prise au retour de la campagne de Hollande / N°2 en bas, à partir
de la gauche
Histoire du Drapeau
Histoire de la prise du drapeau dont il tient l'un des coins. Il en a
fait don, après la guerre au Musée de la Ville de Bordeaux (aujourd'hui
Centre Jean Moulin), car ancien compagnon de Jacques Chaban-Delmas,
alors Maire de Bordeaux.
Voici le texte qui accompagne le drapeau dans les moments où il est
exposé: "Don du Second Maître Fusilier DUCASSE Roger. Ce drapeau a été
pris le 1er novembre 1944 sur un blockhaus allemand au carrefour de la
route Midelbourg à Flessingue, Ile de Walkeren ( Hollande). par le
second Maître Fusillier DUCASSE Roger du 1er Bataillon Fusilier Marin
Commando, né le 27 août 1919 à Illats (Gironde). Engagé volontaire des
premiers jours dans la France Libre".
Complément biographique apporté par la Famille :
Juin 1940
A la Police de Navigation à Brest
Septembre 1940 Engagement volontaire des premiers
jours dans la France Libre.
Affectation : FNFL/Marine de Guerre
Matricule : 728 FN 40
Grade atteint : Second Maître Fusilier
Navigation pendant deux ans et quatre mois sur deux torpilleurs basés en
Angleterre « La Melpomène » durant deux ans, « La Combattante » durant
quatre mois.
Début 1943
Roger DUCASSE se porte volontaire pour intégrer le premier Bataillon de
Fusiliers Marins Commandos (1er BFMC) créé par Philippe Kieffer et
intégré à une unité britannique. Après une formation au camp d’Achnacarry
en Ecosse, Roger DUCASSE devient commando. Il se verra attribué le badge
N°106, puis ensuite N°232. Il prendra part à de nombreuses actions sur
les côtes françaises et hollandaises dont au D.Day en débarquant le 6
juin 1944 en Normandie. Il fera don au Musée de la Ville de Bordeaux (Le
centre Jean Moulin) du drapeau allemand qu’il a pris le 1er Novembre
1944 sur un blockhaus allemand au carrefour de la route de Midelbourg, à
Flessingue, île de Walkeren (Hollande).
24 février 1945 Citation à l’ordre du Corps d’Armée pour le motif
suivant : « Sous-officier d’un sang froid remarquable, toujours en tête
de son groupe, n’hésitant pas à s’exposer pour permettre de localiser la
position de l’ennemi. A fait l’admiration de tous au cours des combats
du Bois de Bavent (Calvados) le 25 juillet 1944 et de Flessingue
(Hollande), le 1er novembre 1944 ».
Après la Guerre Ecole de Police de Lyon d’où il sortira inspecteur de la
Sûreté
1952 Engagement dans la Légion Etrangère pour aller combattre en
Indochine.
1954 Après une permission, il est parti pour l’Algérie où il a intégré
la caserne de la Légion Etrangère de Sidi Bel Abbés.
1962 Installation à Bordeaux (33) où il a résidé jusqu’à son décès en
1979. Il avait 60 ans.
Selon un article de presse paru à l’issue de ses obsèques : Il a été «
inhumé en présence de représentants d’anciens combattants de la France
Libre et du Maire de Bordeaux, le président Chaban-Delmas. Le drapeau
tricolore qui recouvrait le cercueil était bien le symbole de sa vie
consacrée à la patrie. Il fut de ceux peu nombreux qui à l’époque
refusèrent la capitulation et l’on peut dire qu’au jour de la revanche,
il était aux premières loges : un des 177 commandos qui les premiers
débarquèrent sur le sol national. On retrouva ce légionnaire partout où
la France avait engagé ses armes, de l’Indochine à l’Algérie. La
municipalité d’Illats, s’est lors de cette cérémonie inclinée avec
respect sur la tombe de cet illadais, brave parmi les braves, en
souhaitant que son exemple soit pieusement conservé dans toutes les
mémoires ».
Autre photo
Citation
Article de presse / Décès / Illats (Gironde)
A noter petite erreur de frappe / Lire 177 et non 197
Complément I
N.B : Il s’agit d’une
retranscription dactylographiée afin de permettre la lecture d’écrits
devenus en grande partie quasi-illisibles avec le temps.
Roger DUCASSE
FNFL/ Marine de Guerre
Second Maître fusilier
Deux ans de
navigation à travers la Manche et la Mer du Nord avec une des unités de
guerre des moins connus de la France Libre :
« La Melpomène »,
torpilleur d’escorte »
Au moment de
l’armistice de juin 1940, de nombreux bâtiments de guerre français se
trouvaient ancrés dans les ports britanniques.
Dés que le Général De
Gaulle lança un appel aux forces armées exilées en Grande-Bretagne, les
officiers et équipages de quelques unes de ces unités rallièrent
immédiatement au pavillon à Croix de Lorraine. Certains autres
bâtiments furent réarmés par la suite pour reprendre la lutte aux côtés
des alliés contre les pirates nazis. En général, commandés par des
officiers déjà connus dans la marine française et composés d’équipages
de fortune, jeunes volontaires venant de tous les coins de France et de
l’empire.
Ils ont accompli de
nombreuses et périlleuses missions, dans les moments les plus critiques,
durant lesquels n’était pas certaine l’issue de la bataille. Puis,
promptement vieillis et usés par l’effort fourni, ont du abandonner le
combat actif.
Malgré tout, certains
de ces bâtiments sont restés dans l’ombre la plus profonde, presque
inconnus. Tel est le cas de « La Melpomène ». « La Melpomène », petit
torpilleur d’escorte jaugeant 600 tonnes, faisait alors une vitesse
magnifique rivalisant avec les torpilleurs anglais de classe supérieure.
Les autorités
britanniques rendent « La Melpomène » à la France Libre en septembre
1940. Le jeune lieutenant de Vaisseau X…. en prend le commandement, il
n’en est pas à son premier essai.
Parmi l’équipage, on
rencontre de vieux marins expérimentés et de jeunes recrues qui
connaissent à peine la mer, mais tous très unis par un sentiment
fraternel, expriment confiance et espoir pour les futures épreuves à
endurer. Tous savent qu’ils doivent continuer à assumer avec dextérité
une tâche noble ; le pavillon tricolore défie toujours l’ennemi sur mer,
comme partout ailleurs.
Le torpilleur rentre
en carénage pendant deux mois à Portsmouth. De grandes modifications
sont apportées à l’armement ; il est mieux armé en DCA et aux postes
d’équipages. Enfin au début du mois de novembre il fait des essais
couronnés de succès.
Sur ces entrefaites,
le Roi d’Angleterre en visite à Porsmouth se rend à bord, il félicite
l’équipage pour le bon entretien du navire et lui exprime son entière
confiance pour l’avenir. « La Melpomène » n’est-elle pas un des premiers
bâtiments de guerre de la France Libre ?
Quelques jours plus
tard, l’amirauté britannique lui confie sa première mission. Il doit
relever un torpilleur anglais dans l’escorte d’un convoi.
Le trajet n’est pas
long, mais le temps est capricieux. La mer devient subitement furieuse,
la nuit est épouvantable ; il y a 40° de gîte. Tous les escorteurs
britanniques sont contraints de gagner le port le plus proche. Ordre est
également donné à l’escorteur français de relâcher dans un port, mais le
commandant refuse et le lendemain parvient à ramener le convoi au
complet après avoir rallié les égarés. Ceci lui vaut ses premières, mais
chaleureuses félicitations de l’Amirauté.
Quelques jours plus
tard, il fait une patrouille avec deux destroyers anglais. La côte
française est si proche que les feux du phare d’un de nos grands ports
fait battre fortement tous les cœurs.
Au début de 1941,
« La Melpo » traverse le Pas de Calais et se dirige vers Harvich qui
sera désormais son port d’attache définitif.
Le torpilleur
français devient pendant un certain temps, la mascotte d’un gros
mouilleur de mines qu’il escorte plusieurs fois dans les zones
dangereuses.
Les sorties en mer
sont fréquentes ; point de répit pour l’équipage. A peine rentrés au
port, le plein de mazout encore inachevé, un message du sémaphore donne
l’ordre d’appareiller à nouveau pour récupérer un bâtiment anglais
avarié.
C’est la passe où les
nazis en sont à leur plein essor ; les convois sont rigoureusement
attaqués par les vedettes et l’aviation. Malgré la puissante DCA, des
escorteurs de nombreux cargos sont coulés chaque jour.
Tout homme du bord
fait quinze heures de quart sur vingt quatre et le repos est souvent
interrompu par d’incessantes alertes.
Le poste de combat est
presque devenu naturel. Le hamac est lestement quitté et tout le monde
se précipite vers le rôle qui lui est assigné.
De « La Melpo » des
éclairs partent de l’avant jusqu’à l’arrière représentant un dangereux
feu d’artifice. Rapide et souple, elle traverse le convoi en tous sens,
chassant l’ennemi qui ne s’aventure jamais dans ses parages. Des
centaines de marins du commerce la connaissent bien pour y avoir trouvé
asile après le sombrage de leur navire. Si un des bateaux du convoi est
atteint par une bombe, les flammes jaillissent à l’endroit touché ; le
bâtiment français l’aborde, sauve une grande partie de l’équipage et
s’éloigne ; quelques instants plus tard une formidable explosion
retentit et le cargo disparaît dans les eaux.
Pendant un an et demi
environ la Merchant Navy peut voir le pavillon français flotter à la
proue de l’un de ses escorteurs et sa fine silhouette rebondir entre
deux vagues laissant derrière lui un sillage.
Mais après un délai de
navigation ininterrompu, plus de 100.000 miles de parcourus, les
chaufferies et les machines sont à bout de souffle. « La Melpo » est
forcée d’abandonner ses confrères et rentre en cale sèche à l’arsenal de
Sherness où les réparations de nature mécanique surtout, nécessitent
plusieurs mois de travail délicat et soigné.
Chacun s’affaire à
l’ouvrage avec ardeur si bien qu’elle ressort complètement transformée.
Les pompons remplacent les mitrailleuses dans l’armement ; le camouflage
de la coque bariolé et clair la fait ressembler à une mouette
monstrueuse posée sur les flots. Après de nouveaux essais, les munitions
embarquées, elle rentre à Harvich, reprend sa place dans la flottille où
une fête magnifique est organisée en son honneur par le « commandore »,
très fier d’avoir à nouveau ce démon sous son commandement.
On l’attendait avec
impatience. Deux de ses compagnons ont malheureusement rencontré des
mines allemandes dans leur sillage et sont rudement éprouvés. Ils
doivent rester inactifs pendant une longue période ; leur travail sera
assuré par le restant de la flottille.
La même vie d’escorte,
lente et quelque peu monotone depuis que les boches restreignent leur
visite, recommence pour « La Melpomène ».
De la plage avant,
sur la passerelle, à la plage arrière, chacun veille à nouveau désirant
voir apparaître l’ennemi pour se mesurer à lui.
De nombreux
témoignages de félicitations parviennent à bord et chaque fois ils
contiennent des encouragements pour le vaillant équipage.
Puis à la fin de
l’année 1942, l’Amirauté britannique décide de faire du torpilleur
d’escorte un torpilleur tout court, le classant ainsi dans une autre
série.
Désormais le travail
devient plus intéressant, adieu les lents convois. La patrouille rapide
et non moins dangereuse prouve plus d’agréments, particulièrement la
chasse aux vedettes rapides qui viennent mouiller des mines et attendent
les convois à l’affût derrière les bouées du chenal. Peut-être
aura-t-on la chance d’en envoyer une par le fond et de rentrer au port
avec des prisonniers allemands. Quelle serait leur stupéfaction de se
trouver à la merci des marins français !!!
D’innombrables
missions sont ainsi affectées pendant les mois qui suivent. Les eaux
patrouillées semblent calmes, l’ennemi reste invisible, la radio
française sous contrôle allemand annonce « La Melpomène » disparue.
Mais encore une fois
l’épreuve est dure, les chaudières donnent des signes de fatigue très
graves ; des fuites se produisent dans les tuyautages ; les moteurs
diésel ne fournissent plus la lumière nécessaire, des pannes fréquentes
se produisent en mer. De sérieuses réparations sont à nouveau de rigueur
et peut-être très longues.
Ces réparations sont
les dernières que « La Melponème » subit dans les grands arsenaux de
Londres où elle est réarmée.
Après juin 1943, « La
Melpo » fut une des dernières unités à déployer la flamme de guerre.
Elle a représenté le tricolore pendant deux ans et demi, sillonnant la
Manche et la Mer du Nord, tour à tour.
Ses exploits ne sont
pas chevaleresques ; c’est pour cela qu’elle est demeurée presque
inconnue de tous.
Maintenant sa carrière
est relancée, mais elle a su maintenir dignement le prestige de la
marine française.
Roger DUCASSE
Complément II
N.B : Il s’agit d’une
retranscription dactylographiée afin de permettre la lecture d’écrits
devenus en grande partie quasi-illisibles avec le temps.
Roger
DUCASSE
Q/m fusilier mle 728-40
N°4 Commando
Bristish Libération Army
Quelque part au front le 15 octobre 44
Mes très chers
parents,
C’est avec une
joie extrême que je viens d’apprendre qu’il m’est possible de
correspondre librement avec vous. Plus de quatre longues années m’ont
séparé de vous ; ce n’est que vaguement par l’intermédiaire de la Croix
Rouge qu’il vous fut permis d’avoir quelques nouvelles.
Évidemment je
en doute pas que cette lettre soit longue à vous parvenir mais je sais
que vous serez heureux de la recevoir et vous donnera un aperçu de mon
activité durant les quatre années écoulées.
Comme vous le
savez, au mois de juin 40, je me trouvais à Brest à la Police de
Navigation. Lorsque les boches approchèrent de ce port la plus grande
partie de ce qui était militaire évacua ; certaines unités de la marine
nationale se rendirent dans les ports du sud-est et du sud de la
France ; d’autres mirent le cap sur l’Angleterre. C’est vers là que se
dirigea le petit bateau sur lequel j’avais embarqué.
Nous étions
dans un grand port anglais et chaque soir mes camarades et moi écoutions
avec ferveur la radio qui apportait des nouvelles de la guerre. Nous
apprîmes ainsi la capitulation de Vichy. Pour ma part, je fus vraiment
affecté ; mais lorsque la voix de l’homme qui est notre chef vénérable
s’éleva, mon cœur se remit à espérer malgré que jamais je n’aie cru à la
défaite de notre pays.
Quelques temps
après, je rejoignais les forces du Général de Gaulle et huit jours plus
tard j’embarquais sur un torpilleur « ………. » (Nom censuré) sur lequel
je restais plus de deux ans. Lorsque « ………… » fut désarmé, je fus
embarqué sur «..…» (Nom censuré), également torpilleur. Là, je restais
environ quatre mois mais m’étant fracturé un poignet (gauche), je fus
contraint de débarquer pour aller à l’hôpital, ensuite je rejoins une
caserne ou dépôt. Je ne stationnais au dépôt que deux mois. J’appris que
l’on demandait des volontaires pour les « Commandos » ; j’inscrivis mon
nom et c’est avec une grande joie que j’appris que j’étais accepté par
le commandant du « Premier bataillon de fusiliers marins commando ».
Depuis lors et
après maintes souffrances pour le rude entraînement que comporte le
programme des commandos, j’y suis toujours. Nous avons débarqué le 6
juin en Normandie et c’est avec fierté que nous avons mis le pied sur le
sol de France accompagnés de nos camarades anglais. Comme tu le sais
bien, toi mon père qui connut les misères et souffrances de 14-18, la
première phase de la bataille fut rude. J’ai laissé de nombreux
camarades abattus par la mitraille boche, mais j’ai eu le bonheur de
sortir indemne de cette bataille. Maintenant après un bon repos, nous
sommes repartis dans un pays près de la France, prêt à l’action à
nouveau. Pour que vivement cette horrible œuvre s’achève.
Et voilà, chers
parents, brièvement contée l’histoire de mon silence près de vous ; mon
épopée n’est pas fantastique mais je fais fièrement mon devoir de
français ; vous pouvez fièrement lever la tête en pensant que je suis un
gaulliste et toujours le nom que je porte a été depuis 40 sur le chemin
de l’honneur ; mais il était temps que je termine.
J’espère que toute
la famille est en bonne santé. Mon filleul doit être grand maintenant et
quoique je ne le connaisse qu’à peine je l’aime bien.
Je termine pour
cette fois en espérant que les boches n’ont pas fait de trop gros
ravages chez vous. J’envoie mon affection à toute la famille et bonjour
à tous mes amis. J’espère que l’hiver ne sera pas trop rude, ni la
guerre bien longue désormais, ce qui me permettra d’être plus tôt de
retour à la maison.
Je vous embrasse
tendrement.
Votre
fils,
Roger
Complément III
N.B : Il s’agit d’une
retranscription dactylographiée afin de permettre la lecture d’écrits
devenus en grande partie quasi-illisibles avec le temps.
Sgt Roger DUCASSE
« V » for
Victory 4 Commando
Le
10 mai 1945 8 Troop
B.L.A.
Ceux qui de
1940 à 1945 sont morts pour la France peuvent dire à chacun de nous « Well
done thou good and fairthful servant » et nous devons remercier en ces
termes pour avoir vu à travers la fin de cette guerre « This is the
Lord’s doing and it is marvellous in our eyes ».
Ce sont les
paroles du maréchal Montgomery au jour de la victoire. Vous ne
comprendrez pas, je vous les traduirais un jour. Mes chers parents, cela
n’a aucune signification pour vous, mais pour moi c’est une chose
inoubliable et je suis fier d’avoir combattu sous les ordres de ce
grand chef militaire.
Soyez fiers en
y pensant et vous pouvez dire à ceux qui parleront de la guerre disant
moi j’ai combattu ici ou là-bas, vous direz mon fils était sous les
ordres de Montgomery. Bien peu pourront s’en vanter sinon les commandos.
Notre colonel
nous a dit lorsque vous rentrerez en France, soyez fiers, montrez aux
gens que vous l’êtes. C’est votre devoir pour former la nouvelle France,
c’est à vous que revient cette tâche.
Si en France on
pense à s’amuser, il vaudrait mieux penser à des choses plus graves et
ceux qui me diront qu’ils sont malheureux je dirai menteur.
Voilà mon opinion
de la France et la plupart des français.
Il ne peut en
être autrement car hier alors que l’armistice était déjà signé un
camarade est encore mort sous les coups de l’ennemi.
L’armée a encore
besoin de moi et je ne la quitterai que lorsque mon rôle de soldat sera
achevé ; il n’y en aura pas pour longtemps.
J’achève ma
lettre en vous demandant de transmettre mes amitiés ainsi que mes
baisers à la famille et aux amis.
Je vous embrasse
tendrement.
Roger
Lac de constance
Tombe au cimetière St Roch de la commune d'Illats (Gironde)
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Remerciements photos tombe Laurent Lemeur
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