- Biographie de Fusiliers marins et Commandos -
Maurice Raymond CAILLÉ
Badge N° 88
Né le 6 septembre 1920 à SAINT AUBIN sur GAILLON (Eure) -
Décédé en 1998
vers BRIGHTON
Fils de Camille Eugène CAILLE et d'Aurore Anitha DELAVIGNE
Inhumé à Eastbourne, Sussex (Angleterre) / Incinéré le 16 juillet 1998 -
Cimetière de Langney - N° B1184 gen
Extrait revue France Libre / 1944
Un fils Raymond, né en septembre 1944. Marié en 1965 à Mlle Swain. Deux
enfants, Paul et Rhys
FNFL en décembre 1942
Commando 4 - Troop 8
Prend
part au débarquement sur la plage de Colleville-sur-Orne
(Colleville-Montgomery) (14)
En Hollande
1 Folliot - 2 Caillé - 3 Bascoulergue - 4 Le Bris - 5 Boulanger -
6 Klopfenstein - 7 Rossey - 8 Jung - 9 ? - 10 Nicot -11 Andriot -
12 Amaury - 13 Bouchard - 14 Grispin - 15 Yves Vourc'h - 16 Laffont - 17
Fougère - 18 Le Rigoleur -
19 Messanot - 20 Ballaro
Remerciements légende / JP Hélias et photo / Galea
Sniper course N°27 du 9 décembre 1944 au 23 décembre 1944
Jean Bouilly et Maurice Caillé
Remerciements Stéphane Saint Martin
8 février 1945 / Colijsnplaat - Troop 5
Remerciements légende / JP Hélias
6 juin 1964
Extrait photo groupe
Complément /
Article presse
L’un de ces courageux bérets verts était originaire de
Saint-Aubin-sur-Gaillon, voici quelques années nous avions eu le plaisir
de le rencontrer.
Répondant à
l’invitation de Josiane Leblond, qui organisait l’anniversaire de la
libération de Gaillon, Maurice Caillé était revenu sur les terres qui
lui donnèrent le jour. Avant sa disparition, Maurice nous avait confié
son histoire, entrée dans… l’histoire de France.
Forces
françaises libres
Enfant,
Maurice, natif de Saint-Aubin-sur-Gaillon, avait fréquenté l’école de
Jeufosse avant de travailler à la ferme Lemoine de Gailloncel.
A l’approche
de ses 20 ans, à six mois de la déclaration de guerre, il décidait de
s’engager dans la marine nationale. La guerre déclarée, il décidait de
rejoindre les Forces françaises libres.
Embarqué
cette fois sur un bateau anglais, il décidait fin 1942 de rejoindre les
hommes du commando Kieffer. Cette fois, Maurice Caillé trouvait son
monde. L’entraînement cependant était terrible, il se situait en Ecosse.
Les manœuvres se déroulaient à balles réelles.
Outre-manche,
Maurice trouvera la femme de sa vie qui lui donnera un fils.
Le Français
s’était donné une mission, un idéal, il les poursuivra néanmoins.
Maurice, à
bord d’un lance-torpilles, partait en mission de repérage sur la côte
normande.
A l’approche
de Noël 1943, il prélevait du sable quelque part du côté de Ouistreham,
puis retournait en Angleterre. « Dans ces opérations de repérage, nous
perdions beaucoup d’hommes » nous avait-il confié.
Vint le jour
J
Le départ eut
lieu de Warsash, à l’embouchure de la rivière Hamble, dans l’après-midi
du lundi 5 juin, alors que le phono du bord jouait des airs français. Il
était 17h30. Le bataillon des commandos français était réparti sur deux
barges de débarquement de troupes.
Notre
interlocuteur racontait : « Vers 4h30 du matin, le branle-bas était
donné. Les derniers préparatifs étaient achevés. Les hommes occupaient
leurs postes de débarquement ; couchés sur le pont, rucksac au dos,
parés pour la »grande fête« . Soudain, à la même et précise seconde,
dans un bruit d’enfer que venait de précéder le roulement de l’écho qui
ne devait plus cesser, des milliers de pièces ouvraient le feu.
Certaines grosses unités, qu’on ne pouvait distinguer, tiraient à quinze
kilomètres.
Les
torpilleurs avançaient maintenant vers la côte à faible allure, roulant,
tanguant, leurs pièces tirant sans arrêt au-dessus des têtes. Le ciel
était rouge. Un contre-torpilleur passa à grande allure en piquant vers
la côte, toutes pièces muettes. Le bateau n’était plus qu’à un mille de
la côte. Les bateaux « lance-fusées » avaient rejoint nos arrières, et
toutes leurs rangées de tuyaux d’orgue sifflaient sans arrêt des départs
de bombes, qui montaient à la verticale dans une traînée jaune ».
Mer et terre se soulevaient
Maurice
Caillé poursuivait son récit : « A 700 mètres, à bâbord, un torpilleur
polonais avait sauté sur une mine et sombrait par l’avant. Les obus
ennemis nous encadraient sans arrêt. Ma montre marquait 7h25.
Soudain, à
travers une déchirure dans la fumée, les défenses sous-marines, poteaux
et chevaux de frise entremêlés de barbelés, surgirent sur notre avant.
Un heurt, nos barges venaient de toucher. A ce moment précis, la terre
et la mer semblaient soulevées dans un grondement de tonnerre : bombes
de mortiers, sifflements d’obus, jappements agaçants de mitrailleuses,
tout semblait concentré sur nous. En un éclair, les passerelles étaient
jetées à terre. Coiffé du béret vert, un premier groupe se rue sur la
plage, mais quelques secondes avant la ruée du second groupe, un obus de
75 mm. emportait les passerelles de la barge dans un déchirement de bois
et de métal.
Pas une
seconde d’hésitation, il fallait débarrasser la barge, atteindre la
plage coûte que coûte et vite. La vitesse devenait le facteur principal.
Les commandos sautaient de l’avant dans deux mètres d’eau, avec leur
paquetage de trente-cinq kilos en plus de leurs armes, et gagnaient pied
en quelques brasses. La seconde barge, plus heureuse, avait pu déverser
à terre toutes ses troupes au moyen de ses passerelles ».
Sauver sa
propre peau
Jamais, à cet
instant, Maurice n’avait songé à la mort. La mitrailleuse dont il avait
charge était lourde, surtout dans la traversée du champ de mines qui
suivit le débarquement de Colleville.
Maurice avait
vu mourir ses copains : « Nous n’avions pas le temps de nous occuper
d’eux, il nous fallait avant tout sauver notre propre peau en avançant
».
Les Bérets
verts rejoindront Ouistreham. Là les combats de rues seront terribles.
Par le
célèbre pont de Bénouville, le commando prolongera sa mission qui
prendra fin à Beuzeville dans l’Eure.
Le conflit
terminé, les survivants des 177 membres du groupe Kieffer s’en iront
chacun de leur côté. Maurice, lui, retournera en Angleterre avec sa
femme et découvrira le fils qu’il faillit ne jamais connaître.
Il deviendra
chef de chantier dans le bâtiment, s’intégrant parfaitement à son
nouveau pays.
C’est là, où
il repose aujourd’hui du côté de Brighton.
Source web / 22 juin 2019
Remerciements
/ JP Hélias
Remerciements
Journal L'Impartial /
Lien web
Mise à
jour 22 juin 2019
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