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- Ingénieurs d'hydrographie -

 


Clément Adrien VINCENDON DUMOULIN 

(1811 - 1858)




 

Né le 4 mars 1811 à CHATTE (Isère)  -  Décédé le 12 mai 1858 à CHEVRIERES (Isère)

Fils de Claude Paul et de Joséphine Pierrette BEAUVOIR de NOGARET

 

Elève de l’Ecole polytechnique en 1832

 

Fiche matricule polytechnique

 

 

Opte pour le corps des ingénieurs hydrographes en 1832

Elève ingénieur hydrographe le 26 octobre 1832

Sous ingénieur de 2ème classe le 19 novembre 1836

Membre de l’expédition scientifique de Dumont d’Urville en Océanie et au Pôle Austral (1837-1840).

Dresse la 1ère carte de la Terre Adélie (1840) et fait le premier calcul de l’inclinaison magnétique (23 janvier 1838)

Ingénieur de 3ème classe le 18 avril 1837

Chevalier de la Légion d’Honneur le 25 janvier 1841

Ingénieur de 2ème classe le 14 septembre 1848

Ingénieur de 1ère classe le 16 février 1852

En 1855, ingénieur Hydrographe de 1ère classe au Dépôt des Cartes et plans de la Marine

 

Extrait Le siècle / 30 mai 1858

 

Extrait Gazette nationale ou le Moniteur universel / 14 juin 1858

 

Officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur le 12 aout 1854

Officier de l'Ordre de la Tour et de l'Épée (Portugal)

Chevalier de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Sardaigne)

Chevalier de l'ordre de la Couronne de chêne (Luxembourg)

Chevalier de l'Ordre royal de Dannebrog (Danemark)

 

Extrait des Services

 


Lien Wikipédia : extraits

Embarquement sur L'Astrolabe de Dumont d'Urville (1837-1840)

 

 

Tableaux des peintres Louis Le Breton et Luc Marie Bayle montrant

L’Astrolabe et la Zélée en Terre Adélie

 

 

 

Historique extrait :

En 1837, sur proposition de l'amiral Ferdinand Hamelin qui le recommande à Dumont d'Urville comme « un homme sage et laborieux qui nous fera du bon ouvrage », il est nommé pour embarquer comme hydrographe sur L'Astrolabe de Dumont d'Urville qui s’apprête à repartir pour la 3e fois en Nouvelle-Zélande avec deux navires, L'Astrolabe et La Zélée. C'est au cours de cette navigation de plus de 3 ans (juillet 1837 - novembre 1840) que sera découverte la Terre Adélie (Antarctique) (janvier 1840) ; il sera d’ailleurs le premier Français à l’apercevoir, hissé dans la mâture où il n’avait pas craint de monter.

Sa principale mission est alors de dresser les cartes des côtes mal connues qui seront longées par les deux navires de l'expédition.

Vincendon-Dumoulin établissant sa station géographique à terre comme à chaque escale, calculant la longitude et raccordant les points remarquables

Il s’attaquera à un problème spécifique des voyages de découverte : faire le dessin d’une côte sans qu’on y dispose de points préalablement déterminés et sans qu’on puisse y débarquer : le lever sous voiles des cartes. Il reprend et améliore le procédé mis au point par Charles-François Beautemps-Beaupré qui reconnaitra la qualité de ce travail en étant le rapporteur à l'Assemblée Nationale des travaux d'hydrographie de son élève et en approuvant les méthodes de levée sous voiles améliorées par Vincendon-Dumoulin.

Sa méthode de lever sous voiles est très clairement exposée dans le tome 1 du volume consacré à l’hydrographie dans la publication du voyage, et sera concrétisée par une cartographie aussi abondante que précise ; les constructions graphiques qu’elle propose n’ont pas été remplacées par d’autres plus ingénieuses mais la nécessité de dessiner ainsi une côte rapidement à partir de la mer ne se rencontre plus.

Dumont d'Urville lui témoignera toute sa satisfaction en nommant cinq rochers aux abords de la Terre Adélie les « îles Dumoulin » (Latitude: -63.4833 Longitude: -59.7667) rochers parmi lesquels figure le Rocher du Débarquement, rocher sur lequel les hommes mirent pied à terre pour prendre possession au nom de la France de la Terre Adélie. Un autre site un peu plus au large de la terre Adélie fut lui aussi nommé par Dumont d'Urville « Rochers Dumoulin (en) (63° 29′ S, 59° 46′ O) »
Tout comme il avait été recommandé en 1837 comme « un homme sage et laborieux qui nous fera du bon ouvrage », par l'amiral Ferdinand Hamelin» à Dumont d'Urville, ce dernier n'hésitera pas à écrire dans le tome 1er de "l'Histoire du Voyage", concernant la nomination de son hydrographe "le hasard me servit au delà de toute mes espérances". Son professionnalisme sera également reconnu par Jules Verne qui fera dire au personnage du Capitaine Nemo dans le chapitre XX du roman Vingt mille lieues sous les mers: « les excellentes cartes du détroit de Torrès levées et dressées par l’ingénieur hydrographe Vincendon-Dumoulin... ».

Rédaction du Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie (1841-1847)

Au retour de l’expédition en France le 6 novembre 1840, il entreprend de réviser et de compléter les cartes dressées au cours de l’expédition. Ce travail formera un ensemble de 57 cartes, achevé en 1847, auquel il faut ajouter les dix cartes publiées dans le recueil d’illustration qui porte le titre d’Atlas pittoresque. Parallèlement, il travaille avec Dumont d’Urville et son état-major à la publication du Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie, tâche répartie suivant les spécialités : il s’occupe des volumes traitant de la physique et de l’hydrographie. Charles-François Beautemps-Beaupré fut le rapporteur des travaux d'hydrographie au cours de la séance du 2 novembre 1841. Il fit l'éloge des cartes dressées par son ancien élève et approuva les méthodes de levé sous voiles qu'il a perfectionnées.

Les trois premiers volumes de l’histoire du voyage, rédigés par Dumont d’Urville, viennent d'être publiés, ainsi que le premier volume d’hydrographie par Vincendon-Dumoulin, quand survient le décès accidentel de Dumont d’Urville en 1842.
Adrien Vincendon-Dumoulin sera désigné pour conduire le deuil et pour prononcer un éloge funèbre au nom de tous ses compagnons de L’Astrolabe et de la Zélée. Il a aussi la lourde charge de poursuivre à la place du disparu la rédaction et la publication de Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie pour les volumes restants concernant l'Histoire du voyage. Le capitaine de vaisseau Charles Hector Jacquinot qui fut commandant de la Zélée revendique l'honneur de la direction supérieure de l'ouvrage mais la cheville ouvrière sera Vincendon-Dumoulin auquel on adjoint bientôt Desgraz, le secrétaire de L’Astrolabe. La contribution de ce dernier est précieuse pour déchiffrer les manuscrits laissés par Dumont d'Urville: Illisibles de nos jours, ils devaient déjà poser quelques problèmes à l'époque. La rédaction des volumes du Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie est terminée ainsi que le deuxième volume d'Hydrographie dont la sortie sera retardée jusqu’en 1851. La gravure des cartes de l'atlas est achevée.

 

 

Autres campagnes hydrographiques (1848-1855)

De nouveau disponible, Vincendon-Dumoulin est désigné pour une courte mission aux Pays-Bas par décision du 27 décembre 1847. Les hydrographes hollandais ont accumulé beaucoup de travaux originaux relatifs à la Guyane, aux cartes du Jutland et de la mer du Nord susceptibles de compléter les cartes françaises d'hydrographie. Ils possèdent aussi des travaux relatifs au grand archipel d'Asie (actuelle Indonésie) demeurés inédits dans le souci de détourner les marines étrangères des Indes néerlandaises. Le directeur du dépôt de La Haye, M. de Tindal, offre la possibilité de profiter de cette documentation. Vincendon-Dumoulin examine, sélectionne, fait entreprendre des copies sur place des documents manuscrits et achète les cartes imprimées. Il est très probable aussi qu'il fit profiter les Hollandais de sa connaissance de ces régions, à titre de réciprocité.

À son retour en France, dans les premiers jours de mars 1848, il trouve de profonds changements. La Deuxième République vient d’être proclamée et son père est mort le 29 janvier. À partir de ce moment, les liens déjà étroits qu'il avait avec sa famille vont encore se resserrer et surtout il va s'installer dans une résidence dont il venait d’hériter en Dauphiné, près du village de Chevrières. En 1849 et en 1851, il passe à Chevrières des congés de trois mois qu'il a obtenus pour traiter des affaires familiales. À cette époque, le directeur du Dépôt accordait avec assez de libéralité des congés de cette sorte aux ingénieurs dont le zèle n'était pas à démontrer pourvu que cela ne retardât pas les travaux dont ils étaient chargés. Vincendon-Dumoulin, ingénieur de 2e classe depuis le 15 juillet 1848, était de ceux-là. On peut être certain d'ailleurs qu'il poursuivait ses travaux dans sa retraite dauphinoise. Il venait d'entreprendre en effet la publication d'un ouvrage dont le titre à lui seul donne une idée de l'ambition du projet : Portulan général contenant les plans des ports et mouillages du Globe. Il avait pour but selon son auteur « de reproduire, sous un format uniforme, les nombreux documents imprimés ou manuscrits que l'Hydrographie possède actuellement sur les ports. Réunir les plans de tous les mouillages connus du globe dans un même corps d'ouvrage d'un prix relativement peu élevé occupant peu de place facile à transporter sur le pont du bâtiment sous les yeux du capitaine au moment de l'atterrissage y joindre les instructions nautiques... »

Deux volumes consacrés à l'Atlantique parurent en 1852 et l’expérience devait s'arrêter là. L'utilité de cette documentation est reconnue de nos jours et des plans de port sont inclus dans la reliure des modernes instructions nautiques.

En 1852, une vie professionnelle très active se présente à nouveau pour Vincendon-Dumoulin pendant une période de trois ans avec des campagnes de relevé hydrographique sur les côtes Nord du Maroc (carte no 1711), la côte Sud de l'Espagne et le détroit de Gibraltar (carte no 1809). Ce levé fut précédé par des travaux géodésiques remarquables qui permirent de relier les deux côtes dans une même triangulation, dont la base fut mesurée avec la plus grande rigueur sur une plage des environs de Gibraltar. Les sondages furent complétés par des observations de courants, du régime des vents et de la météorologie. L'étude de la marée faite systématiquement sur les côtes espagnoles fut abordée de façon plus sommaire du côté marocain. Cette étude confrontée à l'observation des courants de surface permit de reconnaître que le bassin occidental de la Méditerranée se comportait comme une baie fermée. Lorsque la campagne se termina, en novembre 1855, on avait franchi un grand pas dans la connaissance du détroit de Gibraltar (ces cartes resteront en service jusqu'en 1986).

Depuis son voyage avec Dumont d'Urville, la santé de Vincendon Dumoulin est précaire et ces dernières campagnes 1852 - 1855 l'ont encore affaibli. Pendant 2 ans, en collaboration avec Philippe de Kerhallet, commandant de bord du Phare, il met la dernière main aux cartes et aux relevés de leurs dernières missions à Gibraltar et au Maroc. La maladie finit par le rattraper et il meurt le 12 mai 1858 à l'âge de 47 ans.

 

 

Travaux et citations :

 

 

 

Extrait de la fiche Jean Edmond GAILLARD (1815 - 1840)

Malheureusement, durant la seconde tentative vers le pôle, il va être victime de sa conscience professionnelle. Vincendon-Dumoulin cherche un grand iceberg pour faire des observations de physique, mais tous ceux que rencontrent les corvettes sont difficiles d'accès. Gaillard décide donc d'en escalader un. C'est au cours de cette épreuve qu'il contracte une pneumonie que rien ne devait guérir.

Le 9 juin 1840, Dumont d'Urville note dans son journal personnel : « Le capitaine Jacquinot... m'appris que M. Gaillard, jeune officier de son bord, donnait de vives inquiétudes... Cet officier, plein d'ardeur, avait été chargé, depuis le 1er janvier, "de s'occuper des observations de physique en l'absence de M. "Coupvent... le capitaine Jacquinot... m'assura qu'il le croyait tout à fait incapable de pouvoir continuer la campagne ; je pris aussitôt la résolution de le laisser à la baie des Iles, où j'espérais qu'il pourrait recevoir des soins et regagner ensuite la France après un rétablissement, que je me plaisais à espérer. Déjà des propositions de ces genres avaient été faites à M. Gaillard lors de notre deuxième relâche à Hobart-Town ; mais il les avait rejetées ; plus tard il repoussa encore une fois l’idée d'abandonner son navire. Il devait payer de sa vie sa participation aux travaux d'une expédition qu'il avait volontairement entreprise. Ces tristes nouvelles m'affligèrent profondément."

Le 21 juin, Dumont d'Urville note laconiquement: "Parmi "les officiers nous comptons plusieurs malades : M. Gaillard donne "des inquiétudes plus vives que jamais."

Jean Gaillard aidé de ses médecins lutte du mieux qu'il peut. Hélas !... une pneumonie ne part pas aussi vite qu'elle est venue, en tous cas pas sans une thérapie appropriée. La compétence des hommes n'est pas en cause ; c'est l'état de développement des connaissances médicales du moment, allié au manque d'hygiène et à l'humidité des corvettes qu'il faut incriminer.

Lors de l'escale à l'île Bourbon, l'enseigne de vaisseau Gaillard est si faible qu'il accepte enfin de se laisser hospitaliser à Saint-Denis. Son ami Vincendon-Dumoulin est aussi très malade et, comme lui hospitalisé. Le fait d'être" à terre, entouré de gens parlant sa langue et de même nationalité que lui, dans la même chambre que Vincendon-Dumoulin, tout cela contribue à améliorer son état de santé. Lorsque les deux corvettes quittent Saint-Denis, dix jours plus tard, Gaillard n'est toujours pas en état de reprendre la mer. Tous ses camarades viennent le visiter, plaisantent et repartent confiant au vu des progrès constatés. Il pourra même quitter l'hôpital, quelques semaines après.

Personne ne pourra jamais dire ce qui s'est passé exactement par la suite. Ce n'est qu'après la mort même de Dumont d'Urville, survenue en mai 1842, que Vincendon-Dumoulin, nouveau rédacteur du compte-rendu du voyage, apprit la mort de son ami, le 28 décembre 1840, à Saint-Denis.

Voir également les fiches de François Edmond Eugène BARLATIER- DEMAS (1810 - 1888)

D’Aimé Auguste Élie COUPVENT-DESBOIS (1814 - 1892)
 

 

Dossier Légion d'honneur / Lien web

 

 

Remerciements Bernard Dulou
 

 

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