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Officiers et anciens élèves -
Yves François Charles Anne Marie
URVOY de PORTZAMPARC
(1885 - 1965)

Né le 23 juin 1885 à
CHOLET (Maine-et-Loire) - Décédé le 13 février 1965 à TOULON (Var).
Fils de Louis Stanislas
Anne Marie URVOY de PORTZAMPARC et de Marie Joséphine Noémie
ROUSSELOT, sans profession, son épouse.
Arrière-petit-fils
d’Alexandre Eugène Marie URVOY de Portzamparc (1785-1834)
Entre dans la Marine en 1903
Aspirant le 5 octobre 1906; port
BREST. Il embarque sur la "SURPRISE", dans l'Océan Indien et à
MADAGASCAR.
Enseigne de vaisseau le
5 octobre 1908.
Il participe aux opérations sur les côtes marocaines
sur le croiseur "DUPUY-DE-LÔME", puis il est sur le
contre-torpilleur "COUTELAS", Escadre de Méditerranée.
Au 1er
janvier 1911, sur le cuirassé "SAINT-LOUIS", 2ème Escadre (Cdt
Eugène BENOÎT). Il passe Second sur le contre-torpilleur "FOURCHE".
En 1913, sur le garde-côtes "HENRI-IV", Division de TUNISIE, puis
sur le "LATOUCHE-TRÉVILLE", prenant part aux opérations des
DARDANELLES où il est blessé le 4 mai 1915.
Par un arrêté du
Ministre de la Marine en date du 19 août 1915 (J.O., 21 août 1915,
p. 5.859), étant enseigne de vaisseau de 1re classe embarqué sur le
croiseur Latouche-Tréville, fit l’objet, dans les termes suivants,
d’une proposition extraordinaire pour le grade de lieutenant de
vaisseau :

En février 1916, sur la
"JEANNE-D'ARC".
Lieutenant de vaisseau
le 11 avril 1916.
En mai 1916, sur le
croiseur "GUEYDON", dans l'Atlantique et aux ANTILLES.
En juillet 1917, il
commande le torpilleur N° 322 à DUNKERQUE.Il se distingue lors des
opérations sur les côtes belges, notamment à l'embouteillage de
ZEEBRUGGE, qui lui vaut en mai 1918 un témoignage de satisfaction.
Par un décret en date
du 25 juillet 1917 (J.O., 29 juill. 1917, p. 5.913), nommé au
comman-dement du Torpilleur 322

Le 18 octobre 1918, il
entre le premier à OSTENDE dans un chenal mal reconnu qui lui vaut
un second témoignage de satisfaction.
Croix de Guerre.
Par un arrêté du
Ministre de la Marine en date du 19 novembre 1918 (J.O., 22 nov.
1918, p. 10.078), inscrit dans les termes suivants au tableau
spécial pour le grade de chevalier de la Légion d’honneur :


Extrait ouest-France /
22 novembre 1918
En septembre 1919,
Officier électricien sur le "MARSEILLAISE", dans l'Atlantique.
Le 20
juin 1920, Commandant la canonnière "BATAILLEUSE" et l'Escadrille de
dragage à ROCHEFORT.
Capitaine de corvette
le 25 août 1923.
En novembre 1923, sur
le cuirassé "BRETAGNE".
En décembre 1924, Commandant le torpilleur
"COMMANDANT-LUCAS". Escadre de Méditerranée.
En décembre 1925,
Commandant la Flottille de dragage de CHERBOURG sur l' "ÉVEILLÉ" et
l' "ARDENT".
Capitaine de frégate le
30 janvier 1928.
Second du C.A.M. de
ROCHEFORT. Officier de la Légion d'Honneur.
En mai 1929, sur le
cuirassé "LORRAINE".
Du 10 mai 1930 au 18 septembre 1931, Commandant
le contre-torpilleur "CHACAL".
Le 18 septembre 1931, Chef des 1er et
4ème bureaux (Personnel) à l'État-Major de la 3ème Région maritime à
TOULON.
En octobre 1933, Second sur le cuirassé "LORRAINE", Escadre
de Méditerranée.
En décembre 1934, Sous-chef d'État-Major puis en
1936, Chef à BIZERTE.
Capitaine de vaisseau
en janvier 1937.
Il commande le cuirassé
"PROVENCE" dans l'Atlantique.
Le 17 juin 1939, Commandant le
torpilleur "CYCLONE", avec lequel il s'illustre dans la lutte
anti-sous-marine et à DUNKERQUE.

Il participe à l'évacuation de
DUNKERQUE et réussi le 29 mai 1940 à embarquer 733 soldats et à les
évacuer sur DOUVRES. Le lendemain une torpille arrache l'avant du
bâtiment qu'il réussit à ramener à CHERBOURG.
Délégué de l'Amirauté à
ROUEN, il dirige l'évacuation de la Basse-Seine.
Commandeur de la Légion
d'honneur par
arrêté du 18 juin 1940
Contre-amiral en
juillet 1940. Il est affecté à TOULON.
Il quitte le service
actif en juin 1942 mais il est rappelé en octobre comme Chef de
l'arrondissement de LORIENT.

Extrait Le Nouvelliste du Morbihan / 27 novembre 1942
Grand Officier LH par
arrêté du 29 juillet 1943
Il cesse toute activité
en octobre 1943.
Dossier Légion d'Honneur /
Lien web
Complément

Etats de service / Cliquez sur l'image pour agrandir

Extrait Cols Bleus / 22 juin 1985
Remerciements Dominique Duriez
Complément
La fin de l’Orage
(autre version)
Le 23 mai 1940, le
torpilleur ORAGE, appartenant à la 4ème Division de la 3ème
Flottille de Torpilleurs, appareille de Cherbourg pour Dunkerque, où
il doit transporter des approvisionnements et collaborer à
l'évacuation des armées du nord.
Utilisé jusqu'à présent pour l'escorte des convois au Maroc et dans
la mer d'Irlande, il vient d'être rattaché aux forces maritimes du
nord, commandées par l'Amiral Abrial. Après le dur métier un peu
monotone qu'il vient de faire, l'équipage est heureux d'entrer cette
fois dans la vraie bataille.
La mer est calme.
L'ORAGE file à toute vitesse vers la mission qui lui est assignée.
Son commandant, le Capitaine de Corvette VIENNOT de VAUBLANC, est
sur la passerelle. Son regard parcourt avec fierté le beau navire
qui lui est confié et dont il a su entraîner l'équipage à la
perfection.
Soudain, dans le poste
de TSF, les radios de quart interceptent des messages importants :
Boulogne attaqué par de puissantes forces motorisées, a appelé pour
sa défense les contre-torpilleurs. Ces forces navales, accompagnées
des chasseurs de sous-marins 5 et 42 sont engagées dans la bataille.
Le tir de leurs canons soutient les défenseurs de Boulogne en
prenant à partie sur le rivage les colonnes blindées allemandes.
D'après la teneur des
ordres qu'on vient d'intercepter, le commandant VIENNOT de VAUBLANC
comprend que la situation est sérieuse. Il estime que la présence de
L'ORAGE peut apporter à ses camarades engagés une aide utile. Sans
hésiter, il fait modifier la route et met le cap sur Boulogne. De
toute la vitesse de ses turbines, L'ORAGE marche au canon.
A 17h00, il arrive en
vue du CYCLONE, bâtiment du chef de la deuxième flottille, le
commandant URVOY de PORPZAMPARC, qui lui signale de se joindre
immédiatement à la deuxième division. L'ORAGE prend son poste de
combat en queue de ligne derrière le FRONDEUR. La deuxième Division
se rapproche de la côte, prête à bombarder les positions ennemies
dès que la sixième actuellement engagée aura épuisée ses munitions.
Vers 18h00, 34 avions
allemands attaquent 3 torpilleurs anglais qui sortent de Boulogne.
Ils sont repoussés par la chasse alliée. Mais pendant ce temps, un
autre groupe d'une trentaine d'avions surgit au-dessus de la
deuxième division et fonce à la verticale en piquant à mort.
Immédiatement les torpilleurs tirent à toute vitesse, augmentant
leur allure au maximum, zigzaguant pour éviter les bombes au milieu
des gerbes d'eau soulevées par les projectiles allemands.
L'ORAGE, dont la
position en serre-file rend l'attaque moins dangereuse pour
l'ennemi, voit se concentrer sur lui le plus gros de l'offensive. En
quelques secondes, il reçoit 4 bombes sur la passerelle. Une
cinquième éclatant dans la mer contre la coque, provoque une voie
d'eau, le bâtiment donne immédiatement de la bande.
Le poste de TSF et le
poste central sont éventrés. La passerelle s'effondre en partie. Les
transmetteurs d'ordre sont brisés. Des incendies éclatent
simultanément près de la pièce de 130 avant et dans les parcs
renfermant les explosifs. Le feu atteint rapidement les soutes à
mazout et la chaufferie avant. Les munitions du parc explosent,
projetant dans toutes les directions de multiples débris.
Au milieu de ce
cataclysme, l'équipage réagit splendidement, le canon de 37 de
tribord canonne à toute vitesse les avions ennemis. Au quinzième
coup, l'armement est submergé par les gerbes d'eau provoquées par
des bombes qui éclatent le long du bord. Des cadavres jonchent le
pont.
Chassés par l'incendie,
les survivants refluent vers l'avant. Le capitaine d'armes, qui est
parmi eux, prend le commandement. On essaie d'arracher aux flammes
les blessés tombés dans le roof avant. Sans hâte, ce qui reste de
l'équipage assure les brassières de sauvetage et s'apprête à sauter
à l'eau quand le bâtiment aura perdu sa vitesse.
Bientôt les machines
ralentissent, les pompes stoppent faute de pression. L'ORAGE n'est
plus qu'un brasier flottant à la dérive. Le bâtiment va sauter.
Aucune embarcation n'est plus utilisable. Le Capitaine de Corvette
VIENNOT de VAUBLANC, qui porte de multiples blessures, n'a pas de
ceinture de sauvetage, le quartier-maître infirmier le force à
prendre la sienne. Le commandant refuse et la donne à un marin.
Cependant les autres
torpilleurs sous une nouvelle avalanche de bombes s'élancent au
secours du navire blessé. La BOURRASQUE veut accoster pour hâter le
sauvetage. On lui crie de s'éloigner, car les soutes vont sauter. Le
chasseur 42, plus petit et plus maniable, n'hésite pas à se ranger
quand même le long du bord et embarque les survivants.
Quant tout le monde est
transbordé, les officiers demandent au commandant VIENNOT de
VAUBLANC, grièvement blessé, de quitter le bâtiment, il refuse. Il
faut que le chef de flottille donne l'ordre aux officiers de
l'emmener de force. Ceux-ci le transbordent malgré lui.
Le chasseur 42 démarre
à toute vitesse, tout en mitraillant les avions qui reviennent à
l'attaque.
A peine s'est-il
éloigné, que sur L'ORAGE, la soute avant saute; L'ORAGE flotte
encore un moment pavillon haut. Il disparaîtra dans la nuit.
Les survivants sont
recueillis par les autres navires de la flottille.
Ainsi périt L'ORAGE,
quatrième du nom, en défendant la côte de France. Il emportait avec
lui 28 braves.
Remerciements Stéphane Giran
Remerciements Daniel Laheyne
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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