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Ingénieurs du Génie maritime -
Henri Charles STROH
(1887 - 1945)
Né le 4 mai 1887 à PARIS Xème (Seine) - Décédé en 1945.
Fils de Georges Paul Louis et de Pauline Émilie ORTLIEB
Elève de l'École polytechnique le 1er novembre 1905.
Ingénieur de 3ème classe le 1er octobre 1907.
Ingénieur de 2ème classe le 1er octobre 1909.
Ingénieur de 1ère classe le 1er octobre 1912.
Au 1er janvier 1918 (affectation du 1er août 1911), au Service des
ateliers de la Direction des constructions navales du 5ème
arrondissement maritime à TOULON.
Ingénieur principal le 3 avril 1919.
Au 1er janvier 1921, même affectation à TOULON.
Chevalier de la Légion d'Honneur.
Ingénieur en chef de 2ème classe le 15 décembre 1923.
Versé dans le cadre de réserve le 12 décembre 1928.
Note polytechnique :
Directeur général sous l’Occupation des usines Schneider du Creusot,
arrêté par la Gestapo, déporté, inexplicablement disparu lors de la
libération de Buchenwald.
Complément
Né à Paris en 1887, Henri Charles Stroh a été diplômé de l’École
polytechnique et du Génie maritime à 21 ans. Il débute sa carrière
dans les torpilles avant d’entrer chez Schneider en 1933. Il sera
vite directeur des usines du Creusot. Il réside alors au château de
Montvaltin au Breuil.
Dans ses relations avec l’occupant, il se forçait au respect, lui
prouvant qu’il appliquait exactement ce qui avait été convenu.
Début juin 1940, devant l’invasion imminente des Allemands, le
responsable souhaite conserver, pour l’après-guerre, les moyens de
travailler.
Il fait ainsi enterrer cinq wagons citernes de benzol produit à
Montchanin et pouvant servir de carburant, cacher un stock de pneus
vers Montcenis tandis que, dans la cour de la fonderie d’acier, des
ferro-alliages sont recouverts de sable cylindré.
Fin 1941, les usines du Creusot travaillent encore à plus de 50 %
pour la France.
Mais l’ennemi reproche à Stroh de faire traîner la fabrication de
locomotives (28 000 heures au Creusot, contre 10 000 chez Borsig en
Allemagne) et de profiter, au Creusot, d’un soit disant mauvais état
des voies ferrées impossibles à entretenir, pour provoquer le
déraillement des machines sortant de l’atelier.
Le directeur est arrêté le 21 mars 1944 par la Gestapo. Il est alors
emmené à la prison de Chalon puis en camp de concentration, à
Buchenwald.
À la libération du camp, le 11 avril 1945, il est vivant, mais, à
compter du 22 avril, plus personne ne le reverra.
Les Soviétiques ont alors transféré en Sibérie des prisonniers de
haut niveau, Henri Stroh qui parlait un peu le russe en était-il ?
Sa famille a remué ciel et terre pour tenter de le retrouver. En
vain.
Alors que le nom d’Henri-Charles Stroh est inscrit au monument aux
morts du village d’origine de son épouse, près de Bergerac, rien
n’avait semble-t-il été encore entrepris au Creusot pour honorer sa
mémoire.
Source. Bulletin de l’Académie François-Bourdon n°4, janvier 2003
Une rue porte son nom
ainsi qu'une allée (En photo, ses petits enfants)
Remerciements Bernard Dulou
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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