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Ingénieurs du Génie maritime -
Jacques Camille Louis STOSSKOPF
(1898 - 1944)
Né le 27 novembre 1898 à PARIS (Seine). Décédé, exécuté le 1er
septembre 1944 au camp du Struthof (Natzwiller, Bas Rhin).
Fils d’ Albert Jean Charles, chef de service à la banque de Paris et
des Pays Bas et Jeanne Emmanuelle MARTIN.
Marié avec Thérèse Joséphine HEMMERLE.
Il fait ses études au collège Rollin à Paris.
16 avril 1917 : il est mobilisé comme aspirant d’artillerie.
1919 : il est démobilisé avec le grade de sous-lieutenant.
1920 : il est admis à l’Ecole Polytechnique.
1922 : il opte pour le Génie maritime.
1924 : il est affecté à Cherbourg.
Il se spécialise dans les torpilleurs.
1929 : Il est nommé ingénieur principal et affecté dans le service
technique des constructions navales à Paris, section petits
bâtiments.
9 juillet 1930 : il est fait Chevalier de la Légion d’honneur.
1936 : il est affecté à la Direction de la circonscription de Nantes
au service surveillance.
Il est chargé de surveiller la construction d’unités légères et des
sous-marins.
1937 : il est nommé ingénieur en chef de deuxième classe.
23 décembre 1938 : il est fait Officier de la Légion d’honneur.
Octobre 1939 : promu Ingénieur en chef de première classe, il est
nommé chef de la section des constructions navales neuves à
l’arsenal de Lorient.
Juin 1940 : il assure la destruction des armes et du matériel qui
auraient pu tomber entre les mains de l’ennemi.
Septembre 1940 : il rencontre le commandant TRAUTMANN, du service du
deuxième bureau de la Marine à Vichy qui cherche des agents en zone
occupée.
Aidé par sa connaissance de la langue allemande, il lui fournit des
informations sur la base et les mouvements de sous-marins, qui sont
transmises à l’ambassade américaine.
1942 : il est nommé sous-directeur de l’arsenal.
Après l’occupation de la zone libre (11 novembre 1942), il entre en
contact avec le réseau Alliance à qui il fournit des informations
qui sont transmises à l’Amirauté britannique.
En même temps, il s’efforce de réduire au minimum les envois de main
d’œuvre en Allemagne.
21 février 1944 : le réseau Alliance ayant été infiltré, il est
arrêté à l’arsenal par la Gestapo.
Plus de Cent membres du réseau sont arrêtés.
Il est transféré au camp de Schirmeck puis du Struthof (Bas Rhin) où
il est exécuté, son corps incinéré.
Il est nommé Inspecteur général du Génie maritime à titre posthume
et fait Commandeur de la Légion d’honneur le 25 octobre 1945 pour
prendre rang le 1er août 1944.
1946 : son nom est donné à la base de sous-marins de Lorient.
Plaque 1946
1994 : pour le cinquantième anniversaire de son arrestation, une
cérémonie et la pose d’une plaque ont lieu à Lorient.
2005 : son nom est donné à un quai d’armement à Lorient.
2015 : un espace sur l’ancienne base à Lorient est dénommé Jacques
Srosskopf.
Une avenue porte son nom à Lanester (56).
Titulaire de la Croix de Guerre 1914/1918 et 1939/1945.
Lien web pour en savoir plus
Biographie MAITRON
STOSSKOPF Jacques, Camille, Louis
Né le 27 novembre 1898 à Paris (Xe arr.), exécuté sommairement le
1er septembre 1944 au camp du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ;
ingénieur en chef du génie maritime à l’arsenal de Lorient
(Morbihan) ; résistant du réseau SR Alliance.
Jacques Stosskopf était le fils de Albert Jean Charles Stosskopf,
chef de service principal à la banque de Paris et des Pays-Bas,
d’origine alsacienne, âgé de 38 ans et de Jeanne Emmanuelle Martin,
âgée de 25 ans.
Il fit ses études au collège Rollin, à Paris et fut mobilisé le 16
avril 1917 comme aspirant au 22e régiment d’artillerie. Il obtint la
Croix de guerre et fut démobilisé avec le grade de sous-lieutenant
le 20 octobre 1919. Il entra ensuite à Polytechnique en octobre 1920
et en sortit 23e de la promotion militaire en 1922 puis il suivit
les cours de l’École d’application du Génie maritime de 1922 à 1924.
Il fut nommé ingénieur du génie maritime en 1924 à l’arsenal de
Cherbourg comme spécialiste des torpilleurs puis à la section des
petits bâtiments du service technique des constructions navales à
Paris en 1928. Ingénieur principal en 1929, il fut nommé chevalier
de la Légion d’honneur le 9 juillet 1930. En 1936 il prit la
direction de la circonscription de Nantes au Service de
surveillance, chargé de suivre la construction des unités légères et
des sous-marins dans les chantiers privés de l’estuaire de la Loire.
Ingénieur en chef de 2e classe en 1937, il fut promu officier de la
Légion d’honneur le 1er janvier 1939 et fut nommé, en octobre 1939,
chef de la section des constructions neuves à l’arsenal de Lorient
avec le grade d’ingénieur en chef de 1ère classe. Lorsque les
allemands occupèrent la base en juin 1940, les officiers furent
incertains sur leur sort puis furent maintenus à leur poste afin de
poursuivre l’entretien des installations et des navires en service.
Maitrisant parfaitement la langue allemande du fait de ses origines,
il commença pourtant par éviter les contacts avec l’occupant puis il
dut assister l’ingénieur général Jacques Théry, sous-directeur de
l’arsenal dans ses discussions conflictuelles avec les officiers
allemands. Le commandant Trautmann, chef du Secteur Nord au 2e
Bureau de la Marine, qui était à Vichy, cherchait à constituer un
réseau d’agents en zone occupée et ayant entendu parler de Jacques
Stosskopf, il s’arrangea pour le rencontrer en septembre 1940 et lui
faire part de son projet. De retour à Lorient, Jacques Stosskopf
modifia son attitude vis-à-vis des allemands et gagna leur
confiance. Nommé sous-directeur de l’arsenal en 1942, il suivit la
construction de la base de sous-marins. Surveillant avec froideur et
autorité le travail des ouvriers français de la base il acquit ainsi
rapidement une réputation de collaborateur zélé des Allemands, tout
en soustrayant du matériel à l’ennemi et en minimisant les envois de
main-d’œuvre en Allemagne. Le 24 octobre 1942, accompagnant un
convoi d’ouvriers de l’arsenal désignés pour travailler en
Allemagne, il fut hué par les lorientais, qui ne se doutaient pas de
sa mission réelle. Il put ainsi se rendre sur les chantiers sans
faire soupçonner son double jeu et recueillir de précieuses
indications sur les mouvements quotidiens des sous-marins et les
signaux arborés, retenant par cœur pour chacun de ceux-ci,
l’emblème, le numéro et le nom de leur commandant. Il s’entoura
également d’un réseau d’ingénieurs qui s’informait de tout ce qui se
passait sur la base sous-marine et transmettait toutes ces
informations aux services de renseignements français à Vichy, qui
eux-mêmes les remettaient à l’ambassade américaine. Après l’invasion
de la zone libre, il entra en décembre 1942 en contact avec Joël
Lemoigne chef du sous-réseau "Sea Star" au réseau de renseignements
militaires "Alliance", implanté en Bretagne au printemps 1942 et en
devint informateur, communiquant ses renseignements à Maurice Gillet
alias "Licorne", responsable du secteur de Brest, qu’il informait
avec précision de tous les mouvements des sous-marins ennemis. Ces
informations étaient ensuite transmises à l’amirauté britannique.
Dans le courant 1943, le réseau fut infiltré par l’Abwehrstelle de
Dijon suite à la trahison d’un agent du réseau Jean-Paul Lien alias
"Flandrin" et les arrestations commencèrent. Le secteur "Chapelle"
fut directement touché à partir du 16 septembre 1943 et les agents
furent arrêtés les uns après les autres. Malgré cela, l’ingénieur
Stosskopf continua de collecter les renseignements et informé par
l’ingénieur Le Puth, futur amiral, des soupçons qui pesaient sur
lui, il ne voulut pas abandonner son travail, affirmant à ce dernier
: « je suis à la tête d’une filière qui ne saurait exister sans moi
et ma désertion pourrait avoir de graves conséquences pour certains
de mes agents ». Il fut arrêté à l’arsenal dans l’après-midi du 21
février 1944 par deux policiers du SD de Vannes et conduit aussitôt
à la prison de Vannes puis à celle de Rennes. Le 20 mai 1944, il fut
transféré sur Strasbourg d’où il fut emmené en camionnette au camp
de Schirmeck (Bas-Rhin) et interné au block 10 avec tous les membres
masculins du réseau. Le 10 août 1944 la Gestapo de Strasbourg
transmit un dossier d’accusation portant les noms de Jacques
Stosskopf, Maurice Gillet, Georges Roudaut, Jeanne Maistre, Fernand
Yvinec, Pierre Guezennec et René Guézenec, au Tribunal de guerre du
Reich, qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant
des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et
Brouillard »). Le 10 septembre 1944 les accusés furent remis sans
jugement à disposition de la Gestapo de Strasbourg mais leur sort
était déjà scellé.
Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à
Schirmeck, dont Jacques Stosskopf, avaient été sur ordre du Haut
commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en
camionnette par fournées de 12 vers le camp concentration de
Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) et exécutés froidement
d’une balle dans la nuque le 1er septembre 1944 à la chambre
d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du
camp, situé à côté dans le même bâtiment.
Il était marié depuis le 1er juin 1931 à Schiltigheim, avec Marianne
Thérèse Joséphine Hemmerlé. Il était père de deux enfants.
Son acte de décès fut transcrit à Quimper le 27 février 1947.
Jacques Stosskopf fut promu commandeur de la Légion d’honneur le 25
octobre 1945 et ingénieur général du génie maritime à titre
posthume. Le 6 juillet 1946 son nom fut donné à la base sous-marine
de Keroman, à Lorient.
Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 15 avril
2014.
Son nom figure sur le monument aux morts de Quimper (Finistère), sur
la plaque commémorative de l’ancienne base de sous-marins, à Lorient
(Morbihan), sur la plaque commémorative du réseau SR Alliance au
camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin), sur la
plaque commémorative 1939-1945 au parc des résistants, à
Schiltigheim (Bas-Rhin) et sur le monument commémoratif "A la gloire
des polytechniciens morts pour la France", dans la cour de
l’ancienne École Polytechnique, à Paris (Ve arr.)
En outre une plaque "in memoriam" a été posée au cimetière central
de Schiltigheim (Bas-Rhin), à côté de l’église catholique de la
Sainte-Famille.
Sources Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault
Extrait Cols bleus / Avril 2024
Extrait Cols bleus / Juin 2024
Complément /
Lien web
SOURCES : bio Stosskopf : E.Taillemite, Dictionnaire des marins
français. Base Léonore,LH/19800035/0085/10631. Sites Maitron,
Polytechnique X résistance, Association Alliance.
Remerciements Patrick Labail
Remerciements Bernard Dulou
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