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Officiers et anciens élèves -
Jean Jules Henri ROULIER
(1891 - 1916)
Né le 11 août 1891 à
PARIS VIIème (Seine) - Tué le 15 août 1916 en combat aérien
au-dessus de VENISE (Vénétie), ITALIE.
Fiche Mémorial
Entre dans la Marine en 1908
2ème poste
Extrait album campagne Duguay Trouin / 1910-1911
Remerciements Philippe Fournié
Aspirant le 5 octobre 1911; port
TOULON.
Enseigne de vaisseau le
5 octobre 1913.
Au 1er janvier 1914,
sur le torpilleur "BISSON", 6ème Escadrille, 1ère Armée navale (Cdt
François TERLIER).
Pilote aviateur.
En août 1916, affecté
au Centre d'Aviation Maritime de VENISE, cet Officier sera tué en
combat aérien au-dessus de VENISE.
Cité à l'ordre de
l'Armée navale à deux reprises : "Pilote hardi et courageux, a
réussi au cours d'un vol récent à lancer deux bombes sur un
sous-marin ennemi." - "Pilote aviateur hardi et courageux qui s'est
signalé dans de nombreuses opérations. Tué à l'ennemi au cours d'un
combat aérien. Déjà cité à l'ordre de l'armée.".
Source Web
Chevalier de la Légion
d'Honneur à titre posthume.
Acte de décès dressé à
VENISE le 18 août 1916, transcrit le 12 octobre 1916 à PARIS VIème,
dernier domicile.
Extrait Ouest-France / 5
novembre 1916
Extrait L'Aérophile /
1er novembre 1915
Extrait Le Figaro / 3
novembre 1916
M.P.F
Autres informations :
Le 28 août 1915, Jean
Roulier prend le commandement du nouveau poste avancé de Grado,
situé à 80 kms environ de Venise.
Le 15 août 1916, il part avec sa section bombarder Trieste. Attaqué
par un hydravion autrichien, un Lhoner 16 piloté par le lieutenant
de vaisseau Banfield, Jean ROULIER est tué ainsi que son
mitrailleur, le quartier-maître mécanicien Auguste Henri Costerousse.
Les funérailles du pilote ont été décrites par le journaliste Robert
Vaucher dans le numéro du 26 août 1916 :
Venise, 17 août
Les obsèques de ce jeune officier, l'enseigne de vaisseau Jean
Roulier, ont été célébrées aujourd'hui. Ce fut, sous une radieuse
matinée d'été, la plus émouvante des cérémonies. Toute la garnison
de Venise, l'amiral à sa tête, avait voulu témoigner sa gratitude à
l'officier qui avait été cité, l'an dernier, dans le communiqué
officiel, pour avoir lancé à très faible altitude des bombes sur un
sous-marin autrichien. Et chacun pensait, dans cette union
douloureuse et fraternelle des armées alliées, à Bruno Garibaldi,
tombé dans l'Argonne.
A l'hôpital de la Marine, les marins italiens et les marins français
de l'aviation maritime, les soldats de l'escadrille de terre
formaient la haie jusqu'à la chapelle ardente. Le cercueil était
recouvert des deux drapeaux tricolores et la croix de guerre du
jeune officier était piquée sur le drapeau français. Après les
prières religieuses, l'amiral et plusieurs officiers supérieurs des
services aéronautiques firent avec émotion l'éloge de l'enseigne de
vaisseau Jean Roulier, mort au champ d'honneur, et ils assurèrent
ses camarades français de leur profonde sympathie. Gabriele d'Annunzio,
en uniforme de lieutenant de lanciers, avec ses insignes d'aviateur,
prononça ensuite un émouvant discours:
« Il ne convient pas, dit-il, d'avoir des paroles de douleur ni de
verser des larmes sur ce jeune allié qui eut le sort dont il était
digne, la fin dont il se rendait chaque jour plus digne en
l'attendant d'un cœur intrépide.
» Dans sa dernière lettre écrite en une heure de pressentiment qui,
pour les héros, n'est pas un nuage de tristesse, mais une lucide
acceptation, il ne souhaitait à ses compagnons que d'avoir une belle
mort. Il savait que la belle mort est le couronnement suprême du
combattant et que nul autre prix, nul autre honneur ne la vaut, pas
même une vie utile. Il l'a obtenue comme il la songeait: très haute.
Il est mort, en plein jour ; il est tombé sur la mer comme dans la
lumière...
» La mort fulminante n'a pas pu éteindre son sourire, ce sourire de
perspicace ironie qu'il avait dans la vie de tous les jours avec ses
intimes et avec les étrangers. Le sourire de la vieille France, ce
signe de l'excellence de sa race, qui persiste encore dans l'ombre,
sous le plomb meurtrier. Celui qui l'a vu ne peut l'oublier. Cet
amant ailé du danger avait la jeunesse, la richesse, la grâce,
l'amour des choses belles et de la poésie, une élégance de l'esprit
un peu dédaigneuse qui séduisait, le courage tranquille, la foi
claire. Il avait tout cela et son sourire. Il a tout donné pour la
grande cause et le sourire lui est resté. C'est celui de la France
debout et sanglante, c'est le nôtre, l'invincible sourire latin,
opposé à la fureur bestiale, à la monstruosité bouffonne des
barbares. C'est une arme spirituelle qui ne se consume pas, qui ne
tombe pas, qui ne se vend pas et qui ne se prend pas. A l'exemple de
ce jeune frère glorieux, nous l'affilons et nous le pointons sur une
longue et âpre côte. Mais déjà brillent les rayons nous apportant la
certitude de la victoire. »
Après ces paroles enflammées, le cortège s'éloigna sur le canal. Une
gondole portant le clergé précédait celle qui contenait le cercueil.
Une longue file de barques chargées de couronnes suivit jusqu'au
cimetière, tandis qu'un avion italien planant au-dessus de la lagune
laissait tomber des fleurs.
Durant le cortège, les camarades de l’enseigne Jean Roulier me
racontèrent les péripéties du combat dans lequel il trouva la mort.
L'escadrille française et italienne qui avait reçu l'ordre de
bombarder les établissements militaires de Trieste fut attaquée par
les avions de chasse autrichiens avant que l'escadrille de
protection pût intervenir. L'enseigne Roulier fut surpris au moment
où il lâchait ses bombes sur les hangars militaires de Muggia. Il
fut mitraillé à cinquante mètres, avant même d'avoir vu son
adversaire. Son avion s'abattit et le corps du malheureux officier
quitta l'appareil à trente mètres au-dessus de la mer. Malgré le tir
des batteries ennemies, des torpilleurs italiens purent le
recueillir, mais ne retrouvèrent pas le cadavre du mécanicien
Costerousse, un des meilleurs de l'escadrille. Ils rentrèrent à
Venise tandis que les bombardiers achevaient leur mission et que
l'escadrille de chasse française mettait en fuite les avions
autrichiens.
Comme épilogue à ces obsèques émouvantes, le commandant Reynaud a lu
au rapport, devant l'escadrille réunie, la dernière lettre de
l'enseigne Jean Roulier, qui se terminait par ces mots: « Je vous
souhaite à tous une belle mort... Vive la France! »
Source Web
Extrait La Baille / Juillet 2014
Extrait La guerre aérienne illustrée / 23 novembre 1916
Sa sépulture se trouve au cimetière du Montparnasse à Paris - Petit
cimetière - Div 17 (1 Ter) dans la petite bande de 2 tombes située
entre la 17 et la 27 - Tombe n° 5.
Remerciements photos / Alain Octavie
L'enseigne de vaisseau Jean Roulier attaque U11 à faible altitude
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Daniel Laheyne
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Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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