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Officiers et anciens élèves -
Eustache Louis Jean QUERNEL
(1787 - 1847)
Né le 7 avril 1787 à
GRANVILLE (Manche) - Décédé le 13 février 1847 à TOULON (Var)
Entre dans la Marine en
1802
Enseigne de vaisseau en
1810
Commandant du brick le
Rusé en 1821, du brick l'Aventure en 1827
Capitaine de corvette,
commandant du brick le Faucon en 1829 -1832
Capitaine de frégate en
décembre 1832, commandant de la Flore
Gouverneur du Sénégal
en 1833
Capitaine de vaisseau
en 1834, commandant du Marseille, puis du vaisseau le Friedland
Contre-amiral en 1843
Complément
Arriva une première
fois au Sénégal le 30 juin 1832, en qualité de Commandant de Gorée
d'où il repartit le 11 mai 1833.
Il y revint quelques
mois après, soit le 13 novembre 1833, mais cette fois-ci en tant que
Gouverneur, poste qu'il n'occupa que jusqu'au 10 mai suivant, date
de son départ définitif pour la France, après une période
d'exactement six mois !
Ce deuxième séjour
était motivé par une crise sans précédent que connaissait la colonie
du Sénégal.
Le Gouverneur en titre,
le Chef de Bataillon Thomas Renault de Saint-Germain, dont une rue
de Gorée conserve le souvenir, pris dans des combats meurtriers avec
les Maures Trarzas, en plein hivernage, avait contracté de ces
fièvres qui pardonnaient rarement.
Il s'était retiré sur
Gorée pour refaire sa santé, laissant provisoirement ses pouvoirs à
son ordonnateur Jean-Baptiste Cadeot, resté à Saint-Louis, Chef-lieu
de la colonie.
Celui-ci, mais plus
encore le commerce bordelais qui commençait sa montée en puissance,
avaient immédiatement alerté le Ministère de la Marine et des
Colonies, à Paris, de l'état désespéré, tant au plan militaire,
qu'au plan physique, du Gouverneur Saint-Germain.
Le ministre, qui était
alors le vice-amiral comte de Rigny, télégraphia le 12 octobre 1833
au préfet maritime de Brest pour lui demander d'envoyer d'urgence le
brick "Le d'Assas" au Sénégal et de préparer l'appareillage de la
frégate "La Flore" que commandait Quernel.
Le 16 Octobre 1833, un
paquet était adressé au préfet avec ordre de le remettre à Quernel,
ce qui fut fait le 19.
Dans ce paquet se
trouvaient une dépêche décrivant la situation du Sénégal et donnant
les instructions à son destinataire quant à la conduite à tenir, et
deux correspondances, l'une à Saint-Germain, pour le cas où il
aurait été trouvé vivant, et l'autre à Cadeot s'il assumait
l'intérim du fait du décès du titulaire, pour leur expliquer le rôle
dévolu à leur porteur.
Parti aussitôt, Quernel
arriva à la barre du fleuve Sénégal le 11 novembre, mais ne put
débarquer que le 13.
Il apprit alors que
Saint-Germain était décédé depuis le 18 octobre.
Il prit immédiatement
ses fonctions de Gouverneur, bien que sa situation ait été
administrativement irrégulière puisqu'il n'avait pas été nommé par
ordonnance royale, comme le voulaient les textes et se lança à corps
perdu dans la bataille contre les Maures qu'il repoussa à dix lieues
du fleuve en moins d'un mois.
Désireux de poursuivre
son avantage, il envisagea immédiatement une incursion en territoire
maure pour asseoir sa domination, mais fut arrêté dans son élan par
les réticences et les réclamations directement formulées auprès du
ministre, par les bordelais qui ne voulaient surtout pas se couper
définitivement des Maures avec lesquels ils traitaient la précieuse
gomme arabique.
Sur leur pression, dès
le 10 février 1834, une ordonnance royale désignait Louis Pujol en
qualité de Gouverneur et celui-ci, arrivé à la barre le 1er mai, ne
put débarquer à Saint-Louis que le 9, et prit fonction le lendemain,
jour du départ de Quernel.
Ultime satisfaction,
Quernel put signer un traité de paix avec les Maures Brakna le 5 mai
!
Quernel, dont les
succès militaires au Sénégal furent couronnés par la promotion au
grade de Capitaine de vaisseau en 1834, mais dont la suite de la
carrière nous est inconnue, mourut en 1847, à l'âge de soixante ans.
Commandeur de la Légion d'honneur,
Chevalier de
Saint-Ferdinand.
Une rue porte son nom à
Granville (Manche)
Extrait Le Moniteur
universel / 18 février 1847
Extrait Le Moniteur
universel / 20 février 1847
Extrait Le Moniteur
universel / 24 mars 1847
Remerciements Stéphane
Giran
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