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Médecin de la Marine -
Angel Balthazar François Joseph PETHELLAZ
(1852 - 1934)

Source SHD / Remerciements Virginie Brunelot
Né le 13 juillet 1852 à LANSLEBOURG, arrondissement de St Jean de
Maurienne (Savoie) - Décédé le 29 novembre 1934 à CHAMBERY (Savoie)
Fils de Pierre,
greffier et de Joséphine Françoise ANTHOINE, dite Milhomme.
Lanslebourg-Mont-Cenis
est une ancienne commune française située dans le département de la
Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fusionne le 1er janvier
2017 avec les communes de Bramans, Lanslevillard, Sollières-Sardières
et Termignon pour former la commune nouvelle de Val-Cenis.
Entré en service en
1873
Il s’engage au 4e
régiment d’infanterie de marine et intègre l’école de médecine
navale de Toulon.
Aide-médecin de la
Marine à Toulon jusqu’en juillet 1877.
Il est embarqué sur le
transport de troupes Ducouédic.
2 novembre 1878 : il
est nommé médecin de deuxième classe de la Marine.
Novembre 1878-1879 : il
est en poste à Lorient et à St Nazaire.
Juin 1879-Août 1881 :
il exerce à la Martinique.
1881-1883 : il alterne
les services à Toulon et Marseille et les embarquements sur le
Shamrock, le Calvados, le Jaguar.
25 décembre 1883-1886 :
il est en service au Tonkin, à l’hôpital de Haï Duong.
Il est confronté à une
épidémie de choléra qui frappe la province.
7 juillet 1885 : il est
fait Chevalier de la Légion d’honneur.
1887 : il est en poste
à Toulon et à Rochefort, embarqué sur l’Iphigénie.
28 mars 1887 : Il est
nommé médecin de première classe.
1er juin 1887 : il est
affecté en Guyane.
Juillet 1889-1890 : il
alterne affectations à Cherbourg et Toulon, il sert sur le
Dévastation.
1890 : après la
publication de décret du 28 juillet créant le corps des Colonies, il
opte pour celui-ci et il est nommé médecin de première classe des
colonies.
Septembre 1890 : il
embarque sur le transport de troupes Comorin à destination du
Tonkin.
10 juillet 1893 : il
est nommé médecin principal des colonies.
1894 : il est affecté
au Soudan.
1897 : après un séjour
en France il est nommé en Annam.
8 juin 1899 : il est
nommé médecin en chef de deuxième classe des colonies.
Août 1899 : il est
affecté au Tonkin.
1902-1903 : il est en
France, à Marseille notamment avant d’être nommé au Tonkin en
février 1904, médecin chef de l’hôpital de Hanoi.
Médaille du grand prix
obtenu l'exposition universelle de Paris en 1900

Photographe amateur, il
expose ses clichés lors d’une exposition.
Ceux-ci sont regroupés
au musée Nicéphore NIEPCE à Chalon sur Saône.
23 septembre 1904 : il
est nommé médecin principal de première classe puis sous-directeur
du Service de santé du Tonkin en décembre.
Il y reste jusqu’en mai
1907.
6 Août 1907 : il est
élevé au grade d’Officier de la Légion d’honneur.
Il est en activité de
service en France (résidence libre) en qualité de médecin principal
de première classe.
1908 : il prend sa
retraite, Directeur de la Maison de retraite pour officiers de Mont
des Oiseaux, Hyères.
Décorations hors Légion
d’honneur :
Médaille commémorative
Tonkin 1886.
Médaille coloniale
agrafe Soudan 1896.
Chevalier de l’Ordre du
Nicham Iftikar 1883.
Chevalier de l’Ordre
royal du Cambodge 1885.
Officier de l’Ordre
royal du Cambodge 1892.
Officier de l’Ordre
impérial du dragon de l’Annam 1892.
Il a notamment publié :
Etude sur la frontière sino-annamite, 1894, bulletin de la Société
de géographie commerciale de Paris.
Dossier Légion
d'honneur /
Lien web



Complément / Remerciements Virginie Brunelot
Angel Balthazard François Joseph Pethellaz est né le 13 juillet 1852
à Lanslebourg (Duché de Savoie).
En 1873, baccalauréat en poche, il s’engage au 4e régiment
d’infanterie de marine et intègre l’école de médecine navale de
Toulon.
Pour sa première campagne en mer (mai 1876-juillet 1877), Angel
embarque sur le Du Couédic puis sert deux ans dans les hôpitaux
maritimes de Toulon et Lorient. Entre temps (novembre 1878), il est
promu médecin de 2e classe. En juillet 1879, il est affecté en
Martinique, à l’hôpital militaire de Fort-de-France. Après avoir
tenté de juguler une épidémie de fièvre jaune à Saint-Pierre en
1880, il est de retour à Toulon l’année suivante.
En novembre 1883, Angel est affecté au Tonkin, à l’hôpital de Hanoï,
puis crée un hôpital de convalescence à Quang-yen, situé face à la
baie d’Along et prend la direction de l’hôpital de Hai Duong (entre
Hanoi et Haiphong) en juin 1885.
Le 13 septembre 1885, la garnison d’Hai Duong se prépare à une
cérémonie officielle : Angel Pethellaz reçoit la Légion d’honneur.
A l’époque de la présence d’Angel, le Tonkin est loin d’être
pacifié. En juin 1884, un traité de paix est signé entre la France
et la Chine qui maintenait une sorte de protectorat sur le Tonkin.
La guerre est terminée mais la guérilla prend le relai. Les pirates
(hors-la-loi ou résistants) empêchent une parfaite « pacification ».
Délaissant enfin les grandes opérations, l’armée organise des
expéditions légères : des petites colonnes qui ne parviennent, dans
le meilleur des cas, qu’à disséminer les bandes rebelles sans jamais
les éradiquer. C’est à l’une de ces colonnes que participe Angel en
octobre 1885 sur la rivière Caû, en qualité de médecin de la 3e
section d’ambulances sur jonques.
Angel retourne en France. Le temps d’obtenir son doctorat de
médecine, un témoignage de satisfaction pour la désinfection du
navire Iphigénie, d’être promu médecin 1e classe, et le voilà sur le
départ pour la Guyane en juin 1887. A cette occasion, on découvre
qu’il est photographe. Son album de photos constitue un précieux
témoignage de la Guyane de la fin du XIXe siècle. Il est nommé dans
les hôpitaux du bagne (Saint-Jean du Maroni, Saint-Laurent du
Maroni, Cayenne). Là aussi, il doit faire face à une épidémie de
fièvre jaune. En juin 1889, ses deux ans réglementaires terminés,
Angel séjourne en France.
En 1890, l’administration des Colonies se sépare du ministère de la
Marine et les militaires doivent opter pour l’une ou l’autre. Angel
choisit les Colonies. Après quelques mois passés à Toulon, il est à
nouveau envoyé au Tonkin en octobre 1890 et participe aux missions
d’abornement entre la Chine et l’Annam en 1891 et 1892. Angel fait
office de médecin et de photographe et obtient un nouveau témoignage
de satisfaction.
Il termine son séjour tonkinois en juillet 1893, juste au moment où
il est promu médecin principal.
Angel part pour le Soudan français, qui correspond à l’actuel Mali,
mais on ignore tout de son séjour (décembre 1894 à septembre 1896).
Angel a visiblement un attachement particulier pour l’Indochine. Il
est affecté en Annam en mai 1897 et devient le médecin personnel de
l’empereur Than Tai, tout juste majeur en 1897. Le docteur « Ti Ti
La » (sans doute la prononciation annamite de Pethellaz) est
apprécié. Il tente de soigner le prince Tuy Ly, conseiller intime de
Sa Majesté, en novembre 1897, et met au monde le fils de Than Tai,
le futur empereur Duy Than, le 3 août 1899. Autour de cette date, il
passe médecin en chef de 2e classe et part au Tonkin pour diriger
l’hôpital Lanessan à Hanoi.
En septembre 1899, Angel crée la Société amicale des Savoyards de
Hanoi dont il est le président. Le but est de faciliter les
relations entre Savoisiens (Savoyards et Haut-Savoyards) du Tonkin
et de fournir des renseignements à ceux qui voudraient s’y
installer.
Deux ans plus tard, Angel reconnait officiellement à Hanoï une fille
née le 31 août 1898 à Hué, à laquelle il donne les prénoms de Marie
Joséphine. L’acte de reconnaissance mentionne qu’elle est la fille
de Nguyen Thi Tu, disparue en 1899. Dans le récit qu’en fait
Joséphine bien des années plus tard (et selon les versions), sa mère
aurait disparu lors d’un raz-de-marée ou serait partie soigner un
parent et ne serait pas revenue.
De 1902 à 1907, Angel alterne les séjours en France et au Tonkin où
il termine sa carrière coloniale avec le grade de médecin-principal
de 1e classe et la fonction de sous-directeur du service de santé
Annam-Tonkin.

Maison de repos où il a travaillé / Remerciements
Virginie Brunelot
En septembre 1907, la croix d’officier de la Légion d’honneur
consacre sa carrière exemplaire.
Angel a été un homme de son temps, convaincu d’avoir participé à
l’œuvre civilisatrice de la France. Sa conférence en 1894 sur la
mission d’abornement en Chine se termine par ces mots : « je crois
avoir fait quelque chose pour [le Tonkin] en vous apprenant à
connaitre nos ennemis de là-bas, ceux qui ne nous pardonnent pas
d’avoir affranchi de leur joug les pays d’Annam et du Tonkin. »
(Etude sur la frontière sino-annamite, in Bulletin de la Société de
géographie commerciale, 1894, p.452)
Angel est rayé des cadres de l’armée. Il a 55 ans. En décembre 1907,
il prend la direction de la maison de convalescence le Mont des
Oiseaux à Hyères (Var). A la déclaration de la guerre, il se rend à
Brides-les-Bains et transforme l’hôtel des Thermes et
l’établissement thermal de Salins en hôpitaux bénévoles. Il y traite
les blessés avec les eaux de Salins-Moutiers pour activer la
cicatrisation des blessures.
La guerre n’est pas aussi courte que les stratèges militaires
l’avaient imaginé et Angel envisage une participation plus active.
En raison de son âge (62 ans), il est affecté médecin de l’armée
territoriale, mais en juin 1915, il tombe de cheval. Après 3 mois de
convalescence, il reprend du service. On le voit à Troyes comme
directeur du service de santé de la 15e région militaire, à Nancy, à
Rennes et enfin à Fréjus, au camp des Indigènes. A chaque nouvelle
affectation, il est accompagné de sa fille et de sa sœur Marie. Mais
il a présumé de sa capacité à se rétablir de sa chute de cheval
considérée comme une blessure de guerre. Il est contraint de
s’arrêter en 1917.
Le trio – Angel, Marie, Joséphine – rentre à Chambéry et loge dans
l’appartement familial du 4 rue de la Croix d’Or (actuel n°36).
C’est là qu’Angel décède le 29 novembre 1934. Il est enterré dans la
concession familiale du cimetière de Charrière-Neuve.

Photo / Remerciements Virginie Brunelot
De cette vie riche en voyages et en honneurs, il reste peu de
témoignages photographiques d’Angel : 69 photos de la Guyane
appartenant à un collectionneur privé et 55 clichés de la mission
d’abornement Annam-Chine, conservés au Musée Nicéphore Niépce de
Chalon-sur-Saône. Qu’est devenu le reste de ses photos si précieuses
? Ont-elles été détruites après le décès de sa fille Joséphine ou
dorment-elles dans le grenier d’un collectionneur ?
Autres photos /
Lien web
SOURCES : Base Léonore
LH/19800035/0068/8332, états de service.
Remerciements Patrick Labail
Remerciements Bernard Dulou
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