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Hors Ecole navale -
Henri PAOLE
(1941 - ....)

Né le 3 janvier 1941
sur l’île de Saint-Barthélemy aux Antilles.
Ses deux parents
étaient originaires de la Guadeloupe. Son père, Clément Paole, était
métis et veuf avec deux enfants en bas âge (les demi-frère et
demi-sœur d’Henri). Sa mère, Adrienne Rullier, était « blanc pays »
et issue d’une famille bourgeoise. Tous deux travaillaient à la
Trésorerie coloniale de Basse-Terre. À cette époque, la Guadeloupe
faisait encore partie des colonies françaises et ce n’est qu’en 1948
qu’elle est devenue un département français d’outre-mer. La
Trésorerie coloniale était à cette période l’administration fiscale
aux Antilles. Le mariage de Clément et d’Adrienne, mariage mixte,
est très mal perçu par une partie des deux familles. Ils décident
donc de ne pas résider en Guadeloupe et demandent une mutation sur
une autre île antillaise. C’est lors de leur affectation à
Saint-Barthélemy qu’Henri va naître. Puis, ils seront ensuite mutés,
à leur demande, sur l’île de Saint-Martin et ils accepteront enfin
de nouvelles mutations en retournant en Guadeloupe à Pointe-Noire
puis à Saint-Claude.
Dès l’âge de 7 ans,
Henri se passionne pour la chasse sous-marine. Son père lui fabrique
un lance flèches pour poissons et sa mère un masque sous-marin avec
un morceau de chambre à air en caoutchouc. Il n’imagine pas encore
que toute sa carrière sera par la suite consacrée à la plongée… En
1948, la cellule familiale est confrontée au changement de statut de
l’île et à la disparition des Trésoreries coloniales. Ils décident
de prendre des congés sans solde et viennent en métropole à Paris.
L’administration fiscale prend finalement en compte la carrière de
ces fonctionnaires déracinés. En 1951, Clément Paole est nommé
percepteur dans la commune de Grisolles (Tarn-et-Garonne, entre
Toulouse et Montauban). Compte tenu des changements de résidences
incessants, Henri n’a pas pu être scolarisé normalement jusqu’à
l’âge de 10 ans. C’est sa mère qui a pris en charge son éducation en
lui enseignant les bases du savoir. Puis, après une année de
préparation intense dans une classe de certificat d’études, il entre
en classe de 6e à l’âge de 12 ans pour se conformer au système
classique. Il est pensionnaire au lycée Ingres de Montauban. Il
devient un sportif acharné : tennis, cross-country, athlétisme,
plongeon, ski, karaté…
Ses études le
conduisent à obtenir un baccalauréat « maths élém » (baccalauréat
scientifique). Puis, il enchaîne par trois années de préparation
d’école d’ingénieur et enfin trois années à l’École nationale
supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique et
d’hydraulique de Toulouse. Il y obtient son diplôme d’ingénieur en
juin 1965.
La découverte de la
plongée sous-marine
C’est durant sa période
d’étudiant à Toulouse, en novembre 1962, qu’Henri va faire son
baptême de plongée en scaphandre autonome à la piscine du Club
sub-aquatique toulousain qui lui sera dispensé par notre futur ami
commun André Védrines (longtemps plus tard directeur général de la
FFESSM, aujourd’hui décédé). Henri se lance à fond dans la plongée
en poursuivant sa formation technique et en enchaînant les
qualifications sur l’île de Bendor avec Claude Arzillier et Jacky
Burnier.

En septembre 1965 à
Niolon, Henri Paole obtient coup sur coup le brevet national de
moniteur de plongée en scaphandre autonome/FFESSM (qualification
antérieure et équivalente à l’actuel MF 2) et le monitorat national
n° 13/Jeunesse et Sports, venant tout juste d’être créé
(qualification professionnelle antérieure et équivalente au BEES 2
ou au DES-JEPS).
Durant l’hiver
1965/1966, Henri va enseigner comme moniteur de ski à l’UCPA.
Le début du parcours
militaire
En avril 1966, Henri
Paole s’engage dans la Marine nationale comme aspirant et intègre
l’École des fusiliers marins de Lorient.
Il est reçu au stage
commando et au stage parachutiste à Pau, en septembre 1966.
Ayant obtenu le « béret
vert », il est ensuite affecté au Commando Jaubert.
Après l’indépendance de
l’Algérie en 1962 la France avait négocié, suite aux accords
d’Évian, le maintien pendant quinze ans d’une base navale à Mers-El-Kebir.
Les militaires français n’y resteront effectivement que cinq ans.
Henri est affecté avec
le Commando Jaubert au Fort Santon, surplombant la base navale de
Mers-El-Kebir pour sa protection, durant la dernière année de la
présence française.
À l’issue, en
novembre 1967, Henri postule pour la formation très sélective de
nageur de combat.
Les autorités
militaires lui font savoir qu’avec son diplôme d’ingénieur et avant
sa future formation six mois plus tard, il serait assez judicieux
d’aller faire un stage technique de plusieurs mois au sein de la
société Fenzy(1) qui fabrique depuis quelques années pour la Marine
nationale les appareils respiratoires de plongée DC 55 et Oxygers
57, entreprise essentiellement connue des plongeurs pour ses
fameuses bouées-collerettes du même nom, fabriquées à partir de
1961.
La rencontre avec
Éliane

Éliane Tanet
travaillait pour La Spirotechnique, rue Trébois à Levallois-Perret
(92). De septembre 1965 à juin 1969, elle y a exercé les fonctions
d’assistante de direction et de responsable de la documentation
auprès de Raymond Deloire, directeur technique de la société et par
ailleurs l’un des amis d’Henri. Éliane ayant un physique agréable,
elle servait également de mannequin lors de photographies
publicitaires pour le matériel de plongée. En décembre 1967, Henri
rencontre Éliane lors d’un repas du bureau d’études de La
Spirotechnique. C’est le coup de foudre. Mais leur relation posera
ensuite quelques petits problèmes… Lorsqu’Henri deviendra le
directeur technique de Fenzy, Éliane sera, quant à elle, toujours
assistante de direction à La Spirotechnique. Elle passera
involontairement pour une sorte de Mata Hari de la plongée, avant de
démissionner et se marier avec Henri en décembre 1969.
La société FENZY

Début janvier 1968,
Henri est pris en stage technique au sein de la société Fenzy à
Montreuil-sous-Bois (93). Maurice Fenzy, le P.-D.G., fut très clair
avec lui : c’est un stage de six mois, sans contrat de travail,
juste pour évaluer sa compatibilité éventuelle dans cette société de
taille moyenne (environ une trentaine d’employés). Rapidement, Henri
devient à lui seul le bureau d’études de la société. Il est le seul
qui parle anglais lorsque des communications téléphoniques
parviennent de l’étranger. Très rapidement, Henri va devenir un
élément indispensable à la créativité et à la technicité de
l’entreprise. En septembre 1969, Maurice Fenzy double son salaire et
l’intéresse au chiffre d’affaires de la société pour le garder.
Jusqu’en 1984, Henri sera le directeur technique et l’un des
administrateurs de la société.
Durant cette période,
il va successivement :
- Moderniser la
bouée-couronne Fenzy en développant de nouvelles versions ;
- Améliorer les DC 55
et les Oxygers 57 (changer les matériaux : Hypalon-Néoprène pour les
sacs respiratoires/faux-poumons, joints moins sensibles à l’oxygène,
matériaux des tuyaux annelés, renforcer les points faibles : rivets,
etc.) ;
- Créer en un mois le
recycleur à oxygène pur en circuit fermé P.O. 68 destiné à
l’exportation pour les pays auxquels la France ne souhaitait pas
voir vendre des Oxygers 57 ;
- Développer le
recycleur militaire Oxymix et ses différentes versions, notamment l’Oxymix
3C destiné aux pilotes de propulseurs sous-marins Vostok ;
- Créer et fabriquer la
demi-douzaine de types différents de MiniOxy…

En 1969, Henri
travaille avec le pharmacien chimiste René Perrimond-Trouchet(2)
(1916-1972) aux essais de lestage du plateau supérieur du Mixgers.
En 1971, Henri met au
point l’appareil respiratoire Fenzy Bat 1 pour le bathyscaphe
Archimède puis pour le sous-marin Griffon, en cas d’incendie à bord.
En 1974, il réalise une
imposante étude sur les calculs des taux d’oxygène dans les
différents appareils respiratoires à mélanges.
Avec le pharmacien
chimiste Jean Parc (1935-1983), Henri va suivre la conception et
fournir des pièces pour la fabrication du Doxgers dont un seul
exemplaire prototype sera fabriqué en 1975, fonctionnant déjà avec
des sensors polarographiques (comme l’ABDE 1 qu’il avait
précédemment réalisé à Los Angeles avec la société Beckman, l’ElectroLung,
le BioMarine, ou le Mark 5 de General Electric). Durant cette
période, Henri suit de près les expériences de physiologie hyperbare
du professeur Jacques Chouteau du CEMA (Centre d’études marines
avancées du Commandant Jacques-Yves Cousteau) : les expériences « boucabloc »
et « boucafond » pour la validation des tables de désaturation
calculées par Jean Parc (Jacques Chouteau utilisait des boucs, alors
que Jean Parc utilisait des cochons).
En 1976, Maurice Fenzy
vend sa société à La Spirotechnique.
Avec son expérience
accumulée sur la conception et sur la fabrication des recycleurs
militaires, Henri continue des études sur les recycleurs militaires
et sur les appareils à gestion électronique de fuite
proportionnelle. Avec son ami Jacques Ronjat, ils prennent un brevet
qui servira de base pour les recycleurs des spéléonautes : le RP
2 000 (Ronjat-Paole) et le RI 2 000 (Ronjat-Isler) d’Olivier Isler.
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