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Officiers et anciens élèves -
Jean MAUBAN
(1918 - 2007)

Né le 3 juin 1918 à VICHY (Allier) - Décédé le 7 mars
2007 à AURAY (Morbihan)
Fils d'Etienne Henri Léon, médecin et
de Clémentine Marie-Rose Marguerite Magdeleine LE SOUFACHE
Petit-fils de
Pierre Joseph Marie Le
SOUFACHÉ
Inhumé à CRAC'H (Morbihan) le 13 mars
2007
Il avait prouvé sa vocation
aéronautique dès 1936 comme pilote assidu de l'Aéroclub de Vichy.
Il entre en septembre 1938 à l’Ecole
Navale, à Brest.
Il a 20 ans. La guerre
interrompt cette formation en janvier 1940 et il obtient son premier
embarquement sur le torpilleur l’Incomprise, qui, en mai, apporte
son appui feu aux troupes alliées à Flessingue, puis encore à
Carentan le 17 juin.
Le bâtiment qui s’est
réfugié en Angleterre fin juin est capturé par la Marine britannique
le 3 juillet, le jour même de l’attaque sur Mers El Kebir (opération
Catapult), et Mauban n’est rapatrié en France qu’en décembre.
Il embarque en janvier
1941 sur le sous-marin de 600 tonnes Cérès, à Toulon et obtient son
certificat d’aptitude à la navigation sous-marine et sa promotion à
deux galons en juin.
Mais c’est un autre
domaine qui l’attire et il est désigné pour le cours de pilote
d’Aéronautique navale, qu’il suit à partir de novembre 1941 à Salon
de Provence puis il se qualifie sur hydravion et sur avion de chasse
à Fréjus Saint-Raphaël d’août à octobre 1942.
Il est breveté pilote
le 15 octobre 1942.
Le voici cinq jours
plus tard, à 24 ans, jeune pilote à l’escadrille de chasse 1AC, à
Port-Lyautey.
Il y subit l’attaque
surprise (opération Torch) de la flotte américaine sur le Maroc, le
8 novembre 1942.
Alors qu’il s’apprêtait
à décoller à bord de son Dewoitine 520, une vague de chasseurs
Wildcat mitraille le terrain de Port Lyautey et Mauban ne doit la
vie sauve qu’en évacuant son avion qui deux secondes plus tard, est
en feu.
Il effectue ensuite
d’autres missions de chasse, avant la cessation des combats le 11
novembre.
L’escadrille quitte
Port-Lyautey en août 1943 pour l’Algérie, à Thiersville, puis en
janvier 1944 à Lartigue, près d’Oran.
Comme cette escadrille
est dissoute en mai, Mauban est détaché dans un groupe de chasse de
l’armée de l’Air, armé de P-39 Airacobra, le GC II/6 Travail, qui
est rattaché au Coastal Command de la RAF, initialement basé à La
Reghaia, près d’Alger.
La mission est
d’assurer la protection des convois alliés contre les attaques des
forces italo-allemandes.
Mais la suite est plus
captivante, car une fois le sud de la France libéré, le GC II/6
s’installe en décembre 1944, à Salon puis Istres-Le Vallon et enfin
à Nice, pour bombarder des objectifs dans le nord de l’Italie, et
subit plusieurs pertes dans ces missions dangereuses.
En juillet 1945, deux
mois après la fin de la guerre en Europe, Mauban, promu lieutenant
de vaisseau, est affecté pour trois ans au centre d’essais en vol, à
Marignane, et devient pilote d’essais.
Il lui est ainsi donné
d’essayer tous les avions allemands capturés et les prototypes de
l’industrie française renaissante, comme le grand hydravion
hexamoteur Latécoère 631.
Il réintègre la Marine
en août 1948, à Hyères, et effectue en octobre ses premiers
appontages sur l’Arromanches à bord d’un Seafire III.
Il est alors jusqu’en
octobre 1950, officier en second de l’escadrille 54S, école et
sanctuaire de l’Aviation embarquée.
Son approche méthodique
des questions aéronautiques et son expérience de pilote d’essais,
l’amènent à commander l’escadrille 10S, d’octobre 1950 à septembre
1952.
Cette unité basée à
Fréjus-Saint-Raphaël, effectue tous les vols de la Commission
d’études pratiques d’aéronautique (C.E.P.A.).
Il revient ensuite à
l’escadrille 54S, pour cette fois la commander et vole alors sur F6F
Hellcat, SB2C Helldiver, Morane 474 et SNJ.
Il est promu capitaine
de corvette en juillet 1953.
Sa carrière est
désormais entièrement spécialisée dans l’Aéronautique et il retourne
en février 1954 et pour quatre années, au Centre d’essais en vol, à
Marignane, Istres et Brétigny, devenant chef du personnel d’essais
puis directeur de l’Ecole du personnel navigant d’essais et de
réception (EPNER).
Il effectue les essais
d’appontage de l’Aquilon en 1955 sur le HMS Bulwark, et ceux du
Fouga Magister Marine, futur Zéphyr, en 1957.
Autant dire qu’il est
connu et apprécié par tout le personnel de l’armée de l’Air et de
l’Aéronautique navale.
D’avril 1958 à
septembre 1961, il est de nouveau à Fréjus, comme chef des services
opérations puis adjoint militaire, c’est à dire commandant en second
de la base.
Il se qualifie à
l’appontage sur le nouvel avion Breguet Alizé, en 1959.
Il est promu capitaine
de frégate en 1960.
C’est dans ce grade
qu’il commande la base aéronavale de Lanvéoc Poulmic de septembre
1961 à octobre 1962, réalisant les derniers vols sur les hydravions
Sunderland.
La France, après
l’indépendance de l’Algérie y maintient cependant une présence
militaire et Mauban rejoint la base aéronavale de Lartigue en
octobre 1962 où il est chef des services opérations, mais il y sera
remplacé en juillet 1963 avant que la base ne ferme ses portes en
mai suivant.
Une carrière technique
aéronautique ne pouvait se passer d’une affectation au service
central de l’Aéronautique, à Paris.
Mauban y est chef du
Bureau d’études techniques (BET) et est donc au centre des questions
relatives au renouvellement du parc aérien ; achat des chasseurs
Crusader, développement du Breguet Atlantic, mise en service des
Etendard IV.
Il est promu capitaine
de vaisseau en avril 1965

En septembre suivant,
il va commander le centre de Fréjus qu’il aura fréquenté à tous les
grades.
Il y est simultanément
président de la Commission CEPA et continue donc à s’intéresser aux
essais d’avions et des matériels embarqués.
En septembre 1967,
l'ingénieur général Bonte, qui savait choisir ses collaborateurs,
prend dans son équipe Jean Mauban, comme adjoint au directeur des
affaires internationales de la Délégation ministérielle à
l’Armement.
À une étourdissante
expérience de pilote, acquise aux commandes d'un nombre
invraisemblable d'avions, d'hydravions et d'hélicoptères de tous
types et tous tonnages, s'ajoute la spécialité d'appontage.
A ce titre, il est
chargé de l’organisation du Salon naval.
Puis viennent de
février 1969 à juin 1974, cinq années, comme adjoint au directeur de
la circulation aérienne militaire (DIRCAM) et Mauban s’occupe entre
autres de la mise sur pied des conférences internationales sur le
trafic aérien en Europe de l’Ouest.
Il est nommé
contre-amiral au moment de son départ de la vie active le 16 juin
1974 et s’installe définitivement à Crac'h (Morbihan).
Il continue de
s’intéresser aux questions de l’aviation et est régulièrement
consulté par les historiens car son excellente mémoire permet
d’alimenter leurs articles et parutions et Mauban n’hésite pas à
intervenir auprès des revues d’aéronautique pour apporter des
corrections qu’il juge nécessaires.
Il a reçu plusieurs
fois, des représentants de l’association ARDHAN, éditrice de livres
sur l’histoire de l’Aéronautique navale, qui ont pu enregistrer
longuement ses souvenirs d’une belle et longue carrière
aéronautique.
Curieux de tout, pilote
très fort, au jugement infaillible, maniant l'humour avec subtilité,
de caractère modeste, ce Commandeur de la Légion d'honneur portait
une croix de guerre et la Médaille de l'Aéronautique.
Il totalisait 4050
heures de vol dont 76 de nuit et 97 appontages.
Célibataire endurci, un
peu distant... le marin le plus pur, tel était Jean Mauban, contre
amiral, attaché à sa chère Bretagne.
Complément


Sources famille Mauban et CV R. Feuilloy
Remerciements Geoffroi Hallé
Remerciements Bernard
Dulou
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