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- Ingénieurs du Génie maritime -



Louis Charles LEFEBURE de CERISY

(1789 - 1864)

 

 

Né le 15 septembre 1789 à ABBEVILLE (Somme)  -  Décédé Le 15 décembre 1864 à TOULON (Var)

Fils de Nicolas Lefebure, maire d’Abbeville et de Marie Anne Sophie GATTE

Marié à TOULON (Var) le 14 octobre 1826 avec Louise Françoise LEJOLLE

 

Elève de polytechnique en 1807
 

 

Envoyé à BREST pour suivre l’école impériale du génie maritime le 9 novembre 1809

Elève non admis, envoyé à TOULON en 1810

Admis en 1812

Sous ingénieur de 2ème classe, port TOULON en 1812

Sous ingénieur de 1ère classe, port TOULON en 1823

D’aout 1823 à mai 1824, il est en mission en Angleterre où il visite les principaux ports militaires et de commerce du pays

Chevalier de la légion d’Honneur le 17 juillet 1825

En 1828, il signe un contrat d’engagement auprès du vice roi d’Egypte, Méhémet-Ali pour un montant annuel de 19000 francs, soit sept fois supérieur à celui de son grade français.

Tout lui est payé en plus, logement, nourriture et habillement et 4000 francs de frais de route.

En réalité, ces montants sont révisés à la hausse pendant son séjour.

Il est l’Artisan de l'arsenal d'Alexandrie et constructeur de la flotte égyptienne avec Antoine Barthélemy Clot promoteur de la médecine moderne en Egypte ...

Le chantier naval d’Alexandrie qu’il dirige alors, pour chaque vaisseau mis à l’eau, il est récompensé par une tabatière en diamants, son épouse reçoit un châle en cachemire, des présents qu’il évalue à 15000 ou 18000 francs.

Cerisy se voit conférer le grade de général de brigade et attribuer le titre de Bey.

Puis avec le grade d’amiral, il reçoit de nouvelles décorations en diamants.

Il revient en France en 1835

Officier de la légion d’Honneur le 19 avril 1836

 

Extrait Le Constitutionnel / 20 décembre 1864

 

Extrait Le siècle / 20 décembre 1864

 

Egalement à Alexandrie (Egypte)




Extrait de l’ouvrage suivant :

 

 

 

 

Complément

L’arsenal d’Alexandrie

Après le désastre de Navarin, Mehmed Ali prend d’abord ses distances à l’égard du sultan en développant des relations directes avec les États européens, en ­ramenant ses troupes de Morée puis en refusant de les envoyer combattre les Russes. Il est surtout désireux de moderniser l’Égypte sur le plan économique parce qu’il en espère un accroissement de ressources, matérielles et financières, nécessaires à ses projets d’expansion0. Ceux-ci passent nécessairement par la constitution d’une armée et d’une marine puissantes équipées et formées à l’européenne et dont le maintien lui importe plus que tout0. Dans ce but, et de façon beaucoup plus systématique que les Ottomans, il fait appel aux Européens, notamment à des Français parmi lesquels l’ingénieur naval Louis-Charles Lefébure de Cérisy0.

Né à Abbeville en 1789, ancien élève de l’École polytechnique, ce dernier est élève ingénieur à l’École du génie maritime de Brest avant d’être nommé sous-­ingénieur et affecté à l’arsenal de Toulon en 1819. En 1825, il est chargé par ­Mehmed Ali de la construction de deux frégates de 60 canons0. Après ­Navarin, soucieux de reconstruire sa marine sur des bases beaucoup plus ambitieuses, le pacha, qui a admiré les réalisations de cet ingénieur, lui propose la direction d’une institution à recréer de toutes pièces : la marine égyptienne. Cérisy accepte, signe son contrat d’embauche le 26 novembre 1828 et arrive à Alexandrie en avril 1829 pour une période de trois années renouvelable. Dans ses lettres, il décrit avec verve sa vie quotidienne, ses difficultés avec ses subordonnés et les dirigeants égyptiens, les innombrables problèmes matériels qu’il lui faut résoudre, tout en soulignant combien le vice-roi l’estime, le soutient contre les cabales, le récompense et lui accorde tout ce dont il a besoin, hommes ou matériaux, pour réaliser son rêve. Voici comment il définit ses fonctions :


Lettre du 3 mars 1831, Correspondance de Cérisy : Maurice Hure, Louis Charles Lefébure de Cérisy  (...)

Pour moi je suis à la fois Directeur général d’Arsenal, Directeur des Constructions, Directeur du Port, Directeur d’Artillerie, Directeur des Ponts et Chaussées, Directeur d’Administration, maître ouvrier de toutes les professions diverses, enfin apprenti de tous les états. Tout roule sur moi et rien ne peut se faire sans moi0.

Le 9 juin 1829, il soumet au vice-roi les plans de l’arsenal, dont les différents éléments, cales de construction, bassins de radoub, ateliers, hangars, chantiers, bureaux et logements des cadres seront implantés de façon rationnelle. Acceptés sur l’heure, les travaux commencent immédiatement, Mehmed Ali mettant des milliers d’hommes à la disposition de Cérisy, à charge pour lui de leur expliquer ce qu’il veut et de les former à ces tâches. Situé dans le Port-Vieux, sur le tombolo qui relie la terre à l’ancienne île du Phare, à 1 500 mètres du palais de Mehmed Ali, l’arsenal est délimité du côté de la ville par une enceinte et, du côté du port, par une digue délimitant une darse de 700 mètres de long, de 400 mètres de large et de dix mètres de profondeur. À part un ancien môle qui va constituer une partie de la digue, tout était à faire, notamment creuser la darse, là où il n’y avait guère que deux à trois mètres de fond et, avec les déblais, constituer le terre-plein pour y édifier les différents bâtiments prévus. Un an plus tard, dans une lettre du 25 juin 1830, Cérisy présente l’état d’avancement des travaux :

La création de mon arsenal avance rapidement. Une superbe corderie est presque achevée. Les ateliers de forge, de clouterie, de serrurerie sont en pleine activité. La forge coule depuis quelques jours. L’atelier des instruments nautiques, de tours en bois et en métaux s’organise. Je suis installé dans mes bureaux. Quatre bâtiments que j’ai lancés ici, savoir : une frégate, une corvette, un brick et une goélette, sont à la voile. J’ai mis en chantier trois vaisseaux de cent canons, un vaisseau de 74, une frégate, une corvette et un transport […]. Six machines à creuser sont occupées à donner plus de profondeur à notre darse. Les quais se construisent de tous côtés et encore un an, mon arsenal sera entièrement fermé. J’ai, terme moyen, deux mille ouvriers de marine et souvent trois mille soldats pour les mouvements de terre et de bois. C’est ici la tour de Babel. Français, Anglais, Italiens, Maltais, Arabes, Turcs, Grecs, Arméniens, Coptes, Arabes du désert, tous travaillent ensemble et s’entendent comme ils peuvent. Au milieu de toutes ces langues, il m’est impossible d’en apprendre une seule0.

Cérisy restera six ans à Alexandrie et son œuvre sera poursuivie de 1835 à 1841 par un autre ingénieur français, Mougel, lui aussi issu de l’École polytechnique, ingénieur des Ponts et Chaussées ;. Mougel va notamment faire édifier deux bassins de radoub, achever les navires en chantier et finir de construire ceux qui avaient été prévus. Le projet défini en 1829 fut totalement réalisé en une dizaine d’années, ce qui, compte tenu de son ampleur et de sa complexité, dans un pays sans tradition maritime véritable ni main-d’œuvre compétente, constitue un véritable exploit pour son responsable mais aussi pour les milliers d’hommes mobilisés à cet effet0. Les lancements de navires, surtout les premiers, se déroulèrent au milieu des réjouissances, des fanfares, des mousquetades des soldats et des canonnades des autres navires.

 

 

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Source

 

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Remerciements Bernard Dulou

 

 

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