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Commissaires de la Marine -
Marcel Yves Le BRAS
(1899 - ....)

Remerciements Jean-Yves Lolivier
Né le 18 décembre 1899 au HAVRE (Seine Maritime) - Décédé.
Entre dans la Marine en 1917.
En 1922, Second Maître fourrier du 2ème Dépôt à BREST.
Nommé stagiaire du Commissariat de la Marine le 6 octobre 1922.
Commissaire de 3ème classe le 15 octobre 1923.
Commissaire de 2ème classe le 15 octobre 1924.
Commissaire de 1ère classe le 15 octobre 1927.
En 1930, sous le pseudonyme de Marcel MONGRAND, il est l'auteur du
"TOURVILLE" autour du Monde (préface de Paul CHACK).

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AUTOUR DU MONDE A BORD DU « TOURVILLE » le croiseur aux îles de la
Société L'enchanteresse Tahiti, perte du Pacifiée (Suite.)
Une animation sans égale règne a Papeete, la capitale océanienne.
500 marins, 2.000 indigènes. Chants, musique, rires, cris, gaieté,
fleurs.
Spectacle pittoresque, unique au monde.
« Ia-ora-na, oe i a Je te salue, toi r et les vahinés vous prennent
d'assaut, vous embrassent, vous couvrent de fleurs odorantes. A
l'oreille gauche, l'étoile du tiare consacre la conquête; à droite,
le cœur serait à prendre, mais ici, actuellement, pareille
éventualité ne peut se produire. Et aux bras des heureux
permissionnaires, se balancent deux ou trois jeunes filles dorées.
Dans cet éden, la méchanceté n'a pas trouvé place et ses habitants
ne vivent que pour se parer de fleurs, danser, chanter, se baigner,
festoyer, et s'aimer chaque jour que Dieu fait. Ils ignorent le
travail, ils ignorent la misère.
A quoi bon travailler ?
La nature généreuse leur offre à profusion tout ce dont ils peuvent
avoir besoin.
Sur un sol jonché de fleurs et tapissé d'herbes fines, ils ramassent
le « mayoré », fruit de l'arbre à pain qui est très nutritif et fort
agréable au goût.
Les oranges et les bananes poussent partout, dans les forêts et
autour des cases.
Le lagon constitue un vivier naturel, extrêmement riche en poissons
et en crustacés.
Ont-ils soif ? Ils se rafraîchissent aux cascades ou décapitent la
noix de coco qui tombe d'elle-même à maturité.
Les palmiers les protègent de l'ardeur du soleil- Des. roseaux,
quelques troncs d'arbres, et voilà leur case construite, dans un
coin paisible et enchanteur. Là-dessous, le passant ami ou étranger
trouve l'hospitalité la plus complète qui soit.
Comme vêtements, autrefois, le feuillage, aujourd'hui, le paréo
rouge (pagne), ramagé de fleurs blanches. Et. années s'écoulent
ainsi dans Un voisin de l'âge d'or, car sur cette terre au perpétuel
été, les plantes vénéneuses ne poussent point, les mauvais insectes
sont Inconnus, les reptiles et les bêtes fauves n'existent pas.
Les Tahitiens, dans ce paradis, ne pouvaient naître que doux.
insouciants. libres et heureux.
Mais n'en faisons pas des dieux cependant, ils ne sont pas parfaits,
surtout à Papeete où ils s'européanisent en empruntant trop
facilement nos défauts.
Dans les districts, au bord de la mer ou à la lisière des bois, la
vie polynésienne a conservé tout de même sa candeur naïve et son
charme primitif. Et lorsque le soir descend, tiède et voluptueux, on
danse, on chante, on reçoit.
Ces braves gens se doutent-ils que sur le reste de la planète,
l'homme est obligé, pour ne pas mourir de misère, de se faire happer
par les usines infernales ou par les mines profondes et obscures ?
Ils ne connaîtront jamais cette. pénible existence. le froid, la
faim ils ont le soleil éternel, et ils mangent le pain de la
liberté.
Tahiti sera toujours la terre des plaisirs.
Le populaire acteur française, sortent et Mftutprto taw marias*
ville apporte une ère nouvelle de réjouissances. Durant plusieurs
semaines, les « faré-hyménées (maisons de chants) ont réuni, jour et
nuit, dans les districts, jeunes et vieux, hommes et femmes, pour la
composition et l'exécution des chants, danses et costumes anciens.
Leur joie est immense ces jours-ci L'accès du bord est libre, et
tous viennent, chargés de cadeaux de fruits et de petits cochons.
Ils sont à l'aise et vont où leur curiosité les pousse. Ils sont
chez eux. Ne font-ils pas partie de la famille maritime ?
Les marins les ont conquis, les ont aimés et ce sont eux qui les
garderont sous le drapeau de la France.
Ils le rêvent bien et ils ne tiennent pas à disparaître comme leurs
frères des Hawaï.
Que de fois, n'avons-nous pas entendu leur hymne de reconnaissance 1
la riro téié mahana
Ei poupou, raa no tatou
No te huti raa hia
O te reva Farani
Que ce jour {d'occupation)
Soit un jour de gloire
Parce qu'on a hissé (sur Tahiti) Le pavillon français
Ij. Tira mau. If riro mau
r hau Farani
Il faut Que nous soyons Français Il faut que nous demeurions
Français Ce sont pas des mots. Le monument aux morts, devant lequel
nous avons défilé, témoigne de la sincérité de leurs sentiments à
notre égard. Nombreux ont été les Tahitiens qui volontairement ont
mêlé leur sang au nôtre pendant la guerre. Jamais Tahiti ne connut
tant de fêtes. Depuis 15 ans, aucun grand bâtiment français n'était
venu. Aussi chaque jour, c'était comme un vertige: hyménées
(chants), otéas (danses), amuramas (banquets), courses, régates,
excursions.
Durant huit fois vingt-quatre heures, l'air ne retentit que du bruit
du tam-tam et des battements de tambours à la peau de requin.
Véritables saturnales où les dix-huit districts rivalisaient
d'ardeur et d'enthousiasme.
Les Tahitiens qui naissent poètes et musiciens, savent, en effet,
exprimer, d'une façon saisissante, par les chants et les danses tout
ce qu'ils éprouvent l'amour, la peur, la pêche, les fleurs, le
chagrin.
Un soliste, aux gestes éloquents, donne le thème et le ton. Un chant
s'élève. aigu et modulé chez les femmes, bas et caverneux chez les
hommes.
Puis, par de simples mouvements des bras et inclinaisons cadencées
du buste, ils évoquent, par exemple, la pêche en pirogue. Manœuvre
des pagaies sur l'eau du lagon, lancements de filets, embarquement
du poisson. Cris de joie. Soudain, apparition du requin. cris de
guerre. chasse. attaque, victoire.. sursauts de l'ennemi agonisant.
Acclamations. Alors un « tané s'élance, puis: une vahiné, puis,
deux, trois, quatre, six, dix, enfin tous et toutes, et sans se
toucher, dansent avec frénésie. les mains claquent. les battements
des tambours se précipitent. les hanches tressaillent sous les
lanières d'écorce de purau. les bras et les jambes s'agitent avec
folie. les yeux lancent des éclair»-.
Mais les polynésiennes aiment aussi nos danses et le c jazz » ne
leur déplait pas. C'est ainsi que le soir, pendant qu'un district
présente ses otéas, les autres envahissent les baraques foraines du
port. Là les « one steps et les CI fox trot enlacent danseuses
Indigènes et marins du Tourville, du Loing et de la Cassiopée.
Marcel MONGRAND.
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Opte pour le Corps des Administrateurs de l'Inscription maritime.
Administrateurs de 2ème classe le 1er avril 1932.
Au 1er janvier 1937, Administrateur du quartier de LANNION.
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Ne figure pas dans les effectifs 1953.
Chevalier de la Légion d'Honneur.
Port matriculaire LORIENT.

Remerciements Jean-Yves Lolivier

Remerciements Jean-Yves Lolivier
Remerciements Bernard Dulou
Remerciements Stéphane Giran
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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