-
Ingénieurs du Génie maritime -
Jean Baptiste Appollinaire LEBAS
(1797 - 1873)

Extrait Le Monde illustré / 11 janvier 1873
Né le 13 aout 1797 au LUC (Var) - Décédé le 1er janvier 1873 à PARIS
VIIIe (Seine)
Fils de Lebas, chef de bureau au ministère de la police générale à
Paris
Père d'Apollinaire Jules
Félix, promotion 1854

Erreur date décès / 1er janvier
Elève de polytechnique en 1816

Elève du génie maritime en 1819
Officier de la Légion d’Honneur
Ingénieur
Le 25 octobre 1836, il est le principal coordinateur de l’érection
de l’Obélisque de la place de la Concorde à Paris



Extrait La Charte de 1830 / 26 octobre 1836
Voir documents ci-après
C’est Pierre jacques Nicolas Rolland, inspecteur général du Génie
maritime qui conçoit le navire Louqsor et le programme adopté pour
le transport de l’obélisque de Louxor d’Égypte à Paris (1831-1834)

Conservateur du musée naval à Paris le 22 décembre 1842
Commandeur de la Légion d’Honneur en 1848
Il est inhumé au Père Lachaise, sa tombe est un monument sous forme
d’Obélisque

Amateur du jeu de dominos, il faisait partie, au côté d'autres
personnalités, du cercle des Dominotiers, créé vers 1838 par le
sculpteur Dantan jeune1
Le sculpteur Jean-Pierre Dantan a réalisé une statue humoristique de
Lebas tenant un obélisque.
Le rébus classique qui accompagne habituellement ses œuvres, se
résume ici, en un bas suspendu à une corde à linge.
Cette œuvre fait partie de la célèbre réunion des portraits-charge
du musée Carnavalet à Paris

Jean-Baptiste Apollinaire Lebas, L'Obélisque de Louxor : Histoire de
sa translation à Paris, Paris, Carilian-Gœury et veuve Dalmont,
1839, 215 p.
De Louxor à Paris, la folle épopée de l'obélisque de la Concorde
EN IMAGES - Le 25 octobre 1836, l'obélisque du temple égyptien de
Louxor est érigé sur la place de la Concorde: 23 mètres de hauteur,
230 tonnes. Un formidable défi technique et une extraordinaire
aventure humaine.
Par Véronique Laroche-Signorile
Publié le 24/10/2016 à 18:46, mis à jour le 25/10/2016 à 14:13
- Le 25 octobre 1836, 200.000 personnes sont massées sur la place de
la Concorde et la terrasse des Tuileries à Paris. Elles sont venues
assister à l'implantation de l'obélisque égyptien de Louxor. C'est
l'évènement parisien du moment. Découvrons donc l'histoire du voyage
de ce monolithe de granit jusqu'à son arrivée dans la capitale
française. Bridgeman Images/RDA/Bridgeman Images
12.000 km parcourus; 5 années pour faire aboutir le projet; la
construction d'un navire spécial… Quel périple pour l'obélisque
-déraciné de sa terre de Haute-Égypte -jusqu'à sa réédification sur
la place de la Concorde, à Paris en novembre 1836. Et quel voyage
pour tous les hommes qui ont participé à cette folle aventure:
tempête en mer, épidémie de choléra, dysenterie, chaleur accablante.
C'est en effet un projet complètement fou: abattre, transporter et
ériger de nouveau en France, un monolithe de granit pesant 230
tonnes. Le défi, à la fois technique et humain, semble démesuré pour
les Français et tout particulièrement pour l'ingénieur de la Marine,
Jean-Baptiste Apollinaire Lebas (1797-1873). Une énorme pression
repose donc sur les épaules de cet homme. Ses nombreux calculs
doivent tomber justes et surtout, il doit s'adapter à toutes les
mauvaises surprises. Ainsi, il découvre une fissure à l'arrière de
l'obélisque, qui peut compromettre son abattage. Il lui faut en
tenir compte et protéger particulièrement le monument avant de le
désolidariser de son socle.
Cette aventure débute réellement en 1829 avec la promesse du
vice-roi d'Égypte, Méhémet Ali, d'offrir un cadeau au roi Charles X.
Depuis le retour de l'expédition d'Égypte (1798-1801- dirigé par le
général Bonaparte, sur ordre du Directoire), la France est en pleine
égyptomanie. Et le décryptage des hiéroglyphes par Jean-François
Champollion en 1822, accroît davantage l'engouement pour ce pays.
L'offre officielle du pacha est faite l'année suivante au nouveau
roi Louis-Philippe: deux obélisques de granit implantés sur les
bords du Nil, à 700 km d'Alexandrie, sont donnés à la France.
Une aventure au long cours
Aussi, un navire -baptisé le Luxor, est spécialement construit à
Toulon pour transporter le précieux cadeau. Doté de cinq quilles
pour mieux répartir le poids de son chargement, ce trois-mâts de 43
m de long et 9 m de large, dispose de mâts démontables (pour pouvoir
passer sous les ponts de la Seine), et d'un fond plat afin de
naviguer sur le Nil. Commandé par Raymond de Verninac (1794-1873),
il quitte Toulon le 15 avril 1831, avec à son bord 121 passagers
(marins, état-major, médecins…) et des tonnes de matériel. Mais si
le bateau rejoint Louxor le 14 août 1831, ce n'est que le 23
décembre 1833 qu'il arrive enfin à Paris. Et l'obélisque n'est
édifié que trois années plus tard.
Pourquoi un tel délai? Tout d'abord l'abattage de l'obélisque est
extrêmement périlleux. C'est un premier succès pour l'ingénieur
Lebas: «Tout le monde semblait dominé par le spectacle imposant de
ce monument colossal qui s'abaissait lentement vers l'horizon, sans
secousses, sans bruit, maîtrisé seulement par un léger faisceau de
mâts, de poulies et de cordages, tout à fait disproportionnés avec
l'énormité de la masse en mouvement» écrit-il au ministre de la
Marine le 15 novembre 1831.
Depuis mai 1998, l'obélisque est coiffé d'un pyramidion doré, comme
à l'origine, à Louxor.
Ensuite, il faut charger le monolithe dans le bateau, ce qui n'est
pas une mince affaire. Il doit être, en effet, halé sur 400 mètres
jusqu'au navire, sans machine, à la seule force des hommes… Ces deux
opérations sont terminées le 19 décembre 1831. Mais l'expédition
doit attendre la crue du Nil pour repartir. Elle rencontre d'autres
péripéties: la descente le fleuve -le navire s'échoue à plusieurs
reprises-, le passage très dangereux de la barre de l'embouchure du
Nil à Rosette, la mise en quarantaine à Toulon pour enfin remonter
l'océan Atlantique jusqu'à Cherbourg. Il faut attendre la crue de la
Seine pour pouvoir rejoindre Paris. À cela s'ajoute, des difficultés
en France, avec notamment, une polémique sur le choix de
l'implantation parisienne. Il est également décidé de façonner un
nouveau piédestal, celui rapporté d'Égypte ayant des motifs jugés
indécents.
Enfin en 1836 la France possède son obélisque au milieu de la place
de la Concorde. Le rêve de Champollion est partiellement réalisé:
«C'est un des obélisques de Louxor qu'il faut transporter à Paris;
il n'y a rien de mieux, si ce n'est de les avoir tous les deux»
(Lettre à son frère, 1829). Le second ne quittera jamais l'Égypte.


Extrait Le Siècle / 2 janvier 1873


Extrait Le Monde illustré / 11 janvier 1873



Remerciements Bernard Dulou
Retour Génie maritime
|