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Officiers et anciens élèves -
Pierre Marie Paul LASSAVE
(1900 - 1940)
Né le 5 février 1900 à AGEN
(Lot-et-Garonne) - Décédé le 23 mai 1940 lors de l'évacuation de
DUNKERQUE (Pas de Calais)
Fils de François Amédée et de Louise
Henriette Angèle BRUNEAU
Marié avec Marguerite Françoise Jeanne
Marie LADOUGNE
Frère de
Jean Marie Louis, promotion
1922
Fiche Mémorial
Élève de l'École polytechnique, promotion 1920, opte pour la Marine.
Enseigne de vaisseau de 2ème classe le
1er octobre 1922; port TOULON.
Enseigne de vaisseau de 1ère classe le
1er octobre 1924.
1927, Certificat d'aptitude à la
cryptographie
Lieutenant de vaisseau le 17 juillet
1929.
1931 Bâtiment-hôpital Rhin 3e Escadre /
Toulon
Au 1er janvier 1932, port TOULON.
1932-1935 Aviso Bougainville 2e Région
maritime / Lorient
Par décret du 30 décembre 1933,
Chevalier de la Légion d'Honneur.
Au 1er janvier 1937, port TOULON.
À son décès, Second sur le torpilleur
"FRONDEUR", avarié à BOULOGNE lors de l'évacuation de DUNKERQUE.
Par ordre n°1122 FM3 du 1er juin 1940, le lieutenant de vaisseau
Lassave a reçu la citation suivante à l'ordre de l'armée de Mer :
"Officier en second du Frondeur, d'un calme, d'un dévouement et d'un
courage admirables. Au cours d'un bombardement intense, méprisant le
danger, a contribué par son attitude énergique à maintenir l'ardeur
des armements des canons contre avions. A été tué debout à son poste
de combat le 23 mai 1940."
Extrait Le Nouvelliste
du Morbihan / 7 juin 1940
Port matriculaire TOULON
La fin de l’Orage le 23 mai 1940, combat du Frondeur
Le 23 mai 1940, le torpilleur ORAGE, appartenant à la 4ème
Division de la 3ème Flottille de Torpilleurs, appareille de
Cherbourg pour Dunkerque, où il doit transporter des
approvisionnements et collaborer à l'évacuation des armées du
nord.
Utilisé jusqu'à présent pour l'escorte des convois au Maroc et
dans la mer d'Irlande, il vient d'être rattaché aux forces
maritimes du nord, commandées par l'Amiral Abrial. Après le dur
métier un peu monotone qu'il vient de faire, l'équipage est
heureux d'entrer cette fois dans la vraie bataille.
La mer est calme. L'ORAGE file à toute vitesse vers la mission
qui lui est assignée. Son commandant, le Capitaine de Corvette
VIENNOT de VAUBLANC, est sur la passerelle. Son regard parcourt
avec fierté le beau navire qui lui est confié et dont il a su
entraîner l'équipage à la perfection.
Soudain, dans le poste de TSF, les radios de quart interceptent
des messages importants : Boulogne attaqué par de puissantes
forces motorisées, a appelé pour sa défense les
contre-torpilleurs. Ces forces navales, accompagnées des
chasseurs de sous-marins 5 et 42 sont engagées dans la bataille.
Le tir de leurs canons soutient les défenseurs de Boulogne en
prenant à partie sur le rivage les colonnes blindées allemandes.
D'après la teneur des ordres qu'on vient d'intercepter, le
commandant VIENNOT de VAUBLANC comprend que la situation est
sérieuse. Il estime que la présence de L'ORAGE peut apporter à
ses camarades engagés une aide utile. Sans hésiter, il fait
modifier la route et met le cap sur Boulogne. De toute la
vitesse de ses turbines, L'ORAGE marche au canon.
A 17h00, il arrive en vue du CYCLONE, bâtiment du chef de la
deuxième flottille, le commandant URVOY de PORPZAMPARC, qui lui
signale de se joindre immédiatement à la deuxième division.
L'ORAGE prend son poste de combat en queue de ligne derrière le
FRONDEUR. La deuxième Division se rapproche de la côte, prête à
bombarder les positions ennemies dès que la sixième actuellement
engagée aura épuisée ses munitions.
Vers 18h00, 34 avions allemands attaquent 3 torpilleurs anglais
qui sortent de Boulogne. Ils sont repoussés par la chasse
alliée. Mais pendant ce temps, un autre groupe d'une trentaine
d'avions surgit au-dessus de la deuxième division et fonce à la
verticale en piquant à mort. Immédiatement les torpilleurs
tirent à toute vitesse, augmentant leur allure au maximum,
zigzaguant pour éviter les bombes au milieu des gerbes d'eau
soulevées par les projectiles allemands.
L'ORAGE, dont la position en serre-file rend l'attaque moins
dangereuse pour l'ennemi, voit se concentrer sur lui le plus
gros de l'offensive. En quelques secondes, il reçoit 4 bombes
sur la passerelle. Une cinquième éclatant dans la mer contre la
coque, provoque une voie d'eau, le bâtiment donne immédiatement
de la bande.
Le poste de TSF et le poste central sont éventrés. La passerelle
s'effondre en partie. Les transmetteurs d'ordre sont brisés. Des
incendies éclatent simultanément près de la pièce de 130 avant
et dans les parcs renfermant les explosifs. Le feu atteint
rapidement les soutes à mazout et la chaufferie avant. Les
munitions du parc explosent, projetant dans toutes les
directions de multiples débris.
Au milieu de ce cataclysme, l'équipage réagit splendidement, le
canon de 37 de tribord canonne à toute vitesse les avions
ennemis. Au quinzième coup, l'armement est submergé par les
gerbes d'eau provoquées par des bombes qui éclatent le long du
bord. Des cadavres jonchent le pont.
Chassés par l'incendie, les survivants refluent vers l'avant. Le
capitaine d'armes, qui est parmi eux, prend le commandement. On
essaie d'arracher aux flammes les blessés tombés dans le roof
avant. Sans hâte, ce qui reste de l'équipage assure les
brassières de sauvetage et s'apprête à sauter à l'eau quand le
bâtiment aura perdu sa vitesse.
Bientôt les machines ralentissent, les pompes stoppent faute de
pression. L'ORAGE n'est plus qu'un brasier flottant à la dérive.
Le bâtiment va sauter. Aucune embarcation n'est plus utilisable.
Le Capitaine de Corvette VIENNOT de VAUBLANC, qui porte de
multiples blessures, n'a pas de ceinture de sauvetage, le
quartier-maître infirmier le force à prendre la sienne. Le
commandant refuse et la donne à un marin.
Cependant les autres torpilleurs sous une nouvelle avalanche de
bombes s'élancent au secours du navire blessé. La BOURRASQUE
veut accoster pour hâter le sauvetage. On lui crie de
s'éloigner, car les soutes vont sauter. Le chasseur 42, plus
petit et plus maniable, n'hésite pas à se ranger quand même le
long du bord et embarque les survivants.
Quant tout le monde est transbordé, les officiers demandent au
commandant VIENNOT de VAUBLANC, grièvement blessé, de quitter le
bâtiment, il refuse. Il faut que le chef de flottille donne
l'ordre aux officiers de l'emmener de force. Ceux-ci le
transbordent malgré lui.
Le chasseur 42 démarre à toute vitesse, tout en mitraillant les
avions qui reviennent à l'attaque.
A peine s'est-il éloigné, que sur L'ORAGE, la soute avant saute;
L'ORAGE flotte encore un moment pavillon haut. Il disparaîtra
dans la nuit.
Les survivants sont recueillis par les autres navires de la
flottille.
Ainsi périt L'ORAGE, quatrième du nom, en défendant la côte de
France. Il emportait avec lui 28 braves.
Remerciements Bernard Dulou
Remerciements Stéphane Giran
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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