-
Ingénieurs du Génie maritime -
Henri Jean Théophile LABAT
(1834 - 1896)

Né le 20 mars 1834 à LORMONT (Gironde) - Décédé le 11 septembre 1896
à BORDEAUX (Gironde)
Fils de Jean Pierre Fort Martin , médecin, et de Elisabeth Expert
Entre à l'École polytechnique le 1er novembre 1852

Élève du génie maritime le 1er octobre 1854
Sous-ingénieur de 3ème classe le 1er mai 1856
Sous ingénieur de 2ème classe le 1er juin 1859.
Au 1er janvier 1860, Hors-cadre.
Au 1er juin 1863, autorisé à servir à l'industrie, détaché en congé
sans solde. Il s'est installé à BORDEAUX, créant une société de
constructions maritimes la "Société LABAT", qui deviendra "LABAT et
LIMOUZIN" dont il est le Président.
Le 25 février 1886, il entra à la Chambre de Commerce, et ses
travaux le conduisent à l'Académie de BORDEAUX, et à la société
philomathique qu'il préside. le 20 août il se présente à la
députation et est élu.
Il sera Membre de la Commission du Budget et de la Commission de
réforme générale de l'impôt.

Extrait Le messager de Paris / 11 septembre 1897
Extrait de wikipédia
L'inventeur émérite
En 1861, fort de ses connaissances techniques et sachant qu'il faut
améliorer les systèmes de halage pour être compétitif, il se lance
dans la mise au point du système indispensable de halage aux
dimensions appropriées des petits aux plus grands navires.
L'invention est présentée et médaillée lors de l’exposition
universelle de Londres en 1862.
Cette même année, il lance la construction d'une cale de halage ou
gril de carénage à glissements au chantier de l'Océan de Lucien
Arman à Bacalan qui sera opérationnelle en 1865. "Cette cale
inclinée parallèle à la rive mesure 90 mètres de long, sur 12 mètres
de large, possède plusieurs rampes qui s'avancent de 94 mètres dans
le lit de la rivière avec une pente uniforme de 7 centimètres par
mètre. La descente et la montée des traîneaux y sont opérées au
moyen de poulies et de cabestans mis en mouvement par une machine à
vapeur de la force de 40 chevaux. Elles sont disposées de manière à
pouvoir être divisées au besoin en plusieurs parties indépendantes,
chacune de ces parties peut recevoir isolément un navire d'un tirant
d'eau particulier, ou lorsqu'elles sont reliées entre elles,
permettre le halage des plus grands navires".
En 1863, il relance son projet de sortir hors de l'eau les plus
grands navires en construisant Rive Droite, un système inédit de
cale sèche, à la rencontre des quais de Brazza à Bordeaux et
Élizabeth Dupeyron à Lormont.
En 1866, MM. Labat et Moulinié, de la compagnie anonyme du Ray-Way,
obtiennent l'autorisation d'utiliser deux machines à vapeur
actionnant chacune une sonnette pour battre les pieux en vue
d'établir une cale de halage sur la rive droite à Lormont face au
domaine Videau, au droit du viaduc de Lissandre, à un endroit où les
eaux du fleuve sont le plus profondes. Ce gril de carénage est plus
avantageux que le précédent grâce à sa situation dans une partie de
la rivière qui lui offre une plus grande hauteur d'eau au-dessus de
l'étiage.
En 1867, M. Labat, alors directeur de la compagnie anonyme du Ray-Way,
inaugure sa nouvelle cale de halage sur la Garonne à Lormont. Elle
mesure 400 mètres de longueur parallèlement à la rive et s'avance à
32 mètres sous l'eau avec une pente de 30 centimètres par mètre. Le
traîneau est mû par un système de vis et écrous, actionnés par une
machine à vapeur de 40 chevaux. La cale de Lormont est pour Bordeaux
un instrument précieux que peu de ports possèdent encore. Les
paquebots d'une longueur de 130 mètres et du poids de plus de 3 000
000 kilogrammes, au moment du halage, y sont élevés en six heures ou
six heures et demie.
En 1878, pour l'exposition universelle de Paris, Henri Jean
Théophile Labat commande à Alphonse Terpereau une série de
photographies pour montrer le fonctionnement et l’usage de la cale.
Ces travaux présentés lors de l'exposition universelle de Paris en
1878 sont récompensés par la médaille d'or de l'exposition.
L'exposition maritime et universelle de mai à novembre 1907, sur
l'esplanade des Quinconces à Bordeaux, exposera la maquette du
Fairway pour réparation de bateaux de la maison Labat et Limousin
Industrie navale et maritime
Dès 1858, il est associé à Moulinié installé de 1841 à 1861 quai
Paludate / Sainte Croix.
Il crée l'entreprise Labat construction maritime et réparation
navale en 1860 (qui lui survit jusqu'en 1920) installée d'abord quai
des Queyries, puis à la rencontre des quais de Brazza et Élisabeth-Dupeyron
à Lormont.
En 1861, résolument tourné vers la construction maritime, il crée
avec son frère la société anonyme Labat qui s'installe à Bacalan. Il
construit alors de vastes ateliers de réparation maritime et de
construction de matériels de renflouage, et met au point le système
de cale de halage dont il est l'inventeur (et cette invention sera
réalisée à Rouen, Nantes, Angleterre, Fuzhou (Chine) et ailleurs.
En 1862, il fonde en association avec Mr Moulinié la compagnie
anonyme du Ray-Way, chargée de diffuser, construire et exploiter
l'invention et la future cale de halage de la compagnie, dont il
prend la direction.
En 1863, les chantiers Limousin, installés à Bacalan et Alizié &
Limousin installés à Lormont deviennent la Société Labat et Limouzin,
dont il prend la présidence. Il réalise alors la construction de
navires (cuirassés, frégates, monitors, batteries flottantes, etc.),
pour les commandes à destination de l'Espagne, l'Italie, Tunis, la
Russie, etc.
En 1886, dans les chantiers de la compagnie, Labat et Limouzin, quai
des Queyries, les 15 000 m2, qu'il ne cesse de moderniser, équiper
de hangars, pontons, outillages et forges, lui permettent de lancer
la réparation des paquebots transatlantiques.
Transport fluvial et maritime
En 1869, il fonde la Compagnie maritime Gironde et Garonne de
transport régulier avec des bateaux vapeur à roue à aubes, dont il
occupe la présidence du conseil d'administration.
L'homme distingué et d'influence
En 1877, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur1.
Le 25 février 1886, il devient membre de la chambre de commerce de
Bordeaux, et en 1886, il est élu membre à l'Académie des sciences
belles-lettres et arts de Bordeaux.
Il est membre de la ligue (politique) libre-échangiste.
Il est membre fondateur de la Société de sauvetage du Sud-Ouest et
de la société de Secours mutuel de Saint-Rémy
En 1888, il devient président de l'Académie des sciences
belles-Lettres et Arts de Bordeaux.
De 1892 à 1894, il est le président apprécié de la Société
philomathique de Bordeaux.
L'économiste
On lui doit un certain nombre d'études économiques :
Histoire de la réforme économique de 1860,
Clef des erreurs et contradictions de l'économie politique,
Secrets de la question économique et de la question sociale,
Causes de la crise économique et moyens d'y remédier, par M. T.
Labat,
Trois questions vitales pour le port de Bordeaux, par Théophile
Labat (1869), Éditeur et imprimeur : J. Péchade fils aîné (1869)
Comité des intérêts maritimes de Bordeaux. Marine marchande.
Conséquences de la loi de 1866 développées par T. Labat... dans le
grand meeting du 9 janvier 1870, en présence de M. Pouyer-Quertier,
1870, Auteur: Théophile Labat (1870), Rédacteur: de Théophile Labat
et Comité des intérêts maritimes de Bordeaux. Marine marchande
(1870), Éditeur: Impr. de A. Lavertujon (1870)
Conférence sur le port de Bordeaux du 11 décembre 1884, à Bordeaux,
sous les auspices de la Société philomathique... de Théophile Labat
(1885), Éditeur: Impr. de G. Gounouilhou (1885),
L'Économie politique à l'Académie de Bordeaux pendant le xviiie
siècle, 1888, Éditeur: Impr. de G. Gounouilhou (1888),
Syndicat pour l'amélioration du port de Bordeaux et la défense de
ses intérêts maritimes et commerciaux. Lettre adressée à la Chambre
de commerce de Bordeaux en réponse au questionnaire du Conseil
supérieur du commerce, relativement au renouvellement des traités de
commerce, Signé T. Labat, rapporteur (1890), Éditeur: Impr. de G.
Gounouilhou (1890),
L'Avenir du port de Bordeaux, 1890, éditeur-imprimeur : de G.
Gounouilhou,
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux. Séance
publique du 27 mars 1890. Discours de M. Théophile Labat,
éditeur-imprimeur : de G. Gounouilhou (1891),
L'homme politique
Conseiller municipal de Lormont, il est sollicité à la députation
par les industriels, il se présente le 20 août 1893 et est élu au
1er tour dans la 1re circonscription de Bordeaux, député de la
Gironde (troisième République). Théophile Labat est solidement
implanté dans les milieux industriels et commerciaux de la ville où
l'on peut apprécier sa tendance indépendante, modérée et même
conservatrice de ses opinions républicaines. Durant son mandat, sa
formation et son expérience le conduisent d'emblée à étudier les
problèmes économiques et fiscaux : aussi est-il membre de la
Commission du Budget et de la Commission de réforme générale de
l'impôt.
En 1894, il intervient contre le projet Jaurès d'impôt général et
progressif sur le revenu.
En 1895, il discute des droits de succession, refuse l'augmentation
des droits de douane sur les blés, défendant les droits des
agriculteurs et des céréaliers.
Violemment hostile au socialisme d'État et au collectivisme, il est
favorable à la participation des travailleurs aux bénéfices, et à la
liberté de contrat entre employés et employeurs.
Il consacre sa dernière intervention, le 16 juin 1896, aux problèmes
sociaux, en opposant aux méfaits d'une réglementation générale des
horaires et des salaires, les avantages qu'il espère d'une totale
liberté des contrats entre ouvriers et employeurs et d'un esprit
d'association et de coopération propre, selon lui, à régler la
question sociale. Face au socialisme de Jaurès, il incarne ainsi
l'aile droite de la majorité républicaine « opportuniste ».
Il est député de la Gironde (troisième République) de 1893 à 1896.
Âgé de soixante-deux ans, le 10 septembre 1896, il succombe en sa
demeure de Bordeaux à la suite d'une opération.
Notes et références
« Chevalier de la Légion d'Honneur - sur le registre de
culture.gouv.fr » [archive], sur www.culture.gouv.fr (consulté le 21
novembre 2013)
Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la IIIe République,
p. 270 à 272.
Archives départementales de la Gironde [archive]

Remerciements Bernard Dulou
Retour Génie maritime
|