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Officiers et anciens élèves -
Jean Bernard Jauréguiberry
(1815 - 1887)
Jean Bernardin
Jauréguiberry, né à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 26 août 1815 et
mort à Paris le 21 octobre 1887, est un amiral et un homme politique
français, sénateur et plusieurs fois ministre.
Par son exemple de
1870, il fut le précurseur de l'emploi à terre d'unités de fusiliers
marins, idée qui fut reprise en 1914.
Fils du capitaine du
port de Bayonne, il fut admis à l'École navale de Brest en novembre
1831. Embarqué en 1832 sur une frégate de 60 canons, la Melpomène,
il participa au blocus d'Anvers. Après être passé aspirant en 1832,
il servit en Afrique Occidentale de 1834 à 1836 sur l' Inconstant,
la Bordelaise puis la corvette le Créole, et de 1837 à 1840 au
Brésil, où il prit part, sur la Sapho, aux opérations sur le Paraña
et l'Uruguay et au blocus de Buenos Aires, et commanda pendant
plusieurs mois le cotre la Louise. Il fut promu enseigne de vaisseau
en février 1839, et servit alors au Levant de 1840 à 1841 sur l'
Embuscade, et dans l'Océan Indien de 1841 à 1842 sur l'Andromède. Il
passa lieutenant de vaisseau en décembre 1845. Il servit ensuite sur
l' Alger et l' Océan de 1846 à 1848, puis sur le Caton en 1849 et le
Valmy en 1852. Il commanda, de 1852 à 1854, l'aviso la Chimère au
Sénégal et aux Antilles, et, en 1855, la canonnière la Grenade
pendant la guerre de Crimée. Sa conduite lors des combats d'Eupatoria
et de Kinburn lui valut d'être nommé capitaine de frégate en
décembre 1856. En 1957, il est nommé Major de la division des
équipages à Toulon.
Pendant l'expédition de Chine, il reçut le commandement de la
Gironde, puis de la corvette Primauguet dans l'escadre de Rigault de
Genouilly. Pendant la Campagne de Cochinchine, il participa à
l'attaque des forts de Tourane en 1858, puis à la prise de la
citadelle de Saïgon, en février 1859, où il s'illustra lors de la
prise des forts de Ki-Hoa avec Henri Rieunier lieutenant de
vaisseau. Quand Rigault de Genouilly repartit vers Da Nang avec le
gros de ses forces en avril 1859, il resta commander la citadelle
avec une garnison franco-espagnole d'un millier d'hommes. Après une
attaque surprise d'une fortification vietnamienne le 21 April 1859
pendant laquelle il perdit de nombreux hommes, il resta assiégé dans
le fort Sud jusqu'à ce que les assaillants soient défaits à la
bataille de Kỳ Hòa le 25 février 1861. Commandant la Meurthe dans
l'escadre de Chine, il prit le camp de Tanggu, les forts de Bai He
et Pékin, ce qui lui valut trois citations. Il passa capitaine de
vaisseau en juillet 1860.
En octobre 1861, il fut nommé gouverneur du Sénégal, où il
poursuivit la politique d'expansion de Faidherbe, signant des
accords avec des chefs de tribu de la Casamance au sud du pays.
Émile Pinet-Laprade lui succéda le 13 mai 1863 et il rentra en
France pour prendre successivement le commandement des frégates
cuirassées la Normandie (1863 à 1865), et la Revanche (1867). Nommé
major de la Flotte à Toulon en 1869, puis contre-amiral le 24 mai
1870, il commanda en second l'escadre d'évolution en Mer du Nord à
bord de la frégate cuirassée l'Héroïne.
En septembre 1870, il fut chargé d'organiser la défense du Cotentin.
Puis, lors de l'invasion prussienne et après le siège de Paris, il
reçut le commandement de la 1re division du 16e corps d'armée de la
Loire, avec lequel il combattit, à la fin novembre 1870, au nord
d'Orléans : à Poupry, à Loigny et à Villepion. Sa conduite lui valut
d'être cité à l'ordre de l'armée. Il appartint à la délégation de
Tours, où était venu se réfugier le gouvernement. Il se conduisit si
brillamment à Coulmiers, et à Patay, les 1er et 2 décembre que le
gouvernement de la Défense le mit à la tête du 16e corps de l'armée
de Chanzy le 6 décembre, et le nomma vice-amiral le 9. Pendant la
retraite de cette armée vers Laval, il se distingua par sa vigueur
et sa ténacité, notamment à la bataille du Mans le 11 janvier 1871.
Après la guerre, le 8 février 1871, il fut élu, le 6e sur 9,
représentant des Basses-Pyrénées à l'Assemblée nationale, où il
siégea au centre droit, et où il vota les préliminaires de paix et
les prières publiques demandées par Cazenove de Pradines.
Ayant été
nommé préfet maritime à Toulon le 29 mai suivant, il se rendit à son
poste, où il s'occupa de réorganiser la Flotte.
Lors de la
promulgation de la loi sur l'incompatibilité des fonctions, il
choisit de donner sa démission de député le 4 décembre 1871, plutôt
que d'abandonner la carrière militaire. Il est remplacé par
Pierre-Charles Chesnelong.
Membre du conseil de l'Amirauté le 13 septembre 1875, il se porta
candidat aux élections sénatoriales dans les Basses-Pyrénées, mais
il échoua avec 254 voix sur 540 votants. Nommé commandant l'escadre
de la Méditerranée le 1er octobre 1876, puis président du conseil
des travaux de la marine, il fut élu par le Sénat sénateur
inamovible le 27 mai 1879, en remplacement de Léon de Maleville,
décédé, avec 168 voix sur 249 votants.
Il fut nommé par deux fois ministre de la Marine :
du 4 février 1879 au 23 septembre 1880, sous le gouvernement
Waddington et sous le premier gouvernement Freycinet
du 30 janvier 1882 au 29 janvier 1883, sous le second gouvernement
Freycinet et sous celui de Duclerc.
Il mit fin lui-même à
sa fonction ministérielle en donnant sa démission le 28 janvier 1883
à cause des tergiversations du gouvernement dans l'expédition du
Tonkin et de la discussion Ballue sur l'expulsion des princes.
Redevenu simple sénateur, il parla contre la loi d'expulsion, fit
retrancher le 24 mai 1883, lors de la discussion du crédit de 5,5
millions de francs pour le Tonkin, l'article relatif au commissaire
civil obligatoire.
En décembre, il fut rapporteur d'une nouvelle
demande de crédit de 20 millions pour le Tonkin.
Bien que siégeant à
la gauche du sénat, il vota le 22 juin 1886 contre l'expulsion des
princes.
Étant depuis 1885 le vice-président des forges et chantiers
de Méditerranée, ce fut lui qui représenta la France le 28 octobre
1886 à l'inauguration de la Statue de la Liberté.
Il mourut à Paris en 1887 à l'âge de 72 ans.
Il est représenté par l'un des 32 bustes de la galerie des bustes du
Sénat : Jean-Bernardin Jauréguiberry par Aristide Onésime Croisy.
En 1893, fut lancé le cuirassé Jauréguiberry puis en 1955
l'escorteur Jauréguiberry.
Il reçut les décorations suivantes :
Commandeur de la Légion d'honneur le 10 août 1861
Grand-Officier de la Légion d'honneur le 17 novembre 1870
Grand-Croix de la Légion d'honneur le 14 janvier 1879
Source et autres informations
Remerciements Bernard Dulou
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