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Officiers et anciens élèves -
Louis HEULIN
(1840 - 1860)
Né le 27 avril 1840 à
PARIS IIIe (Seine) - Décédé le 23 septembre 1860 à bord de la
"DORDOGNE", malade de la typhoïde
Fils de
François Vincent et de Marie Louise Alexandrine LEROY, mariés à
SAINT GERMAIN l'AUXERROIS
Père remarié à SAINT
LÔ (Manche ) le 22 juillet 1864
Entre dans la Marine en 1857.
Visite de l'Empereur et
de l'Impératrice en août 1858
En arrière plan,
derrière le "BRETAGNE", le "BORDA"
Remerciements Christophe
Canivet
Aspirant de 2ème classe
le 1er août 1859; port CHERBOURG.
Embarqué sur la
"DORDOGNE" et fait chevalier de la Légion d'honneur suite aux
combats contre des pirates en CHINE
Extrait Journal de la
campagne de Chine, 1859. 1860. 1861. Tome 2 / Par Charles de Mutrécy
Monument érigé à sa
mémoire, précisant sa date de décès (cimetière de Saint-Lô)
Remerciements Christophe
Canivet
Complément apporté par
Christophe Canivet :
J'ai peut-être
identifié les faits qui ont valu sa Légion d'Honneur à Louis HEULIN
!
Durant l'été 1860, le capitaine FAUCON, le commandant de la
Dordogne, avait été nommé à la tête des forces navales
franco-britanniques de l'ile de Chusan, pendant que le reste du
corps expéditionnaire partait à l'assaut des forts de Taku (au
pluriel, il y en a de chaque côté de l'embouchure du Pei-Ho, la
rivière qui mène à Pékin).
En juillet 1860, outre
la Dordogne, ses forces se limitaient peut-être à la canonnière
anglaise la Kestrel et quelques lorchas (bateaux chinois de coque
européenne mais de mature asiatique)
Le journal des débats
fait état d'une virée de la Kestrel, accompagnée d'une lorcha
équipée par 15 marins de la Dordogne, qui vint à bout de plusieurs
jonques de pirates chinois. Ce sont les seuls faits concernant
Chusan durant l'été 1860 publiés dans la presse européenne,
française ET anglaise, les seuls donc qui semblent avoir pu
justifier une Légion
Le commandant de la
Kestrel sera d'ailleurs pressenti pour recevoir la Légion d'Honneur
pour ces faits (il a reçu l'autorisation de Whitehall de recevoir
cette décoration étrangère)
En toute logique, du
moins la mienne mais je ne suis pas marin, outre que les faits
semblent correspondre (huit lorchas au lieu de sept jonques) :
- 1°) Si un Anglais
devait recevoir la Légion d'honneur pour des faits mêlant français
et anglais, on aura aussi voulu gratifier un français
- 2°) Si un seul
Anglais est gratifié, en l'occurrence leur commandant, par
parallélisme des formes, on ne va aussi gratifier que le seul
commandant côté français
- 3°) Comme la lorcha
est prise en remorque par la Kestrel, si c'est un simple lieutenant
qui commande le bâtiment anglais, le commandement de la lorcha
française sera confié à un officier de rang inférieur, donc enseigne
ou aspirant.
Or Le père Camille de
ROCHEMONTEIX, qui a rédigé la notice biographique dudit enseigne, le
comte Auguste-Humbert-Louis Berlion DE LA-TOUR-DU-PIN-CHAMBLY DE LA
CHARCE (1834 - 1892) n'évoque pas la Kestrel et ses différentes
prises de l'été 1860. A priori, ce n'est donc pas M. le comte qui
commandait la lorcha.
- 4°) L'auteur de la
lettre indiquant les noms des deux capitaines d'infanterie embarqués
sur la Kestrel (un français et un anglais) mais pas celui du
commandant de la lorcha, on peut supposer que celui-ci était d'un
rang subalterne voire qu'il était tout récemment arrivé en Chine
Voici ces faits :
Le Journal des débats
politiques et littéraires du 23 octobre 18601 publie une lettre
partie de Shanghaï le 16 août qui nous donne un exemple de ce modus
operandi :
À défaut de grands
événements de guerre, je puis vous entretenir d'une petite campagne
contre les pirates, d'autres disent les rebelles.
Une jonque appartenant
à l'évêque français de Ning-po avait été prise par des pirates et
emmenée à une des petites îles de l'archipel de Chusan. La
canonnière anglaise Kestrel2 se mit à sa recherche, montée par 20
hommes du 99e anglais, capitaine Burton, et par 20 hommes
d'infanterie française, sous les ordres du capitaine Auvergne. Elle
remorquait aussi une lorcha française, ayant à bord 15 matelots de
la Dordogne3. Arrivé à Beak-Island, le Kestrel y trouva la jonque
cherchée, entourée de six jonques chinoises que les pirates
s'empressèrent d'abandonner.
Le lendemain 23
juillet4, la canonnière se rendit à Wan-chiou, où, après un léger
combat contre les pirates, elle détruisit huit de leurs lorchas, en
n'éprouvant que des pertes insignifiantes.
Revenu à Chusan, le
Kestrel a fait encore une bonne capture. Il a saisi deux étrangers
fameux par leurs actes de piraterie : William Kenburn et Dutch John,
qui s'étaient réfugiés à bord d'un navire hambourgeois. Ces deux
malfaiteurs ont été livrés aux autorités européennes dé Chusan, où
ils sont actuellement prisonniers. »5
1 - Journal des débats politiques et littéraires 23/10/1860
2 - Littéralement, la
Crécerelle. So british ! La Crécerelle avait été mise à disposition
du capitaine FAUCON, commandant des forces franco-anglaises qui
croisaient autour de Chusan durant cet été 1860.
3 - Même indication du
côté britannique (The Royal Navy day by day p. 203)
4 - La liquidation des
prises des 23 et 25 juillet 1860 sera effectuée en 1864 (The London
Gazette 02/09/1864). Pour le moins, cela confirme les dates.
5 - Le Journal des
débats politiques et littéraires 11/11/1860 raconte la suite des
aventures de la Kestrel, courant août, mais on ne fait plus état de
renforts français à son bord ou l'accompagnant dans une lorcha.
Remerciements Stéphane
Giran
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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