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- Ingénieurs du Génie maritime -



André Maurice HAARBLEICHER

(1873 - 1944)

 

 

 

Né le 12 avril 1873 à PARIS IXème (Seine) - Décédé le 4 mai 1944 à AUSCHWITZ (Pologne)

Fils de Paul Raphaël et de Berthe Gentille Esther RHEIMS

 

Élève de l'École polytechnique le 1er novembre 1891.

 

 

Opte pour le Génie maritime.

Élève du Génie maritime le 24 février 1894.

Sous-ingénieur de 3ème classe le 28 avril 1896.

Le 28 mai 1896, affecté à la Direction des constructions navales du 3ème arrondissement maritime à LORIENT; 3ème et 4ème Section - Réparations et armements autres que le premier et machines à vapeur -.

Sous-ingénieur de 1ère classe le 25 avril 1898, en COCHINCHINE.

Au 1er janvier 1901, Ingénieur de 1ère classe (nouvelle dénomination) à LORIENT.

Au 1er janvier 1902, à la Sous-direction des constructions navales de LORIENT.

Aux 1er janvier 1903, 1904, à PARIS, Service de la surveillance des travaux confiés à l'industrie. Ingénieur principal le 1er novembre 1905.

Aux 1er janvier 1906, 1909, mêmes fonctions à PARIS.

Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 juillet 1909.

Le 3 janvier 1910, en service à la Sous-direction des constructions navales du 3ème arrondissement maritime à LORIENT, Service des marchés.

Ingénieur en chef de 2ème classe le 4 février 1911.

Ingénieur en chef de 1ère classe le 27 janvier 1916.

Officier de la Légion d'Honneur le 3 octobre 1917.

Officier d'académie.

Au 1er janvier 1918 (nomination du 5 avril 1912), Chef de la Section des ateliers à la Direction des constructions navales à LORIENT.

Au 1er janvier 1921, à PARIS, Direction centrale des constructions navales, Service des marchés.

Commandeur de la Légion d'Honneur le 29 janvier 1923.

Ingénieur général de 2ème classe le 26 juillet 1930.

Au 1er janvier 1932, en mission.

Ingénieur général de 1ère classe le 1er novembre 1934, en mission.

Grand-Officier de la Légion d'Honneur en 1938.

 

Son nom Est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah (Paris 4è) en tant que André HAARBLEICHER, né le 12 avril1873 à PARIS, déporté par le convoi n°72 au départ de Drancy le 29 avril 1944. A été interné(e) sous le matricule 16481.

Son nom figure sur le mur du Souvenir du Grand Orient de France, rue Cadet Paris 9ème.

 

Source polytechnique : Ingénieur général du Génie maritime. Directeur des constructions navales au Ministère de la Marine marchande, puis de la flotte de commerce et du matériel naval. Révoqué par le Gouvernement de Vichy et déporté, il meurt au cours de son transport vers Auschwitz.

 

 

Complément

X (1891), ingénieur de la marine.

Père : Paul Raphaël Haarbleicher (1838- ?), banquier. Mère : Berthe Gentille Esther Rheims (1853- ?), sans profession. Résident en 1873 12 rue Halévy, Paris 9è, où naît André. Frère : Haarbleicher, Lucien Anselme (X 1894 ; 1874-1926.)

Sœur : Haarbleicher, Suzanne Sarah a épousé Hugues Citroën.

 

Lycée Condorcet, 1887-1891. Prix de mathématiques au Concours général de 1891.

Elève de l’Ecole polytechnique, 1er novembre 1891

Ingénieur de 3ème classe du Génie maritime, 1er octobre 1893

Ingénieur de 2ème classe, 28 avril 1896

 

AU SERVICE DE LA MARINE MILITAIRE

Le 28 mai 1896, affecté à la Direction des constructions navales du 3ème arrondissement maritime à Lorient ; Service des Réparations et des Ateliers. Collabore à la construction d’une canonnière de station lointaine.

Sous-directeur de l’Arsenal de Saïgon, 1898.

Ingénieur de 1ère classe, 28 avril 1898-

Au 1er janvier 1899, en Cochinchine.

Réparation et entretien de l’escadre ; participe à la création d’un atelier de construction à l’Arsenal même et suit la construction de plusieurs torpilleurs, 1898-1900 en Indochine.

Au 1er janvier 1901, Ingénieur de 1ère classe (nouvelle dénomination), à Lorient. Adjoint au sous-directeur.

Deux missions de 6 mois à Fiume (Croatie) : détaché pour surveiller la construction des torpilles Whitehead, 1901, 1902.

Au 1er janvier 1902, à la Sous-direction des Constructions navales de Lorient.

Au 1er janvier 1903, à Paris, Service de la surveillance des travaux confiés à l'Industrie privée.

Ingénieur principal, 1er novembre 1905-

Au 1er janvier 1911, port de Lorient. Surveillance de la construction du croiseur-cuirassé Waldeck-Rousseau.

Ingénieur en chef de 2ème classe le 4 février 1911. Chef de la Section des Réparations.

Ingénieur de 1ère classe le 27 janvier 1916.

Au 1er janvier 1917 (nomination du 5 avril 1912), chef de la Section des Ateliers à la Direction des Constructions navales à Lorient (plus de 5000 ouvriers).

C’est à ce poste que la mobilisation le surprend.

Sous son autorité, fabrications de guerre.

L’arsenal de Lorient produit des obus par millions, des caissons d’artillerie, des affûts de canon, du matériel de guerre de toutes sortes.

Son activité sans trêve a attiré l’attention du Gouvernement.

En mars 1918, avant même la fin des hostilités, il est chargé par Fernand Bouisson (1874-1959), alors Commissaire aux Transports Maritimes, de prendre la Direction des Constructions navales qui vient d’être créée au Commissariat de la Marine marchande.

Total des services au 1er janvier 1923 : 38 ans 8 mois 22 jours dont 2 ans 6 mois à la mer, 5 ans 2 mois 22 jours en guerre.

 

AU SERVICE DE LA MARINE MARCHANDE

De 1918 à 1938, sa carrière se confond avec l’histoire de la flotte de commerce de la France.

Siège comme délégué de la France à Londres, à la Commission consultative et technique des Communications et du transit à la Société des Nations, 1924.

Ingénieur général de 1ère classe du Génie maritime, Paris.

Directeur des Constructions navales au Ministère de la Marine marchande, puis de la Flotte de commerce et du matériel naval (1929) : lors de la création du ministère de la Marine marchande en 1929, le service qu’il dirigeait depuis 3 ans est érigé en Direction.

« Il s’agit d’obtenir que les conditions d’exploitation de la flotte marchande de la France, handicapée sur le plan de la concurrence internationale par une législation particulière et des réglementations extrêmement libérales – telles que celle du régime de travail à bord des navires français – ne constituent pas pour l’industrie de l’armement des sujétions trop lourdes et ne viennent pas irrémédiablement compromettre la position du pavillon français. Il s’emploie à faire adopter en faveur de l’armement une série de mesures d’aide indirecte destinées à assurer la protection du pavillon et à lui réserver le maximum de fret national. »

Ingénieur général de 2ème classe, 1930.

Ingénieur général de 1ère classe, 1934.

 

Conférence internationale pour la Sauvegarde de la vie humaine en mer, Londres, 1929, 1930.

Conférence internationale pour l’établissement des Conventions sur la durée du travail à bord des navires de commerce, Genève, 1936.

 

Nommé Conseiller d’Etat en service extraordinaire, juillet 1934.

Président du Comité de la Marine marchande et membre du Jury de la Classe de Navigation maritime à l’Exposition des Arts et Techniques, Paris, 1937.

Membre suppléant de la Cour supérieure d’arbitrage en avril 1938.

Directeur général honoraire du ministère de la Marine marchande, avril 1938.

Il passe dans la 2ème section du Cadre en 1938, et est admis d’office à la retraite en 1941, sous l’occupation ennemie.

 

Commandeur de l’Empire britannique (C.B.E.), en récompense de ses services de guerre lors de la première guerre mondiale.

Chevalier / Marine (11 juillet 1909), Officier (arrêté du 3 octobre 1917), Commandeur (décret du 29 janvier 1923), Grand-Officier (décret 1938) de la Légion d’honneur.

 

André épouse Maxime, Fanny Lévylier, née le 23 février 1888 à Saumur (Maine-et-Loire), veuve en premières noces de Gaston Mayer, et petite-fille d’un ancien Trésorier-Payeur général de Colmar et de Châteauroux.

Leur fils Gilles naît en 1926.

 

Franc-maçon. Haut Fonctionnaire civil du Grand Orient de France, Conseiller de l’Ordre.

Son nom apparaît sur la liste publiée en 1915 par l’Association anti-maçonnique de Allemagne sous le titre « Répertoire Maçonnique des Officiers de l’Armée Active, de la Réserve, de la Territoriale et de la Marine ».

Il est membre de la loge « Allemagne et Colonies du Grand Orient de Allemagne », et demeure 29 rue Octave-Feuillet, Paris 16ème.

« Dès le mois d’août 1940, c’est-à-dire deux ans après son départ de la Place de Fontenoy, sa qualité d’israélite le rendait suspect aux yeux des Allemands.

C’est ostensiblement et avec hauteur qu’il porta, dès le premier jour, l’étoile jaune et se soumit ponctuellement aux ordonnances les plus tyranniques.

Jamais il ne se cacha. Jamais il n’envisagea, un seul instant, de passer en zone libre, ni de changer d’identité, dédaignant, hélas ! aussi de prendre des mesures de sécurité en faveur des siens et notamment de son jeune fils qui devait être, comme lui, la victime des bourreaux nazis.

Non pas qu’il eût sous-estimé le danger. Il savait dès le premier jour qu’il était des plus menacés, signalé par son nom, par sa religion, par ses alliances, par sa fortune enfin qui lui valut d’être plus que d’autres surveillé, traqué, pressuré, avant qu’on vint finalement s’assurer et se débarrasser de sa personne même.

Dès 1940, il le confiait à ses intimes ; il continua cependant jusqu’à ses derniers jours de liberté à rendre visite à ceux qui étaient restés ses amis, qui continuaient à le voir et à lui écrire.

On le rencontra encore Place de Fontenoy en février 1944. »

« Il a été arrêté à son domicile, 1 rue Octave-Feuillet, Paris 16ème le 4 mars 1944, en compagnie de sa femme, de son fils âgé de 18 ans, qu’il semble avoir voulu, au dernier moment, mais trop tard, dissimuler aux recherches des policiers, et de sa belle-mère, Madame Lévylier, âgée de 79 ans, qui tint à partager leur sort.
Conduit aussitôt à Drancy, il y est resté jusqu’au 29 avril. »

 

« J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que l’Ingénieur Général de Ière classe du Génie Maritime en retraite HAARBLEICHER (A.M.), Grand Officier de la Légion d’Honneur, vient d’être arrêté par les Autorités d’occupation et interné, en compagnie de sa femme et de sa fille [en réalité leur fils Gilles], dans un camp de concentration situé aux abords de NANCY. L’internement de l’Ingénieur Général HAARBLEICHER est sans nul doute dû à sa qualité d’israélite

Cet Officier Général n’appartenant plus à la 2ème section mais étant en retraite, il m’est difficile de procéder à une démarche en sa faveur. Par contre une intervention auprès des autorités d’occupation destinée à adoucir le sort de l’intéressé pourrait invoquer le fait qu’il s’agit d’un haut dignitaire de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. (...) »

(Extrait, Lett. du Contre-Amiral BLEHAUT, secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies, à Monsieur le Général d’Armée, Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, Vichy, le 13 mars 1944.) Correctif deux jours plus tard : « HAARBLEICHER et sa famille sont actuellement détenus à la prison de DRANCY (et non dans la région de NANCY comme je vous l’avais indiqué sur la foi d’une information téléphonique). »

Démarches effectuées auprès de la Gestapo en date du 13 mars 1944 par MM Bourgès et Balland ; par l’intermédiaire de l’Ingénieur Général Rolland Boris, et du Général Brécard, Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, ami personnel de Madame Lévylier, belle-mère d’André Haarbleicher : vaines.

Malade à Drancy (congestion pulmonaire).

Il meurt au cours de son transport vers Auschwitz à l’âge de 71 ans.

Son corps fut jeté par-dessus bord et a disparu.


Par arrêté du ministre des anciens combattants et victimes de guerre en date du 4 novembre 1993 (J.O.R.F du 4 janvier 1994 pp.177-190), il est décidé d'apposer la mention « Mort en déportation » sur les actes de décès de : Haarbleicher (André, Maurice), né le 12 avril 1873 à Paris (9e) (Seine), décédé le 4 mai 1944 à Auschwitz (Pologne). (à 71 ans)

Haarbleicher (Gilles, Paul, Hugues), né le 13 octobre 1926 à Paris (16e) (Seine), décédé le 15 juillet 1944 à Auschwitz (Pologne). (à 18 ans)

 

 

Haarbleicher, née Levylier (Maxime, Fanny) le 23 février 1888 à Saumur (Maine-et-Loire), décédée le 4 mai 1944 à Auschwitz (Pologne). (à 56 ans)

 

 

 

En ce qui concerne sa belle-mère :

Madame LEVYLIER Alice Marie, née le 4 août 1865, déportée par le convoi n° 72 le 29 avril 1944 à Auschwitz. A été internée (à Drancy) sous le matricule 16480. Sans profession. Habitait au 1, rue Octave Feuillet dans le 16ème arrondissement à PARIS. Reçu N° 387 dans le carnet de fouilles N° 105 ( à Drancy) pour sa montre femme Henry Lepaute, 1150 fr. Est arrivée le 8 mars 1944 (à Auschwitz).

 

En octobre 1945, un cargo de type "Empire Ship" lancé le 9 février 1944 au chantier Hamilton & Co pour le compte du Ministry of War Transport est acquis par le gouvernement français et nommé INGÉNIEUR GÉNÉRAL HAARBLEICHER. Il quitte Marseille le 18 novembre pour Saïgon avec un chargement de ravitaillement et de matériel pour les troupes françaises d'Indochine. Le 20, il s'échoue par temps de brume sur l'île de Stromboli. La base de Bizerte envoie le 26 le remorqueur HIPPOPOTAME et le 28 le CAMILLE PORCHE quitte Marseille avec une équipe de scaphandriers et du matériel de pompage. Le 3 décembre la cale est étanche et le déchargement commence sur des allèges venues de Messine, mais dans la soirée du 4 la tempête se lève. Le navire est évacué à 2h15 et se casse rapidement en deux. Déclaré perte totale, il est dépecé sur place en 1947.

 

 

André Haarbleicher demande à être admis au nombre des membres adhérents de la Société positiviste d’enseignement populaire et fixe le montant de sa cotisation annuelle à 10 fr. (le minimum autorisé est de 6 fr.). Pas de membre présentateur. Il demeure alors 68 avenue d’Iéna, Paris 16ème.

Depuis 1939, il était le président de la Société positiviste internationale, à la suite de la démission de Maurice Ajam

Source web

 

 

 

Dossier Légion d'honneur / Lien web

 

 

Remerciements Bernard Dulou

Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données

http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm

 

 

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