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- Officiers et anciens élèves -

 


Georges Zozime FRICHEMENT

(1895 - 1947)

 

 


 

Né le 12 décembre 1895 à TOULON (Var) - Décédé le 28 novembre 1947 à MENHABA, ALGÉRIE.


Fiche Mémorial 

 

Entre dans la Marine en 1914.

Enseigne de vaisseau de 2ème classe le 1er juin 1917; port TOULON.

Enseigne de vaisseau de 1ère classe le 13 juillet 1918.

Au 1er janvier 1921, sur l'aviso "ARRAS", École de perfectionnement des Officiers de Marine.

Lieutenant de vaisseau le 6 septembre 1921.

Officier breveté Canonnier.

Chevalier de la Légion d'Honneur.

Au 1er janvier 1932, port TOULON; inscrit au tableau d'avancement.

Capitaine de corvette, Commandant le torpilleur "MARS" le 15 septembre 1934.

 

Extrait Ouest-France / 9 décembre 1937

 

Capitaine de frégate, Commandant le contre-torpilleur "ALBATROS" en septembre 1941.

Capitaine de vaisseau.

En 1947, en service à l'Inspection des forces terrestres maritimes et aériennes.

 

Compagnon du Général LECLERC, il décède avec lui dans l'accident du bombardier B-25 Mitchell qui s'écrase au lieu-dit MENAHBA à 70 km au Sud de COLOMB-BÉCHAR; ALGÉRIE.

Inhumé à La SEYNE-sur-MER, tombe 1407, allée 7.

 

 

Extrait Libération / 28 novembre 1997

L'inconnu du dernier vol du général Leclerc. Il y a cinquante ans, le général Leclerc mourait dans un accident d'avion au Sahara. Ils étaient treize à bord. Un de trop.

MERCHET Jean-Dominique

Lorsque la colonne de secours arrive, les corps brûlent encore. Le médecin de Colomb-Béchar compte treize troncs. Une tête manque; on ne la retrouvera pas. Sur l'un des cadavres, les militaires découvrent un portefeuille à demi calciné et une chevalière, plus loin un morceau de canne. C'est lui. Le général d'armée Philippe Leclerc de Hautecloque vient de mourir dans un accident d'avion. Nous sommes le 28 novembre 1947, il y a tout juste cinquante ans. Leclerc venait de fêter son quarante-cinquième anniversaire.

L'endroit n'a pas vraiment de nom. La voie ferrée qui relie Oran à Colomb-Béchar, dans l'ouest de l'Algérie, quitte là un vaste plateau désertique et s'engage dans des collines, laissant, à main gauche, le djebel Orreit. Les débris de l'avion, qui a percuté le remblai du chemin de fer, sont éparpillés sur plusieurs dizaines de mètres. L'arrière de l'appareil est à gauche des rails, les moteurs quarante mètres plus loin, sur la droite. Le kérosène, répandu sur le sol, est en feu. Partout des morceaux d'hommes. En ce milieu d'après-midi, le temps est maussade. Le vent souffle par rafales du secteur sud-sud-ouest, soulevant des nuages de sable. Le ciel est bouché et, parfois, une petite pluie tombe. C'est le spectacle qui s'offre au lieutenant-colonel Dudezert et aux hommes venus constater l'accident. Il n'y a rien de plus à faire que de ramener les morts. A 20 heures, la colonne est de retour à Colomb-Béchar, à 56 kilomètres au sud. Les véhicules ont traversé el Menabha: quelques baraques, un semblant de gare perdu dans ces confins sahariens, où se croisent deux pistes et la ligne Mer-Niger.

Tri macabre. Des légionnaires rendent les honneurs militaires. Puis, à l'hôpital, les médecins peaufinent leur tri macabre. Il y a treize corps. Le lendemain, l'officier d'état civil dresse donc treize actes de décès et, le 2 décembre, ce sont treize cercueils qui seront débarqués de l'autorail, en gare d'Alger. Dans l'armée de l'Air, c'est la stupeur. D'après le manifeste d'embarquement, à l'aéroport d'Oran-La Sénia, il n'y avait que douze personnes à bord de l'avion personnel de Leclerc. Quatre membres d'équipage: le lieutenant Delluc, pilote, le lieutenant Pilliboue, navigateur, l'adjudant Guillou, mécanicien, et le sergent-chef Lamotte, radio. Et huit passagers: le général Leclerc, les colonels Fouchet, du Garreau de La Méchénie, Clémentin, Fieschi, le capitaine de vaisseau Frichement, le commandant Meyrand et le sous-lieutenant Miron de L'Espinay. Qui est le treizième? Aujourd'hui encore, le mystère n'est pas résolu. Personne n'a jamais réclamé le corps de cet individu qui, «étant complètement déchiqueté, n'a pu être identifié».

Guerre froide. La France n'a pas le temps de s'interroger sur ce treizième homme. Elle est atterrée par la mort du libérateur de Paris. Un héros ne peut mourir aussi sottement. Il faut du mystère, du complot, de l'attentat. Alors que le pays entre dans la guerre froide, la droite et les socialistes soupçonnent un coup des communistes. Les communistes, eux, pensent que de Gaulle aurait pu éliminer un rival politique. D'autres encore accusent les Britanniques, pour de sombres histoires de concessions pétrolières dans le Sahara. Finalement, l'armée de l'Air conclut à l'accident, l'impute à la météo, mais accuse le pilote de «faute grave et d'indiscipline de vol». Le lieutenant Delluc n'est plus là pour s'expliquer.

Ce n'est pas le pilote habituel du général Leclerc. Celui-ci, le lieutenant Legoc, est malade. A Villacoublay, le commandant du Groupe de liaison aérienne ministériel (Glam) a désigné Delluc pour le remplacer. Il en est à son sixième vol pour Leclerc. Avec 2 000 heures de vol, Delluc n'est pas un débutant. «Très consciencieux, sérieux, pondéré», dit de lui un autre pilote. Il a fait la guerre dans les bombardiers lourds Halifax. 36 missions de combat, depuis la Grande-Bretagne, du 15 mai au 29 décembre 1944.

Le 28 novembre, sa mission consiste à emmener le général Leclerc et son état-major d'Oran à Colomb-Béchar, d'où ils doivent repartir pour Timimoun. Leclerc, inspecteur général des forces terrestres, navales et aériennes en Afrique du Nord, est en tournée. Venant de Paris, il est arrivé le 26 à Oran. Le lendemain, il assiste à des manœuvres combinées et s'adresse à ses troupes: «J'ai vu récemment de hauts, de très hauts éléments civils, et je puis vous assurer que tous comptent principalement sur l'armée comme le seul élément de la nation ayant su se maintenir à la hauteur de sa mission.» Puis il se rend à dîner chez le préfet, qui l'entretient de ses soucis. Les cheminots sont en grève et Leclerc lui assure le concours de l'armée.

Le lendemain matin, le général Leclerc est attendu sur la base aérienne de La Sénia. Décollage prévu à 10h15. La météo n'est pas bonne. Le bulletin du matin précise que «le trajet Oran-Colomb-Béchar se situe en marge sud-est d'une importante perturbation ["] Une aggravation générale est prévue par l'ouest avec formation de nombreux vents de sable». Le pilote hésite, puis décide d'y aller quand même. Leclerc n'est pas du genre à apprécier les contretemps. Et son avion, un B 25 Mitchell, dispose d'une autonomie suffisante pour rebrousser chemin et revenir à Oran s'il ne peut se poser à Colomb-Béchar. Un autre pilote, qui doit effectuer le même trajet, mais avec un Junkers 52 Toucan «aux pattes plus courtes», renonce.

Ancien bombardier. Le général arrive, salue et monte à bord du Tailly, son bimoteur personnel. C'est un ancien bombardier moyen, aménagé spécialement en transport d'autorités, avec un petit bureau et des couchettes. Le pilote lui parle du mauvais temps. «On passera quand même», lui répond Leclerc. Décollage pour une arrivée prévue à 11h45. Treize minutes plus tard, le pilote, inquiet, demande un nouveau point météo à Béchar. Son radio reçoit la réponse en morse: «Pluie faible intermittente, visibilité six à dix kilomètres. Plafond: 10/10 vers 500 mètres, sommets bouchés. Vent: secteur sud, 50 à 60 km/h avec rafales.» Pas terrible, mais ça passe encore. Le B 25 poursuit son vol à 8 000 pieds. A cette altitude, les vents sont forts. Sans doute plus de 100 km/h et ils soufflent de face.

«En visuel.» A 11h34, un «relèvement gonio», transmis par Colomb-Béchar, lui indique sa position. L'instrument est imprécis, tous les pilotes le savent. Ils n'aiment pas voler en s'en remettant uniquement à ces appareils de radionavigation. Douze minutes plus tard, le Tailly passe à la verticale de la station de Bou-Arfa. L'équipage aperçoit la voie ferrée. Un coup d'œil sur la carte. Le lieutenant Delluc prend sa décision. Il vire de l'aile sur la droite et descend pour s'accrocher «en visuel» à la voie ferrée, qui file vers Colomb-Béchar. L'avion vole à une vingtaine de mètres du sol, à 250 km/h. Le long de la voie, qui traverse un vaste plateau désertique, des témoins le voient passer. Peu avant midi, des collines se profilent à l'horizon. Le pilote réduit sa vitesse. A l'approche du relief, il tente de reprendre un peu d'altitude. Les commandes mollissent, l'aiguille du badin (qui indique la vitesse par rapport à l'air) régresse brutalement, l'horizon artificiel décroche. L'avion bascule vers l'arrière. Le B 25 est connu pour ce défaut à faible vitesse. D'habitude, le pilote parvient à récupérer. Là, non. Il est 12h01. Le Tailly s'écrase. Ils sont douze à bord. Et l'inconnu.

 

Autres informations / Lien web
 

 

Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données

http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm

 

 

 

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