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- Officiers et anciens élèves -

 

 

Bénigne Hippolyte FORNIER DUPLAN

(1826 - 1857)

 

 

Né le 27 mars 1826 à ROCHEFORT (Charente-Maritime) - Décédé le 20 septembre 1857 à bord du "CATINAT, au mouillage à l'embouchure sud du ROK BOK, Golfe du TONKIN).

Fils de Bénigne Eugène, Officier de Marine.

 

Entre dans la Marine en 1841.

Aspirant le 1er septembre 1841; port ROCHEFORT.

Enseigne de vaisseau le 1er novembre 1847.

Au 1er janvier 1849, sur la corvette "TRIOMPHANTE", Station de l'OCÉANIE et des côtes occidentales d'AMÉRIQUE ( Cdt Marie SOCHET).

Lieutenant de vaisseau le 12 août 1854.

 

Acte de décès rédigé à bord du "CATINAT" le 20 septembre 1857, transcrit à l'État-Civil du Greffe de ROCHEFORT le 7 juin 1860 (Acte N° 349).
 

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Complément

Fils de Bénigne Eugène, Officier de Marine.

Né le 30 mars 1788 à Orléans (Loiret) - Décédé le 29 novembre 1872 à Rochefort

Capitaine de vaisseau, officier de la Légion d'honneur

28 avril, 1844 Japon : Intervention de navires français commandés par Fornier-Duplan dans les Ryukyu sous le prétexte de porter secours à des naufragés.

1844 : l'expédition du Français Fornier-Duplan débarque à Okinawa, les japonais refusent d'ouvrir des relations commerciales, mais le Français apprend sa langue à un Japonais.

Quant à la France, qui avait fait explorer les mers du Nord par Laperouse de 1785 à 1787 et qui devait conclure avec la Chine le traité de Whampoa en octobre 1844, elle commençait de s'intéresser au Japon. Selon un plan du contre-amiral Jean-Baptiste Cecille, commandant de la flottille française de l'Extrême-Orient, la corvette Alcmène commandée par Fornier-Duplan, entra le 28 avril 1844 dans le port de Naha, île d'Okinawa, chef lieu de l'archipel des Ryû-Kyû. Son but était d'annoncer la prochaine visite de l'amiral Cécille, qui désirait négocier un traité de commerce et d'obtenir l'autorisation de laisser à Naha deux "interprètes" destinés à apprendre la langue japonaise : le père Forcade de la Société des Missions Etrangères, et un catéchiste chinois, Augustin HO.

Lieutenant de vaisseau le 22 août 1821; port ROCHEFORT.

Chevalier de la Légion d'Honneur.

Capitaine de corvette le 1er septembre 1832.

Au 1er janvier 1841, Sous-Directeur des mouvements du port de ROCHEFORT.

Le capitaine de lacorvette l'Alcmène, M. Fornier-Duplan, chargé par l'amiral d'une lettre pour le roi Thieu-tri, se rendit à Tourane, et, après une assez longue négociation, obtint la liberté du vicaire apostolique de la Cochinchine. Ge double service rendu par notre marine aux missions catholiques eut un salutaire effet. On cessa de rechercher aussi activement les prêtres européens, quand on eut reconnu que leur arrestation ne manquait jamais d'attirer sur les côtes du royaume annamite ce qu'on voulait éloigner avant tout, les navires de guerre étrangers.

La corvette de charge l'Adour, commandé par M. Fornier Duplan, capitaine de corvette, arrive en rade de l'ile d'Aix le 7 septembre 1838, venant de l'île de Bourbon; part de Rochefort le 21 octobre; arrive à Brest le 24 du même mois ; part le 10 décembre pour les Antilles; arrive à la Martinique le 13 janvier 1839; arrive à Brest le 4 mars; part le 5 avril pour Montevideo

 

 

Complément concernant son père :

Le récit qui suit fut d’évidence l’objet d’une conférence ; c’est un manuscrit que l’on peut dater des années 1910, d’après une incise au cœur du texte, manuscrit transmis par un canal familial au milieu d’archives administratives relatives à la carrière du médecin de marine Louis, Marie, Paul Julien-Laferrière, lui-même rochefortain et auteur possible de ce récit. Cette retranscription est strictement fidèle au manuscrit, y compris dans l’orthographe des noms propres.

Campagne de l’Alcmène, du port de Rochefort, dans les mers de Chine, de 1843 à 1846, d’après le journal du commandant Fornier-Duplan.

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Avant de résumer devant vous les souvenirs de campagne en Extrême-Orient du commandant de l’Alcmène, je crois devoir vous présenter quelques mots de biographie destinés à vous faire connaître l’auteur de ce journal de bord.

Fornier-Duplan (Bénigne, Eugène) naquit à Orléans en 1788 ; dès l’âge de 9 ans il avait pris la mer ; à 15 ans il était aspirant, enseigne à 21 ans. Pendant quatorze mois, il fut prisonnier sur ces horribles pontons d’Angleterre, d’où il revint avec une nouvelle ardeur, et c’est lui peut-être qui tira le dernier coup de canon sur mer contre les Anglais : à la veille de Waterloo, le 17 juin 1815, il tombait frappé de neuf blessures dans un combat contre le brick anglais le Pilote.

Le gouvernement des Bourbons l’oublie d’abord ; il obtint enfin quelques réparations : en 1821 il fut nommé lieutenant de vaisseau, décoré de la Légion d’honneur la même année, et peu après fait chevalier de Saint-Louis.

Capitaine de corvette en 1832, il remplit avec distinction les importantes fonctions de chef d’état-major dans l’escadre des Dunes que, ni les dangers de la mer du Nord, ni les rigueurs de l’hiver, ne purent empêcher de maintenir le blocus des bouches de l’Escaut pendant le siège d’Anvers.

Fornier-Duplan était capitaine de frégate lorsqu’il prit le commandement de l’Alcmène ; c’est en cours de campagne, en 1843, qu’il fut promu capitaine de vaisseau. A son retour en France, il fut fait officier de la Légion d’honneur ; il avait reçu du St Père la croix de Grégoire le Grand, en reconnaissance de son intervention à Hué, en faveur de Mgneur Lefèvre, coadjuteur du vicaire apostolique de la Cochinchine.

Atteint par la limite d’âge en 1848, Duplan rentra dans la vie privée et jusqu’à l’âge de 70 ans, il se consacra aux intérêts de la ville de Rochefort devenue, par suite de son mariage, son pays d’adoption. Ils furent nombreux et estimés les services qu’il sut rendre à ses concitoyens dans les fonctions de conseiller municipal, d’administrateur de l’hôpital St Charles, et de la caisse d’épargne de Rochefort.

De cruelles épreuves lui étaient réservées ; il avait donné à la patrie ses trois fils, et tous trois le devancèrent dans la mort : l’aîné, qui servait dans l’infanterie de marine, succomba en 1856 dans une épidémie à la Martinique ; le second, lieutenant de vaisseau à bord du Catinat, mourrait l’année suivante dans les mers de Chine ; enfin, le dernier tombait le 24 juin 1859, sur la colline de Solférino, teignant de son sang le drapeau du 72ème de ligne qui lui avait été confié.

En 1872 le commandant Fornier Duplan, âgé de 84 ans, mourut à Rochefort. Il laissait une fille mariée au lieutenant-colonel Duchêne de l’infanterie de marine, dont un des fils, brillant élève de St Cyr, puis breveté de l’Ecole Supérieure de guerre, mourait au Tonkin, jeune chef de bataillon d’infanterie de marine.

Arrivé au terme de sa carrière militaire Fornier Duplan réunit dans une espèce de « journal », selon ses propres expressions, les notes prises au cours de son commandement de l’Alcmène dans les mers de Chine, de 1843 à 1846. Au courant de sa plume, il a tracé comme un tableau en raccourci de la vie maritime et politique en Chine il y a quelques 70 ans. Durant ces trois années, sa corvette a parcouru en tous sens les mers de l’Extrême Orient et, si à l’heure actuelle, maîtres de la vapeur et aidés par les progrès de l’hydrographie, les navigateurs n’affrontent pas, sans soucis, ces parages, quelle haute idée ne doit-on pas avoir de ces capitaines d’autrefois qui, aussi prudents que hardis, s’exposaient aux difficultés d’une navigation hasardeuse, obligés de subir tous les caprices des vents, et incessamment exposés à rectifier à leurs dépens les erreurs des cartes.

Ces souvenirs écrits il y a plus de soixante années n’étaient pas dans l’esprit de leur auteur destinés à la publicité, aussi nous pensons que nous ne ferons que répondre aux instructions du commandant et au désir de sa famille, si nous passons sous silence certains faits, certains jugements présentés sous une forme peut être sévère à l’égard de personnes dont il est au moins inutile de révéler les faiblesses et dont nous tairons ou modifierons quelque peu les noms.

Le 22 février 1842, le capitaine de frégate Fornier Duplan prend le commandement de la corvette l’Alcmène qui se trouvait alors dans le port de Rochefort.

En vertu des ordres du ministre, la corvette devait être réparée et mise en état d’entreprendre n’importe quelle campagne. Elle entre au bassin le 26 février, mais le Préfet maritime, convaincu qu’elle n’armerait jamais, prescrivit de se borner aux seules réparations indispensables, et l’on se contenta de visiter les fonds. Une réflexion de Duplan prouve que ce qui se passait dernièrement dans nos arsenaux ne datait pas d’hier. « Un jour, dit-il, l’amiral me fait appeler pour me demander ce que je faisais d’une quarantaine d’ouvrier employés à bord ; je lui répondis que je ne les voyais même pas ; qu’on apercevait bien parfois 2 ou 3 hommes se promenant un mètre à la main, mais que c’était tout, et qu’il fallait qu’il se renseignât auprès du directeur du génie ».

Le 25 novembre, arrive l’ordre de se disposer pour la station des mers de Chine. Le ministre disait qu’il ne doutait pas que d’après ses dépêches précédentes, L’Alcmène ne fût déjà en état de prendre la mer. On n’osa pas dire qu’on n’avait rien fait et l’on remplaça hâtivement les bordages en sapin du pont supérieur ; il en résulta que le pont n’étant plus droit, l’on y vit séjourner l’eau par plaques envahissant souvent les chambres et toute la batterie.

Le 29 décembre 1842, l’Alcmène quittait le port de Rochefort remorqué par le vapeur le Voyageur et mouillait en rade d’Aix d’où elle appareillait le 3 janvier 1843.

Son état-major comprenait : le commandant, deux lieutenants de vaisseau, trois enseignes, un commis d’administration, deux chirurgiens, quatre élèves, deux volontaires. L’équipage était de 240 hommes. Peu s’en fallut que l’on eût alors à déplorer un sinistre analogue à celui tout récent de la Vienne. Dès le 4 janvier, le vent passe à l’Ouest, la mer est très grosse, tous les hublots font de l’eau, l’entrepont est envahi, et l’on doit faire jouer constamment la pompe ; le temps est affreux, la grande vergue casse et le commandant a grande peine à regagner la rade d’Aix d’où le 12 on le ramène à l’avant-garde du port.
Dans cette petite sortie de six jours, par suite de l’eau que le navire avait prise par ses hublots et ses mantelets de sabords, tout le filin de rechange, les sacs de l’équipage, les effets d’habillement de rechange, les voiles, le biscuit en bocaux, tout avait été mouillé.

On s’occupa des réparations, mais toujours avec le système de ne faire que l’indispensable ; c’est à grand peine que le commandant put obtenir que l’on changeât quelques hublots, il lui fallut garder les mantelets de sabords rapetassés depuis six ans ; heureusement, dit-il, on ne put jumeler notre grande vergue.

Le 29 janvier l’Alcmène regagne la rade d’Aix et le 7 février appareillage définitif. Le 1er mars, elle mouille à Gorée qu’elle quitte le 3 pour arriver en rade de Rio de Janeiro le 26.

A Rio se trouve la frégate Cléopâtre, commandée par le capitaine de vaisseau Roy, chef de la station des mers de l’Indo-Chine et sous les ordres de qui l’Alcmène doit se ranger. Le lendemain arrive sur rade la frégate La Belle Poule commandée par le prince de Joinville ; à l’occasion de cette visite, faite en vue du mariage qui unit le 1er mai suivant le fils du roi de France et la princesse Doña Francesca de Bragance, sœur de l’empereur Dom Pedro II, il y eut deux bals à la Cour où furent invités les officiers français. « Nous eûmes, dit Duplan, l’honneur d’y voir l’Empereur et les deux princesses ».
Le 11 avril, l’Alcmène et la Cléopâtre quittent Rio et naviguent de conserve ; le 11 mai elles subissent une tempête dans laquelle la corvette perd un canot, deux bossoirs, deux vergues de hune, deux vergues de perroquet, les porte-haubans ; le navire fatigue beaucoup, il embarque de l’eau, heureusement pas par les fonds mais toujours par les hublots et les sabords. Le 14 mai l’Alcmène a le bonheur de recueillir un canot contenant onze naufragés provenant du trois mâts anglais Regular, de Liverpool, allant à Bombay et dont le chargement comprenait, outre du fer, du cuivre, des vins, de l’huile, 21 caisses contenant 1.100.000 francs en or ; une voie d’eau s’était déclarée pendant le mauvais temps sur les accores du banc des Aiguilles et le 14 au matin le Regular avait sombré.

Le 27 mai l’Alcmène mouille à Port-Louis de l’île Maurice pour y déposer les naufragés ; elle y reste le temps de faire de l’eau et de prendre du bois pour remplacer ses vergues perdues. Le 4 juin elle est à St Denis de La Réunion d’où elle part le 22.

C’est de La Réunion que Fornier Duplan renvoie en France les débris de deux instruments qu’il avait pris à Rochefort pour essai. Ces deux appareils avaient pour inventeur un Rochefortais, Mr Clément ; c’est à ce titre qu’ils nous intéressent. L’un, le « sillomètre », était destiné à faire connaître la vitesse du navire en marche et, sur rade, à indiquer la force du courant. L’autre, le « différenciomètre », était un thermomètre sous-marin composé d’un ruban métallique qui baignait incessamment dans l’eau et agissait, au moyen d’une tige, sur un cadran placé sur le pont, indiquant avec une grande précision les divers degrés de température et devant signaler les différents accidents de fond.

Essayés pendant cinq mois à bord du vapeur Le Grégeois, par ordre du ministre de la marine, ils avaient bien fonctionné en Méditerranée et sur les côtes d’Espagne ; mais ceux installés à bord de l’Alcmène furent détériorés au bout de peu de temps de navigation. Dans son rapport, le commandant déclare qu’ils n’ont pas répondu à son attente ; le sillomètre se dérange à chaque instant et se trouve rarement d’accord avec le loch, tandis que le thermomètre n’a nullement indiqué les changements de fond, soit dans le Golfe, soit sur la côte d’Afrique. Fussent-ils bons, conclue-t-il, ils ne sauraient être jamais d’un long usage.

Partie de St Denis le 22 juin, l’Alcmène arrivait avec la Cléopâtre, le 29 juillet, à Singapour qu’elle quittait le 7 août ; abandonnant alors son chef de division qui se rendait à Manille, Fornier Duplan fit route sur Macao qu’il atteignit le 23.

Dès son arrivée à Macao, il eut à régler une affaire diplomatique étrange. Le journal du commandant Duplan nous édifiera sur la nature du conflit existant entre le nouveau consul de France à Canton, un élève consul et un certain Mr Dubois : « Deux heures après mon arrivée à Macao, je reçus la visite de Mr le comte qui dans une très longue conversation me fit connaître que, titulaire du consulat de France, il n’avait pas encore pu se faire reconnaître des autorités locales et se trouvait comme frappé d’interdit dans ses fonctions par suite des manœuvres combinées de l’élève consul et de Mr Dubois. Mr le comte arrivé à Macao le 11 juillet avait été annoncé par ces deux messieurs comme un petit agent très subalterne ; c’est pourquoi il se voyait dans la nécessité de réclamer ma protection pour s’opposer à ces étranges manœuvres, le faire reconnaître des autorités chinoises et faire ainsi cesser un état de chose si funeste aux intérêts de la France en ce pays.
Le commandant ayant prié le consul de lui adresser sa réclamation par écrit, lui répondit le même jour : « J’ai l’honneur de vous prévenir, en réponse à votre lettre de ce jour, que les officiers de la marine s’étant toujours fait une obligation d’augmenter, autant qu’il dépendait d’eux, la considération à laquelle doivent prétendre les consuls de France au lieu de leur résidence, je me ferai un devoir de vous conduire avec l’Alcmène jusqu’à Canton. »

Le 27 août, l’Alcmène appareillait de Macao, le lendemain elle affourchait devant Wampoo, en tête de tous les navires, même de la corvette anglaise la Dido, et le 29 à 3 heures et demie elle mouillait devant le consulat de France.

Après échange d’une nombreuse correspondance avec les autorités chinoises, le commandant Duplan obtient non sans peine audience auprès du vice-roi, pour lui et le consul. L’entrevue eut lieu le 6 septembre avec un grand cérémonial. Y prirent part le consul, le commandant Duplan avec cinq officiers et deux élèves de l’Alcmène, le chancelier, deux pères lazaristes pris comme interprètes, et trois négociants. Du côté chinois, arrivèrent le commissaire impérial, le vice-roi des deux Kouang, le vice-commissaire impérial, le préfet et le sous-préfet de Canton, et une nombreuse suite de mandarins à bouton de cristal.

On débuta par l’ordinaire échange de politesses et de compliments, et on ne manqua pas de leur demander leur âge. A cette question Mr le consul répondit modestement : 45 ans. Il se produisit alors parmi les mandarins un mouvement général de surprise ; ils regardèrent tous le consul, et le commissaire impérial ne put s’empêcher de faire la remarque qu’il avait la barbe bien blanche pour cet âge. Mr le comte avait eu le malheur d’oublier sa teinture à Macao ; il avait bien imaginé pour cacher la neige de sa chevelure de garder tout le temps sur la tête un immense chapeau à la (???) mais la barbe et les moustaches !!

La lettre du ministre de Louis-Philippe (alors Mr Guizot) accréditant Mr le comte comme consul fut remise avec sa traduction en chinois ; il en fut de même d’une autre lettre demandant, au nom du gouvernement français, une copie du traité de commerce qui fût revêtue du sceau impérial.

Duplan en profite pour rappeler au vice-roi la promesse déjà faite d’accorder la grâce d’un jeune Chinois retenu en prison depuis longtemps pour avoir été arrêté en compagnie d’un missionnaire ; le commissaire impérial donna lui-même l’assurance que ce jeune homme serait mis en liberté.

L’on servit ensuite un déjeuner à la Chinoise au cours duquel furent échangé force compliments de part et d’autre : nous traitons bien les Anglais qui nous ont fait la guerre, disent notamment les mandarins ; jugez si nous sommes bien disposés pour les Français qui sont nos plus anciens amis.

L’ambiance durait depuis une heure et demie quand on prit congé ; notre Consul avait été reçu avec une solennité qui, jusqu’alors n’avait été accordée à aucun envoyé d’une Puissance Européenne, et les hauts mandarins, reconduisirent ces messieurs jusqu’à la porte avec de grandes démonstrations de bienveillance et d’amitié.

La mission de l’Alcmène était terminée ; avant de repartir Duplan put prendre connaissance de la réponse du Commissaire Impérial qui, entre autres, contient ces lignes : « L’honorable consul de 1ère classe, venu en mission à Canton, ayant apporté une lettre du grand ministre de son pays, qui fait savoir que l’honorable consul a déployé de l’intelligence, de l’affabilité, de l’urbanité et des talents dans divers pays, nous le Haut-Commissaire Impérial et son collègue, le traiterons avec la plus grande courtoisie et toute la politesse requise ; nous le placerons d’ailleurs sur un pied d’égalité parfaite avec les consuls anglais. Dorénavant, si quelqu’un se présentait dans cette ville, se qualifiant de consul de France, et désirait entrer en conférence avec nous ainsi qu’il est advenu précédemment à Mr Dubois, nous le Haut-Commissaire et son collègue, regarderons comme inconvenant de lui accorder une entrevue. Nous exposons cette résolution dans l’intention d’éviter toute difficulté à venir, quant à la distinction à faire entre des agents réels ou prétendus, ce qui pourrait porter atteinte à notre mutuelle et amicale bonne intelligence.

L’Alcmène repartait le 8 septembre de Wampoo et retournait à Macao. Avant de la suivre à Manille où elle devait rallier la Division, faisons connaissance avec les personnages auteurs du conflit si heureusement terminé grâce à la fermeté du commandant Fornier Duplan.

Mr Dubois se disait colonel de la Garde nationale de Paris ; il en avait pris le titre et en portait l’uniforme : épaulettes d’argent, aiguillettes, chapeau avec panache de plumes de coq à l’anglaise. C’est ainsi costumé que Duplan l’a vu plus tard à Batavia dans un bal « qui n’était pas un bal masqué ».

Ancien sous-commissaire des guerres, ce colonel jouissait en cette qualité d’une pension de retraite de 900 francs ; il fut chercher fortune dans l’Inde, et y fit de brillantes affaires qui se terminèrent par un « puff » d’un ou peut-être deux millions. Il s’enfuit près d’un rajah auquel il rendit quelques services pour lesquels il fut nommé aide de camp du rajah puis colonel, et enfin mis à la tête d’une ambassade dont il suggéra l’idée, et qui fut chargée d’aller en Angleterre porter des présents à la reine Victoria. Malheureusement l’ambassade ne fut pas reçue à Londres, on la renvoya au gouverneur de l’Inde.

Que fit le colonel ? Il planta là l’ambassade et revint en France non sans avoir vendu les animaux rares amenés ; dans le nombre des présents, il y avait un collier en diamants, on ne sut ce qu’il est devenu.

Arrivé à Paris, Dubois fit paraître dans La Revue des deux mondes quelques articles sur l’Inde ; on en conclut qu’il devait connaître parfaitement la Chine et il y fut envoyé en qualité d’agent commercial. Un Polonais, officier d’état-major de la garde nationale de Paris, l’accompagna comme secrétaire et aide de camp. Il fut assez mal reçu par les Anglais auxquels il voulut rendre visite. En arrivant en Chine il trouva le consulat géré par un élève consul ; il se dit alors chargé des affaires de la France en Chine, et se fit passer pour tel dans les gazettes du pays. Il visait évidemment à se faire nommer consul et espérait bien y réussir. Il quitta Macao en mai 1844, se rendit à Batavia toujours en mission, et l’on continuait à se demander : qu’est-ce donc que ce Mr Dubois ?

Quant à l’élève consul, c’était un jeune homme qui, malgré les avis que lui avait donnés Mr le consul général Barrot sur Dubois, se laissa dominer entièrement par ce dernier et de représentant de la France se fit le secrétaire de cet aventurier. Sa conduite avait paru suspecte aux Chinois eux-mêmes, et un jour le mandarin chargé de l’armement des forts raconta au Consul qu’il avait fait avec cet élève-consul un marché par lequel celui-ci s’engageait à lui fournir des canons mais exigeait qu’on lui comptât de suite 100 000 piastres. Si cette histoire est vraie, elle suffit à expliquer les entraves qu’il mettait à la reconnaissance du consul par les Chinois.

Il y avait aussi un interprète du consulat, sinologue très savant, arrivé en Chine il y a une dizaine d’années comme prêtre des missions étrangères. Ayant jeté le froc aux orties, il obtint d’être placé à Macao en qualité d’interprète du consulat aux appointements de 6000 francs plus une subvention de l’instruction Publique pour la traduction d’un dictionnaire chinois ; il était en même temps marchand de drap, de porcelaine, d’eau de Cologne etc. ; il vivait avec l’ancienne femme de chambre de sa sœur ; celle-ci avait dû se séparer de son frère et chercher refuge chez des Portugais. On tenait cet interprète pour un homme de grands moyens, mais un misérable.

Revenons à l’Alcmène. Le 20 septembre 1843 la corvette entrait à Manille et le 6 octobre elle allait faire des réparations dans le port de Cavite. De là, elle rallie sa Division à Macao où Duplan apprend que le commandant Roy rentre en France et est remplacé par le commandant Cécille ; il ne nous cache pas que toutes ses préférences sont pour son premier chef de division ; il apprend également que le consul Mr Le Comte vient d’être rappelé à Paris et remplacé à Canton, et il se demande s’il était bien convenable de le rappeler ainsi brusquement après la manière honorable dont il avait été reçu par les autorités chinoises ; après avoir fait beaucoup de bruit pour faire reconnaître notre consul, celui-ci avait l’air de s’enfuir.

L’Alcmène resta à Macao jusqu’au 21 janvier 1844, d’où elle appareilla à nouveau pour Manille ; dans cette traversée Duplan fut témoin pour la première fois du curieux phénomène de la mer de lait : dans la nuit du 22 au 23, à 10 heures ¼, la mer prit une teinte blanchâtre et lumineuse qui éclairait les embarcations du dehors et même le pont de la corvette ; je fis, dit-il, tirer un seau d’eau et constatai la présence de petits animalcules phosphorescents de la grosseur d’un tuyau de plume de corbeau et de longueurs variées allant jusqu’à un pouce ; à 11 h 1//2 la mer reprit peu à peu sa couleur ordinaire.

Le 4 avril l’Alcmène part pour le Nord ayant à bord un missionnaire, le Père Forcade, et son interprète chinois, Augustin ; le 28 elle était à Napa, port d’une des îles Liéou-Kiéou, alors vassales de Pékin et dont les Japonais se sont emparées dernièrement. C’était la première fois que dans cette baie flottait le pavillon français. Une heure après le mouillage, un canot du pays arrive le long du bord avec des fonctionnaires qui posent des questions sur la nationalité et les intentions ; le commandant les prie de fournir quelques vivres, mais ils se montrent d’une grande défiance et se font passer pour très pauvres.

Le lendemain Duplan et une partie de l’état-major descendent à terre pour saluer le Gouverneur ; trois mandarins à bonnet jaune les attendaient et les conduisirent dans une vieille masure en bois au milieu d’un enclos assez mal cultivé. Il fallut se décider à manger avec les bâtonnets classiques leurs pâtisseries et ragoûts qui d’ailleurs ne sont pas si désagréables et sont proprement servis. L’annonce de la visite de leur pays par d’autres bâtiments français n’eut pas l’air de leur faire plaisir, encore moins la demande de laisser à terre le Père Forcade et son interprète. Il fut extrêmement difficile de leur parler du paiement des vivres et objets dont l’équipage avait besoin : notre royaume est pauvre, disaient-ils, mais pas assez pour qu’il ne puisse vous en faire don ; nos usages nous défendent de recevoir votre argent.

Les promenades ne furent pas très agréables. Tant que les officiers se contentaient de suivre le rivage, tout allait bien ; les indigènes le précédaient, les suivaient, les contournaient de toutes parts, très respectueux et s’abstenant de toute démonstration bruyante. Mais dès que les Français faisaient mine de se diriger vers l’intérieur du pays, les petits mandarins se précipitaient et par des prières, des supplications, s’efforçaient de les détourner de leur but. N’allez pas par-là, disaient-ils, les femmes auront peur, passez par ici, suivez ce sentier et, très adroitement ces personnages avaient le talent de ramener les visiteurs en quelques minutes juste à leur point de départ.

Quelques jours plus tard, le commandant et quelques officiers étant entrés dans la ville constatèrent que toutes les boutiques étaient fermées, par ordre assurément. On leur fit visiter un temple consacré au père de Confucius, bâtiment sans aucun mérite. La campagne environnante est bien cultivée, on dirait une suite de jardins ; les arbres fruitiers y sont rares ; les tombeaux sont semés çà et là aux pieds de petits îlots de rochers que l’on trouve à chaque pas au milieu des champs, très pittoresques avec leurs têtes couronnées de bouquets d’arbres.

L’empressement de la population contrastant avec l’attitude des chefs fait dire à Duplan que si ceux-ci par crainte ou tout autre motif font tout ce qui dépend d’eux pour éviter aucun rapprochement avec les étrangers, il n’en est pas de même des gens du peuple qui semblent au contraire très désireux de communiquer avec eux.

Le 1er mai le gouverneur ou prétendu tel vint à bord de la corvette accompagné de trois mandarins à bonnet jaune et d’un jeune interprète que le commandant suppose fort d’être le vrai gouverneur. Ils furent reçus avec tous les honneurs : garde assemblée, tambour battant et salut de sept coups de canon ; ils dinèrent à la table du commandant ce qui parut les flatter beaucoup.

Mais ils n’avaient toujours pas répondu à la demande concernant le séjour à terre du Père Forcade. Enfin le 3 mai arrivait la lettre suivante : « Le gouverneur général de Tchong-Chan, ville de 1er ordre du royaume de Liéou-Kiéou écrit ceci : les ordres d’un grand empire devant être pris en grande considération, nous demandons que l’on daigne recevoir l’hommage de notre petit royaume et qu’on nous fasse la grâce de n’y point établir de relations commerciales ; notre royaume est un pays insignifiant, ses îles sont stériles ou du moins ne produisent qu’un peu de riz ; elles n’ont ni or, ni argent, ni cuivre, ni fer, et le peuple peut à peine y trouver sa subsistance ; si nous nous mettons à faire du commerce avec votre empire il est certain que notre petit royaume n’y suffira pas. Nous demandons au grand commandant français d’examiner avec attention et bienveillance les motifs que nous exposons et de manifester sa pitié envers nous en nous dispensant de tout alliance et de tout commerce. Alors nous tous, mandarins et peuple du royaume de Liéou-Kiéou, faisant brûler l’encens en son honneur, nous lui rendrons un culte éternel. »

Il ajoutait : « Jamais jusqu’à ce jour des hommes d’un royaume étranger ne sont descendus à terre pour y demeurer, et, parce que le pays est malsain, nous craignons beaucoup que ces hommes en y restant ne contractent quelque infirmité ou maladie, ce qui pourrait être pour nous d’une grave conséquence. »

Dans sa réponse le commandant Duplan fait observer au gouverneur général que la crainte pour la santé des deux personnes qui doivent demeurer à Nappa n’est pas une raison suffisante, et il lui annonce qu’il débarquera le lendemain le Père Forcade et son interprète, en les recommandant de nouveau à ses bons soins.

Le 5 mai eurent lieu les adieux, les mandarins vinrent à bord ; ils ne voulurent accepter aucun paiement pour le bois, les bœufs, les cochons etc., qu’ils avaient fournis, ils n’acceptèrent qu’une longue vue, une pièce de monnaie d’or et quelques autres d’argent à l’effigie du roi Louis-Philippe.

A leur départ ils ne cessèrent d’assurer le commandant que le nom de l’Alcmène resterait éternellement gravé dans leur mémoire ; ils firent aussi promettre que si le père Forcade et l’interprète Augustin venaient à tomber malades, ils remettraient aux autorités locales un certificat constatant la manière dont ils avaient été traités.

Le 6 mai le père Forcade et Augustin se rendaient à terre où ils furent reçus par les mandarins et le même jour l’Alcmène partait. La sortie fut des plus mouvementées, au milieu de difficultés sans nombre, à travers les bancs de corail et les rochers, où l’on court le risque de toucher à chaque instant. Aussi le commandant conclut qu’il ne croit pas prudent pour un grand navire de donner dans la baie de Nappa qui d’ailleurs lui paraît devoir être fort mauvaise par tous les vents du large, ceux de suroît surtout, la mer y devenant très grosse et les courants de la passe y étant très violents. Il s’en tira néanmoins sans avarie, regrettant que les pluies continuelles n’aient pas permis à ses officiers de continuer les observations commencées pour lever le plan de la baie.

De Liéou-Kiéou, l’Alcmène se rendit à l’île Chusan se préparant à remonter l’estuaire du Yang-Tsé-Kiang et la rivière de Chang-Haï. Le 26 mai elle entrait dans le fleuve faisant route à la sonde d’après l’aire du vent indiquée dans les instructions. Les cartes hydrographiques françaises de ces parages étant très inexactes et à très petits points, Duplan fut très heureux d’accepter une carte anglaise que l’amiral anglais eut la complaisance de lui offrir ; le 27 elle était devant Wu-Sung ; il y avait un si grand nombre de jonques que la corvette ne put passer sans en aborder une, elle eut cependant la chance de les avoir traversées sans se faire d’avaries, mais non sans avoir touché une ou deux fois. A midi Fornier Duplan mouillait à Chang-Haï. Nous n’y avions pas encore de consul alors que les Anglais en avaient un depuis longtemps déjà ; il y existait cependant une mission catholique comprenant 60.000 chrétiens répartis dans les différents villages de la province.

Après avoir fait visite aux autorités anglaises, aux mandarins chinois, à l’évêque de la mission catholique, le commandant Duplan mit à la voile le 2 juin ayant à bord un pilote chinois qui ne lui évita pas trois échouages en rivière ; ce pilote était impayable ; dès qu’il avait mis la corvette à la côte il s’en allait à terre et ne réapparaissait qu’une demi-heure après l’appareillage.

Le 4 on était de retour à Wu-Sung que Duplan quittait le 9 non sans avoir abordé trois ou quatre jonques, démâté l’une d’elles et cassé lui-même son bout-dehors de clin-foc, une vergue et un mantelet de sabord. Il mouillait devant Ning-Po où il faisait visite au consul anglais et aux autorités chinoises ; puis après des péripéties incessantes d’une navigation très dangereuse il put quitter Ning-Po sans avarie sérieuse et passer devant Chang-Haï d’où il retournait à Chusan où il arrive le 29 juin. Dans son rapport le commandant constate que malgré les pluies torrentielles qu’ils ont eues et les travaux pénibles exigés de jour et de nuit par les échouements, état-major et équipage se sont bien conduits et qu’il les a toujours trouvés pleins de zèle et de bonne volonté.

Dans ses considérations nautiques sur les rivières qu’il a remontées, il déclare que l’eau manque souvent pour un navire aussi fort que l’Alcmène et il reconnaît qu’il a eu beaucoup de chance d’éviter les roches et de toucher sur des fonds de vase ; les courants sont très violents, surtout dans la rivière Ning-Po, la plus difficile assurément.

Dans cette excursion sur le Yang-Tsé-Kiang et les rivières, Duplan se plaît à reconnaître qu’il a toujours reçu le meilleur accueil chez les Anglais, depuis l’amiral et les consuls jusque chez les derniers employés ; chacun s’empressant d’aller au-devant de ses besoins, de ses désirs même, et cela avec une cordialité franche qu’on ne rencontrerait peut-être pas toujours chez des compatriotes.

Il a remarqué chez les Chinois une espèce d’amitié, de confiance dans les Français qu’ils sont loin d’avoir pour les Anglais qu’ils craignent et n’aiment pas. Ils n’osent pas mettre les pieds à bord des navires de cette nation et, par contre, l’Alcmène avait tous les jours une centaine de visiteurs parcourant hardiment tout le navire dès qu’ils en avaient obtenu la moindre permission. Ils désiraient certainement nous voir fréquenter leurs ports, et la question qu’adressaient tous les mandarins le prouve bien : viendra-t-il un consul de France ? Enverrez-vous des navires de commerce ?

Déjà à cette époque, les Américains étaient de terribles rivaux pour le commerce anglais auquel ils font souvent une concurrence très avantageuse. Il en est de même des Russes qui avaient accaparé le commerce du drap.

Quant aux objets de goût et de luxe, le commandant croit qu’il ne faut pas penser de quelque temps à en importer, d’abord parce que le goût de la Chine ne ressemble en rien à celui de l’Europe puis parce que les mandarins des ports ouverts au commerce ont été ruinés lors de la dernière guerre par les Anglais qui ont pillé et brulé leurs meubles et leurs maisons.

L’Alcmène reste à Chu-San jusqu’au 16 août ; le 27 elle arrive à Amoy, après avoir été bien près de se perdre sur une pointe de roche, par suite de la force des courants ; Amoy est une ville bien laide et bien sale, mais il s’y fait un grand commerce ; le consul anglais évaluait qu’en six mois il s’y était fait pour plus de trois millions de piastres d’affaires, en dehors de l’opium ; il y avait sur rade six navires anglais et un espagnol.

Le 2 septembre elle est à Hong-Kong où elle subit un véritable typhon (le baromètre est descendu brusquement à 738 mm) ; plusieurs bateaux chinois ont chaviré.

Du 6 septembre 1844 à mars 1845 service ordinaire à la Division ; dans une traversée entre Macao et Mon… ( ?), dans un typhon, l’Alcmène perd son canot-major ; la corvette a une voie d’eau et fatigue beaucoup ; l’eau filtre partout le long du bord et les hublots ; la pompe marche plus d’une heure par quart ; tous les artifices ont été mouillés, les boulets creux sont perdus.

Le 9 mars 1845 appareillage pour Batavia avec la Cléopâtre et la Victorieuse ; la Division y séjourne du 25 mars au 27 avril ; nos officiers y sont bien accueillis par les Hollandais qui leur font fête.

Le 2 mai dans le détroit de Banca, la Victorieuse reste échouée trois jours sur un banc de roches ; grâce à l’aide des deux autres navires…

[sans suite !]

Remerciements Jean Moulin

 

Remerciements Bernard Dulou

Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données

http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm

 

 

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