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Officiers et anciens élèves -
Bénigne Hippolyte FORNIER DUPLAN
(1826 - 1857)
Né le 27 mars 1826 à
ROCHEFORT (Charente-Maritime) - Décédé le 20 septembre 1857 à bord
du "CATINAT, au mouillage à l'embouchure sud du ROK BOK, Golfe du
TONKIN).
Fils de Bénigne Eugène,
Officier de Marine.
Entre dans la Marine en
1841.
Aspirant le 1er
septembre 1841; port ROCHEFORT.
Enseigne de vaisseau le
1er novembre 1847.
Au 1er janvier 1849,
sur la corvette "TRIOMPHANTE", Station de l'OCÉANIE et des côtes
occidentales d'AMÉRIQUE ( Cdt Marie SOCHET).
Lieutenant de vaisseau
le 12 août 1854.
Acte de décès rédigé à
bord du "CATINAT" le 20 septembre 1857, transcrit à l'État-Civil du
Greffe de ROCHEFORT le 7 juin 1860 (Acte N° 349).
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Complément
Fils de Bénigne Eugène, Officier de Marine.
Né le 30 mars 1788 à Orléans (Loiret) - Décédé le 29 novembre
1872 à Rochefort
Capitaine de vaisseau, officier de la Légion d'honneur
28 avril, 1844 Japon : Intervention de navires français
commandés par Fornier-Duplan dans les Ryukyu sous le prétexte de
porter secours à des naufragés.
1844 : l'expédition du Français Fornier-Duplan débarque à
Okinawa, les japonais refusent d'ouvrir des relations
commerciales, mais le Français apprend sa langue à un Japonais.
Quant à la France, qui avait fait explorer les mers du Nord par
Laperouse de 1785 à 1787 et qui devait conclure avec la Chine le
traité de Whampoa en octobre 1844, elle commençait de
s'intéresser au Japon. Selon un plan du contre-amiral
Jean-Baptiste Cecille, commandant de la flottille française de
l'Extrême-Orient, la corvette Alcmène commandée par Fornier-Duplan,
entra le 28 avril 1844 dans le port de Naha, île d'Okinawa, chef
lieu de l'archipel des Ryû-Kyû. Son but était d'annoncer la
prochaine visite de l'amiral Cécille, qui désirait négocier un
traité de commerce et d'obtenir l'autorisation de laisser à Naha
deux "interprètes" destinés à apprendre la langue japonaise : le
père Forcade de la Société des Missions Etrangères, et un
catéchiste chinois, Augustin HO.
Lieutenant de vaisseau le 22 août 1821; port ROCHEFORT.
Chevalier de la Légion d'Honneur.
Capitaine de corvette le 1er septembre 1832.
Au 1er janvier 1841, Sous-Directeur des mouvements du port de
ROCHEFORT.
Le capitaine de lacorvette l'Alcmène, M. Fornier-Duplan, chargé
par l'amiral d'une lettre pour le roi Thieu-tri, se rendit à
Tourane, et, après une assez longue négociation, obtint la
liberté du vicaire apostolique de la Cochinchine. Ge double
service rendu par notre marine aux missions catholiques eut un
salutaire effet. On cessa de rechercher aussi activement les
prêtres européens, quand on eut reconnu que leur arrestation ne
manquait jamais d'attirer sur les côtes du royaume annamite ce
qu'on voulait éloigner avant tout, les navires de guerre
étrangers.
La corvette de charge l'Adour, commandé par M. Fornier Duplan,
capitaine de corvette, arrive en rade de l'ile d'Aix le 7
septembre 1838, venant de l'île de Bourbon; part de Rochefort le
21 octobre; arrive à Brest le 24 du même mois ; part le 10
décembre pour les Antilles; arrive à la Martinique le 13 janvier
1839; arrive à Brest le 4 mars; part le 5 avril pour Montevideo
Complément concernant son père :
Le récit qui suit fut
d’évidence l’objet d’une conférence ; c’est un manuscrit que l’on
peut dater des années 1910, d’après une incise au cœur du texte,
manuscrit transmis par un canal familial au milieu d’archives
administratives relatives à la carrière du médecin de marine Louis,
Marie, Paul Julien-Laferrière, lui-même rochefortain et auteur
possible de ce récit. Cette retranscription est strictement fidèle
au manuscrit, y compris dans l’orthographe des noms propres.
Campagne de l’Alcmène, du port de Rochefort, dans les mers de Chine,
de 1843 à 1846, d’après le journal du commandant Fornier-Duplan.
***
Avant de résumer devant
vous les souvenirs de campagne en Extrême-Orient du commandant de
l’Alcmène, je crois devoir vous présenter quelques mots de
biographie destinés à vous faire connaître l’auteur de ce journal de
bord.
Fornier-Duplan
(Bénigne, Eugène) naquit à Orléans en 1788 ; dès l’âge de 9 ans il
avait pris la mer ; à 15 ans il était aspirant, enseigne à 21 ans.
Pendant quatorze mois, il fut prisonnier sur ces horribles pontons
d’Angleterre, d’où il revint avec une nouvelle ardeur, et c’est lui
peut-être qui tira le dernier coup de canon sur mer contre les
Anglais : à la veille de Waterloo, le 17 juin 1815, il tombait
frappé de neuf blessures dans un combat contre le brick anglais le
Pilote.
Le gouvernement des
Bourbons l’oublie d’abord ; il obtint enfin quelques réparations :
en 1821 il fut nommé lieutenant de vaisseau, décoré de la Légion
d’honneur la même année, et peu après fait chevalier de Saint-Louis.
Capitaine de corvette
en 1832, il remplit avec distinction les importantes fonctions de
chef d’état-major dans l’escadre des Dunes que, ni les dangers de la
mer du Nord, ni les rigueurs de l’hiver, ne purent empêcher de
maintenir le blocus des bouches de l’Escaut pendant le siège d’Anvers.
Fornier-Duplan était
capitaine de frégate lorsqu’il prit le commandement de l’Alcmène ;
c’est en cours de campagne, en 1843, qu’il fut promu capitaine de
vaisseau. A son retour en France, il fut fait officier de la Légion
d’honneur ; il avait reçu du St Père la croix de Grégoire le Grand,
en reconnaissance de son intervention à Hué, en faveur de Mgneur
Lefèvre, coadjuteur du vicaire apostolique de la Cochinchine.
Atteint par la limite
d’âge en 1848, Duplan rentra dans la vie privée et jusqu’à l’âge de
70 ans, il se consacra aux intérêts de la ville de Rochefort
devenue, par suite de son mariage, son pays d’adoption. Ils furent
nombreux et estimés les services qu’il sut rendre à ses concitoyens
dans les fonctions de conseiller municipal, d’administrateur de
l’hôpital St Charles, et de la caisse d’épargne de Rochefort.
De cruelles épreuves
lui étaient réservées ; il avait donné à la patrie ses trois fils,
et tous trois le devancèrent dans la mort : l’aîné, qui servait dans
l’infanterie de marine, succomba en 1856 dans une épidémie à la
Martinique ; le second, lieutenant de vaisseau à bord du Catinat,
mourrait l’année suivante dans les mers de Chine ; enfin, le dernier
tombait le 24 juin 1859, sur la colline de Solférino, teignant de
son sang le drapeau du 72ème de ligne qui lui avait été confié.
En 1872 le commandant
Fornier Duplan, âgé de 84 ans, mourut à Rochefort. Il laissait une
fille mariée au lieutenant-colonel Duchêne de l’infanterie de
marine, dont un des fils, brillant élève de St Cyr, puis breveté de
l’Ecole Supérieure de guerre, mourait au Tonkin, jeune chef de
bataillon d’infanterie de marine.
Arrivé au terme de sa
carrière militaire Fornier Duplan réunit dans une espèce de «
journal », selon ses propres expressions, les notes prises au cours
de son commandement de l’Alcmène dans les mers de Chine, de 1843 à
1846. Au courant de sa plume, il a tracé comme un tableau en
raccourci de la vie maritime et politique en Chine il y a quelques
70 ans. Durant ces trois années, sa corvette a parcouru en tous sens
les mers de l’Extrême Orient et, si à l’heure actuelle, maîtres de
la vapeur et aidés par les progrès de l’hydrographie, les
navigateurs n’affrontent pas, sans soucis, ces parages, quelle haute
idée ne doit-on pas avoir de ces capitaines d’autrefois qui, aussi
prudents que hardis, s’exposaient aux difficultés d’une navigation
hasardeuse, obligés de subir tous les caprices des vents, et
incessamment exposés à rectifier à leurs dépens les erreurs des
cartes.
Ces souvenirs écrits il
y a plus de soixante années n’étaient pas dans l’esprit de leur
auteur destinés à la publicité, aussi nous pensons que nous ne
ferons que répondre aux instructions du commandant et au désir de sa
famille, si nous passons sous silence certains faits, certains
jugements présentés sous une forme peut être sévère à l’égard de
personnes dont il est au moins inutile de révéler les faiblesses et
dont nous tairons ou modifierons quelque peu les noms.
Le 22 février 1842, le
capitaine de frégate Fornier Duplan prend le commandement de la
corvette l’Alcmène qui se trouvait alors dans le port de Rochefort.
En vertu des ordres du
ministre, la corvette devait être réparée et mise en état
d’entreprendre n’importe quelle campagne. Elle entre au bassin le 26
février, mais le Préfet maritime, convaincu qu’elle n’armerait
jamais, prescrivit de se borner aux seules réparations
indispensables, et l’on se contenta de visiter les fonds. Une
réflexion de Duplan prouve que ce qui se passait dernièrement dans
nos arsenaux ne datait pas d’hier. « Un jour, dit-il, l’amiral me
fait appeler pour me demander ce que je faisais d’une quarantaine
d’ouvrier employés à bord ; je lui répondis que je ne les voyais
même pas ; qu’on apercevait bien parfois 2 ou 3 hommes se promenant
un mètre à la main, mais que c’était tout, et qu’il fallait qu’il se
renseignât auprès du directeur du génie ».
Le 25 novembre, arrive
l’ordre de se disposer pour la station des mers de Chine. Le
ministre disait qu’il ne doutait pas que d’après ses dépêches
précédentes, L’Alcmène ne fût déjà en état de prendre la mer. On
n’osa pas dire qu’on n’avait rien fait et l’on remplaça hâtivement
les bordages en sapin du pont supérieur ; il en résulta que le pont
n’étant plus droit, l’on y vit séjourner l’eau par plaques
envahissant souvent les chambres et toute la batterie.
Le 29 décembre 1842,
l’Alcmène quittait le port de Rochefort remorqué par le vapeur le
Voyageur et mouillait en rade d’Aix d’où elle appareillait le 3
janvier 1843.
Son état-major
comprenait : le commandant, deux lieutenants de vaisseau, trois
enseignes, un commis d’administration, deux chirurgiens, quatre
élèves, deux volontaires. L’équipage était de 240 hommes. Peu s’en
fallut que l’on eût alors à déplorer un sinistre analogue à celui
tout récent de la Vienne. Dès le 4 janvier, le vent passe à l’Ouest,
la mer est très grosse, tous les hublots font de l’eau, l’entrepont
est envahi, et l’on doit faire jouer constamment la pompe ; le temps
est affreux, la grande vergue casse et le commandant a grande peine
à regagner la rade d’Aix d’où le 12 on le ramène à l’avant-garde du
port.
Dans cette petite sortie de six jours, par suite de l’eau que le
navire avait prise par ses hublots et ses mantelets de sabords, tout
le filin de rechange, les sacs de l’équipage, les effets
d’habillement de rechange, les voiles, le biscuit en bocaux, tout
avait été mouillé.
On s’occupa des
réparations, mais toujours avec le système de ne faire que
l’indispensable ; c’est à grand peine que le commandant put obtenir
que l’on changeât quelques hublots, il lui fallut garder les
mantelets de sabords rapetassés depuis six ans ; heureusement,
dit-il, on ne put jumeler notre grande vergue.
Le 29 janvier l’Alcmène
regagne la rade d’Aix et le 7 février appareillage définitif. Le 1er
mars, elle mouille à Gorée qu’elle quitte le 3 pour arriver en rade
de Rio de Janeiro le 26.
A Rio se trouve la
frégate Cléopâtre, commandée par le capitaine de vaisseau Roy, chef
de la station des mers de l’Indo-Chine et sous les ordres de qui
l’Alcmène doit se ranger. Le lendemain arrive sur rade la frégate La
Belle Poule commandée par le prince de Joinville ; à l’occasion de
cette visite, faite en vue du mariage qui unit le 1er mai suivant le
fils du roi de France et la princesse Doña Francesca de Bragance,
sœur de l’empereur Dom Pedro II, il y eut deux bals à la Cour où
furent invités les officiers français. « Nous eûmes, dit Duplan,
l’honneur d’y voir l’Empereur et les deux princesses ».
Le 11 avril, l’Alcmène et la Cléopâtre quittent Rio et naviguent de
conserve ; le 11 mai elles subissent une tempête dans laquelle la
corvette perd un canot, deux bossoirs, deux vergues de hune, deux
vergues de perroquet, les porte-haubans ; le navire fatigue
beaucoup, il embarque de l’eau, heureusement pas par les fonds mais
toujours par les hublots et les sabords. Le 14 mai l’Alcmène a le
bonheur de recueillir un canot contenant onze naufragés provenant du
trois mâts anglais Regular, de Liverpool, allant à Bombay et dont le
chargement comprenait, outre du fer, du cuivre, des vins, de
l’huile, 21 caisses contenant 1.100.000 francs en or ; une voie
d’eau s’était déclarée pendant le mauvais temps sur les accores du
banc des Aiguilles et le 14 au matin le Regular avait sombré.
Le 27 mai l’Alcmène
mouille à Port-Louis de l’île Maurice pour y déposer les naufragés ;
elle y reste le temps de faire de l’eau et de prendre du bois pour
remplacer ses vergues perdues. Le 4 juin elle est à St Denis de La
Réunion d’où elle part le 22.
C’est de La Réunion que
Fornier Duplan renvoie en France les débris de deux instruments
qu’il avait pris à Rochefort pour essai. Ces deux appareils avaient
pour inventeur un Rochefortais, Mr Clément ; c’est à ce titre qu’ils
nous intéressent. L’un, le « sillomètre », était destiné à faire
connaître la vitesse du navire en marche et, sur rade, à indiquer la
force du courant. L’autre, le « différenciomètre », était un
thermomètre sous-marin composé d’un ruban métallique qui baignait
incessamment dans l’eau et agissait, au moyen d’une tige, sur un
cadran placé sur le pont, indiquant avec une grande précision les
divers degrés de température et devant signaler les différents
accidents de fond.
Essayés pendant cinq
mois à bord du vapeur Le Grégeois, par ordre du ministre de la
marine, ils avaient bien fonctionné en Méditerranée et sur les côtes
d’Espagne ; mais ceux installés à bord de l’Alcmène furent
détériorés au bout de peu de temps de navigation. Dans son rapport,
le commandant déclare qu’ils n’ont pas répondu à son attente ; le
sillomètre se dérange à chaque instant et se trouve rarement
d’accord avec le loch, tandis que le thermomètre n’a nullement
indiqué les changements de fond, soit dans le Golfe, soit sur la
côte d’Afrique. Fussent-ils bons, conclue-t-il, ils ne sauraient
être jamais d’un long usage.
Partie de St Denis le
22 juin, l’Alcmène arrivait avec la Cléopâtre, le 29 juillet, à
Singapour qu’elle quittait le 7 août ; abandonnant alors son chef de
division qui se rendait à Manille, Fornier Duplan fit route sur
Macao qu’il atteignit le 23.
Dès son arrivée à
Macao, il eut à régler une affaire diplomatique étrange. Le journal
du commandant Duplan nous édifiera sur la nature du conflit existant
entre le nouveau consul de France à Canton, un élève consul et un
certain Mr Dubois : « Deux heures après mon arrivée à Macao, je
reçus la visite de Mr le comte qui dans une très longue conversation
me fit connaître que, titulaire du consulat de France, il n’avait
pas encore pu se faire reconnaître des autorités locales et se
trouvait comme frappé d’interdit dans ses fonctions par suite des
manœuvres combinées de l’élève consul et de Mr Dubois. Mr le comte
arrivé à Macao le 11 juillet avait été annoncé par ces deux
messieurs comme un petit agent très subalterne ; c’est pourquoi il
se voyait dans la nécessité de réclamer ma protection pour s’opposer
à ces étranges manœuvres, le faire reconnaître des autorités
chinoises et faire ainsi cesser un état de chose si funeste aux
intérêts de la France en ce pays.
Le commandant ayant prié le consul de lui adresser sa réclamation
par écrit, lui répondit le même jour : « J’ai l’honneur de vous
prévenir, en réponse à votre lettre de ce jour, que les officiers de
la marine s’étant toujours fait une obligation d’augmenter, autant
qu’il dépendait d’eux, la considération à laquelle doivent prétendre
les consuls de France au lieu de leur résidence, je me ferai un
devoir de vous conduire avec l’Alcmène jusqu’à Canton. »
Le 27 août, l’Alcmène
appareillait de Macao, le lendemain elle affourchait devant Wampoo,
en tête de tous les navires, même de la corvette anglaise la Dido,
et le 29 à 3 heures et demie elle mouillait devant le consulat de
France.
Après échange d’une
nombreuse correspondance avec les autorités chinoises, le commandant
Duplan obtient non sans peine audience auprès du vice-roi, pour lui
et le consul. L’entrevue eut lieu le 6 septembre avec un grand
cérémonial. Y prirent part le consul, le commandant Duplan avec cinq
officiers et deux élèves de l’Alcmène, le chancelier, deux pères
lazaristes pris comme interprètes, et trois négociants. Du côté
chinois, arrivèrent le commissaire impérial, le vice-roi des deux
Kouang, le vice-commissaire impérial, le préfet et le sous-préfet de
Canton, et une nombreuse suite de mandarins à bouton de cristal.
On débuta par
l’ordinaire échange de politesses et de compliments, et on ne manqua
pas de leur demander leur âge. A cette question Mr le consul
répondit modestement : 45 ans. Il se produisit alors parmi les
mandarins un mouvement général de surprise ; ils regardèrent tous le
consul, et le commissaire impérial ne put s’empêcher de faire la
remarque qu’il avait la barbe bien blanche pour cet âge. Mr le comte
avait eu le malheur d’oublier sa teinture à Macao ; il avait bien
imaginé pour cacher la neige de sa chevelure de garder tout le temps
sur la tête un immense chapeau à la (???) mais la barbe et les
moustaches !!
La lettre du ministre
de Louis-Philippe (alors Mr Guizot) accréditant Mr le comte comme
consul fut remise avec sa traduction en chinois ; il en fut de même
d’une autre lettre demandant, au nom du gouvernement français, une
copie du traité de commerce qui fût revêtue du sceau impérial.
Duplan en profite pour
rappeler au vice-roi la promesse déjà faite d’accorder la grâce d’un
jeune Chinois retenu en prison depuis longtemps pour avoir été
arrêté en compagnie d’un missionnaire ; le commissaire impérial
donna lui-même l’assurance que ce jeune homme serait mis en liberté.
L’on servit ensuite un
déjeuner à la Chinoise au cours duquel furent échangé force
compliments de part et d’autre : nous traitons bien les Anglais qui
nous ont fait la guerre, disent notamment les mandarins ; jugez si
nous sommes bien disposés pour les Français qui sont nos plus
anciens amis.
L’ambiance durait
depuis une heure et demie quand on prit congé ; notre Consul avait
été reçu avec une solennité qui, jusqu’alors n’avait été accordée à
aucun envoyé d’une Puissance Européenne, et les hauts mandarins,
reconduisirent ces messieurs jusqu’à la porte avec de grandes
démonstrations de bienveillance et d’amitié.
La mission de l’Alcmène
était terminée ; avant de repartir Duplan put prendre connaissance
de la réponse du Commissaire Impérial qui, entre autres, contient
ces lignes : « L’honorable consul de 1ère classe, venu en mission à
Canton, ayant apporté une lettre du grand ministre de son pays, qui
fait savoir que l’honorable consul a déployé de l’intelligence, de
l’affabilité, de l’urbanité et des talents dans divers pays, nous le
Haut-Commissaire Impérial et son collègue, le traiterons avec la
plus grande courtoisie et toute la politesse requise ; nous le
placerons d’ailleurs sur un pied d’égalité parfaite avec les consuls
anglais. Dorénavant, si quelqu’un se présentait dans cette ville, se
qualifiant de consul de France, et désirait entrer en conférence
avec nous ainsi qu’il est advenu précédemment à Mr Dubois, nous le
Haut-Commissaire et son collègue, regarderons comme inconvenant de
lui accorder une entrevue. Nous exposons cette résolution dans
l’intention d’éviter toute difficulté à venir, quant à la
distinction à faire entre des agents réels ou prétendus, ce qui
pourrait porter atteinte à notre mutuelle et amicale bonne
intelligence.
L’Alcmène repartait le
8 septembre de Wampoo et retournait à Macao. Avant de la suivre à
Manille où elle devait rallier la Division, faisons connaissance
avec les personnages auteurs du conflit si heureusement terminé
grâce à la fermeté du commandant Fornier Duplan.
Mr Dubois se disait
colonel de la Garde nationale de Paris ; il en avait pris le titre
et en portait l’uniforme : épaulettes d’argent, aiguillettes,
chapeau avec panache de plumes de coq à l’anglaise. C’est ainsi
costumé que Duplan l’a vu plus tard à Batavia dans un bal « qui
n’était pas un bal masqué ».
Ancien sous-commissaire
des guerres, ce colonel jouissait en cette qualité d’une pension de
retraite de 900 francs ; il fut chercher fortune dans l’Inde, et y
fit de brillantes affaires qui se terminèrent par un « puff » d’un
ou peut-être deux millions. Il s’enfuit près d’un rajah auquel il
rendit quelques services pour lesquels il fut nommé aide de camp du
rajah puis colonel, et enfin mis à la tête d’une ambassade dont il
suggéra l’idée, et qui fut chargée d’aller en Angleterre porter des
présents à la reine Victoria. Malheureusement l’ambassade ne fut pas
reçue à Londres, on la renvoya au gouverneur de l’Inde.
Que fit le colonel ? Il
planta là l’ambassade et revint en France non sans avoir vendu les
animaux rares amenés ; dans le nombre des présents, il y avait un
collier en diamants, on ne sut ce qu’il est devenu.
Arrivé à Paris, Dubois
fit paraître dans La Revue des deux mondes quelques articles sur
l’Inde ; on en conclut qu’il devait connaître parfaitement la Chine
et il y fut envoyé en qualité d’agent commercial. Un Polonais,
officier d’état-major de la garde nationale de Paris, l’accompagna
comme secrétaire et aide de camp. Il fut assez mal reçu par les
Anglais auxquels il voulut rendre visite. En arrivant en Chine il
trouva le consulat géré par un élève consul ; il se dit alors chargé
des affaires de la France en Chine, et se fit passer pour tel dans
les gazettes du pays. Il visait évidemment à se faire nommer consul
et espérait bien y réussir. Il quitta Macao en mai 1844, se rendit à
Batavia toujours en mission, et l’on continuait à se demander :
qu’est-ce donc que ce Mr Dubois ?
Quant à l’élève consul,
c’était un jeune homme qui, malgré les avis que lui avait donnés Mr
le consul général Barrot sur Dubois, se laissa dominer entièrement
par ce dernier et de représentant de la France se fit le secrétaire
de cet aventurier. Sa conduite avait paru suspecte aux Chinois
eux-mêmes, et un jour le mandarin chargé de l’armement des forts
raconta au Consul qu’il avait fait avec cet élève-consul un marché
par lequel celui-ci s’engageait à lui fournir des canons mais
exigeait qu’on lui comptât de suite 100 000 piastres. Si cette
histoire est vraie, elle suffit à expliquer les entraves qu’il
mettait à la reconnaissance du consul par les Chinois.
Il y avait aussi un
interprète du consulat, sinologue très savant, arrivé en Chine il y
a une dizaine d’années comme prêtre des missions étrangères. Ayant
jeté le froc aux orties, il obtint d’être placé à Macao en qualité
d’interprète du consulat aux appointements de 6000 francs plus une
subvention de l’instruction Publique pour la traduction d’un
dictionnaire chinois ; il était en même temps marchand de drap, de
porcelaine, d’eau de Cologne etc. ; il vivait avec l’ancienne femme
de chambre de sa sœur ; celle-ci avait dû se séparer de son frère et
chercher refuge chez des Portugais. On tenait cet interprète pour un
homme de grands moyens, mais un misérable.
Revenons à l’Alcmène.
Le 20 septembre 1843 la corvette entrait à Manille et le 6 octobre
elle allait faire des réparations dans le port de Cavite. De là,
elle rallie sa Division à Macao où Duplan apprend que le commandant
Roy rentre en France et est remplacé par le commandant Cécille ; il
ne nous cache pas que toutes ses préférences sont pour son premier
chef de division ; il apprend également que le consul Mr Le Comte
vient d’être rappelé à Paris et remplacé à Canton, et il se demande
s’il était bien convenable de le rappeler ainsi brusquement après la
manière honorable dont il avait été reçu par les autorités chinoises
; après avoir fait beaucoup de bruit pour faire reconnaître notre
consul, celui-ci avait l’air de s’enfuir.
L’Alcmène resta à Macao
jusqu’au 21 janvier 1844, d’où elle appareilla à nouveau pour
Manille ; dans cette traversée Duplan fut témoin pour la première
fois du curieux phénomène de la mer de lait : dans la nuit du 22 au
23, à 10 heures ¼, la mer prit une teinte blanchâtre et lumineuse
qui éclairait les embarcations du dehors et même le pont de la
corvette ; je fis, dit-il, tirer un seau d’eau et constatai la
présence de petits animalcules phosphorescents de la grosseur d’un
tuyau de plume de corbeau et de longueurs variées allant jusqu’à un
pouce ; à 11 h 1//2 la mer reprit peu à peu sa couleur ordinaire.
Le 4 avril l’Alcmène
part pour le Nord ayant à bord un missionnaire, le Père Forcade, et
son interprète chinois, Augustin ; le 28 elle était à Napa, port
d’une des îles Liéou-Kiéou, alors vassales de Pékin et dont les
Japonais se sont emparées dernièrement. C’était la première fois que
dans cette baie flottait le pavillon français. Une heure après le
mouillage, un canot du pays arrive le long du bord avec des
fonctionnaires qui posent des questions sur la nationalité et les
intentions ; le commandant les prie de fournir quelques vivres, mais
ils se montrent d’une grande défiance et se font passer pour très
pauvres.
Le lendemain Duplan et
une partie de l’état-major descendent à terre pour saluer le
Gouverneur ; trois mandarins à bonnet jaune les attendaient et les
conduisirent dans une vieille masure en bois au milieu d’un enclos
assez mal cultivé. Il fallut se décider à manger avec les bâtonnets
classiques leurs pâtisseries et ragoûts qui d’ailleurs ne sont pas
si désagréables et sont proprement servis. L’annonce de la visite de
leur pays par d’autres bâtiments français n’eut pas l’air de leur
faire plaisir, encore moins la demande de laisser à terre le Père
Forcade et son interprète. Il fut extrêmement difficile de leur
parler du paiement des vivres et objets dont l’équipage avait besoin
: notre royaume est pauvre, disaient-ils, mais pas assez pour qu’il
ne puisse vous en faire don ; nos usages nous défendent de recevoir
votre argent.
Les promenades ne
furent pas très agréables. Tant que les officiers se contentaient de
suivre le rivage, tout allait bien ; les indigènes le précédaient,
les suivaient, les contournaient de toutes parts, très respectueux
et s’abstenant de toute démonstration bruyante. Mais dès que les
Français faisaient mine de se diriger vers l’intérieur du pays, les
petits mandarins se précipitaient et par des prières, des
supplications, s’efforçaient de les détourner de leur but. N’allez
pas par-là, disaient-ils, les femmes auront peur, passez par ici,
suivez ce sentier et, très adroitement ces personnages avaient le
talent de ramener les visiteurs en quelques minutes juste à leur
point de départ.
Quelques jours plus
tard, le commandant et quelques officiers étant entrés dans la ville
constatèrent que toutes les boutiques étaient fermées, par ordre
assurément. On leur fit visiter un temple consacré au père de
Confucius, bâtiment sans aucun mérite. La campagne environnante est
bien cultivée, on dirait une suite de jardins ; les arbres fruitiers
y sont rares ; les tombeaux sont semés çà et là aux pieds de petits
îlots de rochers que l’on trouve à chaque pas au milieu des champs,
très pittoresques avec leurs têtes couronnées de bouquets d’arbres.
L’empressement de la
population contrastant avec l’attitude des chefs fait dire à Duplan
que si ceux-ci par crainte ou tout autre motif font tout ce qui
dépend d’eux pour éviter aucun rapprochement avec les étrangers, il
n’en est pas de même des gens du peuple qui semblent au contraire
très désireux de communiquer avec eux.
Le 1er mai le
gouverneur ou prétendu tel vint à bord de la corvette accompagné de
trois mandarins à bonnet jaune et d’un jeune interprète que le
commandant suppose fort d’être le vrai gouverneur. Ils furent reçus
avec tous les honneurs : garde assemblée, tambour battant et salut
de sept coups de canon ; ils dinèrent à la table du commandant ce
qui parut les flatter beaucoup.
Mais ils n’avaient
toujours pas répondu à la demande concernant le séjour à terre du
Père Forcade. Enfin le 3 mai arrivait la lettre suivante : « Le
gouverneur général de Tchong-Chan, ville de 1er ordre du royaume de
Liéou-Kiéou écrit ceci : les ordres d’un grand empire devant être
pris en grande considération, nous demandons que l’on daigne
recevoir l’hommage de notre petit royaume et qu’on nous fasse la
grâce de n’y point établir de relations commerciales ; notre royaume
est un pays insignifiant, ses îles sont stériles ou du moins ne
produisent qu’un peu de riz ; elles n’ont ni or, ni argent, ni
cuivre, ni fer, et le peuple peut à peine y trouver sa subsistance ;
si nous nous mettons à faire du commerce avec votre empire il est
certain que notre petit royaume n’y suffira pas. Nous demandons au
grand commandant français d’examiner avec attention et bienveillance
les motifs que nous exposons et de manifester sa pitié envers nous
en nous dispensant de tout alliance et de tout commerce. Alors nous
tous, mandarins et peuple du royaume de Liéou-Kiéou, faisant brûler
l’encens en son honneur, nous lui rendrons un culte éternel. »
Il ajoutait : « Jamais
jusqu’à ce jour des hommes d’un royaume étranger ne sont descendus à
terre pour y demeurer, et, parce que le pays est malsain, nous
craignons beaucoup que ces hommes en y restant ne contractent
quelque infirmité ou maladie, ce qui pourrait être pour nous d’une
grave conséquence. »
Dans sa réponse le
commandant Duplan fait observer au gouverneur général que la crainte
pour la santé des deux personnes qui doivent demeurer à Nappa n’est
pas une raison suffisante, et il lui annonce qu’il débarquera le
lendemain le Père Forcade et son interprète, en les recommandant de
nouveau à ses bons soins.
Le 5 mai eurent lieu
les adieux, les mandarins vinrent à bord ; ils ne voulurent accepter
aucun paiement pour le bois, les bœufs, les cochons etc., qu’ils
avaient fournis, ils n’acceptèrent qu’une longue vue, une pièce de
monnaie d’or et quelques autres d’argent à l’effigie du roi
Louis-Philippe.
A leur départ ils ne
cessèrent d’assurer le commandant que le nom de l’Alcmène resterait
éternellement gravé dans leur mémoire ; ils firent aussi promettre
que si le père Forcade et l’interprète Augustin venaient à tomber
malades, ils remettraient aux autorités locales un certificat
constatant la manière dont ils avaient été traités.
Le 6 mai le père
Forcade et Augustin se rendaient à terre où ils furent reçus par les
mandarins et le même jour l’Alcmène partait. La sortie fut des plus
mouvementées, au milieu de difficultés sans nombre, à travers les
bancs de corail et les rochers, où l’on court le risque de toucher à
chaque instant. Aussi le commandant conclut qu’il ne croit pas
prudent pour un grand navire de donner dans la baie de Nappa qui
d’ailleurs lui paraît devoir être fort mauvaise par tous les vents
du large, ceux de suroît surtout, la mer y devenant très grosse et
les courants de la passe y étant très violents. Il s’en tira
néanmoins sans avarie, regrettant que les pluies continuelles
n’aient pas permis à ses officiers de continuer les observations
commencées pour lever le plan de la baie.
De Liéou-Kiéou,
l’Alcmène se rendit à l’île Chusan se préparant à remonter
l’estuaire du Yang-Tsé-Kiang et la rivière de Chang-Haï. Le 26 mai
elle entrait dans le fleuve faisant route à la sonde d’après l’aire
du vent indiquée dans les instructions. Les cartes hydrographiques
françaises de ces parages étant très inexactes et à très petits
points, Duplan fut très heureux d’accepter une carte anglaise que
l’amiral anglais eut la complaisance de lui offrir ; le 27 elle
était devant Wu-Sung ; il y avait un si grand nombre de jonques que
la corvette ne put passer sans en aborder une, elle eut cependant la
chance de les avoir traversées sans se faire d’avaries, mais non
sans avoir touché une ou deux fois. A midi Fornier Duplan mouillait
à Chang-Haï. Nous n’y avions pas encore de consul alors que les
Anglais en avaient un depuis longtemps déjà ; il y existait
cependant une mission catholique comprenant 60.000 chrétiens
répartis dans les différents villages de la province.
Après avoir fait visite
aux autorités anglaises, aux mandarins chinois, à l’évêque de la
mission catholique, le commandant Duplan mit à la voile le 2 juin
ayant à bord un pilote chinois qui ne lui évita pas trois échouages
en rivière ; ce pilote était impayable ; dès qu’il avait mis la
corvette à la côte il s’en allait à terre et ne réapparaissait
qu’une demi-heure après l’appareillage.
Le 4 on était de retour
à Wu-Sung que Duplan quittait le 9 non sans avoir abordé trois ou
quatre jonques, démâté l’une d’elles et cassé lui-même son
bout-dehors de clin-foc, une vergue et un mantelet de sabord. Il
mouillait devant Ning-Po où il faisait visite au consul anglais et
aux autorités chinoises ; puis après des péripéties incessantes
d’une navigation très dangereuse il put quitter Ning-Po sans avarie
sérieuse et passer devant Chang-Haï d’où il retournait à Chusan où
il arrive le 29 juin. Dans son rapport le commandant constate que
malgré les pluies torrentielles qu’ils ont eues et les travaux
pénibles exigés de jour et de nuit par les échouements, état-major
et équipage se sont bien conduits et qu’il les a toujours trouvés
pleins de zèle et de bonne volonté.
Dans ses considérations
nautiques sur les rivières qu’il a remontées, il déclare que l’eau
manque souvent pour un navire aussi fort que l’Alcmène et il
reconnaît qu’il a eu beaucoup de chance d’éviter les roches et de
toucher sur des fonds de vase ; les courants sont très violents,
surtout dans la rivière Ning-Po, la plus difficile assurément.
Dans cette excursion
sur le Yang-Tsé-Kiang et les rivières, Duplan se plaît à reconnaître
qu’il a toujours reçu le meilleur accueil chez les Anglais, depuis
l’amiral et les consuls jusque chez les derniers employés ; chacun
s’empressant d’aller au-devant de ses besoins, de ses désirs même,
et cela avec une cordialité franche qu’on ne rencontrerait peut-être
pas toujours chez des compatriotes.
Il a remarqué chez les
Chinois une espèce d’amitié, de confiance dans les Français qu’ils
sont loin d’avoir pour les Anglais qu’ils craignent et n’aiment pas.
Ils n’osent pas mettre les pieds à bord des navires de cette nation
et, par contre, l’Alcmène avait tous les jours une centaine de
visiteurs parcourant hardiment tout le navire dès qu’ils en avaient
obtenu la moindre permission. Ils désiraient certainement nous voir
fréquenter leurs ports, et la question qu’adressaient tous les
mandarins le prouve bien : viendra-t-il un consul de France ?
Enverrez-vous des navires de commerce ?
Déjà à cette époque,
les Américains étaient de terribles rivaux pour le commerce anglais
auquel ils font souvent une concurrence très avantageuse. Il en est
de même des Russes qui avaient accaparé le commerce du drap.
Quant aux objets de
goût et de luxe, le commandant croit qu’il ne faut pas penser de
quelque temps à en importer, d’abord parce que le goût de la Chine
ne ressemble en rien à celui de l’Europe puis parce que les
mandarins des ports ouverts au commerce ont été ruinés lors de la
dernière guerre par les Anglais qui ont pillé et brulé leurs meubles
et leurs maisons.
L’Alcmène reste à
Chu-San jusqu’au 16 août ; le 27 elle arrive à Amoy, après avoir été
bien près de se perdre sur une pointe de roche, par suite de la
force des courants ; Amoy est une ville bien laide et bien sale,
mais il s’y fait un grand commerce ; le consul anglais évaluait
qu’en six mois il s’y était fait pour plus de trois millions de
piastres d’affaires, en dehors de l’opium ; il y avait sur rade six
navires anglais et un espagnol.
Le 2 septembre elle est
à Hong-Kong où elle subit un véritable typhon (le baromètre est
descendu brusquement à 738 mm) ; plusieurs bateaux chinois ont
chaviré.
Du 6 septembre 1844 à
mars 1845 service ordinaire à la Division ; dans une traversée entre
Macao et Mon… ( ?), dans un typhon, l’Alcmène perd son canot-major ;
la corvette a une voie d’eau et fatigue beaucoup ; l’eau filtre
partout le long du bord et les hublots ; la pompe marche plus d’une
heure par quart ; tous les artifices ont été mouillés, les boulets
creux sont perdus.
Le 9 mars 1845
appareillage pour Batavia avec la Cléopâtre et la Victorieuse ; la
Division y séjourne du 25 mars au 27 avril ; nos officiers y sont
bien accueillis par les Hollandais qui leur font fête.
Le 2 mai dans le
détroit de Banca, la Victorieuse reste échouée trois jours sur un
banc de roches ; grâce à l’aide des deux autres navires…
[sans suite !]
Remerciements Jean Moulin
Remerciements Bernard Dulou
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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