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Officiers et anciens élèves -
Jean Pierre ESTEVA
(1880 - 1951)

Né le 14 septembre 1880 à Reims et décédé le 11 janvier 1951 à
Reims.
Entre dans la Marine en 1898 (port TOULON)
Aspirant le 5 octobre
1901.
Il fait campagne en
Extrême-Orient sur le croiseur "PASCAL" et participe aux opérations
de CHINE.
Au 1er janvier 1903,
sur le cuirassé "BOUVET", Escadre de Méditerranée (Cdt Alphonse
GUILLOU).
Enseigne de vaisseau le
5 octobre 1903.
En 1904, en
Extrême-Orient sur la canonnière "SURPRISE", puis en 1905-1906, sur
la canonnière "OLRY".
En 1907, Second de la
3ème flottille de torpilleurs de BIZERTE.
En 1908-1910, sur la
"GLOIRE", il prend part aux opérations sur les côtes marocaines.

Extrait Ouest-France /
10 mai 1909
Lieutenant de vaisseau
le 12 août 1910.
Au 1er janvier 1911,
sur le cuirassé "PATRIE", 1ère Escadre (Cdt Maurice GRASSET). Sur le
croiseur "JEANNE-D'ARC" au début de la guerre, il participe aux
opérations des DARDANELLES. Il sera blessé au débarquement de KOUM-KALEH.
Croix de guerre avec
citation à l'ordre de l'armée navale : " Officier adjoint (mission
GOLIATH). Activité, dévouement et sang-froid remarquables, a été
renversé sur la plage et blessé à la tête par un obus de gros
calibre.".
Affecté à terre comme
Adjoint au Chef du Service des ports et communications maritimes, il
commande ensuite le patrouilleur "JEANNE-ET-GENEVIÈVE", bateau-piège
affecté à la chasse aux sous-marins.
Le 6 août 1917, un dur
combat l'oppose à un sous-marin allemand, il sera cité une nouvelle
fois à l'ordre de l'Armée navale : " Officier remarquable par sa
valeur morale, son courage et son sang-froid. Au cours d'un
engagement avec un sous-marin, a fait preuve des plus belles
qualités de commandement et de décision. A, par son influence et son
exemple, fait d'un équipage récemment embarqué, des hommes que des
pertes sévères n'ont pas troublés. A déjà donné aux Dardanelles la
mesure de sa valeur. Blessé et cité à l'ordre de l'armée.".
Complément PDF /
Lien web
Capitaine de corvette
le juillet 1918.
Officier d'ordonnance
du Ministre de la Marine.
Capitaine de frégate le
11 septembre 1919.
Le 2 janvier 1921,
Commandant les compagnies de formation de marins indigènes à
BIZERTE.
Capitaine de vaisseau
le 28 décembre 1924.
Contre-amiral le 6 août
1929.

Extrait Excelsior / 1er
février 1931


Extrait L'Afrique du
Nord illustrée / 9 mai 1931
Vice-amiral en février
1935.

Extrait Le Journal de
Shanghai / 14 juillet 1935
Remerciements Alain
Alvarez

Extrait Le Journal de
Shanghai / 14 juillet 1935
Remerciements Alain
Alvarez
Amiral en septembre
1937, Inspecteur général des forces maritimes.
Résident général en
Tunisie de 1940 à 1943

Extrait Le Nouvelliste
de Vannes / 22 novembre 1942

Vidéo /
Lien web

Extrait Le Nouvelliste
du Morbihan / 23 mai 1943
Il ne s'opposa pas, après le débarquement
américain, à l'arrivée des forces allemandes à Tunis et à Bizerte.

9 juin 1944
Arrêté à la Libération,
il fut condamné à la détention à perpétuité le 13 mars 1945 par la
Haute Cour, bien que rien de sérieux ne lui soit reprochable, ayant
donné tout au long de sa carrière les preuves de son dévouement et
de sa compétence.
Libéré en août 1950
pour des raisons de santé.
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
Autres informations :
Engagé dans la Marine nationale, il intègre l'École navale en 1898.
Le jeune officier
participe à la Première Guerre mondiale avec le grade d'enseigne de
vaisseau.
Affecté à la flotte de
Méditerranée, il participe entre autres à la bataille des
Dardanelles pendant laquelle il se distingue tout particulièrement.
En 1927, nommé
capitaine de vaisseau, il décide de poursuivre sa carrière dans
l'aéronavale naissante.
Promu contre-amiral en
1929

Extrait Ouest-France / 7
aout 1929
Directeur de l'aviation
maritime, puis sous-chef d'état-major des forces aériennes (1930)

Extrait Ouest-France /
10 avril 1931
Nommé vice-amiral en
1935.

Extrait Ouest-France / 6
février 1935
En 1936, il part pour
l'Extrême-Orient où il commande plusieurs unités navales. Son séjour
dans le Pacifique l'amène à régulièrement visiter les bases
britanniques de Hong Kong et Singapour ainsi qu'à pleinement prendre
la mesure de la montée en puissance de la flotte impériale nippone.
À son retour en
métropole, sa polyvalence et ses compétences le désignent pour
occuper la fonction d'inspecteur des forces maritimes.
Nommé amiral à 5
étoiles en 1937

Extrait Ouest-France /
16 septembre 1937
En 1939, il prend le
commandement des forces navales françaises du Sud.
En 1940, après
l'armistice, l’Amiral Esteva est affecté en Afrique du Nord.
Le 26 juillet, il
devient résident général de France en Tunisie.

Extrait Ouest-France /
20 novembre 1940
En novembre 1942,
lorsque les Anglo-américains déclenchent l'opération Torch, l'amiral
Esteva est toujours en poste et soumis aux pressions des Italiens et
des Allemandes, il doit collaborer.
Le 7 mai 1943, lorsque
les troupes alliées entrent à Tunis, l’amiral Esteva, otage des
Allemands, est évacué par avion de Tunisie.
Débarqué à Paris, il
est mis en résidence surveillée en attendant que les autorités
allemandes statuent sur son sort, gardé par des sentinelles
allemandes, il est finalement remis en liberté le 18 mai 1943.


Mai 1943

Vidéo sur site INA.FR /
Lien web
A Alger, le 15 mai
1943, un conseil de guerre, présidé par le général Giraud le
condamne à la peine de mort par contumace.
Après la Libération de
Paris, l’amiral Esteva est arrêté le 22 septembre 1944 et incarcéré
à la prison de Clairvaux.
Lors de son procès il
organise sa défense sur le « double jeu », qu’il a mené, thèse
reprise par la suite.
Il affirme qu'en dépit
de sa fidélité au gouvernement du maréchal Pétain, ce n'est pas une
discipline aveugle qui l'a guidé et qu'il a composé avec l'ennemi
pour sauver l'essentiel : son départ aurait fait passer toute la
Tunisie sous le contrôle italien.
L'amiral Muselier a
témoigné en sa faveur lors de son procès.
Il n'en est pas moins reconnu coupable de trahison le 15 mars 1945
par la Haute Cour de Justice bien qu’elle n’ait rien trouvé de
sérieux à lui reprocher et alors qu’il avait donné tout au long de
sa carrière les preuves les plus éminentes de ses vertus militaires.
Il est condamné aux
travaux forcés à perpétuité.
Malade, l’amiral Esteva est gracié le 11 août 1950.
Remis en liberté, il
décède peu après le 11 janvier 1951 à Reims. Inhumé au cimetière Sud
de Reims.
Sépulture de l’amiral
Esteva à Reims


Dossier Légion d'Honneur
/
Lien web

Se penchant, dans « Les Grands procès de la collaboration » sur la
carrière de l’amiral Esteva, et notamment la période tunisienne et
son procès, l’historien Roger Maudhuy considère, sur la base de
plusieurs témoignages, que l’amiral Esteva a aidé la Résistance
locale et fourni de faux documents d'identité à des membres de la
communauté juive, des militants communistes, des évadés d'Allemagne
et des réfugiés alsaciens.
Pierre Messmer, engagé
dans les Forces françaises libres (FFL), Ministre des Armées du
général de Gaulle de 1960 à 1969 a confié à Roger Maudhuy lors de
ses recherches : « Que voulez-vous ? La Haute Cour ne pouvait pas
commencer par un acquittement. Esteva n'a pas mérité un tel sort,
j'en conviens. Deux ou trois ans plus tard, il aurait sans doute été
acquitté. Mais c'était la guerre... […] il était là. Il n'a pas eu
de chance, voilà tout ».

Des archives personnelles sont déposées au S.H.M. de Vincennes en
fonds privé. Sous-série GG2 – 189. Roger Maudhuy, Les Grands procès
de la collaboration, éd. Lucien Souny, coll. « Histoire », 2009, 378
pages. SHM. Cote : 189 GG² Papiers de Raïssac, conseiller secrétaire
général de la Haute Cour de justice : cinq fascicules relatant le
procès de l'amiral Esteva (interrogatoire, dépositions,
réquisitoire, plaidoirie) du 13 au 15 mars 1945.



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