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- Officiers et anciens élèves -

 


Jules Louis Marie Joseph DIACRE

(1864 - 1903)

 

 

Né le 10 mars 1864 à CHEVILLY (Loiret) - Décédé le 6 août 1903 dans les rapides du KHONE (Indochine)

 
Entre dans la Marine en 1880

Aspirant le 5 octobre 1883.

Enseigne de vaisseau le 10 décembre 1884.

 

Extrait Paris / 11 décembre 1884

 

Au 1er janvier 1885, port BREST.

Au 1er janvier 1886, sur le croiseur "LIMIER", Division navale de l'Océan Indien (Cdt Paul De CORNULIER-LUCINIÈRE).

Lieutenant de vaisseau le 25 août 1889.

Aux 1er janvier 1892, 1894, port TOULON.

Officier breveté Torpilleur.

Au 1er janvier 1896, sur le cuirassé garde-côtes "AMIRAL-TRÉHOUART" (Cdt Victor BORY).

Le 2 juillet 1896, Commandant le torpilleur N°97 de la Défense mobile de la CORSE.

Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 juillet 1896.

Le 15 septembre 1898, en résidence à PARIS, 4ème Section de l'Etat-major général.

Le 6 juin 1899, Commandant le transport de munitions "CARAVANE".

 

 

Extrait Armée et marine : revue illustrée des armées de terre et de mer / 3 mars 1901

 

Au 1er janvier 1901, port TOULON.

Le 1er août 1901, Commandant le le transport "LOIRET", Service du littoral.

Capitaine de frégate le 1er avril 1902.

Au 1er janvier 1903, Second sur le cuirassé "REDOUTABLE", Division de réserve de l'Escadre d'Extrême-Orient (Cdt Charles DUROCH et Commandant la Division navale).

 

Complément

Jules, Louis, Marie, Joseph Diacre est né le 10 mars 1864 à Chevilly (Loiret) où son père était instituteur. Il manifeste très tôt des goûts prononcés pour la marine et entre à l’Ecole navale en 1880. Dès sa sortie de l’école d’application en 1883, l’aspirant Diacre est envoyé au sein du corps expéditionnaire de Chine, à l’escadre d’Extrême-Orient commandée par l’amiral Courbet.

Il est embarqué à bord du Bayard puis rejoint l’équipage du cuirassé La Triomphante, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Pierre Dehorter. Il participe à la guerre franco-chinoise (août 1884 – avril 1885) en particulier aux combats de Fou-Tchéou (23 août 1884) et de la rivière Min (26-29 août 1884), à l’attaque de Formose et à la prise de Keelung (1er octobre 1884). Le 8 octobre 1884 il est grièvement blessé au bras lors de la bataille de Tamsui où il se distingue par son courage en protégeant, malgré sa blessure et le feu nourri des Chinois en supériorité numérique, la retraite de ses camarades et du commandant Dehorter, mortellement touché. Ce dernier décèdera le 16 octobre, après huit jours d’agonie à bord de La Triomphante durant la traversée de Keelung à Saïgon.

Il est décoré pour cet acte de bravoure à l’âge de vingt ans, avant d’être promu enseigne de vaisseau le 10 décembre 1884. Il conservera de la grave blessure contractée à Tamsui (son bras droit a été traversé par une balle) une certaine faiblesse au niveau du membre qui le fera souffrir toute sa vie et lui sera probablement fatale lors de l’accident du Mékong.
En 1886 Diacre est affecté à la division navale de l’Océan Indien à bord du croiseur Limier qui participe à la campagne de Madagascar. Le 25 août 1889, il est promu lieutenant de vaisseau et part rejoindre à nouveau l’escadre de Chine, à bord de La Triomphante. De retour en France, il suit la formation de torpilleur à l’Ecole des torpilles dont il ressort officier breveté en 1896, commandant le Torpilleur 97 de la Défense Mobile de la Corse. Le 11 juillet 1896, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur. En 1898 il est attaché au ministère de la Marine à Paris, à la 4ème section de l’Etat-major général.

Le 6 juin 1899 il quitte la France pour prendre le commandement de l’aviso La Caravane, un transport de munitions de 3ème classe faisant partie de l’escadre d’Extrême-Orient (fig. 7). Dans la nuit du 22 au 23 octobre 1900, lors d’une mission de routine le long des côtes du Japon, le bâtiment est percuté accidentellement par un vapeur japonais qui le traverse de part en part, alors qu’il navigue sur la mer intérieure entre Kobé et Takou. La Caravane coule en moins de sept minutes, faisant deux victimes parmi l’équipage, un officier et un quartier-maître. Le bilan aurait pu être plus élevé sans la conduite exemplaire et la bravoure des officiers et la discipline de l’équipage.

En vertu des règlements de la marine française qui exigent que le commandant de tout bâtiment de guerre disparu soit traduit devant un conseil de guerre qui juge sa conduite, Diacre comparaît en 1901 devant le 1er conseil de guerre maritime de Toulon présidé par le capitaine de vaisseau Compristo. Mais le réquisitoire du commissaire du Gouvernement est entièrement à l’éloge du commandant de La Caravane et le conseil rend un jugement acquittant, à l’unanimité, le lieutenant de vaisseau. Son président va même jusqu’à le féliciter pour le sang-froid et le courage dont il a fait preuve avec son équipage dans les terribles circonstances qu’il a traversées et le propose au tableau d’avancement pour le grade de capitaine de frégate.

Après son acquittement, il est envoyé en Angleterre pour négocier, en remplacement du transport perdu, l’achat d’un navire affecté au Service du littoral, auquel il donne le nom de Loiret et dont on lui confie le commandement.

Promu au grade de capitaine de frégate le 1er avril 1902, il est envoyé à Saïgon comme second à bord du cuirassé Redoutable qui appartient à la division de réserve de l’escadre d’Extrême-Orient commandée par le capitaine Charles Duroch. Durant son séjour en Indochine, il se passionne pour la navigation sur le Mékong et les améliorations qui peuvent être apportées au service des transports, en particulier sur le bief laotien du fleuve. Ayant appris qu’une des passes au milieu des rapides de Khone, le Hou Sadam, était fréquemment traversée par les pirogues de commerçants indigènes ou de colons, il élabore le projet de la parcourir d’amont en aval pour en faire la reconnaissance.

Après avoir obtenu l’autorisation du chef de la division navale de réserve, il s’embarque le 6 août 1903 à l’entrée nord du chenal à bord d’une pirogue spécialement aménagée, en compagnie du lieutenant de vaisseau Georges Eugène Simon, directeur des Messageries fluviales de Cochinchine et pionnier de l’exploration des chutes de Khone, de Monsieur Demay, commis de l’Agence des Messageries, et de quatre bateliers. A un tournant du fleuve, l’embarcation chavire à cause des lames très fortes et tout l’équipage se retrouve à l’eau. Un moment les hommes arrivent à se maintenir à la surface, accrochés à la pirogue emportée par un courant impétueux. Mais bientôt, par suite d’une manœuvre des bateliers essayant de redresser le bateau, tout le monde se retrouve plongé sous l’eau. Le commandant Diacre, sans doute gêné par sa vieille blessure de guerre, n’arrive pas à remonter à la surface et est englouti par le tourbillon des eaux, en même temps qu’un des piroguiers. Non sans peine, le capitaine Simon et M. Demay rejoignent la berge où ils retrouvent les trois bateliers rescapés du naufrage. Durant deux jours Monsieur Simon entreprend d’intenses recherches le long des berges pour tenter de retrouver l’infortuné officier. En vain ; malgré tous les efforts possibles, le corps du commandant Diacre ne sera jamais retrouvé.

En savoir plus / Images et complément / Lien web

 

Extrait L'Ouest-Eclair / 15 août 1903

 

 

Dossier Légion d'Honneur / Lien web

 

Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données

http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm

 

 

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