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- Officiers et anciens élèves -

 

 

Pierre Léonce DÉTROYAT

(1829 - 1898)

 

Remerciements JP Mabille et Source web

 

Né le 7 septembre 1829 à BAYONNE (Pyrénées-Atlantiques) - Décédé le 18 janvier 1898 à PARIS (Seine)

Marié à la nièce d'Emile de Girardin, en l'église de la Madeleine

Inhumé au cimetière du Père Lachaise


Entre dans la Marine en 1845.

 

à l'Ecole navale

Remerciements JP Mabille et Source web

 

Aspirant le 1er août 1847.

Enseigne de vaisseau le 1er juillet 1852; port TOULON.

Chevalier de la Légion d'Honneur le 9 mars 1859.

Lieutenant de vaisseau le 11 juillet 1860.

Officier de la Légion d'Honneur le 11 février 1864.

En 1864, 1866, détaché au MEXIQUE auprès de l'Empereur MAXIMILIEN, en qualité de sous-secrétaire d'État, Chef du Cabinet militaire de S.M.

 

Remerciements JP Mabille et Source web

 

Au 1er janvier 1869, non activité pour infirmités temporaires à/c du 26 avril 1867.

Mis en retraite par le Gouvernement de la Défense nationale pour prendre le commandement du camp de La ROCHELLE, avec le titre de Général de Division Auxiliaire.

 

Remerciements JP Mabille et Source web

 

Remerciements JP Mabille et Source web

 

Extrait journal des débats politiques et littéraires / 20 janvier 1898

 

 

Complément / Remerciements JP Mabille et Source web :

 

Pierre Léonce est né le 7 septembre 1829 à Bayonne, au 26 rue du Bourgneuf. Son père, Jean Théodore, né également à Bayonne le 8 novembre 1799, était courrier de la Malle, après avoir été sellier. Membre du conseil municipal de la ville, il devint Président de la chambre de Commerce.

La famille Détroyat était originaire de la Chatte dans le Dauphiné. Après une étape à Valence, Pierre Détroyat, le grand ancêtre, avait migré à Bayonne en 1774. Ses nombreux descendants participèrent pendant près d’un siècle à la vie de la cité, s’illustrant en particulier dans la banque, le commerce, les carrières militaires. Ils furent des membres importants de la loge maçonnique locale, la Zélée.

La mère de Léonce, Marie Julie Passement, était d’une famille de condition modeste, originaire par ses parents du Comminges et du Pays Toulousain. Son père, simple tailleur, était installé dans un quartier populaire alors que les Détroyat habitaient de l’autre côté de la Nives, la rivière marquant à cette époque le niveau social. Les parents de Léonce eurent donc à surmonter l’hostilité initiale de la famille Détroyat ; elle s’apaisa après la naissance de leurs enfants : deux garçons, Léonce et Henri, et deux filles. Caroline et Camille.

Léonce fit ses études au collège de Pons en Charente Inférieure. Puis il prépara au collège d’Aumale à Lorient l’Ecole Navale de Brest où il fut admis le 4 octobre 1845. Deux ans plus tard, il sortit du vaisseau d’instruction Le Borda avec le grade d’Aspirant de 2e classe.

Les campagnes militaires

Son dossier aux Archives de la Marine fait état de nombreux embarquements de 1847 à 1862 sur divers vaisseaux à voile, à roues puis à hélice témoignant des progrès de la marine militaire au cours de ces décennies. On trouve quelques rares affectations à terre à Lorient mais surtout à Toulon.

Pendant les vingt et un ans de sa carrière militaire, Détroyat participa à trois campagnes : la Crimée, la prise de Tourane en Annam et l’expédition du Mexique.

Son dossier militaire ne donne aucun détail précis sur son rôle pendant la guerre de Crimée.

Sans doute à bord de la corvette à roues Tanger, il participa à l’action alliée : il y gagna la Victoria Cross.

La campagne de Chine et d’Indochine fut sa première expédition d’importance. Il la relata en détail dans les nombreuses lettres qu’il adressa à sa mère et à son frère Henri.

Enseigne de vaisseau, Détroyat, quitta Brest le 4 mars 1858 sur la Saône, vieux bateau à hélice qui transportait 600 hommes de troupe et 22 officiers. Avec 5 autres enseignes, il logeait dans une batterie exigue, couchant dans un hamac. Après les escales de Ténériffe, de Gorée, du Cap, il arriva à Bourbon où il fut accueilli par la famille Dousdebès, des cousins de Bayonne établis dans l’île. Par le détroit de Malacca, le navire atteignit Singapour puis Hong Kong. L’expédition arriva en mer de Chine et c’est à proximité de l’île d’Hai-Nan que la jonction s’opéra avec les Espagnols venant des Philippines.

Le 5 septembre, Détroyat commanda une batterie à bord de la corvette le Primauguet dans la baie de Tourane, il participa à de nombreuses actions qui aboutirent à la prise du port. La description qu’il en fait montre la cruauté des combats de part et d’autre. Blessé d’un coup de lance à l’enlèvement du fort de Don Mai en 1859, il est cité à l’ordre de l’escadre. Sa distinction aux diverses affaires lui valut la nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur ainsi que la Croix de chevalier de Saint-Ferdinand d’Espagne, distinction qui n’était accordée que pour des actions d’éclat sur un champ de bataille. Au cours de la campagne, il se trouva fréquemment sous les ordres du commandant Jaureguiberry son aîné et compatriote.

En janvier 1860, il commanda le navire de commerce L’Asce qui rapatriait en France blessés et convalescents.

À son retour, promu le 11 juillet 1860, lieutenant de vaisseau, il partagea son service entre divers embarquements et un service à terre au port de Toulon.

Peu de temps après, ce fut la campagne du Mexique. Le 10 juillet 1862, Détroyat fut mis à la disposition du vice-amiral commandant en chef les forces navales dans le golfe du Mexique. Il fut d’abord stationnaire à la Veracruz avant de participer à diverses actions en particulier lors de la marche sur Jalapa et les combats de Puebla en mai 1863. Arrivé à Mexico, il fut détaché comme officier d’ordonnance des généraux Berthier, Douay puis à l’Etat-Major du général Bazaine.

Cité à l’ordre du jour du commandant en chef le 20 février 1864 pour sa belle conduite à la prise de la place de Tocatische, il fut nommé officier de la Légion d’Honneur.

Le 28 mai 1864, l’Empereur Maximilien arriva au port de Veracruz et gagna Mexico. Il forma son cabinet en s’attachant Léonce Détroyat probablement parce que cet officier parlait couramment espagnol et un peu l’allemand. Le 25 novembre, le Maréchal Bazaine, sur ordre de l’Empereur Maximilien, le détacha au ministère de la guerre du Mexique comme secrétaire d’Etat à la marine mexicaine. En mars 1866, Maximilien lui confia en outre son secrétariat privé et « la Direction supérieure des Affaires Militaires ». Détroyat œuvra donc en relation étroite avec Maximilien et participa à la vie brillante de la cour de Chapultepec. Sa position s’avérait toutefois difficile car il se trouvait être intermédiaire entre l’Empereur et le Maréchal Bazaine qui adressait à Paris des messages dont l’optimisme ne reflétait guère la situation.

La guerre de Sécession terminée, le gouvernement américain devenant menaçant, Détroyat comprit vite que Napoléon III chercherait à se retirer du guêpier mexicain ; il s’efforça d’en convaincre Maximilien. Le Maréchal Bazaine en prit ombrage et demanda le 22 mars 1866 la remise à la disposition de la marine française de Détroyat dont les fonctions seraient « assez stériles » ; de plus « des bruits publics qui colportent des rumeurs de toutes sortes sur les intrigues du Palais où l’uniforme français de cet officier détaché n’est pas plus à l’abri que beaucoup d’autres ». S’agissait-il comme certains l’ont suggéré de liens particuliers avec l’Impératrice Charlotte ? Le 7 mai, Détroyat reçut l’ordre de rentrer au service de la flotte. Détroyat, conscient de la situation militaire et politique, supplia l’Empereur d’abdiquer. Il refusa, mais le chargea d’accompagner l’Impératrice Charlotte en Europe. Le 1er juillet, ils quittèrent Mexico et le 10 embarquèrent sur le vapeur L’Impératrice Eugénie. Arrivés un mois plus tard à Saint-Nazaire, ils partirent vers Paris. L’Impératrice Charlotte tenta de faire un suprême appel en faveur du nouvel empire ; déçue par l’accueil reçu, elle regagna peu après la Belgique et perdit peu à peu la raison quand elle apprit la suite tragique des événements.

À Paris, Détroyat est considéré en mission par la Direction des mouvements de la Flotte. Il profita de ses entrevues avec les personnes en place pour dénoncer les singulières méthodes de gouvernement du Maréchal Bazaine. Personne ne le crut et devenu suspect, il lui fut interdit de retourner au Mexique. Il fut mis sur sa demande pour trois mois en demi-solde à Bayonne pour affaires personnelles. En décembre 1866, il est attaché au dépôt des cartes et plans de la Marine, chargé par le Ministre d’écrire des rapports sur la guerre du Mexique. Il obtint un congé de non-activité en mars 1867 et quitta la Marine le mois suivant.

Du mariage au journalisme

Trois mois après son retour en France, le 20 décembre 1866, Détroyat épousa en l’église de la Madeleine à Paris Hélène Louise Garre. Aucune tradition familiale ne rappelle les circonstances de leur rencontre. Ce ne fut pas le voisinage car il logeait rue Taitbout alors qu’Hélène et sa mère habitaient au 9 de la rue de Richepanse où elles menaient une existence assez modeste et retirée. Le marié a 38 ans, ses parents étaient tous deux décédés. Hélène, née à Paris le 8 octobre 1844, avait 22 ans. Son père Louis Théodore était décédé en 1862. Sa mère, Isaure née Gay était professeur d’anglais ; sa fille Hélène l’aidait en donnant des leçons de piano. Isaure était la dernière des filles de Sophie Gay, femme de lettres connue pour son salon que fréquentaient sous l’Empire et la Restauration toutes les célébrités littéraires, artistiques et politiques de l’époque. La modestie d’Isaure contrastait avec l’éclat de sa sœur Delphine Gay, célèbre pour ses talents littéraires et son salon dont le succès n’avait rien à envier à celui de sa mère. Delphine avait épousé en 1831 Emile de Girardin, le futur empereur de la presse. Ce couple n’eut pas d’enfants. À la mort de sa femme en juin 1855, Emile resta proche de sa belle sœur Isaure et surtout de sa nièce Hélène pour laquelle il marqua une constante tendresse. Il fut présent à son mariage avec Léonce Détroyat et sera le parrain de leur fils, Maurice, mon grand-père.

Ce mariage avec Hélène Garre va orienter la vie de Léonce. Devenu neveu d’Emile de Girardin, il se tourna vers le journalisme et se vit ainsi épargné les premiers tâtonnements. Il fit ses débuts dans la Liberté (journal libéral avancé sous l’Empire) sous le pseudonyme de L. de Bourgneuf dans lequel il se révéla un journaliste plein de verve et d’entrain. Il attira l’attention publique, traitant notamment de la question d’Espagne et de la réorganisation de l’armée. Le 31 mai 1870, Girardin lui céda la Liberté, journal qu’il dirigea jusqu’en 1876.

Sa polémique courtoise, mais fougueuse lui attira vingt ripostes. Son premier adversaire fut Rochefort qu’il avait pris à partie et lui décocha gaiement cette boutade :

« J’ai lu ce matin, à mon adresse, un article signé Détroyat. Que me veut cette troisième personne de l’imparfait du subjonctif du verbe Détroyer ? »

En peu de temps, il s’était créé dans le journalisme parisien une situation enviée. Mais cet esprit aventureux n’aimait pas à rester longtemps en place.

Vint la guerre de 1870

Détroyat demeura dans un premier temps à Paris. Au début du gouvernement insurrectionnel, on dressa des listes de proscription comprenant la plupart des rédacteurs en chef de journaux. Emile de Girardin et lui furent condamnés à mort mais parvinrent à quitter Paris pour Versailles. De là, Détroyat gagna Bordeaux où il transporta son journal la Liberté, supprimé par la Commune, qu’il confia bientôt à M. G. Ganesco.

Désireux de prendre un rôle actif dans les événements, Léonce contacta Gambetta qui lui proposa de centraliser la correspondance des généraux d’armée de provinces avec le titre de « secrétaire général de la Défense Nationale ». Il refusa, mais accepta le 6 décembre, de commander le camp de La Rochelle avec le grade de général de division à titre auxiliaire, camp qu’il commanda jusqu’à l’armistice. Il est admit à la retraite après vingt cinq ans de service le 11 octobre 1870.

Si Bismarck accepta de conclure un armistice avec l’autorité de fait, celle de Gambetta (Napoléon III n’ayant pas démissionné), il exigea pour signer le traité de paix un gouvernement issu d’élections libres. Elles eurent lieu le 8 février 1871 sous les yeux du vainqueur. En effet Bismarck s’opposa à certaines candidatures comme celle de Détroyat qui s’était présenté dans le département d’Indre-et-Loire. Partisan de la guerre à outrance, il fut obligé de quitter Tours en toute hâte, poursuivi par l’autorité militaire prussienne.

La paix revenue, il reprit sa plume de journaliste, contribua à faire échouer la tentative de restauration légitimiste et suivit vaillamment la cause de l’Appel au Peuple. Il tenta en 1877 de se présenter à Neuilly-sur-Seine mais il est battu par le député sortant.

Il continua à diriger la Liberté jusqu’en 1876 puis fonda et dirigea plusieurs autres publications, notamment le Bon sens qui fusionna bientôt avec l’Estafette, dont il devint rédacteur en chef. Il en fit un journal vivant qui prit vite une place dans la presse parisienne grâce à la rapidité de ses informations. En 1885, directeur momentané du Constitutionnel, il en fit un journal républicain. Enfin il fonda à Madrid la Europa qui n’eut, elle aussi, qu’une existence éphémère. Il écrivit une brochure sur le Sénat et le scrutin de liste.

Puis il s’avisa qu’il avait aimé toute sa vie la musique. Il devint l’ami des musiciens et grands compositeurs de son temps : Gounod, Messager, Godard, Théodore Dubois, Camille Saint-Saëns ; il correspondit avec Tchaïkovski, Offenbach, Meyerbeer…

Il devint librettiste. En collaboration avec Armand-Silvestre, il rédigea le livret d’Henri VIII qu’il proposa à Gounod qui le refusa mais que Saint-Saëns accepta : cet opéra est encore donné sur de nombreuses scènes du monde. Puis ce fut Pedro de Zalamea de Godard en collaboration avec M. de Lauziéres. IL rédigea seul le livret d’Aben-Hamet de Théodore Dubois.

 

 

L’incendie de la salle Drouot avait laissé Paris sans théâtre lyrique. Avec bien d’autres, il ambitionnait de créer un nouveau théâtre lyrique ; la chose fut annoncée à grands renforts d’articles, mais échoua néanmoins. Pendant quelques mois, il dirigea le théâtre de la Renaissance où il donna Madame Chrysanthème de Messager.

Il écrivit pour le théâtre une comédie : Entre l’enclume et le marteau. Il publia plusieurs ouvrages, notamment la Cour de Rome et l’Empereur Maximilien (1868), l’Intervention française au Mexique (1868), Du recrutement, de l’organisation et de l’instruction de l’armée française (1870), La liberté de l’enseignement et les projets de Jules Ferry (1879), le Secret et scrutin de liste (1881), la France en Indochine (1887), Les chemins de fer en Amérique (1886).

Dans les dernières années, entré dans l’ombre, il tomba malade. Cet homme à la vie ardente, mouvementée on le rencontrait mélancolique et déçu aux alentours de l’Opéra. Il devint quelqu’un d’autrefois. En outre, après des spéculations qui n’ont pas toutes été heureuses, il se retrouva sans fortune.

Il mourut à l’âge de 68 ans, à Paris le 18 janvier 1898 à son domicile rue d’Isly des suites d’une attaque cérébrale survenue quelques semaines auparavant. Ses obsèques furent célébrées en l’église Saint-Louis d’Antin. Le deuil fut conduit par son fils Maurice et son frère Henri. Parmi les autres membres de sa famille, il faut citer Ramon Del Valle qui avait épousé sa sœur Caroline. L’assistance comprenait de nombreux amis et confrères de la presse. Les honneurs militaires furent rendus par une compagnie d’infanterie. L’inhumation eut lieu au cimetière du Père Lachaise.

Toute la presse de Paris et d’un grand nombre de journaux de province rendirent compte de son décès en rappelant plus ou moins longuement sa biographie. Certains confrères y ajoutèrent quelques commentaires aimables : « parisien très connu, très répandu, apprécié pour son intelligence et son activité. On l’aimait pour son amabilité et sa bonne grâce ».

Jacques Rigaud du Figaro fit une description assez pénétrante mais sans aménité de l’homme :

«Peu d’existences furent aussi agitées que celle de Léonce Détroyat. Il a touché à beaucoup de choses sans que ses capacités et ses mérites y aient jamais dépassé une honnête moyenne. Il a révélé du moins les plus rares qualités d’assimilation en même temps qu’une souplesse d’intelligence bien propre à faire regretter qu’au lieu de se dépenser en de multiples efforts, il ne lui ait pas été donné de poursuivre un unique but et de s’y consacrer tout entier.

Après avoir eu de brillants services comme officier de marine, il semble qu’une carrière si bien commencée eut dû le conduire aux plus hauts grades. Sa démission volontaire l’avait arrêté sur ce brillant chemin. Cette démission, il l’avait donnée pour se faire journaliste et recueillir de Girardin la direction de la Liberté. C’est dans ses fonctions que tout Paris l’a vu, pendant neuf ans, déployer les qualités qui le distinguaient, qualités en surface peut-être, mais prodiguées avec tant de chaleur, de fracas, de belle humeur et de faconde qu’elles laissaient croire qu’il était un homme supérieur, quand il était surtout un homme agité.

Il était méridional de Gascogne assez bien doué de ce don d’assimilation pour laisser croire qu’il possédait tout ce qui lui manquait. Journaliste, général pendant la guerre, organisateur et commandant du camp de la Rochelle où l’on vit Girardin figurer dans son état-major, directeur de la Liberté, de l’Estafette, du Constitutionnel, de la Europa, journal de Madrid, homme d’affaire, auteur de livrets d’opéra, touchant à toutes les questions, se mêlant de tous les incidents de la vie publique, abordant toutes ces carrières diverses, il se jetait dans toutes ces entreprises avec le même enthousiasme. Il était l’homme des inspirations soudaines. Sa mobilité était devenue proverbiale. Lorsque éclate la guerre, il transporte son journal la Liberté à Bordeaux. Son journal à peine lancé, il en laisse la direction à Ganesco, va solliciter à Tours un commandement, s’improvise général et, après la paix, redevient journaliste.

À Versailles, il donne des conseils à M. Thiers, qui d’ailleurs ne les suit pas ; il suggère aux députés des combinaisons politiques ; en 1873, il se met en travers des tentatives de restauration monarchique, et pendant un moment, il semble occuper une place dans l’Etat.

Il apportait en tout, sous des apparences de brutal scepticisme, une naïveté, une candeur révélatrice d’une rare bonté d’âme et un désespérant défaut de persévérance ; en revanche il était incapable de haïr ceux dont il avait à se plaindre, ou de se venger.

À son éloge, on peut dire que sa mobilité n’a fait d’autres victimes que lui-même. Du jour où il quitta la Liberté, il fut condamner à végéter. Les dernières années de sa vie eussent été bien douloureuses si la compagne de sa vie n’eût été la plus noble, la plus patiente et la plus courageuse des femmes et s’il n’eût lieu d’être heureux et fier du fils qu’elle lui a donné»

Ainsi disparut Léonce, le plus prestigieux des Détroyat du XIXe siècle qui, par le singulier hasard de son mariage quitta la mer pour les tempêtes du journalisme parisien. Il ne pouvait se douter qu’au siècle suivant un cousin, Michel Détroyat (1905-1956), allait, lui, conquérir la célébrité comme écuyer du ciel.

© 2011 Jean-Pierre Mabille / Source web


 

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Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données

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