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Officiers et anciens élèves -
Charles Jules de SURVILLE
(1818 - 1879)
Né le 2 octobre 1818 à
NÎMES (Gard) - Décédé le 24 septembre 1879 à TOULON (Var)
Entre dans la Marine en
1834
Aspirant le 19
septembre 1836
Enseigne de vaisseau le
16 décembre 1840
Lieutenant de vaisseau
le 23 décembre 1845
Capitaine de frégate le
8 mars 1854
Officier de la Légion
d'Honneur, port TOULON.
Capitaine de vaisseau
le 11 juillet 1860
Commandeur de la Légion
d'Honneur le 26 mai 1865.
Au 1er janvier 1869,
Commandant le yacht impérial "L'AIGLE".
Par la suite appelé aux
fonctions de Contre-amiral puis Vice-amiral.
Autres informations
très complètes :
1834-35-36 : à l'âge de
16 ans, il passe avec succès les épreuves (rédaction, versions
latine et anglaise) pour être admis dans la Marine et intégra le 15
novembre 1834 l'Ecole Navale, établie à bord du vaisseau "l'Orion",
en rade de Brest. Il en sortit 3° avec le grade d'Aspirant le 31
octobre 1836.
1836 : il assiste sur
le "Montebello" à la déroute de l'expédition, menée en novembre, par
le général Clauzel contre le Bey de Constantine. Mal préparé, mené
sous un froid épouvantable, l'assaut de la capitale de l'est
algérien se transforma en drame où périrent près de 3.000 hommes. Le
"Montebello" rapatria une partie des blessés et malades sur Alger.
1837-38-39-40 : il est
affecté sur "L'Artémise" (frégate de 52 canons) pour une campagne de
circumnavigation qui, entre le 4 janvier 1837 et le 5 mai 1840, le
mène en Inde, Mer Rouge, Golfe Persique, Chine, Cochinchine,
Océanie, côte du nord de l'Amérique, etc. Il est alors sous le
commandement du capitaine de vaisseau Laplace (devenu ensuite Vice
Amiral
Nommé Enseigne de
vaisseau le 16 décembre 1840, il rejoint "Le Souverain".
1841-42-43 : le
Vice-amiral Casy l'attache à sa personne en qualité d'aide de camp à
bord du "Suffren" le 20 octobre 1841.
En 1843, il embarque
sur la corvette à voile "L'Archimède" qui s'échoua alors qu'elle
portait le duc de Nemours en Angleterre, mais son comportement au
cours de cette aventure lui vaut d'être distingué par ce prince. Il
est ensuite devant Tanger quand commencent les difficultés avec le
Maroc.
1844-45 : il est sur
"Le Diadème", dans l'escadre de l'amiral Parseval, quand il est
nommé Lieutenant de vaisseau le 23 décembre 1845.
1846 : frégate "Montézuma",
station de Tunis et du Sénégal.
1847-48 : aide de camp
du Préfet maritime de Toulon, le vice-amiral Parseval.
1849-50-51 : premier
aide de camp de l'amiral Parseval, vaisseau le "Friedland", campagne
du Levant.
1852-53 : nommé, le 25
juin 1852, commandant du "Chacal" (1852-1854), aviso à vapeur du
service de surveillance des côtes de la Méditerranée. Il demande à
quitter cette affectation pour participer, après le déclenchement de
la guerre russo-turque, en octobre 1853, à l'expédition des flottes
anglo-françaises envoyées en Mer Noire, avec mission de reprendre le
contrôle des Détroits après les succès de la Russie.
1854 : il est appelé
pour la seconde fois par l'Amiral Parseval (commandant en chef de la
flotte de la Baltique) comme aide de camp à bord de "L'Infléxible",
qui fut engagé dans la mer Baltique pendant la guerre de Crimée. Il
est nommé, au moment de partir, capitaine de frégate, le 8 mars
1854.
Son navire fait partie
des deux escadres, française et anglaise, qui sont envoyées pour se
saisir de la place de Cronstadt, et y détruire la flotte russe qui
commandait l'accès à Saint-Pétersbourg; elles attaquent les îles d'Aland,
en face de Stockholm, et y débarquent des troupes qui prennent la
forteresse russe de Bomarsud. L'opération n'aboutit, en fait, qu'à
l'occupation temporaire des îles d'Aland et à la prise de Bomarsud
par les troupes du général Niel.
Il se fait remarquer,
pendant cette campagne, par son courageux sang-froid lors de la
reddition de la forteresse de Bormasud dont il va recevoir la
capitulation (août 1854).
"C'est lui qui fut
chargé par l'amiral Parseval, notre commandant en chef, d'aller
recevoir la capitulation de la forteresse de Bomarsud qui venait
d'arborer le drapeau blanc. Les gardes avancées de l'ennemi, n'ayant
sans doute pas aperçu ce pavillon, continuèrent leur feu et tirèrent
même pendant quelques temps sur le canot qui portait le pavillon du
parlementaire. Cette méprise se prolongea quelque temps après le
débarquement de Surville, qui, le drapeau blanc à la main, cheminait
fièrement vers le fort : toute l'escadre avait les yeux sur lui"
(amiral Cloué).
Sa conduite dans cette
campagne lui mérita la croix d'officier de la Légion d'Honneur.
Il est ensuite envoyé à Stockholm pour une mission diplomatique, où
il se fait remarquer par son intelligence.
1855 : aide de camp à
Paris de l'amiral Parseval
1856-57 : commandant du
"Requin" (1857-1859), aviso à vapeur, station du Tage et de la côte
d'Espagne. Affaire du "Charles Georges", bâtiment confisqué par le
gouvernement portugais et qu'il a fait rendre à la France.
1859-60-61 : peu avant
la guerre d'Italie, il est embarqué, en qualité de commandant en
second, sur la frégate à hélice "Impératrice Eugénie" (mai 1860 à
mars 1861).
Après la paix de
Villafranca, ce bâtiment est désigné pour porter les couleurs du
Vice-amiral Charner nommé au commandement en chef des forces navales
en Extrême-Orient.
Il participe alors à
l'expédition franco-anglaise contre la Chine; son escadre rejoint la
flotte britannique à Hong-Kong en août 1860; elle débarque et appuie
le corps expéditionnaire jusqu'en mars 1861.
Durant cette campagne
laborieuse, il est nommé le 11 juillet 1860 capitaine de vaisseau;
mais cette nomination intervenant en pleine campagne militaire, il
doit conserver son commandement en second de l' "Impératrice
Eugénie", pour assurer, après la Chine, l'approvisionnement et la
sécurité de nos colonnes en Cochinchine.
1862-63 : séjour au
Ministère à Paris, de juin 1861 à février 1864. Il est employé à
Paris dans des commissions chargées d'élaborer des projets destinés
à réaliser d'importantes améliorations dans les diverses branches du
service maritime.
1864-65-66 : il prend
le commandement de la frégate cuirassée "La Provence" (1864-1867).
En 1865 il reçoit la
croix de commandeur de la Légion d'Honneur.
Détaché dans
l'Adriatique lors de la guerre austro-prussienne, il mène, en 1866,
une délicate mission à Venise, avec le Général Leboeuf (commandant
en chef de l'artillerie à Solferino en 1859), concernant la
rétrocession de la Vénétie à l'Italie (par un accord secret de juin
1866, signé entre la France et l'Autriche, la France s'engage à
rester neutre dans un conflit austro-prussien et l'Autriche à céder
la Vénétie).
1867 : commande le
cuirassé "La Gloire" (1867-1868).
1868-69 : le 11 mai
1868, il obtient le commandement du yacht impérial "l'Aigle"
(1868-1870) sur lequel doit embarquer l'Impératrice pour aller
présider à l'inauguration du canal de Suez (novembre 1869). (Il
séjourne avec sa femme au Palais de Compiègne en novembre 1868).
Exemple de lettre
adressée /
Lien web
Autre lettre daté
d'octobre 1869 à Venise /
Lien web
A cette époque, le
canal n'est pas encore en état d'être traversé par des grands
bâtiments, les dragues travaillent encore jour et nuit pour
l'approfondir. A l'heure de l'inauguration, il n'existait qu'une
passe étroite, au sein de laquelle il existait à peine un chenal. Le
passage d'un bâtiment de la dimension de l'Aigle, dans ces
circonstances, fut un acte hardi autant qu'habile. Plusieurs
bâtiment éprouvèrent d'ailleurs des échouages dans la flotte qui
participait à l'inauguration. Cette inauguration donne lieu à des
fêtes somptueuses, en l'honneur de la science et de la paix entre
les peuples, qui réunissent, autour de l'Impératrice Eugénie,
l'Empereur d'Autriche François-Joseph, le Prince héritier
Frédéric-Guillaume de Prusse, la Princesse des Pays-Bas, le Prince
héritier Georges de Hanovre, le Vice-roi d'Egypte Ismaïl Pacha, et
les ambassadeurs de toutes les nations.
C'est sept mois avant
que n'éclate la guerre franco-prussienne, où la France se trouve
complètement isolé !
1870 : nommé, le 1er
juin 1870, Contre-amiral, il part, en juillet, prendre les eaux
d'Ems, en Allemagne, juste au moment de la fameuse "dépêche" ! A son
retour il prend les fonctions de Major de la Flotte, puis celles de
Major Général á Toulon, où il fait preuve de courage et de
dévouement dans une période assez troublée.
1871-72 : le 3 janvier
1871, il est nommé au commandement en chef de la division navale des
Antilles et de Terre-Neuve, et il arbore son pavillon sur la
"Minerve" (frégate à hélice). C'est là qu'il est pris d'une crise
très grave (une sorte de rhumatisme général d'une violence extrême),
la première peut être de cette cruelle maladie qui devait l'enlever,
et qui justifie son rapatriement en métropole.
Il revient en France en
février 1873. Le climat natal et une saison d'eau le rétablissent
assez pour qu'il n'y eut qu'une courte interruption dans l'activité
de ses services.
1873-74 : le 5 octobre
1873, il reçoit le commandement d'une division d'escadre et arbore
son pavillon sur la frégate cuirassée "La Savoie" (1874), sur
laquelle il reste un an, avec A. Courbet comme capitaine de
pavillon.
1875-76 : nommé au
Conseil de l'Amirauté, il est promu Vice-amiral le 4 septembre 1876.
1877-78-79 : le 25 juin
1877 il est nommé Commandant en chef, Préfet Maritime du 3°
arrondissement maritime à Lorient.
Le 26 novembre 1878, il
est désigné pour Toulon, sa patrie d'adoption depuis son mariage, où
il prend les fonctions de Commandant en chef, Préfet Maritime du 5°
arrondissement, qu'il exerce jusqu'à sa mort le 24 septembre 1879.
Ses funérailles
officielles, conformément au décret du 13 octobre 1863, y sont
célébrées en grande pompe le 26 septembre 1879.
Quelques temps avant sa
mort, il avait confié à M. Rey, Préfet du Var, qu'il espérait
couronner sa carrière par le commandement en chef de l'escadre de la
Méditerranée !
Il était parvenu à la
plus haute position qu'un marin puisse ambitionner, en dehors du
ministère et du commandement d'une flotte en temps de guerre.
Résumé :
Enseigne de vaisseau lors de son mariage; lieutenant de vaisseau à
la naissance de Paul.
Il fut appelé au
ministère de la Marine , lors de la transformation de la marine à
voile en marine à vapeur et sut se faire apprécier de ses chefs par
ses éminentes qualités.
L'impératrice Eugénie,
connaissant sa valeur comme marin, lui fit donner le commandement du
navire à bord duquel elle fit son voyage en Afrique, et à son
retour, l'empereur Napoléon III lui confia le commandement de son
navire "L'Aigle" au 1er janvier 1869.
C'est parce qu'il avait servi sous les ordres de l'empereur, au lieu
de rester légitimiste, que sa famille lui tourna le dos. Pendant
longtemps les relations furent froides et distantes entre les
descendants de cette branche et ceux des autres branches.
Décorations :
Commandeur de la Légion d'Honneur (Chevalier le 07/09/1850, Officier
le 15/09/1854, Commandeur le 26/05/1865),
Médaille commémorative
de la Baltique
Médaille commémorative
de la Chine (accordée à tous ceux qui participèrent à celle-ci,
décret du 22/01/1861)
Chevalier de l'Ordre de
Pie IX
Chevalier de l'Ordre
Pontifical de Saint-Grégoire le Grand (Ordre Pontifical créé en 1831
par Grépoire XVI et modifié en 1834. Il ,comprend trois classes :
grand-croix, , commandeur et chevalier. Le ruban est rouge, avec un
filet jaune sur chaque bord).
Les obsèques de l'Amiral :
Toulon, 26 septembre
1879.
Les obsèques du
vice-amiral de Surville, préfet maritime, ont eu lieu avec la plus
grande solennité. La ville était littéralement en deuil. Tous les
édifices publics avaient le pavillon en berne. En rade, le canon
tonnait d'heure en heure. L'escadre de l'amiral Cloué avait mis ses
vergues en pantène et ses pavois en deuil.
Le corps du regretté
amiral avait été déposé à la préfecture maritime dans une chapelle
ardente, où l'affluence des visiteurs était énorme.
Dès neuf heure et
demie, toutes les troupes de la garnison, environ dix mille hommes,
se massaient sur la place du Champs de Bataille, sous le
commandement du contre-amiral Allemand.
A dix heures, le
cortège s'est formé. Le cercueil, porté par un char décoré de
faisceaux de drapeaux, était accompagné par la famille du défunt et
par ses aides de camp. Il était suivi des officiers de toutes armes
de la marine et de la guerre, des autorités civiles, du conseil
municipal, des magistrats, des délégués des ouvriers du port, etc.,
etc.
L'absoute a été donnée
par Mgr Terris, évêque de Fréjus et de Toulon.
A l'entrée et à la
sortie de l'église Saint-Louis, le corps a été salué de onze coups
de canon.
Des discours ont été
prononcés au cimetière par les contre-amiraux Cloué, Maurin et
Allemand, et par MM Rey, sous-préfet du Var, et du Tasta, maire de
Toulon. L'affluence était énorme.
Les troupes étaient
rentrées dans leurs quartiers à deux heures.
(Voir notamment le
Petit Journal : 26/09/1879 l'Amiral de Surville est mort; 28/09/1879
Les obsèques de l'Amiral de Surville; L'Univers Illustré n° 1280 du
04/10/1879 Le Vice-amiral de Surville).
Source web
Extrait Le Temps / 26
septembre 1879
Extrait Le Temps / 28
septembre 1879
Remerciements Bernard Dulou
Remerciements Stéphane Giran
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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