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Officiers et anciens élèves -
Léon Daniel de JOANNIS
(1803 - 1868)
Né le 18 avril 1803 à
SAVIGNY en VERON (Indre et Loire) - Décédé le 4 janvier 1868 à
POITIERS (Vienne)
Élève de l'École polytechnique en 1821, opte pour la Marine.

Lieutenant de vaisseau
le 2 octobre 1830; port Toulon.
Chevalier de la Légion
d'Honneur, le 4 septembre 1833, sur le "LUXOR"
Au 1er janvier 1841,
chargé de la 34ème compagnie sur le vaisseau de 80 canons Triton en
Méditerranée (Armand BRUAT, Cdt).
Commandant en second du
bateau transportant l'obélisque d'Egypte à Paris. Il a laissé des
aquarelles inédites sur cet épisode de l'histoire
Admis à la retraite en
1843.
Directeur de l'École
des Arts et Métiers d'ANGERS en 1849.
Complément :
Extrait article Express
du 19 décembre 1996 :
Léon-Daniel de Joannis, polytechnicien et lieutenant de
vaisseau, a 27 ans lorsqu'il embarque en 1831 sur le Luxor
pour une expédition téméraire: le transfert d'un obélisque
de 230 tonnes depuis l'antique Thèbes jusqu'aux pieds de
Louis-Philippe. Il léguera à la postérité un récit de
voyage, des gravures et des aquarelles, témoignage unique de
la plus insolite des campagnes d'Egypte. 1 - Le Luxor
défiait les lois de la construction navale. Il fallait
construire un bâtiment léger et plat de navigation fluviale,
capable cependant d'affronter la haute mer lesté d'un
mastodonte... "Le diamètre des arches du pont de la Seine
fixa une limite pour sa largeur. La longueur de l'obélisque
et l'emplacement nécessaire au logement des vivres de 136
hommes d'équipage déterminèrent ses dimensions en longueur."
Construit à Toulon en 1830, le navire n'appareillera que le
15 avril 1831, pour éviter la saison des tempêtes.
2 - Des vents favorables poussent le Luxor vers
Alexandrie, atteinte le 5 mai, où l'équipage attendra la
crue du Nil pour remonter, de port en port, le fleuve royal.
Les petits Egyptiens hèlent en riant "la montagne", tandis
que les femmes "acceptent sans répugnance le bras des
officiers pour visiter le navire".
3 - "Nous arrivâmes à Louxor le 14 août à 8 heures du
soir... le village est d'une aridité sans égale, bâti en
terre noire du limon du Nil, et les ruines du palais
dominent les habitations..." On aperçoit, à droite de la
gravure, le Luxor démâté, couvert de nattes protectrices.
4 - Pour tracer le chemin de halage, il faudra acheter
les maisons gênantes, les démolir, puis déblayer la voie sur
les 400 mètres qui conduisent au Luxor.
5 - 1er novembre 1831: l'obélisque emmailloté de longues
planches de bois pour protéger ses hiéroglyphes, à grands
cris de "Vire! vire!", les cabestans tournent, les cordes
grincent, les ancres s'arrachent de terre et la charnière en
bois se tord. "Le coeur plein de sollicitude, nous vîmes
s'abattre, en vingt-cinq minutes, cette admirable aiguille
de Louxor."
6 - La maison de l'expédition, bâtie sur les ruines du
temple de Thèbes. Outre les logements, on crée caserne,
moulin, salle d'armes, magasin de vivres, hôpital de 40
lits... et potager!
7 - Sur ses rails de bois, l'obélisque mettra un mois et
demi à atteindre le navire. Pour l'enfourner, on coupa en
travers l'avant du bateau, puis on mit de côté cette tranche
antérieure. L'obélisque introduit et chevillé à fond de
cale, les charpentiers rajustent la proue au reste de la
coque... "et l'on n'eut plus qu'à attendre l'inondation
prochaine".
8 - Esquissé pudiquement par le jeune polytechnicien, le
piédestal original de l'obélisque sera censuré par
Louis-Philippe: les babouins adorateurs du Soleil étaient
dotés de généreux attributs. Rapatriés avec l'obélisque, ils
seront confiés au Louvre et l'on extraira un socle en
granite des carrières de Brest.
9 - En attendant la crue du Nil, Joannis entreprend un
long voyage en Nubie inférieure. Il visite Esnèh, Assouan,
l'île Eléphantine, Philae, et le temple d'Epsamboul
(Abou-Simbel), encore enfoui dans le sable...
10 - "En comparant les formes de ces Nubiens avec celles
reproduites par milliers sur les monuments, on remarque une
ressemblance frappante. Peut-être ces hommes affables et au
langage doux comme leurs moeurs sont-ils les purs rejetons
de l'ancienne race..."
11 - En mai 1832, le Nil commence à grossir et, le 25
août, le Luxor quitte son lit à la grande satisfaction de
l'équipage. Les vents, le courant et la charge du bateau
rendent la descente périlleuse. A Rosette, impossible de
franchir la barre du Nil: pas assez d'eau! Il faudra
attendre le 1er janvier 1833 pour affronter le passage et
gagner Alexandrie.
12 - 1er avril 1833: le voyage de retour, sur une mer
démontée, tient de l'exploit. Remorqué par un vapeur, le
Sphinx, "le Luxor roulait de la manière la plus
épouvantable... Les officiers du Sphinx nous ont dit, bien
des fois depuis, que nos affreux roulis les faisaient à
chaque instant trembler pour nous!". Après deux longues
escales à Toulon et à Cherbourg, le Luxor remonte la Seine
et vient mouiller quai de la Concorde, le 23 décembre
1833...
13 - L'obélisque, hissé au sommet du pont en août 1834,
attendra encore deux ans avant d'être halé puis érigé, le 25
octobre 1836, en présence d'une foule en délire. Coût de
l'expédition: 1350000 francs. Mais qu'était-ce pour voir
enfin "le trésor de l'ancienne capitale de l'Egypte, en
présence d'une Madeleine suppliante aux pieds du Christ et
de l'arc triomphal de Napoléon, chanter avec orgueil, dans
ses hiéroglyphes sacrés, la gloire d'Amon et les victoires
du grand Sésostris".
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/informations/egypte-la-passion-moi-joannis-qui-ai-ramene-l-obelisque_619972.html#WZ2RtmWBeHftL8Rk.99
Léon-Daniel de Joannis, polytechnicien et lieutenant de
vaisseau, a 27 ans lorsqu'il embarque en 1831 sur le Luxor
pour une expédition téméraire: le transfert d'un obélisque
de 230 tonnes depuis l'antique Thèbes jusqu'aux pieds de
Louis-Philippe. Il léguera à la postérité un récit de
voyage, des gravures et des aquarelles, témoignage unique de
la plus insolite des campagnes d'Egypte. 1 - Le Luxor
défiait les lois de la construction navale. Il fallait
construire un bâtiment léger et plat de navigation fluviale,
capable cependant d'affronter la haute mer lesté d'un
mastodonte... "Le diamètre des arches du pont de la Seine
fixa une limite pour sa largeur. La longueur de l'obélisque
et l'emplacement nécessaire au logement des vivres de 136
hommes d'équipage déterminèrent ses dimensions en longueur."
Construit à Toulon en 1830, le navire n'appareillera que le
15 avril 1831, pour éviter la saison des tempêtes.
2 - Des vents favorables poussent le Luxor vers
Alexandrie, atteinte le 5 mai, où l'équipage attendra la
crue du Nil pour remonter, de port en port, le fleuve royal.
Les petits Egyptiens hèlent en riant "la montagne", tandis
que les femmes "acceptent sans répugnance le bras des
officiers pour visiter le navire".
3 - "Nous arrivâmes à Louxor le 14 août à 8 heures du
soir... le village est d'une aridité sans égale, bâti en
terre noire du limon du Nil, et les ruines du palais
dominent les habitations..." On aperçoit, à droite de la
gravure, le Luxor démâté, couvert de nattes protectrices.
4 - Pour tracer le chemin de halage, il faudra acheter
les maisons gênantes, les démolir, puis déblayer la voie sur
les 400 mètres qui conduisent au Luxor.
5 - 1er novembre 1831: l'obélisque emmailloté de longues
planches de bois pour protéger ses hiéroglyphes, à grands
cris de "Vire! vire!", les cabestans tournent, les cordes
grincent, les ancres s'arrachent de terre et la charnière en
bois se tord. "Le coeur plein de sollicitude, nous vîmes
s'abattre, en vingt-cinq minutes, cette admirable aiguille
de Louxor."
6 - La maison de l'expédition, bâtie sur les ruines du
temple de Thèbes. Outre les logements, on crée caserne,
moulin, salle d'armes, magasin de vivres, hôpital de 40
lits... et potager!
7 - Sur ses rails de bois, l'obélisque mettra un mois et
demi à atteindre le navire. Pour l'enfourner, on coupa en
travers l'avant du bateau, puis on mit de côté cette tranche
antérieure. L'obélisque introduit et chevillé à fond de
cale, les charpentiers rajustent la proue au reste de la
coque... "et l'on n'eut plus qu'à attendre l'inondation
prochaine".
8 - Esquissé pudiquement par le jeune polytechnicien, le
piédestal original de l'obélisque sera censuré par
Louis-Philippe: les babouins adorateurs du Soleil étaient
dotés de généreux attributs. Rapatriés avec l'obélisque, ils
seront confiés au Louvre et l'on extraira un socle en
granite des carrières de Brest.
9 - En attendant la crue du Nil, Joannis entreprend un
long voyage en Nubie inférieure. Il visite Esnèh, Assouan,
l'île Eléphantine, Philae, et le temple d'Epsamboul
(Abou-Simbel), encore enfoui dans le sable...
10 - "En comparant les formes de ces Nubiens avec celles
reproduites par milliers sur les monuments, on remarque une
ressemblance frappante. Peut-être ces hommes affables et au
langage doux comme leurs moeurs sont-ils les purs rejetons
de l'ancienne race..."
11 - En mai 1832, le Nil commence à grossir et, le 25
août, le Luxor quitte son lit à la grande satisfaction de
l'équipage. Les vents, le courant et la charge du bateau
rendent la descente périlleuse. A Rosette, impossible de
franchir la barre du Nil: pas assez d'eau! Il faudra
attendre le 1er janvier 1833 pour affronter le passage et
gagner Alexandrie.
12 - 1er avril 1833: le voyage de retour, sur une mer
démontée, tient de l'exploit. Remorqué par un vapeur, le
Sphinx, "le Luxor roulait de la manière la plus
épouvantable... Les officiers du Sphinx nous ont dit, bien
des fois depuis, que nos affreux roulis les faisaient à
chaque instant trembler pour nous!". Après deux longues
escales à Toulon et à Cherbourg, le Luxor remonte la Seine
et vient mouiller quai de la Concorde, le 23 décembre
1833...
13 - L'obélisque, hissé au sommet du pont en août 1834,
attendra encore deux ans avant d'être halé puis érigé, le 25
octobre 1836, en présence d'une foule en délire. Coût de
l'expédition: 1350000 francs. Mais qu'était-ce pour voir
enfin "le trésor de l'ancienne capitale de l'Egypte, en
présence d'une Madeleine suppliante aux pieds du Christ et
de l'arc triomphal de Napoléon, chanter avec orgueil, dans
ses hiéroglyphes sacrés, la gloire d'Amon et les victoires
du grand Sésostris".
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/informations/egypte-la-passion-moi-joannis-qui-ai-ramene-l-obelisque_619972.html#WZ2RtmWBeHftL8Rk.99
Léon-Daniel de Joannis,
polytechnicien et lieutenant de vaisseau, a 27 ans lorsqu'il
embarque en 1831 sur le Luxor pour une expédition téméraire: le
transfert d'un obélisque de 230 tonnes depuis l'antique Thèbes
jusqu'aux pieds de Louis-Philippe. Il léguera à la postérité un
récit de voyage, des gravures et des aquarelles, témoignage unique
de la plus insolite des campagnes d'Egypte.
1 - Le Luxor défiait
les lois de la construction navale. Il fallait construire un
bâtiment léger et plat de navigation fluviale, capable cependant
d'affronter la haute mer lesté d'un mastodonte... "Le diamètre des
arches du pont de la Seine fixa une limite pour sa largeur. La
longueur de l'obélisque et l'emplacement nécessaire au logement des
vivres de 136 hommes d'équipage déterminèrent ses dimensions en
longueur." Construit à Toulon en 1830, le navire n'appareillera que
le 15 avril 1831, pour éviter la saison des tempêtes.
2 - Des vents
favorables poussent le Luxor vers Alexandrie, atteinte le 5 mai, où
l'équipage attendra la crue du Nil pour remonter, de port en port,
le fleuve royal. Les petits Egyptiens hèlent en riant "la montagne",
tandis que les femmes "acceptent sans répugnance le bras des
officiers pour visiter le navire".
3 - "Nous arrivâmes à
Louxor le 14 août à 8 heures du soir... le village est d'une aridité
sans égale, bâti en terre noire du limon du Nil, et les ruines du
palais dominent les habitations..." On aperçoit, à droite de la
gravure, le Luxor démâté, couvert de nattes protectrices.
4 - Pour tracer le
chemin de halage, il faudra acheter les maisons gênantes, les
démolir, puis déblayer la voie sur les 400 mètres qui conduisent au
Luxor.
5 - 1er novembre 1831:
l'obélisque emmailloté de longues planches de bois pour protéger ses
hiéroglyphes, à grands cris de "Vire! vire!", les cabestans
tournent, les cordes grincent, les ancres s'arrachent de terre et la
charnière en bois se tord. "Le coeur plein de sollicitude, nous
vîmes s'abattre, en vingt-cinq minutes, cette admirable aiguille de
Louxor."
6 - La maison de
l'expédition, bâtie sur les ruines du temple de Thèbes. Outre les
logements, on crée caserne, moulin, salle d'armes, magasin de
vivres, hôpital de 40 lits... et potager!
7 - Sur ses rails de
bois, l'obélisque mettra un mois et demi à atteindre le navire. Pour
l'enfourner, on coupa en travers l'avant du bateau, puis on mit de
côté cette tranche antérieure. L'obélisque introduit et chevillé à
fond de cale, les charpentiers rajustent la proue au reste de la
coque... "et l'on n'eut plus qu'à attendre l'inondation prochaine".
8 - Esquissé
pudiquement par le jeune polytechnicien, le piédestal original de
l'obélisque sera censuré par Louis-Philippe: les babouins adorateurs
du Soleil étaient dotés de généreux attributs. Rapatriés avec
l'obélisque, ils seront confiés au Louvre et l'on extraira un socle
en granite des carrières de Brest.
9 - En attendant la
crue du Nil, Joannis entreprend un long voyage en Nubie inférieure.
Il visite Esnèh, Assouan, l'île Eléphantine, Philae, et le temple d'Epsamboul
(Abou-Simbel), encore enfoui dans le sable...
10 - "En comparant les
formes de ces Nubiens avec celles reproduites par milliers sur les
monuments, on remarque une ressemblance frappante. Peut-être ces
hommes affables et au langage doux comme leurs moeurs sont-ils les
purs rejetons de l'ancienne race..."
11 - En mai 1832, le
Nil commence à grossir et, le 25 août, le Luxor quitte son lit à la
grande satisfaction de l'équipage. Les vents, le courant et la
charge du bateau rendent la descente périlleuse. A Rosette,
impossible de franchir la barre du Nil: pas assez d'eau! Il faudra
attendre le 1er janvier 1833 pour affronter le passage et gagner
Alexandrie.
12 - 1er avril 1833: le
voyage de retour, sur une mer démontée, tient de l'exploit. Remorqué
par un vapeur, le Sphinx, "le Luxor roulait de la manière la plus
épouvantable... Les officiers du Sphinx nous ont dit, bien des fois
depuis, que nos affreux roulis les faisaient à chaque instant
trembler pour nous!". Après deux longues escales à Toulon et à
Cherbourg, le Luxor remonte la Seine et vient mouiller quai de la
Concorde, le 23 décembre 1833...
13 - L'obélisque, hissé
au sommet du pont en août 1834, attendra encore deux ans avant
d'être halé puis érigé, le 25 octobre 1836, en présence d'une foule
en délire. Coût de l'expédition: 1350000 francs. Mais qu'était-ce
pour voir enfin "le trésor de l'ancienne capitale de l'Egypte, en
présence d'une Madeleine suppliante aux pieds du Christ et de l'arc
triomphal de Napoléon, chanter avec orgueil, dans ses hiéroglyphes
sacrés, la gloire d'Amon et les victoires du grand Sésostris".
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Exemple de dessin
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Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
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