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Officiers et anciens élèves -
Auguste Théodore Paul de BROGLIE
(1837 - 1895)

Né le 18 juin 1834 à AUTEUIL (Yvelines)
- Assassiné le 11 mai 1895 à PARIS (Seine).
Élève de l'École polytechnique en 1853, opte pour la Marine

Aspirant de 1ère classe le 1er mai
1855; port TOULON.
Enseigne de vaisseau le 10 juin 1857.
Chevalier de la Légion d'Honneur le 28
décembre 1859.
Lieutenant de vaisseau le 10 août 1862.
Au 1er janvier 1864, port TOULON.
Quitte la marine
Ordonné prêtre en 1870
Commentaires de l'École polytechnique :
Lieutenant de vaisseau
(1862), c'est au cours d'un voyage en Nouvelle-Calédonie qu'il
rencontre un missionnaire. Dès lors, il exerce un véritable
apostolat laïque. Il collabore, à Toulon, aux œuvres catholiques et
sociales de M. de Montety et, détaché à Paris, il organise des
patronages d'apprentis. Il abandonne sa carrière pour entrer au
séminaire de Saint-Sulpice (1869), est ordonné prêtre (1870) et eut
d'abord la direction du patronage de Sainte-Anne. Demeuré pendant la
Commune à Paris, il devient aumônier de l'École normale municipale
et de l'École J.-B. Say (1873). Il est rapporteur au congrès des
œuvres ouvrières catholiques de Lyon (1874). Son poste supprimé
(1880), il devient professeur d'apologétique sacrée à l'Institut
catholique, donnant des conférences à la chapelle Sainte-Valère
(1878-81) et aux Carmes (1890). Il combat le positivisme mourant et
les théories de Spencer et de Darwin. Élu chanoine de Notre-Dame et
d'Évreux, il meurt assassiné par une folle, laissant quelques
volumes d'apologétique remarqués


Extrait La semaine
religieuse du diocèse de Rouen / 18 mai 1895


Extrait Le monde
illustré / 18 mai 1895
Complément
Un voyage en
Nouvelle-Calédonie le mit en contact avec l'activité missionnaire et
il se sentit appelé à la vie religieuse. Il entra au séminaire de
Saint-Sulpice à Paris en 1867. Après y avoir terminé ses études, il
fut ordonné prêtre le 18 octobre 1870.
Aumônier de l'École normale d'Auteuil et chanoine honoraire d'Évreux
puis de Paris, chevalier de la Légion d'honneur, il fut le premier
titulaire de la chaire d'apologétique de l'Institut catholique,
créée en 1880 par Mgr d'Hulst, et conserva ce poste jusqu'à sa mort.
Son enseignement, qui comprenait des thèmes philosophiques,
théologiques, bibliques et historiques, avait pour but de défendre
la foi catholique contre les attaques qu'on pensait venir du
positivisme et du rationalisme, afin de rééquilibrer l'enseignement
donné au Collège de France. Il maintenait l'harmonie et l'autonomie
des deux sphères de la connaissance, la religion et la raison. Selon
ses travaux, l'étude de l'histoire est à même de démontrer la
transcendance du christianisme ; en cela, il fut l'un des
représentants de l'« apologétique constructive »
Dans ses publications, l'abbé de Broglie se montra toujours un
fidèle défenseur du dogme catholique. Au moment de sa mort, il était
en train de préparer un livre sur l'accord entre la raison et la
foi.
La comtesse de Pange, dont il était l'oncle, nous a laissé de lui un
portrait pittoresque. D'une distraction proverbiale, il n'arrivait
jamais à retenir un prénom et demandait toujours à sa nièce : « Et
toi, petite, comment t'appelles-tu ? » ; oubliant où il était il
avait adressé à des paysans en guise de sermon une sorte de
conférence universitaire. Plus grave encore, faisant sans cesse la
charité, il avait épuisé sa fortune et en était réduit à emprunter
sans cesse auprès de sa famille qu'il ne remboursait jamais. C'est
sans doute son caractère qui lui fit commettre l'imprudence qui
devait lui coûter la vie.
Il était le confesseur d'une pauvre folle atteinte de paranoïa et
nommée Maxence Amelot. Celle-ci, ayant été renvoyée d'un ouvroir où
elle travaillait, se persuada que l'abbé Broglie avait trahi le
secret de la confession et vint un jour lui faire une scène bruyante
à la sortie d'une messe ; pour éviter le scandale il commit
l'imprudence de promettre d'aller la voir chez elle : à peine fut-il
entré qu'elle l'abattit d'un coup de pistolet.
L'affaire fit évidemment grand bruit et les milieux anticléricaux ne
manquèrent pas de dauber sur cet ecclésiastique mort chez une femme.
La comtesse de Pange nous parle d'une « grossière image de pure
fantaisie, rehaussée de couleurs violentes » publiée par Le Petit
Journal (du 26 mai 1895). De fait l'image nous montre bien la porte
d'entrée encore entrouverte, ce qui laisse penser qu'il ne s'était
pas passé grand chose entre l'arrivée de l'abbé et son assassinat.
L'article disait d'ailleurs nettement : « À une certaine époque on
se plaignait que l'on enfermât trop de fous; à la nôtre, il faut
regretter que l'on n'en enferme pas assez !…» et il continuait ainsi
: « Un crime vient d'être commis par une femme notoirement atteinte
depuis plusieurs années de la double folie du mysticisme et de la
persécution... » Maxence Amelot fut d'ailleurs reconnue
irresponsable et placée par la suite en maison de santé
L'embarras n'en fut pas moins grand dans le monde catholique et la
Catholic Encyclopedia se contenta dans l'article consacré à l'abbé
de Broglie de parler d'une insane person sans en préciser le sexe.
Il va de soi que la future comtesse de Pange, petite fille bien
élevée, nous renseigne plus sur les réactions de sa famille que sur
les événements eux-mêmes (« On ne parlait pas de ce drame à table et
je ne posais aucune question. » On lit dans un article du New York
Times du 12 mai 1895 (traduction en français) :
PARIS, le 11 mai. L'abbé de Broglie, frère du duc de Broglie, a été
tué aujourd'hui par une femme du nom d'Amelot, une de ses
paroissiennes, qui était devenue folle. Cet acte venait de la
persuasion où elle était que l'abbé avait fait circuler sur elle des
propos calomnieux.
Ayant fait appeler le prêtre, elle a exigé qu'il signât une
rétractation qu'elle avait préparée. Sur son refus, elle a sorti un
revolver et a commencé à tirer. Quatre des balles se sont logées
dans la tête de l'abbé provoquant une mort presque immédiate. La
femme s'est rendue immédiatement à l'église des Carmes, où elle
s'est confessée à un prêtre et a réclamé l'absolution.
Paul de Broglie était né à Paris le 18 juin 1834. Il a servi dans la
marine, devenant aspirant en 1855, enseigne en 1857 et lieutenant en
1869. C'est alors qu'il a quitté sa carrière, qui semblait brillante
pour devenir prêtre.
Il a été un moment aumônier de l'École Normale à Auteuil puis
professeur à l'Institut catholique de Paris. Il était chanoine et
chevalier de la Légion d'honneur.
Il a écrit plusieurs livres religieux parmi lesquels on a remarqué
“Conférences sur la Vie Surnaturelle", Le Positivisme et la Science
expérimentale, La Science et la. Religion et La Morale sans Dieu,
ses Principes et ses Conséquences.
Son travail le plus important est Problèmes et conclusions de
l'histoire des religions (Paris, 1886). Parmi ses autres écrits,
dont certains étaient des brochures ou des articles dans des revues,
on peut mentionner ceux qui suivent :
Le positivisme et la science expérimentale (2 vol., París 1880-81)
Cours d'apologétique
chrétienne (1883)
La Morale
évolutionniste (1885)
La Morale sans Dieu
(1886)
La Réaction contre le
positivisme (1894)
Religion de Zoroastre
et religion védique
Le Bouddhisme
Religions
néo-brahmaniques de l'Inde
L'Islamisme; La vraie
définition de la religion
La Transcendance du
christianisme
L'Histoire religieuse
d'Israël
Les Prophètes et les
prophéties, d'après les travaux de Kuenen
L'Idée de Dieu dans
l'Ancien et le Nouveau Testament
Le Présent et l'Avenir
du catholicisme en France
Deux publications
posthumes, Religion et critique (1896) et Questions bibliques
(1897), ont été éditées par l'abbé Piat.
Tombe

Cimetière de Broglie
(Eure) /
Source web
Source web
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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