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Officiers et anciens élèves -
Émile Frédéric de BRAY
(1829 - 1879)
Né le 9 mars 1829 à PARIS (Seine) -
Décédé le 19 mars 1879 à BREST (Finistère)
Fils de Achille Hector Camille De Bray,
propriétaire et de Théophile Marie-Louise BORREL, son épouse
Epouse le 19 mai 1856 à Pont l'Abbé
(Finistère) Laëtitia Constance Marie LE BLEIS
Entre dans la Marine en 1844
Aspirant le 1er août 1846
Enseigne de vaisseau le 2 avril 1851
Chevalier de la Légion d'Honneur le 12
août 1854
Lieutenant de vaisseau le 5 octobre
1855; port BREST
Extrait Le Yacht / 28
mars 1869
Capitaine de frégate en 1869
Autres informations :
officier de marine
français, membre d’une des expéditions qui avaient pour but de
retrouver sir John Franklin, né le 9 mars 1829 à Paris, l’aîné des
trois enfants d’Achille-Hector-Camille de Bray, peintre paysagiste,
et de Théophile-Marie-Louise Borrel, décédé le 19 mars 1879 à Brest
(France).
Dès qu’il eut terminé ses études à l’école navale en 1846,
Émile-Frédéric de Bray s’embarqua sur la corvette La Galathée pour
un voyage de trois ans dans le Pacifique.
Puis il servit deux ans
en France et en Italie et, le 2 avril 1851, fut promu enseigne de
vaisseau.
À cette époque,
l’intérêt que les Français portaient aux recherches des bateaux et
des hommes disparus de sir John Franklin était accru par la
participation de l’officier de marine français Joseph-René Bellot à
l’expédition de William Kennedy, en 1851–1852, ce qui incita de Bray
à se porter volontaire pour participer aux recherches dirigées par
sir Edward Belcher.
L’amirauté britannique
accepta ses services et l’affecta au Resolute (capitaine Henry
Kellett) qui quitta Londres le 21 avril 1852 et hiverna dans l’île
de Dealy.
Extrait Luxembourg
Au cours des deux
années qu’il passa dans l’arctique, de Bray commanda plusieurs
expéditions en traîneau : à l’automne de 1852, il installa un dépôt
au cap Providence, dans l’île de Melville, et, entre le 4 avril et
le 18 mai 1853, il arpenta la côte nord-ouest de l’île de Melville
alors qu’il commandait une partie de l’expédition de Francis Leopold
M’Clintock qui se dirigeait en traîneau vers l’île du
Prince-Patrick.
Le 8 mai 1854, il
quitta le Resolute, qui devait être abandonné peu de temps après, et
conduisit au North Star, ancré dans l’île de Beechey, un groupe
d’invalides.
Quatre mois plus tard,
il partait pour l’Angleterre à bord du Phœnix.
De Bray fut un membre
de l’expédition énergique et apprécié de tous, et Kellett, M’Clintock
et Belcher lui prodiguèrent de chaleureux éloges pour ses services.
C’est le seul
Français à avoir reçu la médaille de l’arctique. La France le
récompensa en le faisant chevalier de la Légion d’honneur dès le 12
août 1854 et en le nommant lieutenant de vaisseau le 5 octobre 1855.
À son retour en France, de Bray servit dans la Baltique.
Après son mariage avec
Lœtitia-Constance-Marie Le Bléis, le 20 mai 1856, il fut en station
à Saint-Pierre et Miquelon et en Islande.
Le 22 mai 1869, il fut
promu capitaine de frégate et, le 23 janvier 1871, fut fait officier
de la Légion d’honneur pour sa participation à la défense de Paris
en 1870, au cours de laquelle il avait commandé un bataillon de
marine et une brigade.
Pendant le restant de
sa carrière, il servit à terre, en France.
De Bray mourut prématurément à l’âge de 50 ans, alors qu’il était à
la retraite depuis six mois seulement ; cette mort fut attribuée en
partie à ses séjours prolongés dans les régions froides qui, comme
on le nota, avaient miné son énergie et son enthousiasme.
Il survécut six ans à
sa femme et laissa quatre enfants : deux autres étaient morts en bas
âge.
À la différence de
Bellot, qui mourut en héros, de Bray n’acquit jamais la
considération générale pour avoir participé, en tant que
représentant de la France, aux recherches pour retrouver Franklin ;
en outre, le journal qu’il tint au cours de l’expédition n’a jamais
été publié.
Toutefois, son ami
Jules Verne utilisa abondamment la connaissance que de Bray avait
des régions arctiques dans Voyages et aventures du capitaine
Hatteras : les Anglais au pôle nord – le désert de glace (Paris
1867), roman inspiré de l’expédition pour retrouver Franklin.
Source web
Voici quelques courts extraits de la vie
mouvementée de ce marin, qui devint chevalier puis officier de la
légion d’honneur et reçu au nom de la reine Victoria les décorations
anglaises de la « Baltic » et des « Expéditions arctiques ».
En 1845, l’« Érébus » et le « Terror », deux navires à voiles munis
de moteurs auxiliaires fonctionnant à la vapeur, furent équipés par
l’amirauté britannique pour participer, avec cent trente quatre
hommes d’équipage, sous le commandement de Sir John Franklin, à une
exploration approfondie de l’archipel arctique canadien et pour
tenter de reconnaître, par la même occasion, le passage tant
convoité du Nord-Ouest qui devait permettre aux navires de l’époque
de raccourcir certains trajets maritimes en reliant l’Atlantique au
Pacifique.
L’affaire n’était pas des plus aisée car, du début de septembre à la
mi-juin, les glaces de la banquise se reformaient, enserraient les
navires et les immobilisaient jusqu’au nouveau dégel. Toutes les
expéditions précédentes (une dizaine environ) avaient échoué. Celle
de Sir John Franklin n’eût pas plus de succès.
De 1848 à 1851 plusieurs tentatives se succédèrent pour essayer de
retrouver les traces des deux navires qui avaient appareillé le 19
mai 1848 et dont on était sans nouvelle depuis le 26 juillet de la
même année.
L’énigme sur cette disparition suscita au niveau international un
grand courant d’intérêt et de compassion. En France, deux officiers
de marine, Joseph-René Bellot âgé de 27 ans et Émile de Bray âgé de
22 ans, effectuèrent conjointement des démarches en 1851 pour
proposer leurs services à la marine anglaise.
Une nouvelle campagne de recherches fut décidée en 1852 avec une
flottille de cinq bâtiments. On arma alors deux frégates classiques:
L’« Assistance » et la « Résolue » et trois frégates mixtes équipées
de machine à vapeur: le « Pionner », l’« Intrépide et le « North
Star ». Cette petite escadre, commandée par Sir Edward Belcher,
avait pour objectif de ratisser plus au nord tous les chenaux et
autres espaces encore non visités par les précédentes recherches
demeurées infructueuses.
L’embarquement des nouveaux équipages eut lieu à Londres le 16 avril
1852. Émile de Bray, récemment promu enseigne de vaisseau, fut
affecté sur la « Résolue ». Cette frégate était commandée par le
capitaine Henri Kellet. Son état-major était composé de 15
officiers, son équipage comprenait au total 61 marins.
Le 20 mai ce fut, pour notre jeune officier, sa première rencontre
avec les glaces flottantes du Grand Nord et, quelques jours plus
tard, la découverte du Groenland et des premiers esquimaux dans
tentes de peaux ou leurs igloos. Le capitaine Kellet, ayant remarqué
à cette occasion les talents de dessinateur de l’officier français,
lui confia la responsabilité de croquer avec force détails tous les
événements marquants qui pourraient jalonner leur expédition.
Les excursions se succédèrent et le journal de bord d’Emile de Bray
se remplit, à chaque étapes, de multiples descriptions et anecdotes,
enrichies de nombreux croquis.
Durant le premier hivernage de l’automne de 1852 au printemps de
1853, notre héros énuméra ainsi consciencieusement toutes les
différentes randonnées organisées avec des traîneaux pour aller en
exploration ou chasser les caribous, les bœufs musqués et les ours
polaires dont la viande était cuisinée et les peaux transformées en
couvertures ou manteaux. Aux mois d’avril et de mai 1853, il fut
chargé de commander une mission de reconnaissance sur l’île Melville
au nord du détroit de Banks qui s’ouvre dans sa partie ouest sur la
mer de Beaufort. Ce périple de 370 miles, aller et retour (environ
600 kms ) dura 45 jours. Sur la carte de cet endroit exploré pour la
première fois, un cap porte désormais le nom de « Cap de Bray ».
Quelques mois après son retour sur la « Résolue » on lui annonça la
mort de son ami Joseph-René Bellot. Celui-ci, embarqué sur le
« Phoenix », avait disparu à l’occasion d’une mission en août 1853.
Une tempête de neige l’avait isolé sur une plaque de glace dérivante
et on ne le revit plus.
Durant le deuxième hivernage, de 1853 à 1854, il y eût, pour cause
de froid ou d’épuisement, de nombreux décès à bord des différents
navires de l’expédition et les marins furent contraints d’abandonner
la « Résolue » et l’« Intrépide » le 5 mai 1854. Les survivants
purent rejoindre le Cap Cockburn après quatre jours de marche forcée
pour embarquer sur le « North Star » demeuré à l‘écart dans une baie
aux glaces moins épaisses. Le 27 août, les équipages de
l’« Assistance » et du « Pionner », ayant abandonnés à leur tour
leurs navires, arrivèrent eux aussi sur le « North Star ».
La mer se libéra enfin de son manteau de glace. Le « Phoenix »
arriva bientôt sur les lieux et embarqua une partie des hommes, dont
de Bray.
Celui-ci débarqua à Londres le 2 octobre 1854 après une absence de
deux ans, cinq mois et dix jours, et regagna aussitôt la France où
il fut reçu en audience privée par Napoléon III et par le ministre
de la Marine, Théodore Ducos. Ce dernier, après avoir reçu le
rapport du jeune marin de 25 ans, le nomma chevalier de la légion
d’honneur avec la promotion de lieutenant de vaisseau.
Source web
Extrait Les Tablettes
des Deux Charentes / 22 mars 1879
Décédé à son domicile
3, rue de la Paterne
Cause du décès :
affection chronique du poumon.
Dossier Légion d'Honneur /
Lien web
Remerciements Gilles Tribouillard
Remerciements Bernard
Dulou
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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