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Officiers et anciens élèves -
Rodolphe Augustin DARRICAU
(1807 - 1877)
Né le 17 mars 1807, à SAINT DENIS (Seine-Saint-Denis) - Décédé le 19
juillet 1877 à PARIS VIIIe (Seine)
Il prépare après de brillantes études secondaire, polytechnique,
puis se fait admettre dans la marine en 1827.
Après une campagne au Brésil, il sert dans l'Océan Indien où il
participe à l'expédition menée par gourbeyre à madagascar. En 1831,
il est lieutenant de frégate.
A bord de la Belle Poule en 1840
En 1842, Darricau est en Afrique.
Rentré en France il est envoyé en mission à Londres, avec le duc de
Broglie, chargés de la négociation des traités franco-anglais
relatifs à la traite négrière clandestine. Capitaine de corvette en
1846, il prend une part active à de nombreuses campagnes militaires.
En 1854, ses faits d'arme lui valent la cravate de Commandeur de la
Légion d'honneur.
Rodolphe Augustin Darricau est nommé gouverneur de La Réunion en
remplacement de Henri Hubert Delisle, il prend ses fonctions le 28
mars 1858.
Gouverneur de La Réunion du 28 mars 1858 au 19 septembre 1864.
La Réunion connaît grâce à la canne à sucre une situation
florissante, mais Darricau juge rapidement que la prospérité de
l'île est artificielle et que les moyens qui la sous-tendent sont
dangereux. Pour Darricau il y a deux mondes " à côté de la plus
luxuriante culture la plus triste pénurie, à côté de la richesse
dans un petit nombre de mains moins que la médiocrité dans la plus
grande partie de la population ".
Monoculture de la canne et structuration du marché du travail avec
le recours à l'immigration, mais sous la pression et face aux
demandes incessantes des grands propriétaires qui ont besoin de
main-d'œuvre pour cultiver les cent vingt mille hectares de terres
agricoles de la colonie, Darricau accepte de relancer l'immigration.
Cette immigration sera Indienne et Chinoise en effet, le 15
septembre 1859 le ministre des colonies de Napoléon III, le marquis
de Chasseloup-Laubat, a interdit l'immigration venant d’Afrique, de
Madagascar et des Comores. Au 31 décembre 1859, la colonie compte 64
403 engagés
Darricaud demande au directeur de l'intérieur de prendre des mesures
pour développer les cultures vivrières et le petit élevage.
Plusieurs objectifs sont alors poursuivis : donner du travail aux
oisifs, subvenir aux besoins de nécessiteux et leur permettant
d'accéder à des produits de consommation courante et agir sur les
prix. Le gouverneur va jusqu'à recommander qu'une prime soit
octroyée à tous ceux qui se livreraient à la culture " des légumes,
des fruits et l'élevage du petit bétail ". Encourager la production
donc, mais permettre également sa commercialisation. C'est ainsi
qu'un nouveau marché et une petite halle aux poissons, doivent être
ouverts d'urgence à Saint-Denis.
En octobre 1858, Darricau reprend et soutient le projet initié par
son prédécesseur, Hubert Delisle, et fonde l'établissement de La
Providence. La gestion est confié à la Congrégation du Saint-Esprit
qui l’administre à ses risques et périls, moyennant le paiement des
traitements des pères et des frères qui y sont employés et un prix
de journée tarifé tenant compte des différentes catégories
d’individus qui y sont envoyés. Cet établissement public regroupe un
hospice de vieillards et d’infirmes, une école agricole et
professionnelle pour les jeunes affranchis, ainsi qu’un pénitencier
pour jeunes délinquants. Les apprentis accueillis font l'objet d'une
prise en charge de tous les instants; sur un même site totalement
clos, ils prient, travaillent, mangent, dorment. les métiers,
menuiserie, forge, mécanique, charronnage, taille de pierres,
cordonnerie, carrosserie, charpente, sont proposés en résonance avec
les besoins de l'industrie locale.
En 1859, un fléau terrible, le choléra, s’abat sur la colonie. Le 17
février 1859 le navire Les Mascareignes qui appartient au négociant
Jules de Rontenay qui est aussi membre de Conseil du Gouvernement,
arrive en rade de Saint-Denis avec, à son bord, des engagés.
Recrutés dans une région contaminée par le choléra, de nombreux
africains meurent au cours de la traversée. Le capitaine d'Agnel,
pour ne pas perdre le bénéfice de son voyage va dissimuler la
réalité du mal. Il fournit un faux rapport et des certificats de
complaisance, il dit que ses passagers souffrent de simple
dysenterie. Les travailleurs africains sont alors débarqués pour le
lazaret.
C’est pendant la période d’observation prévue par les règlements de
la colonie qu’est enregistré le premier cas mortel de la maladie.
Nous sommes le 12 mars. Le 16 tous les immigrants sont répartis chez
différents engagistes sauf une quinzaine d’entre eux qui,
officiellement atteints de dysenterie, sont envoyés à l’hospice
civil. Mais avant même la sortie des engagés, des créoles ont été
atteints. Un jeune ferblantier qui a travaillé sur une conduite
d’eau à l’intérieur du Lazaret meurt le 14 mars. Sa mort est suivie,
le 17, par celle de quatre hommes de l’atelier de discipline.
La course effrénée au profit et le recours obsédant a la
main-d'œuvre engagée provoquera en 1859 une véritable catastrophe.
Le 17 février le navire LES MASCAREIGNES arrive en rade de St Denis
avec, à son bord, un recrutement de travail. Recrutés dans une
région contaminée par le choléra, de nombreux africains mourront au
cours de la traversée. Le capitaine Danel, pour ne pas perdre le
bénéfice de son voyage va dissimuler la réalité du mal. Il fournira
un faux rapport et des certificats de complaisance. Les travailleurs
africains furent alors débarqués et la première mort se produisit le
12 mars 1859.
Quand le choléra fut identifié ce fut trop tard. Saint-Denis était
déjà touchée. A la fin du mois de mai quand cessa l'épidémie, on
dénombra uniquement dans Saint-Denis 863 morts. Les responsables du
MASCAREIGNES furent traduits devant les Assises. Le procès qui dura
du 24 janvier au ler février 1860 passionnera la colonie et il se
terminera par l'acquittement du capitaine Danel et de ses adjoints.
Le navire appartenait à Monsieur de Rontaunay.
L'administration du Gouverneur Darricau va être également marquée
par des catastrophes naturelles dont la plus impressionnante fut le
tremblement de terre qui précéda l'éruption volcanique de mars 1860.
En quittant l'île le 19 septembre 1864 à bord de l'EMIRNE le
Gouverneur Darricau inaugurera le service des Messageries Maritimes.
Extrait
Autres informations
:
Le contre-amiral Darricau prépare la
défense de Paris.
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Autres informations
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Il est donc né en 1807,
probablement à St Denis où se trouvait domiciliée la famille
Darricau et, trés probablement aussi, chez la famille Ebingre.
Rodolphe Ebingre, beau-père d'Augustin, et Daniel Ebingre, son
beau-frère, s'y adonnaient, nous l'avons vu à la fabrication des
toiles peintes. Je me suis procuré auprès des Archives de la Marine
à Vincennes la copie du bordereau de son dossier (D044 et D054) et
de quelques pièces contenues dans celui ci.
De toute évidence, Rodolphe a été, sa vie durant, l'objet des soins
et de la préoccupation de sa Mère, veuve, "chouchoutant" son aîné.
Son dossier est rempli de lettres d'elle en vue de le recommander
aux plus hautes instances pour obtenir son avancement, voire même le
sortir d'un mauvais pas. Et Dieu sait s'il paraît avoir eu le don
d'y mettre ses pieds! Sans doute brillant et intelligent, il cède
curieusement à ses impulsions, se croyant tout permis .
Il est admis le 25 Mai 1824 ( il a 17 ans) à l'Ecole Polytechnique
et obtient son 1er embarquement à Toulon sur l'Iphigénie, puis en
1833 sur le Var. En 1834, il intrigue pour obtenir son affectation à
Brest et de-là tente vainement son embarquement vers La Havane, où
il aurait des affaires personnelles à régler.
En 1838 il obtient un
embarquement pour les Etats-Unis, assorti d'un congé de 6 mois en
vue d'y contracter mariage avec Mathilde Couteulx de Caumont,
française dont le père réside aux U.S.A.(exilé semble-t-il).
En 1840 il essaie
d'être nommé dans une Commission se rendant aux U.S.A. et d'emmener
sa famille afin d'y régler des affaires importantes (la succession
de son beau-père). Je ne sais s'il l'obtint.
D'avril 1841 à Avril
1842, suite à ses mérites, sans doute, mais aussi aux lettres de
recommandations de la Baronne Darricau, sa mère, au Ministre de la
Marine, de celles du Baron Durrieu et du Comte d'Etchegoyen et
celles des Députés des Landes (?), nous le retrouvons en 1844
Capitaine de Corvette, commandant le cutter Eperlan de la Station
des Cotes Occidentales d'Afrique. Là, il ne trouvera rien de mieux
que de quitter Gorée (Sénégal) sans venir prendre à St. Louis les
depêches du Gouverneur, lequel n'est pas du tout satisfait et tente
de le faire savoir au Ministère de la Marine.
Mais, fort
heureusement, l' Intendant Général Darricau, son frère cadet, y est
bien mieux en cour que lui . Par la suite sa carriere se poursuit de
recommandations en intrigues, en commandements et en embarquements.
Le 3 Octobre 1855 il
prend le commandement supérieur de la Marine à Constantinople, puis
le 3 Mars 1857 le commandement par interim de la Marine à Alger et
le 30 Décembre de la même année il est nommé Gouverneur de La
Réunion . Il y prend sa fonction et son commandement le 15 Mai 1858
avec le grade de Capitaine de Vaisseau .
Il rentre à Marseille
le 17 Octobre 1864 avec le grade de Contre Amiral. Le 20 Février
1865 il est nommé membre de la Commission des Phares. Le 13 Mai 1867
il est nommé Major Général à Rochefort .
Enfin le 16 Juillet 1868, prétextant du décès de son frère, Charles,
et de l'obligation pour lui de prendre soin de sa mère et de sa
belle-soeur, il demande par lettre (D045) la faveur d'être relevé de
ses fonctions de Major Général. Ce qu'il obtiendra avec une retraite
anticipée de 6 mois .Le 7 Septembre 1870, il s'adresse au Ministère
de la Marine pour demander à servir son pays .
Décorations :
- Chevalier de la Légion d'Honneur le 28 Avril 1842 .
- Officier ,, ,, le 29 Juillet 1845 .
- Commandeur ,, ,, le 12 Aout 1854 .
Source Web
Remerciements Stéphane Giran
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