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- Officiers et anciens élèves -

 

 Martin Marie Jean Louis DAGUERRE

(1874 - 1951)

 

 

Né le 10 février 1874 à CIBOURE (Pyrénées-Atlantiques) - Décédé le 24 février 1951 à CAMBO les BAINS (Pyrénées-Atlantiques)

Fils de Martin Toussaint, Capitaine au Long Cours.

 

 Entre dans la Marine en 1891

Aspirant le 5 octobre 1894,

Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1896; port TOULON.

Officier breveté Torpilleur.

Au 1er janvier 1899, port TOULON.

Au 1er janvier 1900, sur le contre-torpilleur "DUNOIS", Escadre de Méditerranée (Cdt Émile LEMOGNE).

Au 1er janvier 1901, sur la canonnière "SURPRISE", Escadre d'Extrême-Orient (Cdt Charles MORNET).

Au 1er janvier 1902, port TOULON.

En 1903, sur le croiseur "LINOIS", Escadre de la Méditerranée occidentale et du Levant. (Cdt Élie SERRES).

Lieutenant de vaisseau le 19 octobre 1903.

Au 1er janvier 1904, port TOULON.

Le 20 octobre 1904, Commandant le sous-marin "FRANCAIS", 1ère Flottille de sous-marins de la Manche. Idem au 1er janvier 1906.

Chevalier de la Légion d'Honneur le 9 juillet 1907.

En avril 1908, Commandant le sous-marin "OPALE", 1ère Flottille de sous-marins de la Manche à CHERBOURG. Idem au 1er janvier 1909.

 

Extrait Ouest-France / 8 juillet 1909

 

Aux 1er janvier 1911, 1912, sur le croiseur "DUGUAY-TROUIN", École d'application des Aspirants à BREST (Cdt François De la CROIX de CASTRIES).

Officier breveté de l'École Supérieure de la Marine, promotion 1913.

Officier d'académie.

Au 1er janvier 1914, port TOULON.

De 1915 à octobre 1916, Commandant le torpilleur "COMMANDANT-LUCAS".

Capitaine de corvette le 1er juillet 1917.

Au 1er janvier 1918; port TOULON.

Capitaine de frégate le 16 avril 1918.

 

Extrait Ouest-France / 19 avril 1918

 

Le 15 septembre 1919, Chef des services aériens du 5ème arrondissement maritime. Idem au 1er janvier 1921.

Officier de la Légion d'Honneur le 30 avril 1921.

Capitaine de vaisseau le 25 août 1923.

Versé dans le cadre de réserve le 10 février 1930; port ROCHEFORT

 

 

 

Autres informations :

 ■ La perte du chalutier Jean-Bart, survenue le 2 février 1916 au large de Durazzo. Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Daguerre, commandant du contre-torpilleur Commandant-Lucas (3 février 1916).

(in Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment – 13 mai 1914 / 20 oct. 1919 – , note n° 38 : Commandant-Lucas – S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 109, p. num. 1265 à 1267).

n° 38 – 3 février 1916.

à Monsieur le Capitaine de Frégate,
Commandant la 1re Escadrille de torpilleurs.

Commandant,

Le 2 février 1916, à 2 h 50 du matin, après être sorti de Durazzo avec un convoi, le Commandant-Lucas recevait par T.S.F. du Commandant-Bory l’ordre de croiser au large du cap Laghi et de piloter les navires entrant à Durazzo.

Les instructions générales pour ce pilotage, qui m’avaient été données verbalement le 27 janvier par le Chef d’État-major du Contre-amiral commandant la Division d’exploitation, prescrivaient de laisser les bâtiments connaissant bien l’entrée de Durazzo entrer seuls et de piloter seulement les autres.

A 6 h 50, le Commandant-Lucas était à environ 3 milles dans l’Ouest de Laghi. Il y avait à ce moment là sept vapeurs en vue entre le S.-O. et l’O.S.-O.

Dans le S.-O., deux navires italiens, Molfetta et Melo, en ligne de file. Le Molfetta me dit qu’il n’a pas besoin de pilote et continue sa route pour passer à un mille environ du cap Laghi.

Fait route alors pour reconnaître un groupe de deux autres bâtiments en ligne de file. Ce sont les deux bâtiments anglais (pavillon de guerre) Gazelle et Fauvette. La Gazelle me dit qu’il connaît l’entrée et n’a pas besoin d’être piloté.
Mis le cap sur le 3e groupe de bâtiments composé de trois chalutiers français en ligne de file. Le bâtiment de tête, le Pétrel, me dit que si rien n’a changé depuis deux jours, il connaît l’entrée et n’a pas besoin d’être piloté.

A ce moment là, la Gazelle et la Fauvette me paraissant, de loin, faire une route trop Nord, je me dirige sur eux en donnant l’ordre de hisser le signal international J.D. (« Vous faites route sur danger. »). Avant que cet ordre ait pu être exécuté, le bâtiment de tête (Gazelle) vient sur la droite, le cap sur les falaises blanches, au N. 50 E. environ. Cette route faisant parer tous les dangers, je ne m’occupe plus de ces deux bâtiments. Je reviens alors élonger la ligne des chalutiers français et fait route pour la contourner par l’arrière. Je demande au Miquelon, qui est le dernier de la ligne, le nom du 2e bâtiment ; il me répond que c‘est le Jean-Bart.

La situation de la ligne des chalutiers pendant que je l’élongeais et la contournais m’a paru être la suivante, vers 7 h 45 : à six milles environ dans l’O. S.-O. du cap Laghi, route au N. 50 E. En tête, le Pétrel ; à six ou huit cents mètres derrière, le Jean-Bart ; loin derrière, à douze ou quinze cents mètres, le Miquelon.

Pendant que j’élongeais et contournais la ligne de chalutiers, je me préoccupais d’une fumée qui m’avait été signalée dans le N.-O. un instant auparavant, et j’apercevais la mâture d’un croiseur à trois cheminées. Les signaux de reconnaissance faits au projecteur à 7 h 48 par ce croiseur m’indiquaient que ce devait être le Topaze.

Ayant été prévenu que le Topaze avait hissé un signal de jour que l’on ne pouvait distinguer, je mis le cap au N.-O. pour me rapprocher de lui. Il était 8 h.

A 8 h 04, une violente explosion se produisit à deux quarts environ sur l’arrière de mon travers. En me retournant, je vis une haute gerbe d’eau et de fumée noire qui enveloppait la partie arrière du Jean-Bart. 40 secondes après environ, ce bâtiment coulait et, à 8 h 05, on ne voyait plus rien sur l’eau, tandis que persistait pendant plusieurs minutes le nuage de fumée noire. Ce nuage m’a fait supposer que l’explosion avait dû être celle d’une mine. Je devais être à ce moment à une distance du Jean-Bart que j’ai estimée à deux milles environ ; un relèvement m’a permis de fixer à peu près la position de ce que je supposais être des mines, et c’est ce renseignement que j’ai envoyé par T.S.F. au Commandant-Bory, au Marceau et au Vittorio-Emmanuelle.

Aussitôt après l’explosion, j’avais fait ordonner l’alerte aux pièces et fait mettre le canot en dehors. Mais, supposant que le Pétrel pouvait suffire pour sauver les hommes qui auraient survécu, et voyant le Miquelon changer de route et venir à droite, j’ai fait suspendre les préparatifs d’armement du canot et suis venu donner à la voix des ordres au Miquelon sur la route à faire pour aller m’attendre à un mille à l’Ouest du cap Laghi, où je l’aurais rejoint pour le piloter, à l’entrée de Durazzo.

Vers 8 h 45, je me sépare du Miquelon pour rallier le Commandant-Bory que j’aperçois dans le Sud, faisant route au Nord. Je m’aperçois alors que le Pétrel continuait sa route sur Durazzo. Je mets le Commandant-Bory au courant de la situation en lui signalant à bras : « Chalutier Jean-Bart a sauté à 8 h 05 à 4 milles Ouest cap Laghi. Le Pétrel, qui était son chef de groupe, ne paraît pas être resté sur les lieux. Pourrait-on demander à Durazzo envoyer vedette faire recherches ? Il me paraît indispensable que bateaux entrant ou sortant passent à ranger cap Laghi... J’ai donné ordre à Miquelon faire route Est, puis passer un mille cap Laghi. Je vais le piloter. »

A 9 h 10, le Commandant-Bory me signale : « Vais conduire Miquelon. Restez en surveillance. »

A 10 h, sur l’ordre qui m’a été donné par T.S.F. par le Commandant-Bory, je mets le canot à la mer et l’envoie explorer les lieux où s’était produit l’accident.

A midi, le canot me paraissait n’avoir rien trouvé (il était à la voile et n’avait à aucun moment amené la voilure), fait route pour le rallier

A 12 h 45, pendant que l’on hissait le canot, deux drifters anglais que l’on apercevait dans l’O.N.-O. ouvrent le feu et hissent le signal indiquant la présence d’un sous-marin. Fait route aussitôt à grande vitesse sur un point noir que l’on aperçoit dans le voisinage des points de chute des projectiles.

Au moment où je me préparais à ouvrir le feu, on s’aperçoit que ce point noir était un homme faisant des signaux. Bien que sa position soit très à l’Ouest du point où a sauté le Jean-Bart, je suppose que cet homme est un des naufragés ; je change légèrement de route en donnant des coups répétés de sifflet à vapeur, et je passe à la portée de voix des drifters anglais pour leur faire cesser le feu et leur dire que ce sont des hommes à la mer sur lesquels ils tirent. J’aperçois en même temps deux hommes sur une épave et je fais amener le youyou pour les recueillir. Ces sont les nommés Gosselin, second du Jean-Bart, et Blondel, gabier. Le point où je les ai recueillis est à près de quatre milles dans l’Ouest de celui où le bâtiment a sombré.

Le Commandant-Bory sortant à ce moment de Durazzo, je laisse les deux drifters anglais continuer les recherches et je fais route pour me rapprocher du Commandant-Bory et le mettre au courant de la situation et l’informer le plus tôt possible que l’un des hommes du Jean-Bart (le second Gosselin) affirme que c’est un sous-marin qui a coulé son bâtiment.

Cet homme m’a en effet affirmé avoir vu, très peu d’instants après avoir pris le quart sur la passerelle, un kiosque de sous-marin émerger et disparaître à 4 ou 500 mètres par le travers tribord du Jean-Bart, quelques secondes à peine avant l’explosion de la torpille.

Après en avoir reçu l’ordre du Commandant-Bory, j’ai fait route sur Brindisi, où je suis arrivé vers 16 h 30. Les deux naufragés ont été conduits à bord du Marceau.

 

 

Remerciements Stéphane Giran

Remerciements Bernard Dulou

Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données

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