-
Officiers et anciens élèves -
Christophe CATTA
(1943 - 1966)
Né le 1er mars 1943 - Décédé le 26 février 1966
Préparation 1961

Source web - Photo groupe
Entre à l'Ecole navale en 1962

1er à gauche, debout
En provenance du "TARTU" embarque à l'E.O.B.A.
de Salon de Provence, le 17 janvier 1966.
Stage d'oxygénation du 14 février au 27
février 1966 au centre de montagne d'Ancelle près de Gap
C'est au retour du stage le samedi 26
février qu'il se tue au volant de son véhicule au Grau du Roi

Discours prononcé par M. l'aumonier
Pierre Gissy à la cérémonie des funérailles de L'ENSEIGNE DE
VAISSEAU CHRISTOPHE CATTA
Je songeais à lui quand dimanche
dernier, le lendemain de sa mort, je lisais à la messe, à voix
haute, ces textes de confiance : «Il en tombera mille à ton côté et
dix mille à droite; toi, tu resteras hors d'atteinte. Car Dieu a
pour toi donné ordre à ses anges de te protéger sur tous tes chemins
... Il te couvrira de ses ailes, sous ses plumes tu trouveras refuge
».
Etait-ce donc un mensonge?
Nous savons bien que notre religion
serait ridicule si elle constituait une espèce d'assurance sur la
vie. Pourquoi après tout serions-nous protégés plus que d'autres du
mal de cette terre? Et puis qu'est-ce que c'est au juste pour un
chrétien d'être «protégé» ?
La Providence de Dieu ne quitte pas
d'une semelle chacun d'entre nous. La difficulté et la valeur de
notre Foi, c'est de la lire, cette Providence, en tout événement où
toujours Dieu s'inscrit, - si douloureux et déchirant qu'il puisse
être, - selon ses plans propres et son imprévisible volonté.
Mon Dieu, nous croyons crue c'est votre
Providence qui nous a enlevé Christophe Catta ... «Nous croyons,
mais augmentez notre foi».
L'Evangile qui vient d'être lu ne
proclame-t-il pas la Vie? comme les textes de dimanche dernier
proclamaient la confiance et l'Amour.
Pour un chrétien, en effet, la mort est
une porte ouverte sur la vraie vie qui ne finit pas. Notre foi, qui
n'est pas une espèce de fiche de consolation mais nous apporte des
certitudes, nous apporte en cet instant celle de la mort vaincue.
L'accident stupide qui broie une auto
et tue un corps délivre l'âme de son enveloppe terrestre, et ce
corps, froid et blessé, retrouvera un jour chaleur et beauté. Tout
renaîtra au printemps de Dieu. Voilà notre foi.
Cette foi était celle de l'Enseigne de
Vaisseau Christophe Catta, dont la jeunesse pieuse, fervente même,
avait été formée avec le plus grand soin par une famille
profondément chrétienne, par des maîtres et des religieux choisis.
Et cette jeunesse avait orienté pratiquement sa vie.' La prière de
l'enfant avait préparé pour l'homme des habitudes de conduite très
chrétiennes, un état d'esprit et un comportement exactement
chrétiens. La Vierge le suivait, elle qu'il avait été saluer à
Lourdes, au pèlerinage militaire, pendant son séjour à l'Ecole
Navale.
L'intelligence était souple,
accueillante à toute connaissance. Bénéficiant d'une formation
scientifique, il était peut-être plutôt finalement tourné vers les
Lettres. Il lisait beaucoup et avec choix. Il était épris, en
artiste, de dessin et de musique. Rentré second à Navale, il était
aussi passionné de vol que de navigation. Son stage à SALON pour
préparer l'Aéro-Navale avait nettement exaucé ses désirs.
Le corps, harmonieux, n'était pas celui
d'un athlète, mais la volonté le pliait, sans difficulté d'ailleurs,
aux sports, surtout ceux' d'équipe auxquels l'inclinait volontiers
son esprit tourné vers l'effort communautaire et désireux des
contacts amicaux et profonds.
Le cœur était bon, les lèvres étaient
franches, les mains serviables, les yeux souriants. L'âme était
ouverte, tolérante.
Toute la personnalité était de celles
qui rayonnent naturellement et comme sans le savoir. On l'écoutait
en priorité, on le suivait volontiers. Il aimantait camaraderies et
ami liés.
Tel le voient ses camarades. Tel il
était donc, benjamin de ce stage, un des plus jeunes de sa
promotion.
J'ai le sentiment, mon Dieu, qu'une
fois de plus vous avez repris celui précisément qu'entre tous on
aurait voulu garder. Vos desseins sont impénétrables. Que votre
volonté soit faite. Mais, du moins, après l'admirable réponse
chrétienne des siens à votre appel, exaucez nos prières en vue de
son salut. Votre regard est Juste, mon Dieu, il voit tout à la fois
: passé, présent, et l'avenir, celui-là même qui aurait pu être,
tout ce qui devait splendidement germer. Que rien ne se perde,
Seigneur. de toute cette richesse, mais qu'au contraire, tout
s'épanouisse à la chaleur du ciel et à la lumière de votre regard.
Son aïeul René Bazin priait pour que
'tous ses descendants soient « non seulement dans votre amitié mais
dans votre intimité ». Vous l'avez pris, Seigneur, quand il avait
dans son portefeuille ses notes de retraite de sainte Geneviève
précieusement gardées : « ... Ouvre les mains. Lâche le pont...
Jette-toi dans le vide. Rends ta vie, que Dieu puisse te donner la
sienne
A ces paroles écrites il y a quelques
années, répondez maintenant mon Dieu.
Consolez ceux qu'il laisse et qui
souffrent dans le courage et dans la foi. Nous voulons les entourer
ce matin de toute notre affection respectueuse.
Approfondissez l'âme de ses camarades.
Que la mort de son corps soit semence de vie pour leurs âmes, pour
toutes les âmes.
1er mars 1966
Remerciements Jean-Jacques Vollmer
Remerciements Stéphane Giran
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
Retour Officiers
et anciens élèves
|