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Ingénieurs du Génie maritime -
Joseph Frédéric Armand Marie CAMARET
(1889 - 1944)
Né le 14 mai 1889 à NANTES (Loire-Atlantique) - Exécuté le 1er
septembre 1944 au camp de NATZWEILER-STRUTHOF (Vosges).
Fils de Joseph Marie et de Jeanne Marie Thérèse BARON
Élève de l'École polytechnique le 1er octobre 1908.
Ingénieur de 3ème classe le 1er octobre 1911.
Ingénieur de 2ème classe le 1er octobre 1912.
Au 1er janvier 1914, affecté à la Section des réparations et
armements autres que le premier, Direction des constructions navales
du 2ème arrondissement maritime à BREST.
Ingénieur de 1ère classe le 1er octobre 1915.
Le 8 octobre 1915, affecté au Service de la surveillance des travaux
confiés à l'industrie à MARSEILLE.
Idem au 1er janvier 1918.
Le 1er avril 1920, détaché en congé sans solde et hors cadre.
Versé dans le cadre de réserve le 1er avril 1923.
Résistant, membre du réseau "Alliance", il meurt en déportation.
M.P.F.
Complément
Né le 14 mai 1889 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ;
exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof,
à Natzwiller (Bas-Rhin) ; ingénieur polytechnicien ; résistant
réseau Alliance.
Joseph Camaret était le fils de Joseph Marie, pharmacien et de
Jeanne Marie Thérèse Baron.
Il se maria le 10 avril 1917 à Quimperlé (Finistère) avec Marguerite
Anna Léontine Marie Brenneur, dont il eut six enfants.
Il sortit de l’École polytechnique en 1908 comme ingénieur.
Il était ingénieur de 2e classe à la direction des constructions
navales du 2e arrondissement maritime à Brest, en 1914.
Par la suite il entra à la société Delmas-Vieljeux à La Pallice, où
il devint ingénieur en chef.
Léonce Vieljeux, important armateur rochelais (armement Delmas-Vieljeux)
et maire de La Rochelle à partir de 1930, colonel de réserve et
profondément patriote refusa la défaite et intégra le réseau
Alliance, entraînant avec lui ses proches (ses neveux Jean Chapron
et Franck Delmas, son petit-fils le pasteur protestant Yann Roullet),
des membres du personnel de son entreprise (Joseph Camaret, Franck
Gardes) et des membres de la communauté protestante picto-charentaise
dont il était membre, communauté restée fidèle à la République
(Etienne Girard).
Le réseau était sous la responsabilité de Christian De la Motte
Rouge agent principal du secteur de La Rochelle, région Sud-Ouest «
Hangar », il avait principalement pour objectif la surveillance de
la côte atlantique et en particulier la surveillance du trafic de
l’importante base de sous-marins de La Rochelle.
Résistant et membre du réseau de renseignements militaires
"Alliance", où il entra comme agent de renseignements le 1er août
1943 sous le pseudonyme "Z 751"
ll fut informateur maritime à la région Sud-ouest sur le secteur
Bordeaux-La Rochelle.
Par sa fonction et son grade d’ingénieur principal du génie maritime
il renseignait efficacement les FFL à Londres.
Il organisait également des filières d’évasion.
Dénoncé, il fut arrêté à son domicile, 4 rue des Augustins, à La
Rochelle le 14 mars 1944 à la suite de l’arrestation de deux
ouvriers de l’usine dont il avait essayé de protéger la fuite,
ainsi que Léonce Vieljeux puis interné à la prison de Lafond, à La
Rochelle, à celle de la Pierre Levée, à Poitiers le 22 mars et à
celle de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) le 28 avril avant d’être
déporté par le convoi du 1er mai 1944 au camp de Schirmeck sous la
classification "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard) et fut
interné au block 10 avec les autres agents masculins du réseau.
Le jugement n’eut pas lieu et il fut remis comme tous les autres à
disposition de la Gestapo de Strasbourg.
Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à
Schirmeck, dont Joseph Camaret, furent sur ordre du Haut
commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en
camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du
Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944,
abattus d’une balle dans la nuque dans la salle d’exécution puis
incinérés dans le four crématoire du camp.
Il fut homologué comme agent P2 en qualité de chargé de mission de
3e classe des FFC (Forces françaises combattantes) et de la DGER
(Direction générale des études et recherches) avec le grade de
sous-lieutenant.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 12 novembre 1947 et
"Mort en déportation" par arrêté du 11 août 2006 ainsi que le titre
de "Déporté résistant" le 19 avril 1952.
Il était détenteur de la Croix de chevalier de la Légion d’honneur
et obtint la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance à titre
posthume le 13 juillet 1947 ainsi que le "Certificate of Service"
signé par le maréchal Montgomery le 6 mai 1946.
Son nom figure sur le monument aux morts de La Rochelle, sur le
monument commémoratif de l’École polytechnique, à Paris 5e arr. et
sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de
concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
Un quai de La Rochelle porte également son nom.
Complément familial
L’engagement dans la résistance à l’occupant de Léonce Vieljeux est
indéniable, et c’est bien lui qui a aidé à organiser la fuite de
Franck Garde et Louis Gravot (tous les deux sont beaux-frères). Pour
cela il a sollicité son petit fils le pasteur Yann Roulet (lequel a
également demandé de l’aide à Étienne Girard) pour héberger à Mougon
les deux ouvriers recherchés activement par la Gestapo, qui eux,
avaient été dénoncés.
A cette date, Louis Gravot était bien ouvrier sur le chantier naval
à La Pallice, donc sous les ordres de Joseph Camaret, mais pas
Franck Garde qui avait, avec l’accord de Joseph Camaret, quitté les
chantiers navals pour être recruté au 1er janvier 1943 par la base
sous-marine comme opérateur de pont roulant .
Afin de retarder un peu le déclenchement des recherches et de
disposer d’une raison valable d’absence sur leur lieu de travail,
Franck Garde disposait d’un certificat médical et Louis Gravot d’une
autorisation de congés signée non pas de Joseph Camaret, en
déplacement à ce moment, mais probablement du directeur adjoint.
Après quelques jours, Franck Garde (Z753) et Louis Gravot (Z752),
également agents de renseignement particulièrement engagés et actifs
au sein de la branche Sea Star du réseau Alliance, et recherchés
pour cela par la Gestapo, ont volontairement et courageusement
décidé de quitter leur refuge afin de protéger ceux qui les
hébergeaient et leurs familles respectives qui étaient menacées. Ils
savaient parfaitement ce qui les attendait en reprenant leurs postes
respectifs.
Musée du Nouveau Monde de la Rochelle
En savoir plus /
Lien web
Ouvrage de référence : Le Réseau ALLIANCE - Histoire inédite du plus
grand réseau de la résistance française 1940-1945. Guy CARAES -
Eidtions OUEST-FRANCE - Octobre 2021.
Source web
Remerciements Bernard Dulou
Remerciements Thomas Rüger
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
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