Médecin

- Médecin de la Marine -

Léon Charles Albert CALMETTE

(1863 - 1933)

Né le 12 juillet 1863 à NICE (Alpes Maritimes) - Décédé le 29 octobre 1933 à PARIS (Seine)

Fils de Guillaume, avocat, et d’Adèle Reine CHARPENTIER.

Marié en 1888 avec Emilie Eloïse Alexandrine Anna Marie de la SALLE (1864-1966).

Etudes aux lycées de Clermont Ferrand, Brest, St Louis à Paris.

29 novembre 1881 : études préliminaires à l’Ecole de médecine navale de Brest.

12 octobre 1883 : il est nommé aide-médecin de la Marine. Il est en service à terre à Brest puis à Toulon.

Novembre 1883-Juin 1885 : il est embarqué successivement sur le Mytho, la Victorieuse et le Triomphant dans l’escadre de COURBET en campagne en Extrême Orient.

Juin 1885-Septembre 1886 : il est affecté à Brest puis à Cherbourg.

1886 : il soutient sa thèse de doctorat en médecine sur le paludisme.

Juillet 1886 : il est nommé médecin de deuxième classe de la Marine.

Septembre 1886-décembre 1887 : il est embarqué sur l’Alceste et à deux reprises sur l’Ariège.

Il fait une campagne au Gabon où il a l’occasion d’étudier le paludisme et la maladie du sommeil.

Avril 1888-Mai 1890 : il est en poste à St Pierre et Miquelon et Terre Neuve.

Il fait des recherches sur le rouge de morue, altération qui envahit la morue salée.

Il publie en1892 Le rouge de morue ses causes, ses conséquences et les moyens de les prévenir (pour la bonne conservation du produit).

1er août 1890 : il est promu médecin de première classe des colonies, ayant opté pour ce corps à sa création.

Cette année-là il est à Paris pour suivre le cours de microbiologie de l’Institut Pasteur.

1891-1894 : Louis PASTEUR le choisit pour fonder et diriger un centre de vaccination et un laboratoire à Saigon, filiale de l’Institut Pasteur.

Il y organise la production du vaccin jennerien (se faisant de bras à bras, d’un sujet malade à un sujet sain) et du vaccin pasteurien contre la rage.

Il mène aussi des recherches sur le choléra, la dysenterie, les venins de serpent, la fermentation de l’opium.

13 juillet 1893 : il est fait Chevalier de la Légion d’honneur.

1894-1895 : mis hors cadre du Service de santé des colonies, il est mis à la disposition de l’Institut Pasteur.

Il poursuit les recherches entreprises en Cochinchine.

Il réussit à préparer le premier sérum antivenimeux polyvalent. (Il est le fondateur de la sérothérapie antivenimeuse)

Il participe à la préparation de sérums anti-pesteux avec BORREL et YERSIN.

Janvier 1895 : PASTEUR le charge d’organiser à Lille un institut de sérothérapie et de recherche microbiologique.

1896 : il est également chargé de cours de bactériologie et de thérapeutique expérimentale à la faculté de médecine de Lille.

3 novembre 1898 : il est promu Officier de la Légion d’honneur.

1899 : l’Institut Pasteur de Lille est inauguré, il en assume la direction jusqu’en 1919.

Avec GUERIN il mène des recherches sur le bacille tuberculeux et parvient à créer une souche de bacille privé de virulence qui est testée avec succès sur des animaux.

La même année il dirige une mission chargée de combattre une épidémie de peste bubonique à Porto au Portugal.

Il entre au Comité de rédaction des Annales de l’Institut Pasteur.

1901-1903 : il ouvre à Lille le premier dispensaire anti tuberculeux.

1901 : il est nommé Chargé de mission du gouvernement français aux conférences sanitaires internationales et aux congrès pour l’étude de la tuberculose. (Jusqu’en 1926).

8 janvier 1910 : il est élevé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur.

1910 : il est chargé de mission à Marseille lors d’une épidémie de choléra.

1910-1914 : il est mandaté par l’Institut Pasteur de Paris pour organiser et diriger l’Institut Pasteur à Alger.

1914 : il est nommé Professeur honoraire de la faculté de médecine de Lille

1914-1918 : il est nommé adjoint du Directeur du Service de santé de la première région à Lille.

Pendant les quatre années d’occupation allemande de Lille, il continue la fabrication des sérums et vaccins destinés à la population.

Sa femme a été déportée politique, comme otage, au camp de Holzminden en Westphalie (Janvier-Juillet 1918). Présidente de la Croix Rouge, Lille, elle est décorée de la Légion d’honneur, Chevalier, en 1963.

1918 : il est nommé sous-directeur de l’Institut Pasteur de Paris.

Il reconstitue à Paris une équipe de travail sur le bacille tuberculeux et le BCG (Bacille Calmette Guérin).

1919 : il est élu à l’Académie de médecine ; il prend la direction des Annales de l’Institut Pasteur et assure la responsabilité des Instituts d’outre-mer.

1920 : il est nommé Président de la Société de pathologie exotique.

La même année il participe à la fondation de l’Institut Pasteur d’Athènes.

1921 : le docteur Benjamin WEILL-HALLE, en accord avec CALMETTE, a vacciné avec succès des enfants nés de parents tuberculeux à l’hôpital de la Charité. Le vaccin par BCG acquiert droit de cité.

M. Strauss, chef du cabinet du ministre [de l'hygiène Paul Strauss], fait par TSF une conférence sur la tuberculose [en compagnie du docteur Calmette, à la Tour Eiffel, le 1er août 1923] : [photographie de presse] / [Agence Rol]

Source Gallica

9 septembre 1923 : il est élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’honneur.

2 janvier 1928 : il est élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur.

1929-1931 : il participe à la conception et réalisation d’un vaste bâtiment destiné à accueillir tous les laboratoires de recherche sur la tuberculose de l’Institut Pasteur.

1930 : à Lübeck, 72 enfants décèdent après leur vaccination et 130 contactent la maladie. L’évènement entache la réputation du vaccin et menace de remettre en cause les programmes de vaccination.

L’enquête et le procès qui suivent (octobre 1930-février 1931), mettent hors de cause l’Institut Pasteur qui a fourni des souches saines et conduit à la condamnation de médecins de Lübeck accusés de négligence.

CALMETTE est profondément touché par cet épisode, « des tortures morales dont personne ne peut envisager l’atrocité ».

La vaccination massive des enfants est réintroduite après 1932.