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- Officiers / Hors EN -




Jacques François Ignace BRETEL

(1764 - 1832)

 

 

 
 

Né le 30 juillet 1764 à DIEPPE (Seine maritime) - Décédé le 3 juillet 1832 à BREST

Fils de François Pierre Bretel, tonnelier et de d’Ursule LE BRUN

Marié le 27 Septembre 1798 avec Marie Françoise JACOB

 

Novice timonier en 1779

Timonier et aide pilote en 1791

Enseigne de vaisseau non entretenu en 1792

Lieutenant de vaisseau le 14/08/1794

Capitaine de frégate le 22 septembre 1796 conservé dans le grade en 1815 par Louis XVIII

Capitaine de vaisseau en juillet 1816.

 

Extrait de la biographie de Marie-France Delacourcelle et Guy Mishellany

Navigue depuis l'âge de 14 ans.

Sur le cutter du Roi "La Levrette", commandé par le Chevalier de la Bourdonnais-Montluc, il fit cinq combats particuliers de mai 1779 à fin décembre 80.

4 campagnes en second sur des vaisseaux.

Embarqué sur le Tonnant de 1794 à 1795, remplissant les fonctions d'aide major de la 2e escadre commandée par le Vice-amiral Martin, il fit deux autres combats.

Commande les frégates l'Embuscade, le Succès et la Volontaire ainsi que la corvette la Cigogne.

Commande également une division de 3 frégates.

Sous-directeur des mouvements du port de Brest

Mis à la retraite le 1er novembre 1817.

Pendant son activité il est fait 2 fois prisonnier des anglais. Une 1ère fois en 1801. Il fait le récit de son aventure dans une lettre du 29/01/1804 adressée au Préfet Maritime de Brest :

" Le sept messidor, j'ai eu ordre d'appareiller ayant sous mes ordres la frégate la Bravoure et la Caeeère à l'effet d'escorter un convoi de graines pour l'île de Corse, et de faire route ensuite pour Livourne où je me rendrais aux ordres du Général Murat, commandant en chef l'armée d'Italie.

J'arrivais le 9 et le 12 j'eus l'ordre de partir de suite pour aller tenir le blocus de Portoferraio (île d'Elbe). J'ai rempli heureusement toutes ces missions jusqu'au neuf thermidor, ayant même fait plusieurs prises que j'avais expédiées à Porto-Langone.

Le dix l'apparition de l'escadre de l'Amiral Varenne (il s'agit du vice-amiral Sir John Warren) que je savais être dans ces parages à la recherche du Général Ganteaume, me força de lever le blocus et de me rendre à Livourne avec la frégate la Bravoure ; j'avais depuis deux jours en vertu d'un ordre supérieur expédié la frégate la Carrèrz au port Hercule pour y prendre différentes munitions et les transporter à Porto-Longone pour le siège de Portoferraio, cette frégate fut prise à son retour.

Par délicatesse j'ai cru devoir me taire sur les circonstances de cet évènement.

J'ai resté (sic) à LIVOURNE jusqu'au douze fructidor, époque à laquelle le Général Watrin, qui commandait le siège de Porto-Ferraio, me donna l'ordre de mettre à la voile pour aller protéger le passage des vivres qui lui étaient destinés.

J'appareillais le treize d'après l'assurance de la parole d'honneur de ce Général qu'il n'y avait qu'une frégate ennemie dans ces parages.

Le quatorze, rendu à quatre lieues du Cap St. André (de cette île), j'eus connaissance d'une frégate ennemie que je chassais en faisant signal à la Bravoure d'imiter ma manœuvre.

Le temps qui alors était brumeux s'étant éclairci, j'aperçus deux autres frégates ; j'abandonnais la chasse et fis route pour rentrer à Livourne mais par l'ignorance de mon pilote côtier (auquel je devais m'en rapporter pour la connaissance de la côte) ma frégate échoua sur un bas fond dit la sèche de Vado, à 7 milles au large de la côte.

Ne voulant pas compromettre la frégate la Bravoure en lui demandant du secours je lui fis signal de liberté de manœuvre croyant par ce moyen qu'elle pourrait échapper à l'ennemi.

J'employais tous les moyens possibles pour alléger ma frégate, mais aucun ne réussit. Je me décidais pour dernière ressource à jeter la batterie à la mer, je ne fus pas plus heureux.

Dans cette position j'étais canonné par la frégate la Minerve qui restait sous voile, la Pomone était mouillée et embossée par ma hanche tribord, la troisième le Phénix manœuvrait pour prendre une autre position, ce qui me contraignit d'amener mon pavillon ayant eu la précaution d'envoyer mes embarcations à terre avec la moitié de mon équipage.

La Minerve m'abandonna pour chasser la Bravoure et je les perdis bientôt de vue.

Le lendemain quinze je ne fus pas peu surpris de voir arriver à bord de la Pomone le Capitaine de la Bravoure, qui me dit que la frégate ayant refusé plusieurs fois de virer vent devant il avait été joint par la frégate ennemie et que n'ayant pas cru devoir engager un combat contre des forces supérieures il avait pris le parti de se mettre à la côte (j'ai appris que l'on m'avait encore attribué la perte de cette frégate par des rapports que je n'ai pas été à même de réfuter).

Nous fûmes conduits à Mahon et peu de temps après renvoyés à Toulon sur notre parole".

La paix conclue avec les Anglais n'arrêtant pas la vie aventureuse du marin, le voilà à peine libéré embarqué sur le Swift-Sure (vaisseau français contrairement à ce que l'on pourrait penser) destiné à porter des troupes à Saint-Domingue.

La parole est laissée à Jacques BRETEL :

"J'ai resté neuf mois dans cette colonie luttant avec courage contre le fléau qui la ravageait. Le Général La Touche m'a donné le commandement de la Cogogne, j'ai rempli à sa satisfaction les différentes missions dont il m'a chargées, mais cette corvette ayant besoin de réparation majeure je fus expédié pour la France ayant sous mes ordres et pour ma sûreté la corvette la Bacchante.

Cette corvette s'est séparée dans le sud du banc de Terre-Neuve. Me trouvant seul et mon bâtiment faisant jusqu'à 135 pouces d'eau par heure, j'ai été forcé de relâcher aux Açores où il a été condamné.

L'agent français d'après ma demande a frété un bâtiment pour me ramener en France ainsi que mon équipage et les passagers qui étaient à mon bord. A mon arrivée en France ma conduite a été examinée par une commission dont la rapport a été à mon avantage".

Pour la deuxième fois fait prisonnier du 4 mars 1806 au 24 février 1812, détention de six longues années qui ont retardé son avancement et mis au désespoir son épouse.

Cette autre catastrophe est contée dans un livre sur les batailles navales de France de O. Troude dont est tiré cet extrait :

"Le 13 décembre 1805, onze vaisseaux, quatre frégates et une corvette étaient sorties de Brest sans être inquiétés et le lendemain à huit heures du soir ils s'étaient formés en deux divisions.

Sous le commandement du Contre-amiral Willaumez se rangea entre autres la frégate la Volontaire.

Cette division devait se rendre au Cap de Bonne Espérance, croiser ensuite à la hauteur de Sainte Hélène sur le passage des convois de l'Inde et aller renouveler son approvisionnement d'eau à la Martinique.

Le 23 à la hauteur de Madère, la division chassa un convoi sorti de Gibraltar sous l'escorte d'un vaisseau anglais et d'une frégate, la nuit le sauva : deux vaisseaux seulement furent capturés.

Le Commandant en chef expédia la Volontaire porter leurs équipages à Sainte Croix de Ténériffe, avec ordre de rallier devant le Cap de Bonne Espérance.

Après avoir rempli sa mission, le Capitaine Bretel fit route pour le rendez-vous, il y chercha et attendit vainement sa division.

Le besoin d'eau et l'état sanitaire de son équipage allaient lui faire prendre le parti d'entrer dans la baie de la Table, lorsque le 4 mars 1806 la Volontaire fut chassée par un vaisseau anglais et une frégate qui obligèrent son Capitaine à chercher précipitamment un refuge dans cette rade.

Il ignorait que, depuis le mois de janvier, la colonie du Cap de Bonne-Espérance était au pouvoir des Anglais.

La confiance du capitaine Bretel était d'autant plus grande, que le pavillon hollandais flottait sur tous les forts et à la poupe des 2 vaisseaux qui étaient au mouillage. Son erreur dura peu. La Volontaire avait à peine laissé tomber l'ancre et serré ses voiles, que le pavillon de la Grande-Bretagne remplaça partout celui des Provinces-Unies.

Le capitaine Bretel ne tenta pas une résistance inutile, il remis sa frégate au contre-amiral sir Home Potham qui commandait la division anglaise".

Envoyé en Angleterre et passa 6 ans sur les pontons, transféré avec les officiers de son Etat-major au cautionnement de Launceston en Cornouailles où ils bénéficièrent du régime de prisonniers de parole.

Le 24 novembre 1813, un conseil de guerre le déclara, à l'unanimité, non coupable de la reddition de la Volontaire et le déchargea d'accusation.

 

Chevalier de la légion d'honneur en décembre 1804

Chevalier de l'ordre de St. Louis le 23/09/1814.

Chevalier du Lys le 23 septembre 1814

 

Extrait des fastes de la légion d’Honneur

Servit du 20 mai 1779 au septembre 1781 sur le cutter du roi la Levrette, à bord duquel, devenu successivement novice - timonier, matelot-limonier et timonier, il prit part à cinq combats pendant deux croisières, l'une dans les mers du Nord, l'autre sur les côtes d'Espagne. Timonier, puis aide-pilote sur le transport le Septentrion, du 12 septembre 1781 au 31 décembre 1782, il quitta la marine royale le 1er février 1783 pour la marine marchande, de laquelle il sortit enseigne de vaisseau le 16 novembre 1792. Embarqué sur la Légère le - 20 juin 1793 , sur le Tonnant le 5 germinal an Jl , sa conduite sur ce dernier bâtiment, à deux combats livrés dans la Méditerrané, par l'escadre de l'amiral Delmolte, lui valut le grade de lieutenant de vaisseau le 26 messidor de la même année; alors - commanda la frégate l’Embuscade, de la division de l'amiral Richery, dans les parages de Terre-Neuve. Par arrêté du 1er vendémiaire an v , le Directoire -le nomma capitaine de frégate. De retour à Brest, le 17 messidor an vi, il fut placé sous les ordres du chef militaire de ce port jusqu'au 7 germinal an VII et reprit la mer le 8 du même mois, sur le Dix - Août vaisseau de l'escadre de l'amiral Bruix. «Passé sur l'Indivisible le 6 fructidor suivant investi le 24 pluviôse an VII du commandement du - Succès, frégate anglaise capturée la veille, il rempli les fonctions de chef de rade à Toulon, tint état de blocus Porto-Forrajo (ile d'Elbe), concurremment avec les frégates la Bravoure el la Carrère , et fit escorte à un convoi destiné pour l'ile de la Corse. Employé le 15 fructidor an IX au port de. Toulon, il en partit le 3 ventôse an x comme commandant en second sur le Swiſtsure, conduisant des troupes à Saint- Domingue. Arrivé au Cap , il transborda sur la frégate la Cigogne, qu'il ramena à Toulon le 17 fructidor. Dans ce port, il dirigea la construction des vaisseaux le Vengeur et le Cassard, du 11 germinal an XI au 30 ventôse an XII. Second à bord de l'Alexandre le 1er germinal, et légionnaire le 25 prairial de la même année, l'amiral Willaumez lui donna, le 1er thermidor, le commandement de la Volontaire, l'une des frégates de l'escadre qui mit à la voile à Brest pour les mers du sud

Ce bâtiment, chargé par l'amiral de transporter à Sainte - Croix de Ténériffe des soldats anglais provenant le plusieurs prises, n'ayant pu rallier la flotte qui l'attendait en vue du cap de Bonne Espérance, tomba le 30 ventôse an XIV au milieu - d'une division ennemie qui, pour l'attirer dans ses eaux, avait arboré le pavillon hollandais. Bretel reconnut trop tard son erreur, se rendit et demeura prisonnier en Angleterre jusqu'au 24 février 1812. Employé dans son grade à Brest le 25 du même mois, sous-directeur des mouvements de ce port le 3 novembre 1814, capitaine de vaisseau le juillet 1816, il est mort le 3 juillet 1832. Il avait reçu la croix de Saint-Louis le 20 septembre 1814.

 


 

Remerciements Bernard Dulou

 

 

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