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- Officiers et anciens élèves -

 


Maximilien Gabriel BEAULIEU de TIVAS

(1703 - 1773)

 

Portrait du capitaine des vaisseaux Beaulieu de Tivas
(Collection privée)

 


Né le 23 février 1703 à DANGERS (Eure et Loir) - Décédé le 8 août 1773 à ROCHEFORT (Charente Maritime)

Fils de Gabriel de Beaulieu, écuyer, sieur de Friaize, et d’Angélique de Dannes,

Baptisé le lendemain de sa naissanc, il eut pour parrain son oncle Maximilien Henry Alpin de Beaulieu, sieur de Friaize, et pour marraine sa tante Marie-Madeleine de Dannes.

Les Beaulieu étaient seigneurs de Friaize depuis la fin du XVIe siècle.

 

Entré aux Gardes de la marine le 31 août 1716, Maximilien Gabriel est promu enseigne des vaisseaux en 1731, attaché au port de Rochefort.

Installé dans cette ville en 1732, il y épouse le 28 octobre 1733 (paroisse Saint-Louis), Marie-Louise des Gouttes, fille d’Anne Henry des Gouttes, « chevalier, seigneur de La Salle et de Biart, chevalier de Saint-Louis, lieutenant des vaisseaux de Sa Majesté et capitaine d’une compagnie franche de la marine », et de feue Marie-Anne Ollivier.

La mariée était née le 11 février 1710, sur la paroisse Saint-Louis de Rochefort.

Leur contrat de mariage fut retenu par Me Jacques Bréard, notaire à Rochefort, le 11 octobre.

L’année suivante, il fait campagne en Amérique sur la flûte La Charente.

Pour se soutenir au service, il emprunte à M. Rondeau, marchand de Rochefort, la somme de 1510 livres.

Cette dette, comme de nombreuses autres, fut par la suite remboursée par son beau-père.

Lieutenant des vaisseaux le 1er janvier 1742, il participe à la guerre de Succession d’Autriche, notamment à la campagne de 1747, dans l’escadre de L’Étenduère, avec lequel il se trouve à la bataille du Cap Finisterre sur le vaisseau l’Intrépide.

Georges Lacour-Gayet donne le récit suivant de cette bataille, au cours de laquelle Beaulieu de Tivas se distingua : « L’appareillage se fit de l’île d’Aix le 17 octobre 1747. Après un arrêt d’un jour devant La Rochelle, on reprit la mer. Le 25, à 88 lieues au nord du Cap Finisterre, [la frégate ] Le Castor, commandant d’Orsonville, qui marchait en éclaireur, signala une escadre anglaise de quatorze vaisseaux de guerre ; elle était sous les ordres de Sir Edward Hawke (…). L’Étanduère se préoccupa avant tout de faire filer les bâtiments du convoi. La manœuvre prit un temps considérable, mais elle réussit à peu près en entier grâce à la position que notre chef d’escadre avait prise entre ses navires de transports et l’ennemi. Cependant les Anglais, dont les forces étaient près de deux fois supérieures aux nôtres, avaient ouvert un feu terrible. Ils ne se servaient que de mitraille et de boulets ramés, de manière à fracasser nos mâts et nos agrées. » Le Neptune fut coulé bas avec ses 300 marins. Cinq vaisseaux – Terrible, Monarque, Fougueux, Severn et Trident – furent contraints de se rendre. « Malgré une canonnade d’une violence inouïe, qui se prolongea toute la journée, depuis 11 heures jusque vers 8 heures du soir, deux vaisseaux tenaient tête encore à l’ennemi : le Tonnant, de L’Étanduère, et l’Intrépide [commandé par Rigaud de Vaudreuil]. Le commandant de l’Intrépide avait fait preuve d’autant de vaillance que d’habileté : il avait traversé la ligne anglaise et était parvenu à se ranger auprès du chef d’escadre. Il avait été admirablement secondé par ses officiers. D’Isle Beauchesne, enseigne des Gardes-marine, lui avait proposé la manœuvre hardie qui lui fit tant d’honneur. A la première batterie, le lieutenant Beaulieu de Tivas, à la seconde le lieutenant de Sades, avaient pointé les pièces sans un instant de répit. La nuit ayant mis fin au combat, les deux vaisseaux français restèrent bord à bord, prêts à recommencer malgré leur état misérable. Le Tonnant était presque entièrement démâté et l’Intrépide ne valait guère mieux. Le lendemain matin, les ennemis qui avaient été très malmenés eux-mêmes, avaient disparu. Alors le Tonnant se fit remorquer par l’Intrépide à une centaine de lieues à l’ouest d’Ouessant dans des parages peu fréquentés ; il y resta jusqu’au 29 à se regréer entièrement. Quand la carcasse fut à peu près redevenue un vaisseau, le Tonnant, toujours accompagné de l’Intrépide, rentra au port de Brest. »

 

Combat de l'Intrépide s’élançant au secours du Tonnant le 25 octobre 1747
(Tableau de Pierre-Julien Gilbert, conservé au Palais du Luxembourg, Paris)


Le 23 mai 1754, Beaulieu de Tivas était promu capitaine des vaisseaux.

Deux ans plus tard, les combats reprenaient entre la France et l’Angleterre.

La guerre de Sept-Ans fut désastreuse pour nos armes, en particulier pour notre marine.

Second sur le Glorieux, un vaisseau de 74 canons (lancé en 1756) manœuvré par 650 hommes et commandé par René Villars de La Brosse (vers 1704 – 1776), il participa à la bataille des Cardinaux, en novembre 1759.

Notons que sur ce vaisseau servait aussi un jeune officier de marine, François-Gaston de Cours, qui devait épouser quinze ans plus tard la fille de son supérieur.

Dans cet affrontement, certains navires n’ont pas joué un grand rôle.

C’est le cas du Glorieux, qui n’échangea que quelques coups de canons vers 15h30 lorsque les navires anglais, qui remontaient la ligne française, atteignirent le corps de bataille.

C’est à ce moment que Conflans décida de virer de bord pour secourir son arrière-garde.

Tous les vaisseaux firent alors de même.

Mais la manœuvre s’effectua dans la confusion, faute de place.

Le Glorieux, en essayant de virer, se retrouva dans l’embouchure de la Vilaine. Il ne devait plus en sortir avant avril 1762 lorsque le comte d’Hector, un jeune lieutenant de vaisseau plus entreprenant que les capitaines en poste, réussit à le ramener sans encombre à Brest.

Entre-temps, Maximilien Gabriel Beaulieu de Tivas s’était retiré du service, le 15 janvier 1762.

Il avait 59 ans.

Il est décédé à 70 ans le 8 août 1773.

Il fut inhumé le lendemain.

Dans une lettre écrite le 9 août à son gendre M. de Cours, M. Rondeau décrit cette cérémonie :

« M. de Vaumorant m’envoya hier matin dire de passer chez luy. Ji fus de suitte. Je ne le trouvais point, on me dit qu’il étoit chez M. de Maurville. Je mi rendis et nous entrâmes chez M. de Maurville pour prendre les arrangements nécessaires pour le convoi, et il fut décidé qu’il y aurait 3 prêtres, 5 clercs, 2 grosses cloches, 200 hommes de troupes. En conséquence, je fus avec M. de Vaumorant chez M. Caillaud, Md, pour le deuil nécessaire. Et de là nous nous rendîmes à la maison où M. de Vaumorant posa les scellés de la Marine, malgré qu’il n’en ait pas le droit. (…) Jay fait faire 3 12aines d’armoiries et l’enterrement cest fait ce matin à 6 h. où M. de Maurville a assisté. »

Sa succession révéla de nombreuses dettes, ce qui obligea son gendre de Cours à y renoncer sous bénéfice d’inventaire. Elle nous apprend cependant que sa pension de capitaine des vaisseaux s’élevait à 744 livres nets par an.

De leur union, Maximilien Gabriel Beaulieu de Tivas et Marie-Louise des Gouttes ont eu deux fille :

1) Henriette Marie Louise Beaulieu de Tivas, née le 19 septembre 1734 à Rochefort (Saint-Louis) et baptisée le 20 « sous condition », ayant pour parrain son grand-père paternel, et pour marraine Marie Madeleine Richardot, épouse de Maurice de Laffilard, contrôleur de la marine. Elle est vraisemblablement morte en bas-âge.

2) Marie-Henriette Beaulieu de Tivas, née le 3 décembre 1740 à Rochefort et baptisée le 6. Son parrain fut son grand-père paternel et sa marraine Marie Durant, épouse du sieur Ardibus, écrivain principal de la marine. Élevée au couvent de Cognac, elle épousa le 16 février 1767 François-Gaston de Cours (1731 – 1795), lieutenant des vaisseaux, à qui elle apporta la seigneurie de Biard et une maison à Rochefort, rue des Trois-Maures. Elle est décédée le 23 août 1795 à Saint-Hippolyte. Le couple eut cinq filles.
 

 (5) On trouvera le récit détaillé de cette bataille dans l’ouvrage de Guy LE MOING, La bataille navale des « Cardinaux » (20 novembre 1759), Paris : Economica, 2003, 179 p.

 

 

Remerciements biographie / Pascal Roux

Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches et la mise à disposition de ses données

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