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Officiers et anciens élèves -
François Edmond Eugène BARLATIER- DEMAS
(1810 - 1888)
Le patronyme est
rectifié le 30 juillet 1852 en BARLATIER de MAS
Né le 22 novembre 1810
à SAUSSAY (Eure-et-Loir) - Décédé le 31 décembre 1888 à PARIS
VIIIème (Seine)
Entre à l'Ecole navale en 1827
Aspirant ou Élève le 16
octobre 1827
Enseigne de vaisseau,
le 31 janvier 1832
Lieutenant de vaisseau
le 10 avril 1837.
Capitaine de frégate en
1852
Lorsqu'il commence sa carrière, l'élève Barlatier-Demas le fait sous
les meilleurs auspices.
Son grand-père,
Capitaine de Vaisseau à la retraite, est un ami personnel du
ministre de la Marine, le duc de Clermont-Tonnerre.
Il connait bien, pour
avoir été leur collègue, les Amiraux Duperré et Rosamel, eux-aussi
futurs ministres.
Sa protection est
assurée pour plusieurs années et, par la même occasion, son
avancement.
Dès sa sortie des
compagnies d'élèves-officiers, il est affecté sur le vaisseau
Duquesne, en partance pour le Brésil.
Comme tous les jeunes
officiers sortant de l'école, il rêve de servir loin et cette
affectation le ravit.
Durant trois ans, il
navigue sur les côtes du Brésil avant de regagner l’Europe pour
participer, sur la Melpomène, à l'expédition de Lisbonne.
Une flotte commandée
par le Vice-amiral Roussin devait forcer la défense du Tage, pour
obtenir raison de l’emprisonnement abusif de deux ressortissants
français, par l'usurpateur Don Miguel.
Durant les six années
suivantes, l'enseigne de vaisseau Barlatier-Demas alterne
régulièrement, comme la plupart de ses collègues, embarquements pour
la Méditerranée et séjours au port de Toulon.
Il est lieutenant de
vaisseau depuis peu lorsqu'il fait acte de candidature pour la
campagne autour du monde de Dumont d'Urville.
Il embarque sur
1'Astrolabe le 13 avril 1837, et se voit affecté au service des
chronomètres et des montres.
Il s'agit d'un poste de
responsabilités car, de sa compétence dépendra la détermination plus
ou moins exacte de la position de la corvette. Il est,
hiérarchiquement, le troisième officier du bord.
(1) Aucun document
concernant la date d’accès à ce grade ne figure dans son dossier
personnel.
Il est réellement passionné par son métier et tous ses aspects
pratiques, comme en témoignent les appréciations de ses chefs :
"Ayant plus de penchant pour la pratique que pour la "théorie ;
caractère militaire et marin." (1), ou bien encore : "l'étude
pourrait en faire un officier assez distingué. (2).
Il n'a pas réussi à
entrer dans le cercle, d'accès difficile, des amis de Dumont
d'Urville, mais il a incontestablement fait partie des officiers les
plus dynamiques.
Son commandant sait
qu'il peut tout lui demander et ne se fait pas faute d'en user.
Des deux états-majors,
son nom est celui qui est le plus souvent cité par Dumont d'Urville,
avant même le commandant Jacquinot, dans la relation du voyage. Il
lui sut gré de ce dynamisme au point d’en faire l'un des rares
officiers à qui il attribua un rapport, des plus élogieux :« J’ai
été très satisfait des services de Monsieur Demas, Lieutenant de
Vaisseau durant tout le cours de la campagne de l'Astrolabe, et
particulièrement du zèle infatigable et de l'assiduité constante
avec laquelle il a suivi la marche des chronomètres confiés à sa
surveillance. Mais sa position de deuxième lieutenant ne m'ayant
permis que de solliciter pour lui la "décoration de la Légion
d'Honneur... je verrais aujourd'hui avec bien du plaisir que (?) (3)
lui confier un commandement, certain qu'il l'exercera avec honneur "
(4).
Barlatier-Demas a fait partie des officiers très sérieusement
touchés par la dysenterie.
Certains en sont morts,
lui fut obligé de rester à terre, à Hobart-Town, durant la seconde
pointe vers 1'Antarctique, tant son cas était grave.
Guéri par un séjour de
deux mois en Tasmanie, il put reprendre sa place à bord, en février
1840, et terminer l'expédition.
Cela ne lui évita pas
de devoir demander un congé de dix mois, à son retour, pour rétablir
complètement sa santé
En septembre 1841 il
obtient le commandement souhaité par Dumont d'Urville. Il s'agit du
cutter garde-pêche de Granville, le Moustique.
Il exerce ce
commandement deux ans, jusqu'à ce que Vincendon-Dumoulin réclame sa
présence à Paris, aux côtés de l'équipe rédactionnelle du
compte-rendu du voyage. Il s'agissait, pour lui, d'effectuer les
calculs des séries de distances lunaires relevées dans le cadre de
ses occupations à bord. Le ministère refusa, dans un premier temps,
puis accepta. Il résida à Paris jusqu'en décembre 1846.
Le 22 janvier 1838, le rocher « De Mas » porte ce nom en hommage à
sa présence, à la qualité de son travail pendant l’expédition.
Durant son périple dans
les mers du Sud, François-Edmond collecta une grande quantité
d’objets d’art tribaux qui constituent encore aujourd’hui une part
importante de la collection du musée des Beaux Arts de Dunkerque.
(1 ) 1830. Appréciation du commandant de la Magicienne sur laquelle
il a embarqué au Brésil, en provenance du Duquesne.
(2) 1836. Appréciation
du major général du port de Toulon. Sous-série Marine CC 7, dossiers
personnels des officiers
(3)Mot illisible.
(4)Service historique
de la Marine, sous-série Marine CC 7, dossiers personnels des
officiers.
A partir de cette époque, il semble que la carrière de Barlatier-Demas
prenne un tour nouveau.
L’impression majeure
qui ressort de la lecture de son dossier est un manque total
d'ambition.
Il s'est marié, en
février-1842 et, sans qu'on puisse affirmer qu'il y a là une
relation de cause à effet", l'impression demeure.
Durant dix ans, cet officier n'écrira à ses supérieurs, et en
abondance, que pour réclamer le commandement de cutters gardes-pêche
à Dunkerque.
Malgré cela, il est
nommé commandant du Mutin, cutter chargé de surveiller les pêches en
Islande. Il y reste deux ans.
De janvier 1849 à
novembre 1853, il réside à Cherbourg et Dunkerque. Sur cinquante
neuf mois, il en passe trente en congés, ce qui nuit
considérablement à son avancement et à la considération de ses
supérieurs.
En 1852, à l'âge de 42
ans, il est enfin promu capitaine de frégate. Le travail qu'il avait
effectué précédemment en Islande, lui Vaut de se voir confier, en
1853, le commandement de la Station navale d'Islande et de la
corvette l'Expéditive. C'est au commandement de ce navire qu'il se
signale dans le mauvais sens du terme. Lors d'un passage aux
Antilles, il refuse de prendre à son bord des militaires qui doivent
être rapatriés en France. Il argue du manque de place. Ses
supérieurs n'apprécient pas et lui infligent un arrêt de huit jours
à son bord, chose relativement peu fréquente. Cela ne l'empêchera
pas de revenir par deux fois en Islande, en 1855 commandant la
Bayonnaise, en mission hydrographique et en 1856, commandant de
l'Artémise et de la Station navale.
Par la suite de 1858 à
1866, il séjournera toujours au port de Cherbourg, comme commissaire
impérial, à partir de 1862.
Malheureusement il ne
sera jamais promu capitaine de vaisseau. Tout en le déplorant, son
supérieur, le vice-amiral Clavaud, préfet maritime de Cherbourg en
donne l’explication en 1862 :... si "M. Demas eut continué à servir
à la mer, je l'aurais très certainement proposé pour l'avancement."
(1).
(1) Service historique de la Marine, sous série Marine CC 7,
dossiers personnels des officiers.
Source Université de Provence / Doctorat d'Histoire présenté par
Christian COUTURAUD sous la direction de M le Professeur MIEGE / "Le
Troisieme Voyage de Circumnavigation de J.S.C. Dumont d'Urville 1837
- 1840" / Avril 1986.
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