-
Officiers et anciens élèves -
Philippe René François ANGLES
(1942 - 2014)

1987
Né le 25 septembre 1942
à RODEZ (Aveyron)- Décédé le 22
février 2014 à PARIS XVIIe
Obsèques célébrées le
27 février 2014 en l’église St François de Sales, PARIS XVIIe
Inhumation le 28
février 2014 au cimetière central de Toulon.
Beau-père de
Jean-René DEGANS, promotion
1991
Entre à l'Ecole navale
en 1963
Enseigne de vaisseau
2ème classe
Enseigne de vaisseau
1ère classe

Extrait cols bleus /
Remerciements Thierry Le Breton
Capitaine de corvette
Capitaine de frégate
Commande le
D'Entrecasteaux en 1987
-------------
Témoignage / Tempête /
Article Presse Ouest-France du 15 octobre 2007
15 octobre 1987. Le
D'Entrecasteaux, qui a appareillé de Lorient quatre jours plus tôt
avec une centaine d'hommes d'équipage, marins et scientifiques,
poursuit activement sa campagne de relevés des fonds marins dans les
Coureaux de Groix entre l'île et le continent.
À 17 heures, bien que
le coup de vent de force 7 annoncé par la météo n'ait rien
d'exceptionnel en cette saison, le commandant et le directeur de
mission jugent plus sage de faire immédiatement remonter sur le pont
les vedettes hydrographiques et de mouiller l'ancre à l'abri de
Groix. Tout ce qui peut bouger est solidement arrimé.
Alors que la nuit
tombe, les éléments se déchaînent. L'abri que constitue l'île
devient très relatif. « Il apparaît alors clairement que la
situation météo n'est pas du tout celle annoncée », note Philippe
Angles. Sous les coups de boutoir du vent et de la mer, le bateau ne
tient plus sur son mouillage. À 23 h 38, ordre est donné de lever
l'ancre au plus vite pour gagner la haute mer. La manœuvre est
périlleuse mais le commandant a confiance dans son Casteaux (1) et
dans la compétence de son équipage. Il sait qu'au large, le danger
mortel des récifs sera écarté.
« La fin dans une
demi-heure »
C'était sans compter
sur le pire : une avarie totale de barre en pleine furie des
éléments.
À 1 h 57, alors que le
bâtiment tente péniblement de faire route vers l'ouest dans des
creux de 16 mètres, l'homme de barre signale qu'il ne peut plus
gouverner ! Les mécaniciens se précipitent vers le « local barre »
au plus profond des entrailles du navire. Leur rapport communiqué à
la passerelle est dramatique : les deux vérins commandant le safran
sont brisés. Les tentatives pour mettre en place des palans de
secours se solderont par des échecs. Au péril même de la sécurité
des mécanos : l'un d'entre eux sera blessé dans la manoeuvre.
« Pendant la première
demi-heure qui suit l'avarie, tout laisse présager la fin du
bâtiment car il est devenu le jouet des éléments, se souvient
Philippe Angles. La côte de Groix se rapproche inexorablement, nous
n'en sommes plus qu'à 900 yards ». Moins d'un kilomètre...
A cet instant, dans
cette nuit dantesque, le pacha et ses hommes savent parfaitement que
s'ils sont drossés sur la côte sauvage de Groix, aucun moyen de
sauvetage, qu'il soit maritime, aérien ou terrestre ne pourra venir
au secours de leurs vies.
Pourtant, témoigne
aujourd'hui l'amiral Angles, aucune panique, aucun désespoir ne
viennent troubler l'ultime tentative pour tromper le triste destin
du Casteaux. Avec un sang-froid inimaginable, malgré la fatigue et
la tension lisible sur les visages, les hommes à la passerelle et
ceux de la machine vont même réaliser un véritable exploit.
Qui voit Groix voit sa
croix
La seule parade, «
théorique et limitée » confesse Philippe Angles, est de jouer sur le
régime des hélices pour tenir, vaille que vaille, un cap au large.
Le D'Entrecasteaux a en effet la chance de disposer de deux lignes
d'arbres de propulsion. Sous la conduite du pacha et de son officier
mécanicien François Bras, l'exercice, déjà difficile par beau temps,
va pourtant être mené pendant 17 heures !
Le 16 octobre, sur un
océan toujours démonté, le puissant remorqueur de haute mer Malabar
mettra 7 heures pour couvrir les 25 nautiques qui séparent Lorient
du bateau hydrographique en avarie !
A 18 heures, au prix de
manœuvres encore dangereuses, une remorque est enfin passée. Le
Casteaux est sauvé.
Sobrement, l'amiral
Angles conclut aujourd'hui son récit de cette « infortune de mer »
restée inconnue durant vingt ans : « Il faut reconnaître que la
chance y eut sa part ».
Et rarement plus vrai
le dicton, Qui voit Groix voit sa croix !
Jean-Laurent BRAS.
(1) Nom familier donné
au D'Entrecasteaux dans la Marine.
----------------
Capitaine de vaisseau
Contre amiral

Remerciements photo / Jean-René Degans
Officier de la Légion
d'honneur
Remerciements Stéphane Giran
Remerciements à Gilles Jogerst / Généamar pour ses recherches
et la mise à disposition de ses données
http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/liste_sujet-1.htm
Retour Officiers
et anciens élèves
|