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Biographies / Fusiliers marins et Commandos -
Joseph Marie René TALOC
(1924 - 1950)
Né le 11 mars 1924 à LANDUNVEZ
(Finistère) - Décédé le 12 juillet 1950 au TONKIN
Joseph est le fils de feu Joseph Taloc
et de Marie-Françoise Provost, sa veuve.
Il est le cadet d'une fratrie de
plusieurs enfants dont : Marie Philomène (1912), Marie Yvonne
(1917-1972), Suzanne (1920), Joseph Marie René (1924-1950).
Joseph n'avait pas connu son père
Joseph Taloc, cultivateur au lieu-dit Navant en Landunvez, car
celui-ci était décédé en 1923. Joseph, et ses frères et sœurs et
leur mère avait quitté la ferme pour habiter au manoir de Kerriou où
sa mère avait trouvé un emploi.
C'est donc à Kerriou que Joseph passe
son enfance.
Il fait ensuite sa scolarité à l'école
de Landunvez.
Avant la fin de la Seconde Guerre
Mondiale, Joseph s'engage dans la Marine nationale pour une durée de
trois ans.
Il est incorporé le 10
avril 1945 an Centre de formation maritime de Pont-Réan, près de
Rennes, comme matelot, sous le matricule n° 917 B 45.
Le 15 juin 1945, il va
suivre le cours de spécialité à "l'Ecole des fusiliers marins" au
"Centre de Siroco" au Cap Matifou, près d'Alger (Algérie).
A l'issue du cours, il
est nommé le 1er février 1946, matelot breveté fusilier.
Le 1er mars 1946,
Joseph embarque sur le croiseur école "Jeanne d'Arc" pour la durée
de la croisière d'application des jeunes officiers de marine sur
toutes les mers du monde.
C'est au cours de cet
embarquement, que Joseph est promu quartier-maître de 2e classe le
1er janvier 1947.
En octobre 1947, Joseph
débarque au port de Brest du croiseur pour rejoindre le "2e Dépôt
des équipages", en attente d'une nouvelle affectation.
Il y séjourne jusqu'au
mois de juillet 1948.
Entre-temps, Joseph
s'était marié le 3 mars 1948 à la mairie de Landunvez avec Léonie
Céline Kerjean.
De cette union naît une
fille Jocelyne.
La famille est
domiciliée à Argenton en Landunvez.
Le quartier-maître
Taloc Joseph est désigné pour une affectation outre-mer.
Le 1er juillet 1948, il
embarque à Lorient sur l'aviso colonial "La Grandière" qui vient de
rentrer d'Indochine pour subir un grand carénage.
En mars 1949, le "La
Grandière" rallie Brest pour démagnétisation.
Il appareillé de Brest
le 27 mars à destination de la Base navale Bizerte en Tunisie, où il
complète ses munitions, il repart le 7 avril pour l'Extrême-Orient.
À Saïgon le 19 mai
1949, il reprendra les opérations de surveillance maritime en mer de
Chine.
Il participe, entre
autres à l'opération Junon qui s'est déroulée du 4 au 8 octobre, au
large de la Base navale de Tourane (Annam).
Cette routine est
interrompue le 2 janvier 1950 pour une mission au Japon.
À Yokosuka, port de
guerre de Yokohama, le "La Grandière" embarque 33 tonnes d'or,
récupération de celui emmené par l'ennemi lors du pillage de
l'Indochine par les troupes japonaises en 1943.
Le "La Grandière"
transporte cette précieuse cargaison à Johore, port militaire de
Singapour avant de reprendre la surveillance maritime.
En mars 1950, le "La
Grandière" était quelque part dans le golfe du Tonkin, lorsqu'il
reçut une nouvelle mission.
Il fallait recharger
l'or déposé précédemment à Johore pour l'emmener au port militaire
de Mers et Kébir à Oran (Algérie).
Ce qui fut fait sans
escale, il arriva le 24 avril sous Santa Cruz.
Le "La Grandière"
appareille d'Oran le 2 mai 1950, il arrive à Saïgon le 9 juin, après
escales à Djibouti et à Colombo (Sri Lanka).
Dans la nuit du 7 au 8
juillet 1950, alors que le "La Grandière" patrouille dans le golfe
de Siam, le commandement reçoit l'ordre de rentrer rapidement à
Saïgon pour se préparer à prendre part à la guerre de Corée.
A l'aube, le bâtiment
passe le cap Saint-Jacques avant de pénétrer dans le fleuve Dong Nai
qui mène à la rivière de Saïgon.
La remontée du fleuve
vers Saïgon, sur environ 80 km de méandres, s’effectue comme
d’habitude : service à la mer normal pour les hommes.
Les ouvertures du
bâtiment sont obturées, et les canons de 40 mm et les mitrailleuses
de 20 mm, sont armés.
Soudain l'aviso subit
des tirs d'armes automatiques venant des berges atteignant les deux
marins qui armaient les mitrailleuses : le quartier-maître fusilier
Taloc Joseph et le quartier-maître armurier Pons Laurent.
Des soins sont
prodigués aux blessés par le médecin du bord.
Malgré une avarie de
barre, le bâtiment réussi à rejoindre les appontements du quai de
l'Argonne à Saïgon.
Les deux marins
gravement blessés sont transportés à "l'Hôpital militaire Médecin
commandant Le Flem" à Saïgon-Cholon, situé en banlieue sud de
Saïgon.
Joseph Taloc y décède
le 12 juillet 1950 de ses blessures de guerre.
L'acte de décès est
dressé le 12 juillet 1950 à "l'Hôpital militaire Médecin Commandant
Le Flem" à Saïgon-Cholon (Indochine).
Il est transcrit à la
mairie de Landunvez le 29 août 1950.
Le quartier-maître de
1re classe fusilier Taloc Joseph Marie René, a été cité à l'ordre de
l'Armée en ces termes : "Quartier-maître fusilier d'élite, a fait
preuve au cours de la campagne des plus solides qualités militaires.
Grièvement blessé à son poste de combat le 8 juillet 1950, est
décédé de ses blessures le 12 juillet 1950". Cette citation comporte
l'attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations
Extérieures, avec palme, et la Médaille militaire.
Après une cérémonie
d'obsèques à Saïgon, la dépouille de Joseph Taloc avait été
initialement inhumé au cimetière militaire de Dakao à Saïgon.
Après restitution du
corps à la famille quinze mois plus tard, il est alors inhumé le 12
octobre 1951, au cimetière de Landunvez dans la tombe familiale.
Le nom de Joseph Taloc
a été inscrit en 2022 sur le monument aux morts de la commune de
Landunvez.
Remerciements Alain
Cloarec
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