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Bouline
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1885

1917


En
1918
Remerciements Denis Cazenave

Dans la mature de la
Belle à l’Ecole Navale (1973)
Remerciements Denis Cazenave
bouline
n.f.
1./ Manœuvre courante servant à orienter les voiles carrées
(misaine, grand-voile, huniers et rarement perroquets) dans le vent,
augmentant ainsi leur rendement vélique.
Encyclopédique. Au commerce, elles furent supprimées vers
1880. [GECH]
2./ Arg. (EN &
MN). Par ext. nom traditionnel de la pratique de la voile ; auj.
yachting de plaisance. Mais le mot boulinard revient à la
mode. [CB2138 p. 5, CB2230 p. 8, CB2665 p. 22]
3./ (Petites
Antilles & Martinique). Bout fixé sur la serre sous le vent ou sur
une lisse et servant à un équipier d'un gommier de
compétition à s'appuyer sur le bois-dressé.
Loc. div.
4./ bouline
de revers. Arg. (LC). Syn. face de
vent debout'. [LDGM p. 150]
5./ courir
la bouline. Punition
en vigueur sous l'Ancien Régime. Autrefois infligée (trois fois
maximum) dans la marine de guerre (avant la suppression des peines
corporelles – 1848). La (peine de) la bouline était réservée
à l'homme convaincu par un conseil de guerre de vols d'effets
personnels ou de biens appartenant à l'État. On préparait
une corde tendue à hauteur de la ceinture sur toute la longueur du
pont. Dans cette même corde, on passait un anneau auquel on
attachait un bout de corde retenant le condamné par sa ceinture. Des
matelots formaient une haie de chaque côté de la corde et frappaient
le dos dénudé du condamné d'un court bout de corde (garcette)
au fur et à mesure qu'il avançait en marchant (il était bien sûr
interdit de courir (malgré l'expression), chaque coup devant
absolument porter). La tête du supplicié était recouverte d'un
panier. Selon la gravité de la faute, on courait la bouline jusqu'à
quatre fois. Chacun des passages se nommait une "course.
Lorsque le même délit était constaté parmi l'équipage de
fusiliers-marins, on appliquait une peine identique, mais les
garcettes étaient remplacées par les baguettes flexibles servant à
charger les fusils ou le plat des sabres. On disait alors :
passer par les baguettes ; la peine était elle-même connue sous
le nom : les baguettes.
Bien que synonyme et fort semblable par le délit et le résultat, (le
dos du condamné était en piteux état), il faut noter le changement
de terminologie suivant l'application maritime ou militaire de cette
peine. (Nous avons nous-même constaté plusieurs imprécisions dans
différentes traductions, particulièrement de l'anglais où
l'expression est indifféremment : run the gauntlet.) ("Les
fourches caudines" que les romains infligeaient aux prisonniers
semblent être l'origine de ce châtiment.). [LVF p.114, V74]
6./ déhaler sa dernière bouline
Arg. Mourir. Syn. avaler sa gaffe, filer son câble. [LPM]
7./ rouster les boulines. Les
étarquer pour bien les faire porter ; et non y faire des roustures.
8./ seigneur de
la
bouline. Excellent
manœuvrier, (terme flatteur). [LPM]
Etymol. 1. 1155 anglo-normamd mar.
boëline « cordage amarré par le milieu de chaque côté d'une
voile carrée pour lui faire prendre le vent de côté » (WACE,
Brut, 11511 dans T.-L.); 1532 bouline (RABELAIS,
Pantagruel, chap. 13, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 280); 1687
courir la bouline « châtiment » (Desroches d'apr. JAL2);
2. 1606 « voile qu'on met de biais pour recevoir le vent de
côté » (NICOT); 1573 vent à la bouline « vent de biais qui
exige l'emploi de la bouline » (J. DU PUYS, Dict. fr. lat.
d'apr. FEW t. 15, 1, p. 231a); XVIe s. aller à
la bouline (D'AUB., Hist., II, 293 dans LITTRÉ). Prob.
empr. au m. angl. bou(e)line « cordage » (FEW, loc. cit.
et t. 1, p. 477a; BL.-W.5; DAUZAT 1973) attesté dans
MED sous la forme boweline en 1295 dont le 2e
élément est line « corde », le premier restant obscur.
L'étymon moyen néerlandais bœchline, VERDAM (SAGGAU, p. 104)
fait difficulté du point de vue chronol. et géogr., le mot français
étant anglo-normard ; l'ancien nordique boglina proposé comme
étymon (DE GOROG, p. 10; FALK., p. 65) est en réalité un emprunt au
moyen néerlandais. (DE VRIES Anord.).
Le sens-Baille
n'est qu'un sens dérivé, c'est pourquoi il n'arrive qu'en
deuxième position supra.
1. Par méton.
Navigation à la voile.
Ex. En
premier lieu, il y a la bouline, / Art fort subtil d’utiliser le
vent (CB : Les plaisirs de la Baille, st. 1, v. 3-4).
LA BOULINE, (titre CB, p. 46, titre partie VI, p. 101). LE
TESTAMENT DE LA BOULINE (titre CB, p. 107). Et ton amour de
la bouline. (CB : Adieux à la Baille, st. 3 v. 4). …
pour y (allusion au Borda) conserver à des garçons
presque majeurs le goût de la « bouline » , c’est-à-dire de la
manœuvre à voiles… ( NGEN, p. 109). Mufle, bouline, biffe,
les chaffustards n’y coupaient pas… Ah ! la bouline, son
harnachement pittoresque et désuet, son jargon, ses traîtrises –
tant à la voile avec ses coffres sous le vent qu’au moteur… (EàE,
p. 37). Ant. chaffuste* ou souquoïde* (selon le
cas). → archinav, boulinard, carlingue, cramer,
Blanchette, Enculante, gueulard, major, vice-major.
2. Par ext. méton.
a) Manœuvre en
général, → Ex. supra
b) (Yachting à)
voile. Ex. La bouline. (AP56, tit. chap., AP72, p. Intro.).
Étymologie.
Mar. cour. de bouline « Manœuvre (cordage) courante utilisée
sur les voiles dites carrées pour améliorer leur efficacité à
l’allure du (plus) près ». TLF : 1. 1155 anglo-normaand mar.
boëline « cordage amarré par le milieu de chaque côté d’une
voile carrée pour lui faire prendre le vent de côté » (WACE,
Brut, 11511 dans T.-L.) ; 1532 bouline (RABELAIS,
Pantagruel, chap. 13, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 280) ; 1687
courir la bouline « châtiment » (Desroches d’apr. JAL2) ;
2. 1606 « voile qu’on met de biais pour recevoir le vent de
côté » (NICOT) ; 1573 vent à la bouline « vent de biais qui
exige l’emploi de la bouline » (J. DU PUYS, Dict. fr. lat.
d’apr. FEW t. 15, 1, p. 231a) ; XVIe s. aller à la
bouline (D’AUB., Hist., II, 293 dans LITTRÉ). Prob. empr.
au m. angl. bou(e)line « cordage » (FEW, loc. cit.
et t. 1, p. 477a ; BL.-W.5 ; DAUZAT 1973) attesté
dans MED sous la forme boweline en 1295 dont le 2e
élément est line « corde » , le premier restant obsc.
L’étymon m. néerl. boechline, VERDAM (SAGGAU, p. 104) fait
difficulté du point de vue chronol. et géogr., le mot fr. étant agn. ;
l’a.nord. boglina proposé comme étymon (DE GOROG, p. 10 ;
FALK., p. 65) est en réalité un empr. au m. néerl. (DE VRIES
Anord.).
Sigle
LC long-cours.
Références bibliographie
AP Album de promo. XX = année
CB [60] Chansons-Baille. AEN, Imprimerie de la Marine
1952.
CBxxxx
Cols Bleus, revue de la Marine et des Arsenaux. (xxxx = n°)
EàE
D'éléphant à éléphant, P. Augey, Presses de l'Imprimerie du
Sud-Est, 1980.
LDGM
La dame du grand-mât, J-F Henry ; Yves Salmon, Coll. "Des
hommes de la mer", 1983.
LVF
La vergue et les fers, A. Cabantous ; Taillandier, 1984.
LPM
Le parler matelot, Cdt. P. Sizaire ; EMOM, 1976.
GECH
[La] épopée des cap-horniers, Y. Le Scal ; A. Bonne, 1975.
NGEN
Nos grandes écoles : Navale, L. Guichard ; La nouvelle
société d'édition, 1930.
V74 Le vaisseau de 74 canons, T. 3 & 4, J. Boudriot ;
Quatre-Seigneurs, 1977.
Remerciements

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