- Biographie de Fusiliers marins et Commandos -
Paul Hubert Guilhin VENANT
Source familiale
Né le 10 novembre 1921 à REIMS (Marne) - Décédé le 26 août 1978 à ROUEN
(Seine Maritime)
A son décès, domicilié à MERS les BAINS (Somme)
Marié à Geneviève Lucienne BECQUET
Inhumé
Etats de service
Source familiale / © Musée Fusiliers Marins
Source familiale / © Musée Fusiliers Marins
Source familiale / © Musée Fusiliers Marins
Source familiale / © Musée Fusiliers Marins
Source familiale / © Musée Fusiliers Marins
Source familiale / © Musée Fusiliers Marins
Eléments biographiques présentés par son cousin germain, Michel VENANT ,
né en 1930.
Fils de Louis VENANT , né le 2 mai 1898, décédé en 1976 à Sinceny et de
Lucienne Watrelot décédée suite à une longue maladie le 29 mars 1937.
Il était le second fils du couple, un premier enfant, également prénommé
Paul, était né et décédé le même jour en octobre 1920. Louis n’eut pas
d’autre enfant.
En bref : Les rencontres entre Paul et mes parents furent peu
nombreuses.
La première semble se situer en 1939, lors d’une permission, Paul était
en uniforme de marin, béret blanc et pompon rouge…. Qu’il fallait
toucher.
La seconde eut lieu vraisemblablement en 1946 : démobilisé, Paul
cherchait un emploi de mécanicien dans le civil, que mon père ne put lui
procurer (voir ci après).
La troisième et dernière eut lieu à une époque non précisable : Paul,
militaire de carrière, en service en Indochine, passait une permission
en France, et il est venu nous rendre visite.
Il nous décrit une carrière tranquille, il avait une petite maison et
avait appris aux chinois à cultiver les fraises.
Nous n’eûmes pas d’autres nouvelles de Paul.
Retenons que son père fut seul pour élever son fils à partir de 1937.
Deux documents étoffent ce bref résumé.
Le premier réside dans l’autobiographie de son père, document manuscrit
fort fourni, dont j’extraie les lignes suivantes :
"Paul allait à l’école libre, où il ne fit pas grand-chose après avoir
été à l’école maternelle.
Mais avant le certificat d’étude, je fus mis en relation avec un
instituteur, père de famille nombreuse, à qui je confiais mes craintes
au sujet de Paul ; après rapide examen il me dit que l’enfant était en
retard d’au moins un an.
Je pris la décision de le mettre à l’école laïque et pris sur moi de le
faire travailler sur les matières les plus faibles au moins une heure
par jour. ………………
J’essayais par tous les moyens à éveiller son esprit, plutôt paresseux
que bête.
Il avait été trop couvé par sa mère.
Il fut admis au certificat d’études primaires.
Sa mère commença à cracher le sang, puis se furent les hémorragies
pendant 5 ans. …………
Paul commença à travailler dans une usine rafistolant les wagons. ………
Il fallut songer à l’avenir de Paul.
Le docteur Mazier, qui avait tant bien que mal soigné Lucienne, me dit
un jour : « Comme ancien combattant, blessé de guerre, vous avez un
enfant qui peut être admis comme pupille de la nation aux apprentis
mécaniciens de la Marine à Lorient.
Je fis la demande, que de paperasses à remplir, puis l’admission fut
faite.
Après 3 mois de stage il fut admis définitivement dans la marine en
signant un engagement de cinq ans, puis il reçut un premier galon de
breveté mécanicien diesel.
Louis rencontra sa seconde épouse en 1939."
…/…
Le second document est extrait de ma propre autobiographie.
J’avais un cousin, Paul Venant, fils de mon oncle Louis.
Au début de la guerre il était affecté dans un sous-marin basé à Toulon.
On sait ce qu’il advint de ces navires : cette flotte, placée sous les
ordres du gouvernement de la France occupée, fut sabordée en 1943 pour
ne tomber ni aux mains des allemands, ni aux mains des anglais (clause
de l’armistice de 1940).
Aucune nouvelle de Paul.
Pas étonnant, car il était brouillé avec son père.
Quand même, Louis entreprend des recherches avec une méthode dont il
avait l’habitude : la radiesthésie. Il prend un pendule d’une main, une
photo de Paul dans l’autre et cherche « Vivant ou mort ? » Vivant.
Où est-il ? Pendule sur un planisphère, il le situe en Angleterre.
Sur la carte anglaise, il le trouve à Southampton.
C’était vraisemblablement fin 1943.
Pas d’autre nouvelle.
En 1946 Paul revint voir son père et lui conta ses aventures : Il était
dans un sous-marin au large de Diego-Suarez quand l’ordre de sabordage
avait été donné au commandant.
En présence de navires de guerre anglais, le commandant saborde le
sous-marin en le posant sur le fond à environ 40 mètres du niveau de la
mer.
Le sas une fois ouvert, les matelots remontèrent à la surface, les
tympans crevés.
Recueillis par les marins anglais, ils furent faits prisonniers, mais
leur vie était sauve.
Emmené en Angleterre, Paul choisit de se rallier à de Gaulle et suivit
un stage de commando dans un Corps Franc.
Unité engagée dans les coups durs les plus risqués. Il fit le
débarquement en Hollande et ne fut dégagé de l’armée qu’en 1946.
« Où étais-tu en décembre 43 ? – A Southampton. »
Il vint nous rendre visite et je l’interrogeai sur sa formation
militaire.
Il était aguerri au close-combat, forme beaucoup plus violente que le
judo ou le jiu-jitsu que nous connaissons, le but étant l’élimination de
l’adversaire.
Paul confirmait son coté baroudeur ; Or il était venu dans l’espoir que
mon père l’embauche chez Veuve Clicquot.
Après un essai de huit jours, mon père conclut que Paul était
irrécupérable, devenu inapte à la vie civile, aux horaires fixes et
aurait semé la pagaille.
Il fut réengagé dans l’armée, servit en Indochine, se maria, et revenu
en France où il habita à Mers-les-Bains.
Son père ne le revit pas. J’ai connu sa mort dans une circonstance
curieuse : Je reçus un appel téléphonique d’un notaire d’Ault-Onival : «
Bonjour Monsieur, je suis à la recherche de la famille d’un nommé Paul
Venant »
A ce moment là mon père était décédé (depuis 1971) ainsi que mon oncle
Louis.
Je décrivis ma famille, et lui précisa la date de naissance de Paul,
grâce à un livre pieux de ma grand-mère Alex dans lequel elle notait
tous les évènements familiaux : naissance, mariage, décès.
Grâce à mes indications la succession de Paul a pu être liquidée, et
c’est mon oncle Jean Venant qui hérita pour moitié de son neveu.
Autre photo retrouvée - 1957
FNFL le 8 août 1940
Matricule 2729 C37 514 FN42
Quartier maître mécanicien
Remerciements Benjamin Massieu et JP Hélias
Remerciements Famille Venant
Remerciements Patrice Clivio
Mise à jour du 13 octobre 2016
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